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Des armes de guerre lors de la surveillance de la manifestation étudiante du 8 février 2018 à Nantes

Dans le cadre de la lutte actuelle à l’université de Nantes, un communiqué a été diffusé suite à l’intimidation militariste de la police lors d’une manifestation.

Communiqué de presse du personnel de l’université contre la répression du mouvement étudiant.
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Protestation contre la présence d’armes de guerre aux abords de la manifestation étudiante du 8 février 2018 à Nantes

Ce jeudi 8 février après-midi, à Nantes, des étudiants et lycéens au nombre d’environ 600 ont entrepris une nouvelle manifestation contre la réforme des modalités d’accès à l’université.

Alors qu’ils défilaient pacifiquement sans constituer la moindre menace pour quiconque, ils ont dû faire face, au niveau de la Faculté des sciences, à un important dispositif policier.

Et, comme en témoigne la photographie jointe, certains des CRS en présence étaient équipés de fusils d’assaut.

Rappelons que la dotation en fusils d’assaut des forces de police chargées de l’ordre intérieur a été initiée en 2016 au seul motif « qu’elles pouvaient être amenées à intervenir en premier sur une scène d’attentat, avant l’arrivée des forces d’élite spécialisées ».

Ce qui ne justifie donc en rien la présence de telles armes dans un dispositif de maintien de l’ordre voué à assurer la sécurité publique aux abord d’une manifestation d’étudiants et de lycéens.

Après les deux précédentes manifestations des 1er et 6 février repoussées par des effectifs policiers dont le volume disproportionné a d’ailleurs été souligné par la presse locale, c’est un nouveau pas particulièrement inquiétant qui a été franchi.

Au nom du principe selon lequel « Qui ne dit mot consent », nous, enseignants-chercheurs, enseignants, doctorants, personnels de l’Université de Nantes, nous élevons pour condamner fermement la présence d’armes de guerre lors des manifestations de nos usagers étudiants.

Nous appelons notre Président, M. Olivier Laboux, à prendre une position publique à ce sujet et à saisir Mme la Préfète des conditions actuelles du maintien de l’ordre autour de nos campus.

Au motif que manifester est un droit constitutionnel et qu’opposer des armes de guerre à une contestation étudiante nous paraît former une atteinte grave et lourde de conséquences au pacte citoyen, nous appelons également l’ensemble des personnels de l’Université de Nantes à se joindre à un débrayage de protestation sur les lieux de travail le mercredi 14 février, de 8 h à 10 h.

Collectif informel de personnels et doctorants, syndiqués ou non syndiqués, opposés, favorables ou indifférents à la réforme en cours des conditions d’accès à l’université