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Une Inter-LGBT pro PMA, pro GPA…

Hier s’est tenue la « marche des fiertés ». Il est bien loin, l’esprit de la gaypride avec son esprit d’ouverture. Désormais l’agenda est ouvertement libéral : PMA, GPA, refus assumé du modèle du couple… tout y passe. On ne sera pas étonné que Mastercard soit l’un des sponsors.

Des trains SNCF aux camions des éboueurs, les couleurs LGBTQ+ sont partout et Mastercard en a profité pour présenter une carte de crédit « non-binaire ». Car, il faut bien le saisir, la démarche LGBTQ+ a un agenda très précis : l’ultra-libéralisme, tant économique que sociétal.

La déclaration de l’Inter-LGBT de cette année est, comme d’habitude, explicite :

« Les familles LGBTparentales existent depuis plusieurs décennies et concernent des dizaines, voire des centaines de milliers d’enfants. Ces familles sont d’origines diverses : les enfants sont nés de précédentes unions, de procréation médicalement assistée à l’étranger, de procréation amicale avec un tiers connu mais qui ne souhaite pas être parent, de gestation pour autrui ou de coparentalité,… Mais elles doivent toutes affronter des difficultés pour être reconnues. »

Tout est ici exposé clairement. Il faudrait reconnaître la PMA pour tout le monde, mais également la GPA. Après, il y en a encore pour ne pas reconnaître que la PMA et la GPA ont la même substance… Mais ce n’est pas tout. L’Inter-LGBT dit ouvertement qu’on peut avoir fait un enfant, mais ne pas vouloir assumer son rôle de parent, et que c’est un droit !

L’arrière-plan, c’est l’esprit consommateur : la famille serait réactionnaire en soi, il faut la démolir en la remplaçant par autant de types qu’il y a d’individus. Tout doit être recomposable comme on l’entend. C’est la loi du marché, portée à l’absolu sur le plan des rapports qui, on l’aura deviné, n’ont plus rien de sentimentaux, amoureux.

Évidemment, l’écrasante majorité des gens allant à la marche des fiertés ne comprend rien aux tenants et aboutissants de ce qui se présente ici à l’arrière-plan. Ils s’imaginent surtout être démocratiques et aider des gens marginalisés. C’est là où se situe le grand piège de la question.

Et cette question, pour la résumer très simplement, consiste en la chose suivante : oui ou non l’évolution naturelle, biologique de l’être humain, est-elle une valeur en soi, devant guider l’humanité ? Le marché dit non. Les transhumanistes qui défendent le marché et les choix individuels disent la même chose. Les gens se disant de Gauche, mais rejetant la Gauche historique, ainsi que les Lumières, disent eux aussi la même chose.

Beaucoup évitent également de se positionner. Pourtant, la légalisation de la PMA pour toutes va obliger à le faire. La légalisation potentielle du cannabis sera aussi une question brûlante, sans parler à l’avenir du « droit au suicide », de la GPA, etc.

C’est là qu’on voit à quel point la majorité des gens a abandonné tout principe de responsabilité par rapport à la société, corrompu par le libéralisme et, finalement, acceptant un certain confort matériel au moyen d’une consommation semblant satisfaisante.

L’Inter-LGBT agit comme reflet de cela : sa dynamique « festive » correspond à l’individu qui, rejetant toute norme comme « extérieure », se prétend au-delà de la Nature et de ses règles, s’imaginant exister par ses choix, sa consommation. C’est le capitalisme triomphant.

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Politique

Tribune d’Audrey Pulvar : « N’ayons pas peur d’être de gauche »

Audrey Pulvar publie une tribune dans L’Obs dans laquelle elle parle d’écologie, de révolution et de la Gauche.

Beaucoup de gens seront forcément mal à l’aise avec l’association d’Audrey Pulvar et du mot Gauche, tellement elle représente un certain état d’esprit bobo détestable, voir caricatural. On sera d’ailleurs amusé de voir qu’elle évoque dans sa tribune plusieurs philosophes en les liant à la Gauche et à la révolution des esprits, mais qu’elle ne semble pas connaître l’existence de Karl Marx !

La tribune qu’elle publie dans l’Obs, l’hebdomadaire par excellence des bobos, est néanmoins intéressante. C’est intéressant non pas tant par ce qui y est dit, car c’est en fin de compte ce que pensent déjà beaucoup de gens, mais parce que cela illustre un tournant : de plus en plus de personnalités assument à nouveau la Gauche, le termes Gauche, l’identité de gauche.

C’est assurément une bonne chose, bien qu’il ne faille pas oublier en même temps l’impérieuse nécessité pour les masses populaires et en particulier la classe ouvrière de se réapproprier la Gauche, de ne pas se la faire confisquer à nouveau par une partie de la bourgeoisie.

Voici la tribune publiée ce mercredi 26 juin 2019 :

« La totalité. Rien de moins.

C’est dans la totalité de nos modes de vie, nos organisations, nos projections, que s’inscrit la pensée écologique. Totalité des conséquences effroyables du réchauffement climatique, déjà constatées pour des dizaines de millions d’individus ; totalité de la révolution – et non simple évolution – à opérer pour relever le défi de façon solidaire et responsable.

Mais surtout, totalité de la définition de nous-même à réécrire, créer, construire. Totalité de notre relation à l’autre humain, à l’autre à naître, à l’autre vivant, y compris non-humain ; de notre relation au temps, à l’Histoire, à ce qui compte vraiment.

Totalité des références à pulvériser.

L’écologie n’est pas qu’une affaire de climat, de source d’énergie, de disparition d’insectes ni d’ours blanc dérivant, hagard, sur son morceau de banquise détaché. L’écologie n’est pas qu’une affaire de quinoa, de robinets fermés, de « manger local », d’éoliennes ou de fenêtres bien isolées. Ce que sous-tend la pensée écologique, qui reste à élaborer – bien que de nombreux philosophes, sociologues ou anthropologues, de Dominique Bourg à Timothy Morton, en passant par Erik Olin Wright ou Abdourahmane Seck, pour ne citer que ceux-là, aient déjà beaucoup produit à ce sujet –, concerne avant tout des questions aussi vastes que la justice sociale, la solidarité internationale, le partage de ressources vitales raréfiées, la responsabilité individuelle et collective.

L’autre, encore et toujours. L’autre, l’espace, la transversalité ! Pas petit, mais grand. Pas mon nombril, ma communauté, mais le vaste, le total, l’Humanité. Pas seulement le « vivre ensemble » mais bien plus le « faire ensemble ». Or cet ensemble n’est pas que mon voisin et moi, ma nation et moi, mon continent et moi… cet ensemble est le nouveau cosmos. Et nous dans ce cosmos.

Qu’est-ce que la notion de progrès, quand il détruit l’être et/ou soumet son écosystème au point de le dégrader dangereusement et à jamais ?

Qu’est-ce que l’innovation, si elle remplace une prédation par une autre, l’actualise en quelque sorte, et n’améliore le sort que de quelques-uns au détriment du plus grand nombre ?

Qu’est-ce que le développement s’il ne concerne qu’un hémisphère du globe, au prix de l’exploitation sans cesse réinventée du second ? Notre hémisphère Nord prospère et, recroquevillé sur ce qu’il considère comme ses trésors d’achèvement, ne survit que parce qu’il est érigé depuis le socle d’un hémisphère Sud vidé de sa substance et vers lequel aujourd’hui nous renvoyons nos productions les plus inconvenantes : déchets sensibles, molécules interdites, chimie mortelle, véhicules de réforme, modèle économique mortifère, mirage nucléaire mais aussi émissions de gaz à effets de serre.

Qu’est-ce que la compétitivité, quand elle s’accompagne d’un sentiment de perte d’utilité pour celui ou celle qui travaille, de maladies professionnelles, d’une plus grande précarité et de baisse du pouvoir d’achat ? Quand elle a pour corollaire l’aggravation de la situation climatique, la combustion permanente de notre hyperconsumérisme, la rémunération toujours plus faible d’une valeur travail mondialisée pourtant toujours plus lucrative pour le tout petit groupe de celles et ceux sur l’argent desquels le soleil ne se couche jamais, présent qu’il est sur les 24 fuseaux horaires ?

Qu’est-ce que le bonheur s’il repose sur la possession toujours plus nombreuse d’écrans et de produits manufacturés, à condition que des enfants travaillent, esclaves, pour nous chausser, nous habiller de jeans ou rendre nos téléphones plus intelligents ? Douze heures de travail étouffant, nocif, pénible pour une ration alimentaire, pour un dollar ou une volée de coups de pieds, et qui pour t’en défendre ? D’où surgit le sens, dans une vie envahie d’objets, de clics, de pouces levés, de swaps, mais vide de relation sincère à l’autre, de responsabilité à l’égard du vivant, dans laquelle l’avoir a supplanté l’être, où le temps de cerveau disponible se monnaye à prix d’or ?

Qu’est-ce qu’un « homme augmenté », s’il ne s’agit pas d’améliorer ses conditions de vie, mais simplement de le rendre corvéable, infatigable, encore plus efficace ?

Qu’est-ce que le vote si les régimes totalitaires, leurs haines et leur passion pour le contrôle ne font plus peur, pourvu que des prises USB demeurent ?

Que veut dire le mot réussite, s’il repose sur la non-résorption des inégalités, dans des sociétés de plus en plus violentes, dépressives, malades, structurellement injustes où consommer plus est la seule réponse au mal de vivre qui « ensommeille au creux des reins », comme le chantait Barbara ?

Qu’est-ce qu’être raisonnable, réaliste… « adulte », dans un système capitaliste mondialisé emporté par sa propre déraison, dont le projet tient en deux mots, Enrichissez-vous !, pour la même petite minorité, tandis que la même majorité s’appauvrit sans protester, puisque pour elle, ce capitalisme contemporain a inventé un mantra, en trois mots celui-ci : Manger, wi-fi, dormir ?

À l’heure de l’urgence climatique et de l’effondrement du vivant, répondre à ces questions ne relève ni de la nostalgie pour un communisme productiviste, ni du renoncement face à un cataclysme annoncé comme inéluctable, ni d’un cynisme d’élites (ces principales responsables du problème, qui ont toujours les moyens de s’en protéger) promptes à tancer des masses supposées ignares. C’est tout le contraire. Sans angélisme, mais avec détermination, elles réclament, ces questions, l’élaboration d’une pensée écologique profonde, didactique, à la fois lucide et enthousiasmante. Le constat de la catastrophe et de ses répercussions est connu, documenté. Les conséquences de nos irresponsabilités dès aujourd’hui et pour demain identifiées. Les efforts à fournir et la profondeur de la remise en question également. Ce qu’il nous reste à bâtir ? La route.

Que l’ampleur de la tâche à concevoir échappe à notre entendement n’a rien d’anormal. Mais cette incapacité à saisir l’étendue des possibles restant à inventer n’est pas synonyme de sidération. Bien au contraire, elle nous place, nus et par grand vent, au pied d’une chaîne de montagnes hostiles à gravir, sans possibilité de rebrousser chemin, avec pour seules ressources notre condition humaine et son inaliénable intrinsèque : l’espoir.

Or, si, enfin honnêtes, nous voulons sortir de la cécité pour tenir réellement compte des alertes scientifiques, des affaissements déjà à l’œuvre, de l’injustice dans laquelle sont tenus, partout sur terre les moins lotis (y compris dans nos pays dits riches, elles et ils, les moins responsables de désordres climatiques, en sont pourtant les premières victimes), vers quelle autre grande idée humaine nous tourner que la politique ?

Ici de grands cris désabusés… Ah, les politiques ! Tous les mêmes… et puis que n’avons-nous déjà essayé (on ne le sait que trop bien) ? Comment les différencier ? Tous copains et coquins ! Assertions trompeuses. D’ailleurs on ne parle pas ici des politiques, mais bien de la politique. Celle qui se met au service de la cité, de l’être et de demain. Celle qui pense le long terme, plutôt que l’attrait du prochain mandat. Celle qui se reconnaît, se revendique et ne craint pas, par calculs mesquins et/ou à courte vue, de dire ce qu’elle défend.

Celle qui prend la mesure de ses responsabilités, au regard non seulement du temps présent mais de l’Histoire, et ne cède pas à la trépidation.

En vogue est l’idée faible selon laquelle, dans notre pays encore régi par les institutions à la fois sûres et figées de la Ve République, droite et gauche n’existeraient plus. Le nouveau monde ne s’en accommoderait pas. Ne subsisteraient que des extrêmes, et au milieu une social-démocratie libérale de bon aloi, elle au moins adaptée aux temps modernes. De cette disparition des grandes familles politiques, cependant, la pensée écologique n’aurait cure, car c’est bien connu, l’écologie ne serait « ni de droite, ni de gauche ». Assertions trompeuses, bis.

Certes, ni l’air que nous respirons, ni la température au sol ne sont de droite ou de gauche. Il y a bien, pourtant, une réponse de droite ou de gauche au défi climatique. Il y a bien une transition écologique solidaire de gauche réclamant une réinvention de nos références et une transition écologique technologique de droite se contentant d’une adaptation, sans renoncement au vieux monde, sans abandon du moteur surconsumériste capitaliste. Il y a bien un avenir de Terriens, dans lequel le plus grand nombre possible d’êtres, engagés de longue date dans une transformation responsable de leurs modes de vie, auront redéfini leurs aspirations et déterminé le nouvel étalon de leur sentiment de plénitude, et un avenir de Martiens dans lequel se projettent ceux qui continuent de prêter à la technologie la capacité à nous dispenser d’un puissant effort de sobriété.

Quel est notre projet ? Quelle grande alternative solidaire, ayant pour pilier la justice sociale, le goût de l’autre, la Respublica et ses fondements démocratiques, pour modèle la sobriété responsable, sommes-nous prêts à élaborer ? Nous sommes entrés dans une ère de ressources vitales rares, dans un monde fini, nous rappellent Alain Grandjean et Hélène Le Teno, « où le sens de l’action et le plaisir d’exister compenseront progressivement l’éventuel sentiment de sevrage ou de limitation matérielle ressenti […] (où) le droit de faire et de s’accomplir ensemble (générera) autant sinon plus de plaisir que le seul droit de travailler pour consommer ». Or à cette raréfaction, selon que l’on se reconnaisse dans une proposition politique de gauche ou de droite – car oui, ces familles idéologiques existent encore –, on ne réagit pas de la même façon.

Ce que supposent, à l’aune de la justice sociale, les défis de nos nouvelles mobilités, d’un aménagement du territoire soutenable, d’une efficacité énergétique optimale, d’une meilleure alimentation et une agriculture à la fois plus juste pour l’agriculteur et plus respectueuse du vivant, d’une lutte contre les nouveaux ravageurs de cultures, contre les nouveaux virus mondiaux, les nouvelles affections de masse, d’une ville harmonieuse et ouverte sur ses périphéries ; ce que réclame en inventivité la réconciliation du citoyen avec l’action politique et la gestion du commun ; ce qu’il nous reste à construire pour rééquilibrer les rapports entre pays, pour protéger les plus fragiles et écrire la partition dont la jeunesse nous estime comptable, tout cela est bien de gauche ou de droite et réclame un positionnement clair.

La gauche française, désorientée, divisée et que l’on dit en mal d’espace politique, vient pourtant de rassembler, avec les écologistes, 32 % des suffrages exprimés aux européennes. Et maintenant ? Devant cette totalité de la pensée écologique à construire, défendre, porter haut, peut-elle se permettre le luxe d’avancer encore désunie ? Sans préconiser ni fusion des partis ni parole unique, ne pourrait-on au moins imaginer s’adresser au peuple de gauche, lequel subsiste, et au-delà aux Terriens, tenants d’une écologie solidaire, en leur promettant un travail commun, une route – on y revient ?

Timothy Morton démontre :

« La pensée écologique doit imaginer le changement économique ; sinon elle n’est qu’une pièce de plus sur l’échiquier de l’idéologie capitaliste. La réalité monotone et cupide que nous avons construite, avec son tourbillon familier, furieux, mais statique au bout du compte, n’est pas la fin de l’histoire. La société écologique à venir sera beaucoup plus agréable, beaucoup plus sociable et même bien plus raisonnable que nous ne l’imaginons. »Qu’attendons-nous pour y travailler, ensemble ?

Nos contempteurs habituels moqueront le grand retour d’une gauche soi-disant naïve et romantique ? Qu’importe ! Au moins pourraient-ils tomber d’accord sur un constat :

Le cynisme, le chacun pour soi, le soi-disant ruissellement, on a essayé. Si cela marchait, nous n’en serions pas à ce point d’intégral désarroi. Essayons donc autre chose. Car n’en déplaise aux adeptes du « There is no alternative » (TINA), une autre humanité est possible. Songeons aux mots de Pierre Fournier, poète, dessinateur et grand penseur de l’écologie dans un temps où le mot existait à peine…

« Je sais maintenant que la peur de passer pour un con est le plus infranchissable et le plus commun des obstacles. »N’ayons donc pas peur de passer pour des cons ou des rêveurs. N’ayons pas peur d’être de gauche.

Audrey Pulvar (Directrice générale d’African Pattern) »

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Écologie

«Journée mondiale contre l’abandon des animaux»

La journée mondiale contre l’abandon des animaux a lieu pour la première fois ce 29 juin 2019. C’est une initiative commune à de nombreuses associations et plate-formes œuvrant à la défense des animaux, mais à la base produite par une entreprise de médias au sujet des animaux.

Au-delà de son approche, cela rappelle un aspect essentiel de notre pays : dans une société caractérisée par l’esprit de consommation débridée et l’individualisme, avec l’indifférence à la sensibilité, les animaux sont des victimes innombrables.

Voici les principaux points notables, mis en avant par Solidarité refuges. On notera que ces extraits relèvent d’un appel effectué par des entités relevant d’une entreprise visant la question animale.

Une date symbolique

Cette première Journée mondiale a été fixée, pour 2019, au 29 juin. Le dernier samedi du mois de juin qui marque, dans la plupart des pays d’Europe du Nord, dont la France, le départ en vacances d’été. Si c’est un jour de fête pour les familles, il sonne pour beaucoup de chats et de chiens le glas de l’abandon.

Les étés de la honte

Chaque année, c’est la même rengaine : les abandons ne diminuent pas. Officiellement, ils se chiffreraient aux alentours des 100 000 par an sur notre territoire.

La plupart faits directement auprès des refuges et associations par les maîtres eux-mêmes, d’autres, plus lâches, sur les routes, dans les bois, la campagne ou au pied du portail des refuges qu’ils n’ont pas voulu (ou osé) franchir. La honte ? La lâcheté ? Le coût que représente un abandon ?

Si les abandons en France se répartissent tout le long de l’année, un pic est rituellement observé en été : 60 000 selon les estimations, soit plus de la moitié. Mais il faut bien reconnaître que l’absence d’un recensement national centralisé et fiable laisse planer un flou qui profite à la fois à ceux qui veulent minimiser la situation et à ceux qui veulent alerter en estimant que la réalité des chiffres est plus proche des 200 000, voire des 400 à 500 000 abandons si on inclut tous les chats errants, non stérilisés…

Pas de recensement fiable en France

En principe, les refuges et associations doivent tenir un registre de leurs entrées et sorties, mais si la majorité répond à cette obligation, beaucoup l’oublient par manque de temps et de personnel. Pour le refuge d’Auxerre, la surpopulation est aussi due à une baisse des adoptions qui ne permet pas de libérer des boxes pour les nouveaux arrivants.

Ce qui contraint la structure à « refuser » les chiens abandonnés directement par leurs maîtres ou issus des fourrières. Les conséquences sont importantes pour les refuges qui, depuis l’arrêt des contrats aidés par l’Etat (fin 2017), disposent de moins de personnel et de moyens financiers.

A Auxerre, une personne a dû être embauchée pour renforcer l’équipe de salariés et de bénévoles, diminuant d’autant le budget pour les soins et le confort des animaux. Ces restrictions ont même stoppé les enquêtes pour maltraitance qui monopolisent une partie du personnel du refuge qui, de toute manière, n’a plus de place pour accueillir les rescapés d’un sauvetage.

Même l’accueil des animaux issus de fourrière au terme du délai des huit jours ouvrables est compromis. Ce qui, pour ces chats et ces chiens, signe souvent l’euthanasie. En France, 7 % des chiens et 36 % des chats (chiffres Opav*) arrivés en fourrière sont euthanasiés pour raison de santé ou de comportement. Ce qui représente des dizaines de milliers d’animaux par an.

13 propositions pour lutter contre l’abandon des animaux de compagnie

A l’occasion de la première Journée mondiale contre l’abandon des animaux de compagnie, Solidarite-refuges.com et animaux-online.com proposent 13 mesures pour lutter contre ce fléau qui, chaque année, envoie derrière des grilles de refuges ou à la mort des milliers de chats et de chiens.

  1. Que la lutte contre l’abandon des animaux de compagnie devienne une cause nationale

  2. Qu’un recensement national et centralisé soit réalisé auprès de tous les refuges, fourrières et associations qui recueillent des animaux perdus et/ou abandonnés

  3. Que l’animal de compagnie soit considéré dans le droit comme une personnalité juridique non humaine.

  4. Que les commerces et organismes de vente d’animaux de compagnie soient contraints d’informer leurs acheteurs des risques encourus en cas d’abandon ou de maltraitance de leur animal.

  5. Que les contrôles soient renforcés pour les sites d’annonces de ventes et de dons d’animaux de compagnie (réseaux sociaux compris)

  6. Que les programmes scolaires de primaire sensibilisent les enfants à l’animal et à l’empathie envers les animaux

  7. Que des contrôles d’identification soient assurés et le manquement à cette obligation sanctionné afin de lutter contre les trafics et les abandons sauvages.

  8. Qu’un vaste plan de stérilisation des chats errants soit engagé au niveau national

  9. Que la stérilisation des animaux non destinés à la reproduction soit obligatoire.

  10. Que les villes soient dans l’obligation de soutenir par des subventions les associations qui recueillent les animaux abandonnés issus des fourrières (qui elles, sont rémunérées).

  11. Que les villes répondent toutes à l’obligation de fourrière (article L. 211-24 du code rural et de la pêche maritime). Aujourd’hui 1 commune sur 4 n’y répond pas.

  12. Que les Ehpad et autres établissements chargés de l’accueil des personnes âgées et dépendantes favorisent le maintien du lien avec l’animal en acceptant le résident et son animal.

  13. Que les villes développent des structures d’accueil temporaire des animaux de compagnie des personnes fragilisées hospitalisées (haltes canine et féline), en lien direct avec les services d’urgence (pompiers, Samu, etc).

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Écologie

Communiqué de l’Organisation météorologique mondiale (OMM)

Voici le communiqué de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) publié ce vendredi 28 juin 2019, alors que de nombreux records de chaleur sont pulvérisés dans les deux hémisphères depuis le début de l’année. Selon l’organisation, la vague de chaleur précoce et extrême actuellement en France en annonce d’autres, comme partout ailleurs sur la planète…

« L’urgence de l’action climatique sera au centre de la réunion préparatoire au Sommet des Nations Unies

Genève/Abou Dabi, 28 juin 2019 OMM –

Les années 2015 à 2019 pourraient bien être les cinq plus chaudes qu’ait connues notre planète, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

L’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre condamnera sur plusieurs générations la Terre au réchauffement du climat et à ses corollaires que sont la fonte des glaces et le recul des glaciers, la hausse du niveau de la mer, le réchauffement des océans et les phénomènes météorologiques extrêmes.

L’urgence qu’il y a à agir pour le climat, de plus en plus manifeste, sera donc au centre des discussions lors d’une réunion qui doit se tenir à Abou Dabi les 30 juin et 1er juillet prochains afin de donner une impulsion aux initiatives qui seront annoncées à l’occasion du Sommet sur le climat. Ce dernier sera convoqué en septembre par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, António Guterres.

«L’expression « urgence climatique » nous est de plus en plus familière», a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas. «Elle ne se réfère pas seulement au climat proprement dit dans la mesure où le changement climatique a un impact sur les océans, les ressources en eau, la sécurité alimentaire, les écosystèmes et le développement durable dans le monde entier».

Petteri Tallas est membre du Comité directeur du Sommet sur le climat et copréside le Groupe consultatif pour la climatologie avec Leena Srivastava, vice-rectrice de l’École des hautes études relevant de l’Institut de l’énergie et des ressources (TERI), à New Delhi. Le groupe en question présentera lors du sommet, à l’intention des dirigeants du monde, des comptes rendus détaillés sur l’état du climat ainsi que des solutions à caractère scientifique pour aller de l’avant et fixer des objectifs ambitieux dans les secteurs clefs.

La délégation de l’OMM participera à un certain nombre de tables rondes lors de la réunion d’Abou Dabi, qui porteront notamment sur les nouveaux objectifs à fixer, sur la transition énergétique et sur le climat et la santé.

António Guterres a convié les dirigeants du monde au Sommet sur le climat, du 21 au 23 septembre prochains, pour qu’ils y présentent des plans concrets et réalistes visant à accroître, d’ici à 2020, leurs contributions déterminées au niveau national compte tenu de l’objectif qui consiste à réduire de 45 % les émissions nettes de gaz à effet de serre sur les dix ans à venir et à parvenir à un bilan nul d’ici à 2050.

La température moyenne a augmenté de près de 1° Celsius depuis l’époque préindustrielle, d’après la Déclaration de l’OMM sur l’état du climat mondial en 2018. Le temps presse, si nous entendons respecter les engagements pris au titre de l’Accord de Paris sur le climat, c’est‑à‑dire contenir la hausse des températures bien en deçà de 2° C, voire la limiter à 1,5° C, d’ici la fin du siècle.

Les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère continuent de croître. Le dioxyde de carbone reste dans l’atmosphère et l’océan durant des siècles, et continuera donc à l’avenir de pousser les températures à la hausse et d’entraîner l’acidification des océans.

«La dernière fois que la Terre a connu une teneur en dioxyde de carbone comparable, c’était il y a 3 à 5 millions d’années: la température était de 2 à 3 °C plus élevée qu’aujourd’hui et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 mètres au niveau actuel», a souligné Petteri Taalas.

Les quatre dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, et 2019 pourrait bien leur emboîter le pas. La tendance à la hausse s’est poursuivie sans relâche depuis le début de l’année, la période janvier–mai se classant au troisième rang des plus chaudes jamais observées.

L’étendue moyenne de la banquise antarctique en mai 2019 était la plus faible jamais constatée pour ce mois, tandis que celle de la banquise arctique figurait au deuxième rang des plus faibles pour ce même mois, d’après le Centre national de données sur la neige et la glace (NSIDC) des États-Unis d’Amérique.

La fréquence et l’intensité des vagues de chaleur et des pics de température poursuivent leur courbe ascendante, et de nombreux records de chaleur sont pulvérisés dans les deux hémisphères. La vague de chaleur inhabituellement précoce que connaît l’Europe – avec des pics à plus de 40° C en France et en Espagne – n’est que la dernière en date d’une série de phénomènes météorologiques extrêmes.

Le mercure a dépassé les 50° C ces dernières semaines en Inde, au Pakistan et au Moyen‑Orient. La mousson du sud-ouest s’est fait attendre, ce qui a mis sous pression les ressources en eau, notamment à Chennai, sixième plus grande ville de l’Inde.

La sécheresse en engendré l’insécurité alimentaire dans la région de la corne de l’Afrique, tandis que l’Asie du Sud-Est ne s’est toujours pas remise des cyclones tropicaux dévastateurs qui l’ont frappée cette année et qui ont fait plus d’un millier de victimes au Mozambique, au Malawi et au Zimbabwe.

Des centaines de hautes personnalités politiques du monde, parmi lesquelles des ministres, ainsi que des experts en climatologie et des représentants des entreprises, des autorités locales, de la société civile, des jeunes et du système des Nations Unies sont attendus dans la capitale des Émirats arabes unis pour cette réunion-bilan à laquelle prendra part le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres.

For further information contact: Clare Nullis, Media Officer. Email cnullis@wmo.int, Cell + 41 79 709 13 97 »

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Marion Maréchal à l’université d’été du Medef

Le Medef, le syndicat patronal, a décidé d’organiser une première université d’été en tant que telle. C’est une volonté de son dirigeant Geoffroy Roux de Bézieux, un représentant de la Droite dure. Nulle surprise donc à ce qu’il y invite Marion Maréchal, ni à ce que cela se déroule à l’hippodrome de Paris-Longchamp.

La Droite décide de plus en plus de faire la sainte-alliance des forces conservatrices et des forces populistes, exactement comme ce fut le cas en Allemagne, en Italie, en Espagne, durant les années 1930.

Ce qui est véritablement marquant dans la présence annoncée par L’Express de Marion Maréchal à l’université d’été du Medef, c’est le titre de la table ronde à laquelle elle participera. Celle-ci s’intitule en effet :

« La grande peur des mal pensants, pourquoi les populistes sont populaires. »

Il s’agit là en effet d’une allusion très précise, que bien entendu les journalistes n’ont pas remarqué, de par leur inculture. Le titre de la table ronde fait en effet allusion à un essai de Georges Bernanos, publié en 1931, La Grande Peur des bien-pensants. La thèse qui y est défendue est la même que celle du polémiste Eric Zemmour en ce moment : par intérêt matériel, les forces conservatrices sabordent la tradition, abandonnent le pays et les responsabilités, etc.

Le second grand essai de Georges Bernanos marque au contraire une rupture avec son approche précédente. Dans Les Grands Cimetières sous la lune, publié en 1938, Georges Bernanos exprime son dégoût pour la barbarie du franquisme qui, pourtant, sur le plan des valeurs, lui correspondait totalement. Dans la foulée, Georges Bernanos soutiendra la France libre, abandonnera son antisémitisme forcené, tout en restant un idéaliste.

L’idéalisme n’est pas ce qui intéresse le Medef, ni la Droite, ni l’extrême-Droite. C’est l’esprit de l’essai de 1931 qui l’intéresse, avec cette volonté d’unifier toutes les forces totalement opposées à la Gauche et de promouvoir une dénonciation nationale-catholique de « l’argent ».

C’est qu’on devine qu’avec Emmanuel Macron, son ultra-individualisme économique et sa dialectique culturelle de la légalisation (la PMA pour toutes, le MMA, le cannabis à moyen terme, etc.), il y a un boulevard pour une lecture disant qu’avant, c’était mieux. Le chaos du capitalisme se voit ici opposé, dans le principe, à son propre fantôme. Le passé est censé rattraper et corriger l’avenir.

Normalement, le Front populaire s’oppose tant aux libéraux qu’aux conservateurs. Mais en France, la Gauche a été totalement contaminée par le libéralisme. Google promeut autant que possible la démarche LGBTQ+, cinquante gares de la SNCF pavoisent aux couleurs arc-en-ciel tout comme de nombreuses ambassades américaines dans le monde… et il faudrait leur faire confiance ? Allons, qui peut avoir autant de naïveté ?

Nous sommes coincés entre le marteau libéral et l’enclume conservatrice ; on a déjà Emmanuel Macron, on a désormais Marion Maréchal qui se profile. Et tout risque d’être emporté par une telle opposition ignoble qui vise à dévier le peuple vers le chauvinisme agressif, le protectionnisme au service du capitalisme national, l’esprit corporatiste comme seul horizon.

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Politique

Démission de Laurianne Deniaud à Saint-Nazaire : « la loyauté ne suffit plus à justifier l’injustifiable »

Le conseil municipal de Saint-Nazaire est dans la tourmente depuis plusieurs semaines après une plainte en diffamation déposée contre la première adjointe Laurianne Deniaud qui avait exposé des faits de violence sexuelle. Elle a présenté hier sa démission dans une lettre très politique, assumant un parcours et un engagement important à Gauche ainsi que cette question démocratique des valeurs, de l’attitude à avoir.

Ce que reproche Laurianne Deniaud, du Parti socialiste, au maire de Saint-Nazaire David Samzun, également du Parti socialiste, c’est son attitude sur la question des violences sexuelles.

Plutôt que de soutenir les femmes dénonçant un viol ainsi que des attitudes nauséabondes envers les femmes au sein de l’équipe municipale, il a selon elle pris le parti des personnes incriminées. Martin Arnout, également du PS, qui est mis en cause pour le viol présumé de Gaëlle Betlamini Da Silva a ensuite porté plainte pour diffamation, ce qui a lancé l’affaire publiquement.

On retrouvera une description plus détaillée de la situation dans ce résumé de la conférence de presse des femmes du conseil municipal par le site Saint-Nazaire News.

Gaëlle Betlamini Da Silva a depuis démissionné de son mandat d’élue, car « la situation devient humainement intenable ». Laurianne Deniaud a annoncé hier sa démission de l’exécutif municipal, tout en gardant légitimement son mandat de conseillère municipale.

Elle expose ses motifs dans une longue lettre publique en rappelant son action publique en tant que première adjointe dans cette ville populaire de Saint-Nazaire. Elle y parle aussi de valeurs qui ne sont plus les siennes, d’éthique qui n’est plus respecté, considérant que la situation est injustifiable.

On peut regretter le manque d’engagement socialiste de sa lettre de démission qui ne reproche pas à David Samzun d’avoir failli en tant que camarade, mais seulement en tant que « chef d’équipe ». Elle ne parle pas de la Gauche ni du Socialisme, mais simplement d’humanisme, alors qu’il y a dans cette affaire un sujet fondamental pour la Gauche.

Comment des hommes peuvent-ils en effet se prétendre de gauche, bénéficier de l’héritage démocratique du mouvement ouvrier et avoir des attitudes telles que celles dénoncées par Laurianne Deniaud et ses camarades ?

Cette question avait déjà été évoquée ici à propos des affaires de viol au sein du MJC, dans l’article « Les hommes démocratiques ne commettent pas d’agressions sexuelles ».

Les violences sexuelles ne naissent pas d’idées, mais d’un style de vie qui est mauvais. Les hommes moraux ne violent pas et les hommes véritablement à Gauche, non seulement ne violent pas car ils ont une morale, mais refusent toute attitude beauf et sexiste au nom de cette morale. Cela inclus de soutenir fermement les femmes dénonçant cela, évidemment.

Quoi qu’on pense de l’attitude du maire de Saint-Nazaire David Samzun et quelque soit les précautions qu’il est d’usage et de devoir de prendre quant à la présomption d’innocence, c’est évident qu’il a tord de prétendre que cette histoire ne concerne pas les affaires communales :

« La justice étant saisie, il appartient aux parties de s’expliquer devant elle. Je ne ferai donc aucun commentaire sur un contentieux qui ne concerne pas les affaires communales ».

Au contraire justement, quand on est à Gauche, quand on est membre d’un parti qui se revendique du Socialisme, de surcroît dans une ville importante pour la classe ouvrière, on assume haut et fort toutes les questions démocratiques. L’attitude des hommes envers les femmes, qui aboutit trop souvent au viol, est une éminente question démocratique.

Voici la lettre de Laurianne Deniaud :

« Monsieur le Maire,

Depuis 5 ans j’ai eu l’honneur d’être première adjointe à Saint-Nazaire.

C’est mon attachement à ma ville et mon engagement politique pour un monde plus juste qui m’ont guidés chaque jour. Saint-Nazaire, c’est ma ville. C’est ici que je suis née, que j’ai grandi et où j’ai choisi de construire ma vie. C’est cette ville, son histoire, ses habitants, ses associations, ses militants qui m’ont donné le goût de l’engagement, de la solidarité, de la lutte contre les injustices. C’est ici que la rencontre de l’associatif, de l’éducation populaire m’a conduit à l’engagement politique.

Depuis 5 ans, servir les Nazairiennes et les Nazairiens a été pour moi un privilège immense.  Avec la majorité municipale des écologistes et de la gauche unie, les projets que nous avons réalisés et que j’ai eu la responsabilité de conduire ou de lancer resteront pour moi une grande fierté.

Je pense à la réalisation de la dernière phase du front de mer et à la Place du Commando, qui ont changé le visage de notre ville.

Je pense à toutes les actions mises en place au service des habitants de nos quartiers prioritaires, au plan de rénovation des quartiers populaires, de la rénovation du quartier de la Tréballe, au futur centre de santé du Petit Caporal.

Je pense au futur éco-quartier de Sautron, aux premières formes d’habitats participatifs qui y naîtront, aux premiers bâtiments à énergie passive de la ville, outils indispensables face au bouleversement climatique qui approche.

Je pense aux projets d’aménagement que nous avons construits en équipe et partagés avec les Nazairiens du réaménagement des digues du Brivet au nouveau visage du bourg de Saint-Marc.

Je pense au projet de rénovation des Halles, qui seront plus dynamiques, plus conviviales, à l’appel à manifestation d’intérêt pour redonner vie aux halles de Penhoët.

Je pense au travail considérable qu’il a fallu mener pour la “grenellisation” de notre plan local d’urbanisme et au plan local d’urbanisme intercommunal, au travail engagé pour la protection de notre patrimoine architectural, paysager mais aussi végétal.

Je pense enfin à la charte de la concertation citoyenne et aux conseils citoyens de quartiers nouvelle génération, à l’introduction de nouvelles formes de participations citoyennes, du tirage au sort aux projets collaboratifs.

Je remercie très sincèrement les équipes formidables de la ville, ses agents sont des serviteurs dévoués du service public qui m’ont beaucoup appris et accompagné dans ces missions. Une politique publique n’est jamais le résultat de la décision d’un seul, c’est un travail éminemment collectif.

J’ai servi avec conviction, humilité et bonheur les Nazairiens, pour accompagner leurs projets, pour échanger, pour dialoguer. Publiquement, j’ai toujours assumé et porté les choix de notre exécutif, quels qu’aient pu être parfois les nuances, les désaccords, les regrets sur certains projets ou sur certaines façons de faire. Et, dans le dialogue avec les citoyens, c’est toujours la position collective que j’ai assumée quoi qu’il ait dû m’en coûter.

Je regrette profondément la situation actuelle. L’humain, l’attention aux autres et l’égalité sont le socle de mon engagement. Depuis plus de quatorze mois, votre gestion de cette situation n’a pas été la hauteur de ce que qu’aurait dû être celle d’un employeur, d’un chef d’équipe,  d’un responsable politique humaniste.

Vous m’avez indiqué explicitement à deux reprises que c’est à la rentrée 2018, et plus précisément le jour où j’avais posé par écrit des éléments sur les confidences dont nous vous avions déjà fait part oralement (relatives à des faits pouvant, s’ils étaient avérés être qualifiés de viol) et sur le climat oppressif et sexiste (que nous étions déjà quelques-unes à ressentir et dénoncer), que j’avais “perdu [votre] confiance”.

Votre absence de soutien revendiquée, alors qu’une plainte en diffamation a été déposée à mon encontre pour avoir simplement précisé la nature des faits que vous avez vous-même évoqué dans une réunion que vous avez convoqué ne peut pas être acceptée, pas plus que la campagne de dénigrement conduite contre moi et les membres du collectif.

L’inversion des responsabilités, pratiquée depuis la plainte en diffamation déposée à mon encontre, est un procédé de musèlement classique dans les affaires de violences sexuelles. C’est inacceptable.

Nos grands-mères se sont battues pour voter, nos mères pour obtenir le droit de maîtriser leur corps. Nous nous souvenons trop peu de la violences de ses batailles, nous avons oublié les héroïnes de ces débats, de ce qu’elles subirent à l’époque.

Les femmes de ma génération se battent aujourd’hui pour que nous ne subissions plus les violences sexuelles, les violences physiques, le sexisme au quotidien, les inégalités dans le monde du travail. C’est un devoir pour que nous ne soyons plus demain une sur deux à subir une violence sexuelle au cours de nos vie ou 30% à subir du harcèlement dans notre vie professionnelle tout en étant payées 25% de moins que les hommes.

Cet engagement je le dois à ma grand-mère, à ma mère, à ma sœur, à mes amies, à mes collègues, à ma fille. Chaque matin depuis plus d’un an, c’est en la regardant, que j’ai trouvé la force de parler et de tenir, de faire tout ce que je pouvais faire d’où j’étais pour que le monde dans lequel elle grandit soit plus juste pour les femmes.

Le message qui est renvoyée aujourd’hui à Saint-Nazaire, où l’inversion des responsabilités expose d’abord les victimes et les femmes qui se taisent encore, est à rebours de l’histoire. Il ne fait pas honneur à notre ville.

Je n’ai jamais pensé faire de la politique une carrière. Être élu n’est pas un métier que l’on pratiquerait des décennies durant. J’avais d’ailleurs décidé au lendemain des élections législatives de me remettre en mouvement professionnel, ce que, comme vous le saviez parfaitement, j’ai commencé à faire.

Lire et entendre ces derniers mois que c’est une prétendue ambition politicienne qui m’aurait animée est intolérable.

La décision que je prends est un déchirement. Mais il y a un moment où la loyauté ne suffit plus à justifier l’injustifiable. Pour moi les valeurs, le combat pour l’égalité femmes hommes, la lutte contre les violences, les pratiques et l’éthique primeront toujours sur les calculs politiciens.

Je choisis aujourd’hui de quitter l’exécutif municipal qui s’est trop éloigné des valeurs humaines et politiques qui m’animent et je vous remets ma démission.

 

Veuillez agréer, monsieur le maire, mes salutations,

Laurianne Deniaud »

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Écologie

Abandon du « délit d’entrave à la chasse » : une bataille est gagnée, mais pas la guerre !

La proposition de faire passer l’entrave à la chasse de simple contravention à délit vient d’être repoussée par les parlementaires. C’est une victoire importante pour le mouvement démocratique en France et particulièrement pour cette grande bataille démocratique et populaire pour l’abolition de la chasse à courre. 

Voici l’analyse complète de la situation par le collectif AVA – Abolissons la vénerie aujourd’hui :

« Abandon du « délit d’entrave à la chasse » : une bataille est gagnée, mais pas la guerre !

 

Les chasseurs ont, dirait-on, vendu la peau de la démocratie avant de l’avoir tuée. Fanfaronnant dans leurs publications depuis des mois, sûrs d’eux et de leur force de frappe au Parlement, ils annonçaient ce vote comme une formalité.

La Commission Mixte Parlementaire qui devait trancher sur ce fameux « amendement Cardoux », parmi d’autres questions, a pourtant choisi de le repousser ! La raison invoquée : celui-ci serait trop axé sur la chasse et poserait probablement des problèmes de constitutionnalité.

image.gifL’« entrave à la chasse » existe dans notre pays sous forme d’infraction depuis 2010, et est punie par une amende pouvant aller jusqu’à 1500€ (https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2010/6/4/DEVN0831432D/jo). Cette mesure unique au monde est, aux yeux de nombreux experts, non-conforme au droit européen et des associations ont entrepris de la contester devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Mais pour cela, encore faut-il que quelqu’un soit poursuivi pour ce motif, et les autorités semblent plus que frileuses : même à l’époque du mouvement Droit des Animaux qui revendiquait ouvertement l’entrave devant les caméras et les forces de l’ordre, personne n’a jamais été poursuivi.

Cette contravention est donc restée inappliquée mais bien en vigueur, dans le seul but d’intimider les opposants à la chasse.

Mais cette mesure symbolique est un bien faible barrage face à la marche inexorable de l’Histoire. Depuis 2017, notre mouvement contre la chasse à courre prend de l’ampleur, de plus en plus de personnes décident de suivre et surveiller les chasses eux-même sur le terrain, montrant leur opposition aux veneurs, toujours de manière pacifique et raisonnée.
Les relais de la vénerie et de la chasse en général dans les institutions ont donc décidé de jouer la surenchère, en proposant d’accentuer les peines encourues : l’amendement Cardoux, glissé dans le projet de loi « Office de la Biodiversité et de la Chasse », faisait passer l’entrave de simple contravention à délit, passible de 30.000€ d’amende et d’un an d’emprisonnement.

C’est avant tout l’effet psychologique de démobilisation qui est recherché, à grands renforts de mensonges dans l’hémicycle (osant qualifier les habitants vigilants de « terroristes » et de « black blocks » !) et de communication dans la presse, faisant passer cet amendement pour déjà validé.


Finalement il n’en a rien été, et il est tout aussi important de le faire savoir.

L’abandon de cette mesure est bien sûr une excellente nouvelle, dont nous devons nous réjouir. Les mots choisis dans le texte rendaient de toute manière l’amendement inconstitutionnel. Ce sont des considérations de ce genre qui ont amené à cette déroute, bien plus sûrement qu’une réelle conscience des élus concernés quant la question de la chasse et surtout de la vénerie, pourtant décriée par 84% de leurs administrés (les discussions autour de ce projet de loi sont consultables ici : http://www.senat.fr/rap/l18-424/l18-4243.html?fbclid=IwAR3J-17MBXMXhRMrYO4OmGHXN7c35Kan9FhLoiHR79KSm3saQFnywBOeH8U ).

Mais l’offensive de la chasse ne va pas s’arrêter là.

En effet, le Gouvernement a passé un accord avec les sénateurs ayant proposé cet amendement : celui-ci sera examiné par le Parlement plus tard, sous forme d’une proposition de loi plus large, qui visera à interdire « le fait d’entraver, […] ou d’empêcher la tenue de tout évènement ou l’exercice de toute activité autorisé par la loi, est puni d’un an d’emprisonnement et de 15000 euros d’amende. »

[ La proposition de loi est consultable ici : https://www.senat.fr/leg/ppl18-023.html?fbclid=IwAR2ss1APOn9OCPrsfbIY-VXa5rL3n20wtevgf6m_Ml9jj0aCKwOXFZT7UQw
Et l’article de loi non modifié, là : https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000006418459&cidTexte=LEGITEXT000006070719&dateTexte=20020101&fbclid=IwAR0ZbWL5ajEGIb6KnxGMpryRJuJI52cZiZ0h1h3t2037SsxUPWelEAarpQE ]

Une nouvelle bataille législative se prépare donc, et nous appelons d’ores et déjà toutes les organisations qui agissent pour la Nature, pour les droits sociaux, pour la liberté d’expression mais aussi les élus conscients des enjeux profonds à faire bloc face à ces attaques futures.

Quant à nous, nous pouvons maintenant avancer avec confiance vers la saison prochaine, de plus en plus nombreux et déterminés, sans pour autant sous-estimer l’offensive en cours contre notre beau mouvement. Les veneurs disposent de nombreux relais au cœur des institutions et ont la ferme intention de s’en servir, afin de criminaliser toute opposition à leur égard.

Tous ensemble, habitants témoins et victimes de cette pratique, défenseurs des animaux et du progrès, avançons vigilants et déterminés vers l’abolition de la chasse à courre, juste sens de l’Histoire humaine !

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Culture

Presque l’Amour – Tu m’as trop menti (Chantal Goya cover)

Voici une reprise de « Tu m’as trop menti » de Chantal Goya par l’excellent groupe Presque l’Amour, originaire de Rouen. C’est une version électro-pop plus industrielle, une remise au goût du jour très bien vue de ce superbe titre.

https://www.youtube.com/watch?v=Py3_6bSxWfY

Chantal Goya est une chanteuse populaire française marquée à Droite depuis 1974, notamment en ayant soutenu le libéral Valéry Giscard d’Estaing en 1974 ou en étant contre la pénalisation des clients des prostitués.

Elle fut cependant proche de la Gauche et les textes qu’elles chantaient étaient sincères, comme « Tu m’as trop menti » qui prône la sincérité amoureuse.

C’est en particulier le cas de la bande-son du film Masculin Féminin de Jean-Luc Godard, où elle fait une grande partie de la musique et où elle joue aussi.

C’est sur le tournage de ce film qu’elle a rencontré l’homme qui a écrit les paroles de « Tu m’as trop menti », Jean-Jacques Debout, avec qui elle entamera une relation amoureuse.

Tant la version originale que la reprise de Presque l’Amour en 2015 ont une tonalité très française, so french, avec cette façon de dire l’amour de manière à la fois engagée et réservée, avec cette forme de retenue très sophistiquée dans la façon de chanter.

Voici la version originale du titre chanté par Chantal Goya :

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Écologie

Aspas : « URGENT : L’état s’apprête à autoriser le massacre de 2 millions d’animaux ! »

L’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) lance un message d’alerte contre le projet d’arrêté du gouvernement fixant les listes et les modalités de massacre des animaux considérés comme nuisibles. Il y a la possibilité de donner son avis sur la consultation publique officielle jusqu’à ce jeudi 27 juin 2019 à minuit.

L’association dénonce des mesures autant cruelles qu’inutiles, qui sont en fait directement réclamée par les chasseurs pour justifier leur « loisir » morbide.

Voici le communiqué de l’Aspas qui contient le lien pour participer à la consultation :

« URGENT : L’Etat s’apprête à autoriser le massacre de 2 millions d’animaux !

Le ministre de la Transition écologique et solidaire consulte le public sur le nouveau projet d’arrêté fixant pour les 3 prochaines années les listes et les modalités de « destruction des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts » (anciennement dits « nuisibles ») dans chaque département de France.

Envoyez votre avis avant le 27 juin minuit via le formulaire situé en bas de la page qui présente le projet d’arrêté.

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Les nouveaux condamnés à mort

Renards, fouines, martres, putois, belettes, corneilles, corbeaux freux, étourneaux, pies, geais : tous ont le malheureux point commun de figurer malgré eux sur la nouvelle « liste de la mort » du Ministère, établie tous les 3 ans. Si l’on se fie aux bilans de piégeage réalisés de 2015 à 2018, ce seraient plus de 2 millions d’animaux sauvages qui pourraient être à nouveau tués, piégés, déterrés d’ici le 30 juin 2022 !

Selon la loi, une espèce peut être classée « susceptible d’occasionner des dégâts » dans un département pour protéger la santé et la sécurité publiques, la faune et la flore sauvages, les activités agricoles, forestières et aquacoles et la propriété en général.

Mis à part une légère amélioration du sort de la fouine, dont le piégeage serait autorisé dans 68 départements (contre 79 précédemment), de l’étourneau (36 départements contre 44) et dans une moindre mesure du corbeau freux (56 contre 58) et de la corneille noire (82 contre 84), le projet d’arrêté est un quasi copier-coller de l’arrêté en vigueur depuis le 1er juillet 2015… Les choses sont même pires pour le renard, puisqu’il redeviendrait « destructible » en Savoie, ainsi que dans… 90 autres départements de France !

Le Ministère de la Transition (de l’Immobilisme) écologique, n’a décidément d’yeux et d’oreilles que pour le lobby chasse, et continue à tourner le dos aux associations de protection animale qui ne cessent de dénoncer l’absurdité de tels classements, qui vont à l’encontre de toutes les études scientifiques sérieuses.

Seule bonne nouvelle : le nombre de piégeurs et de chasseurs diminue d’année en année, et les Français sont de plus en plus sensibilisés à la cause animale et au respect de la biodiversité en général, une pression citoyenne qui finira bien par faire éclater la petite bulle de destructeurs qui lutte pour la survie de ses intérêts macabres.

Les positions de l’ASPAS

L’ASPAS s’oppose de manière générale à la destruction illimitée d’espèces animales autochtones. En plus d’être inutiles, ces abattages portent atteinte aux équilibres écosystémiques et sont à l’origine de souffrances eu égard aux modes d’abattage et aux périodes d’abattage autorisées (pièges non sélectifs et mutilants, déterrage pour le renard, abattage en période d’élevage des jeunes, etc.).

Concernant ce projet en particulier, l’ASPAS demande :

  • l’interdiction du déterrage du renard,
  • l’arrêt total du piégeage et du tir de la belette et du putois dans les rares départements qui l’autorisent encore,
  • la reconnaissance du rôle bénéfique de toutes ces espèces dans les écosystèmes et vis-à-vis des activités humaines,
  • une refonte de la procédure de classement qui est une instruction à charge menée par les chasseurs et dont les données sont invérifiables,
  • l’impossibilité de tuer ces espèces pour satisfaire les intérêts liés à la chasse,
  • la mise en œuvre de méthodes alternatives à la destruction pour toutes les espèces,
  • un zonage beaucoup plus précis de l’interdiction de tuer ces espèces en dehors des activités sensibles à leur présence.

Une refonte de notre rapport à la faune commune

Si la notion de « nuisible » a enfin définitivement disparu de nos textes en 2018, ce projet démontre que dans les faits, rien n’a changé. Ce projet reprend mot pour mot les termes de l’arrêté de 2015 qu’il est censé remplacer. Les abattages pourront continuer avec les mêmes méthodes dans quasiment les mêmes départements. Naturellement présentes dans le milieu naturel, ces espèces participent aux équilibres des écosystèmes, et sont bénéfiques aux activités humaines en prédatant d’autres espèces animales ou en disséminant des végétaux. Pour la plupart, elles jouent un rôle de police sanitaire en débarrassant la nature de cadavres d’animaux, évitant ainsi la propagation de maladies.

Des modes de destruction barbares, non sélectifs, aux conséquences non contrôlées

Ce projet d’arrêté continue à autoriser le piégeage de l’ensemble des espèces toute l’année ainsi que le déterrage du renard. Or les pièges tuants, qui provoquent la mort de l’animal dès sa capture ou après de longues minutes de souffrance, sont toujours autorisés en France malgré les risques que cela fait courir aux espèces non ciblées, potentiellement protégées, et aux animaux domestiques.
Le déterrage, quant à lui, engendre des heures de souffrances pour le renard traqué, et pour sa portée lorsque le déterrage a lieu en pleine période d’élevage des jeunes. Ces pratiques barbares et non sélectives devraient être interdites.

En outre, les destructions induisent nécessairement une réponse comportementale des animaux visés : ceux-ci peuvent se déplacer, adapter leur fécondité ou encore laisser une place libre que d’autres animaux vont rapidement occuper. Ces réponses rendent les destructions inutiles, voire contre-productives (propagation de maladies du fait du déplacement d’animaux porteurs d’un germe fuyant les destructions, élevage des jeunes rendu plus facile du fait de l’élimination d’animaux parasites augmentant ainsi les populations, etc.). Les pouvoirs publics, conseillés par le monde cynégétique, continuent d’appliquer des méthodes d’apprenti-sorcier, sources de grande souffrance, sans en étudier les conséquences sur le comportement des animaux.

Des prédateurs naturels tués pour satisfaire le plaisir des chasseurs

L’ASPAS l’a longtemps dénoncé, et certains tribunaux l’ont même sanctionné. Pourtant, aujourd’hui, le ministère l’assume et l’écrit noir sur blanc : les prédateurs naturels peuvent être tués pour protéger le gibier des chasseurs. Cet arrêté prévoit en effet que renard, pie bavarde, belette et autres mustélidés peuvent être tués à proximité des enclos destinés aux lâchers de gibier et dans les territoires où les chasseurs mènent des actions pour favoriser leur gibier préféré. Autant de zones dans lesquelles nos prédateurs naturels sont inévitablement attirés par une nourriture abondante et facilement accessible car peu habituée à la vie sauvage. Un simple loisir, qui plus est aussi funeste que la chasse, ne devrait pas primer sur la préservation de notre patrimoine naturel.

Protéger les activités plutôt que détruire une espèce animale

Les mustélidés peuvent être piégés uniquement à proximité de certaines activités, mais tirés en tout lieu. Le renard peut être tiré partout, mais uniquement près des élevages avicoles à partir du 31 mars. L’étourneau sansonnet peut être tiré uniquement près de certaines cultures, mais être piégé partout. Le geai des chênes peut être piégé dans les vergers et vignobles mais tiré partout, etc. Exceptée la pie bavarde qui ne peut être tuée qu’à proximité de certaines activités quel que soit le mode de destruction choisi, les espèces peuvent être détruites indépendamment des activités à protéger, même dans des lieux où aucun dégât n’a été causé, et même dans des lieux où aucun dégât n’est susceptible d’être causé. L’objectif est donc de détruire un spécimen de l’espèce parce qu’il appartient à cette espèce, et non de trouver une solution à un problème posé par la présence de cet individu. Il est temps de recentrer les réflexions sur les moyens techniques à développer pour protéger efficacement et dans la durée certaines activités, plutôt que de privilégier le recours au fusil, facile mais inutile et dénué de toute éthique.

Des méthodes alternatives obligatoires mais incontrôlables

Les oiseaux sont protégés par la directive « Oiseaux », la martre et le putois par la directive « Habitats ». À ce titre, leur destruction ne peut être autorisée qu’après recherche, étude et mise en œuvre infructueuse de méthodes alternatives qui permettraient de protéger les activités humaines au moins aussi efficacement que leur destruction. Pourtant, ce projet n’impose pas que la réalité de cette mise en œuvre soit constatée par une personne indépendante, laissant à chacun la responsabilité de respecter les dispositions européennes. Or la difficulté à initier ces alternatives et la facilité de recourir aux armes n’incitent pas les acteurs à préférer la méthode douce, pourtant plus efficace que la destruction.

Campagnols : une lutte naturelle reconnue mais non exploitée

Ce projet entérine l’interdiction de tuer des renards et des mustélidés dans les zones où sont mises en œuvre des luttes chimiques contre les campagnols, reconnaissant ainsi le rôle d’auxiliaires que peuvent jouer ces petits prédateurs. Cependant, la lutte chimique est toujours de rigueur, ce qui présente le problème de l’utilisation de substances nocives en pleine nature et favorise l’ingestion de poisons par les prédateurs de campagnols. En outre, lutte naturelle et lutte chimique coexistent alors que la lutte naturelle est bien plus efficace en amont des pics de pulluation, soit avant que la lutte chimique ne soit engagée.

Interdire l’utilisation des armes en pleine ville

La destruction à tir des mustélidés est interdite dans les zones urbanisées. Pour des questions de sécurité évidentes, cette interdiction devrait être étendue à toutes les espèces.

Le renard, une espèce classée partout en France

Le renard est classé dans 91 départements (contre 90 la saison précédente, contrairement à ce qu’écrit le ministère). Cette espèce autochtone peut donc être détruite par piégeage et déterrage sur la quasi-totalité du territoire français. Pourtant, cette espèce joue un rôle utile sur les populations de certains micro-mammifères et contre la propagation de maladies en éliminant cadavres et animaux malades.

Les dégâts causés aux poulaillers interviennent en général sur des installations vétustes qui ne sont pas correctement protégées, et ne justifient pas le classement du renard partout en France.

Le tort réel de cette espèce prédatrice et opportuniste est de s’attaquer un peu trop souvent au « gibier » des chasseurs, qui voient en elle une concurrente insupportable.

Vous pouvez exprimer votre opinion en vous inspirant de ces éléments, mais un point de vue personnalisé aura plus de poids que plusieurs avis reprenant le même modèle, au mot près. 

JE PARTICIPE

Nous comptons sur votre mobilisation, merci d’avance pour votre participation !

L’équipe de l’ASPAS

Tout dysfonctionnement du site internet du ministère n’est pas du fait de l’ASPAS. Nous vous invitons à renouveler ultérieurement votre participation en cas de message d’erreur.

Aller pour loin pour protéger les animaux sauvages

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Politique

Mobilisation nationale du personnel des Urgences mardi 2 juillet 2019

La mobilisation ne faiblit pas dans les Services d’accueil et de traitement des urgences dont les personnels aide-soignants et infirmiers réclament des moyens. Le Collectif Inter-Urgences et l’intersyndicale CGT, FO, SUD appellent à la mobilisation nationale le mardi 2 juillet 2019 à Paris.

Le rassemblement est fixé à Bercy pour une manifestation en direction du Ministère des Solidarités et de la Santé. La grève concerne à la date du 25 juin 2019 pas moins de 141 services d’urgence partout en France, à la veille d’un épisode de canicule de grande ampleur.

Un cagnotte de soutien au personne en grève est disponible ici.

Voici le communiqué appelant à la mobilisation du mardi 2 juillet :

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Société

La ministre des Sports va légaliser les combats de MMA

La ministre des sports Roxana Maracineanu a annoncé (sur twitter) que les combats de MMA allaient être légalisés à partir du 1er janvier 2020. Cette monstruosité, mélange d’ultra-technicité des sports de combat et de mentalité des gladiateurs de l’Antiquité, va désormais être officiellement présente dans notre pays, détruisant encore plus les consciences autour du mot d’ordre « du pain et des jeux ».

Aucune personne civilisée ne peut tolérer qu’une personne en frappe une autre, fasse du mal à quelqu’un d’autre. La sortie de la barbarie implique le respect démocratique de l’intégrité psychologique et physique de toute personne. Aucun plaisir ne doit exister au fait de voir quelqu’un souffrir, ou pire encore de le faire souffrir.

Seulement, cela est inacceptable pour le capitalisme qui a besoin que tout soit une marchandise. De plus en plus opportuniste, il promeut ce qui est sale, malsain, destructeur. Le MMA en est une illustration très claire et nul hasard que ce soit des libéraux qui œuvrent à sa reconnaissance. Des individus se tapant dessus sur un ring fermé (un « octogone »), c’est « leur » choix. Regarder ou pas, c’est un choix « individuel ». PMA pour toutes et MMA relèvent du même esprit ultra-libéral où tout est choix individuel, dans la négation de l’universel, de la civilisation.

Afin d’ailleurs de parer à une accusation d’anti-culture, le gouvernement va faire en sorte de placer le MMA sous tutelle d’une fédération existante pour sa structuration. Cela s’appelle une fédération sportive délégataire. Les candidates sont les fédérations de kick-boxing et muay thaï, karaté, lutte, judo, boxe française ainsi que la Fédération sportive et gymnique du travail du travail.

Nombre de ces fédérations étaient d’ailleurs vent debout contre le MMA, en particulier la fédération de judo. Il s’agit donc de calmer le jeu, pour des fédérations craignant une concurrence massive dans la jeunesse auprès des hommes, ainsi qu’une rupture par rapport à un certain état d’esprit. Il faut voir en effet que le MMA, dont l’acronyme en anglais signifie « Arts martiaux mixtes », n’est justement pas un art martial au sens historique du terme.

C’est un mélange des meilleurs techniques, mais en supprimant justement tout ce qui reliait les arts martiaux à des histoires nationales, avec donc une grande dimension morale appelant à la maîtrise de soi-même, à un comportement toujours noble, avec souvent par ailleurs un aspect particulièrement spirituel, voire militariste-légitimiste par rapport au régime, tout en en s’appuyant sur des pratiques populaires accumulées à travers le temps.

Le MMA est ainsi un pragmatisme technique, visant à l’efficacité pure, tant en combat où on se frappe qu’au sol avec des prises. Il n’y a pas de contenu historique et culturel. Il ne s’agit pas de former l’esprit. D’ailleurs, les combattants donnent pratiquement tout le temps l’impression d’être des guerriers des rues ayant survécu au pire, jouant sur la fibre individualiste, le spectaculaire pour avoir un impact médiatique, lors de grands shows bien rodés.

La légalisation c’est ainsi, sans même vraiment caricaturer, un moyen de faire en sorte de canaliser un nombre très important de jeunes hommes de banlieue et issus de l’immigration, pour les pousser à une activité servant l’individualisme et le capitalisme. Le ministère justifie d’ailleurs la légalisation en disant que cela existait déjà, qu’il faudrait encadrer, etc. Ce sont les mêmes arguments que pour la légalisation du cannabis.

On insistera pour finir sur le fait que le Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) est candidate pour héberger le MMA. Cette fédération omnisports organise déjà des cours de MMA. Ce serait un comble qu’elle devienne sa responsable ! Car la FSGT est née en 1934 de la fusion de la Fédération sportive du travail (FST) et de l’Union des sociétés sportives et gymniques du travail (USSGT), les structures organisées par le Parti Communiste SFIC et le Parti Socialiste SFIO.

Quelle insulte ce serait au mouvement ouvrier qu’un parcours démocratique, anti-militariste, pacifiste, pour un sport populaire relevant de la culture, se termine dans le soutien à l’un des pires produits du capitalisme… Le principal organisateur de MMA, l’UFC, a d’ailleurs été racheté en 2016 pas moins de quatre milliards de dollars par William Morris Endeavor, une très grande entreprise de divertissement télévisuel.

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La responsable de l’école de formation de La France insoumise Manon Le Bretton annonce son départ

Le mouvement populiste de Jean-Luc Mélenchon n’en finit plus de s’éroder dans la foulée de la déception produite par le score aux Européennes. C’est maintenant la responsable de l’école de formation de La France insoumise Manon Le Bretton qui annonce son départ.

Manon Le Bretton était déjà signataire la semaine dernière de la tribune « Face à la crise démocratique, c’est au peuple de tracer un chemin » aux côtés d’anciens « insoumis », ce qui annonçait la couleur. Voilà qu’elle saisit l’opportunité de la première prise de parole depuis les élections de Jean-Luc Mélenchon lors d’une assemblée à Vincennes ce week-end pour annoncer son départ.

Ce qu’on y lit montre à quel point le populisme est un poison, tellement il a poussé des gens à accepter pendant si longtemps un tel fonctionnement anti-démocratique au nom du pragmatisme. Le rejet de la Gauche ne mène décidément à rien de bon.

Dans le même registre, si on peut tout à fait trouver insupportable la partition de Clémentine Autain qui ne vient pas à l’assemblée de son mouvement pour le critiquer depuis les médias, on comprend tout à fait le sens de son propos quand elle explique qu’elle ne sait pas par quel procédé Adrien Quatennens a été nommé coordinateur du mouvement. La France insoumise est quelque-chose d’inacceptable, constituée uniquement autour de la figure de Jean-Luc Mélenchon et de sa perspective populiste.

À force de tirer à boulet rouge sur tous ceux qui émettent des doutes à son encontre et de tout décider par en haut, Jean-Luc Mélenchon se retrouve maintenant de plus en plus isolé et loin de la Gauche. Il n’a d’ailleurs pas hésité ce week-end à fustiger la « vieille gauche », assumant toujours plus son refus d’un nouveau Front populaire.

À la Gauche d’être à la hauteur face à ce populisme, en assumant au contraire les traditions démocratiques du mouvement ouvrier, en assumant l’unité populaire autour d’un projet socialiste clair et assumé contre le nationalisme et son corollaire le libéralisme.

Voici le message de départ publié sur Facebook  par Manon Le Bretton :

« Conclusion

Je me rendais à cette assemblée avec appréhension. Je ne doutais pas qu’elle serait à bien des égards un moment de vérité, à l’issue d’une séquence qui fut à la fois la plus épuisante et la plus éprouvante de mon expérience militante. Celle des bannissements infamants, celle des incompréhensions, celle des murs de silence et du doute qui ronge. Peut être la découverte de l’absurde camusien au cœur de mon engagement politique. Au bout, le désaveu des électeurs. Et, ultime alerte, le départ de Charlotte Girard, figure tutélaire de l’Avenir en Commun.

J’ai pensé pourtant que tout cela n’avait pas été vain, en constatant samedi que des réponses étaient proposées. Bon gré mal gré, la question de la structuration du mouvement était sur la table, et quelque chose comme des débats contradictoires commençait à poindre dans cette assemblée.
Certes, il y avait bien des choses à en dire. Nous, candidats aux européennes, avions appris la veille qu’en réalité nous n’étions pas « participants » mais « invités » à cette assemblée qui allait faire un bilan des européennes : nous n’avions donc pas le droit de participer aux débats en plénière. D’autre part je ne savais toujours pas si l’Ecole de Formation Insoumise était encore nichée dans les cases de cet organigramme, toute activité ayant été suspendue depuis le départ précipité de Thomas Guénolé sans que l’on ait jugé utile de me dire ce que cela impliquait pour la co-responsable de l’eFI que j’étais. Mais les demandes insistantes de construire des cadres collectifs autour du tribun de notre mouvement semblaient avoir été entendues.

Force est de constater que la conclusion de cette assemblée par Jean-Luc Mélenchon contredit frontalement ce qui pouvait se dessiner. Après ses attaques ouvertes sur les réseaux sociaux, la virulence avec laquelle celles et ceux qui ont formulé des critiques ont été taxés dans ce discours de nombrilisme – terme qu’il ne rechigne pas à employer bien qu’il l’ait si souvent subi – en a glacé plus d’un. Nous voilà sommés d’aller voir ailleurs. Etonnante façon de conclure les travaux d’une assemblée qui planchait en particulier sur la nécessité d’intégrer la contradiction aux processus de décision. Et le plus stupéfiant sans doute : dans tout ça, pas un mot pour saluer le travail titanesque de Charlotte Girard, dont le départ n’aura été évoqué à la tribune par aucun de ses camarades de lutte tout au long de ce week-end. Je ne sais pas avancer ainsi sans me retourner sur ceux qui nous quittent.

Bref. Je prends acte de ce qui s’impose à moi et je l’endosse. Quel que soit mon attachement à l’Avenir en Commun, il m’est devenu impossible de le défendre au sein de la France Insoumise dans de telles conditions. Cela ne m’empêchera pas de le porter de mille autres manières, et de continuer à retrouver les insoumis.es qui le souhaitent dans les rudes combats que nous avons à mener. Contrairement à Sisyphe, je n’abandonne pas l’espoir que notre chemin escarpé soit autre chose qu’un éternel recommencement. Nous trouverons un Avenir en commun.

NB : Peut-on quitter la France Insoumise ? Il est vrai que c’est un acte dont on ne sait pas bien quelle forme il doit prendre. Mais je me suis trop battue contre les bannissements pour feindre de croire qu’il n’y aurait pas un dedans et un dehors. »

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Lettre ouverte de Rachid Temal au Premier secrétaire du Parti socialiste

Le sénateur socialiste Rachid Temal a adressé une lettre ouverte au Premier secrétaire du PS Olivier Faure dans laquelle il regrette son éviction de l’instance dirigeante du parti.

En tant que numéro 2 du PS, Rachid Temal avait assuré l’intérim à la tête de l’organisation après la démission de Jean-Christophe Cambadélis et avant l’élection d’Olivier Faure. Il avait récemment critiqué la stratégie de soutien à Raphaël Glucksmann aux élections européennes, considérant que c’était un effacement non-opportun pour le PS.

> Lire également : Place publique fait un hold up sur le Parti socialiste

Il prône au contraire une affirmation de l’identité du parti et de ses fondamentaux historiques, comme c’est expliqué dans sa lettre ouverte :

Lettre ouverte au Premier secrétaire du Parti socialiste

Monsieur le Premier secrétaire, Cher Olivier,

C’est de retour de Belfort que j’ai appris par une indiscrétion journalistique avoir été gommé de la photo de l’exécutif du Parti socialiste.

J’étais, ce vendredi et samedi à Belfort, à la demande de la fédération apporter mon soutien aux salariés, à l’intersyndicale de Général Electric et aux élus locaux en participant à la mobilisation nationale.

J’y étais également pour représenter le groupe Socialiste et Républicains du Sénat.

Nous avons d’ailleurs proposé à l’intersyndicale de venir au Sénat pour y être reçu par tous les sénateurs volontaires pour porter les enjeux de la bataille menée par les GE : maintenir un outil industriel au nom de la préservation des emplois, d’un savoir-faire unique et de la transition énergétique. Sans oublier bien évidemment le respect des engagements pris dans un protocole d’accord par le groupe General Electric.

Nous étions nombreux et la gauche unie !

Effacé donc de l’exécutif du Parti socialiste lors d’un Conseil national, instance qui n’intéresse malheureusement plus ou si peu l’opinion publique.

Un de plus. La liste est désormais longue comme l’a d’ailleurs montré l’opération «évictions aux européennes» où ce

,

La reconstruction de la Gauche est processus difficile, et on voit bien avec cet épisode important de la vie d’un des plus importants parti politique français que la tendance n’est encore pas à l’unité, mais

rtaines et certains camarades en ont fait les frais. Et combien de départs des instances ou du parti de militants ou d’élus, combien de mise en retrait depuis le dernier congrès.

Profitant de mon absence pour cause de mobilisation à Belfort, sans débat, ni entretien, tu organises une nouvelle éviction.

Alors que nous avons tous les deux porté sur la même estrade la parole des socialistes lors du meeting transpartisan ce mercredi contre la privatisation d’ADP, pas un mot de sur ton opération d’éviction.

Voilà pour la forme.

Pour le fond. Je me doute bien que ma prise de position concernant ta stratégie d’effacement pour les élections européennes t’a fortement déplu.

Pour mémoire, j’ai indiqué au Conseil national les raisons de mon refus de cette stratégie, j’ai proposé une alternative, et indiqué que je me rangerai au vote de cette instance et que je ferai campagne pour la liste. C’est ce que j’ai fait. Tout autre Premier secrétaire aurait provoqué une explication. Pas toi.

Cher Olivier, je te redis :

Oui, je pense toujours que le dépassement n’est pas l’effacement,

Oui, je persiste à penser que tu aurais dû être candidat parce que tu es Premier secrétaire et ce sur une orientation éco-socialiste et avec une liste ouverte,

Oui l’électorat de gauche qui se détachait de l’actuel pouvoir et de LFI y aurait vu l’espoir d’une gauche qui se reconstruit,

Oui, 6,1% c’est un échec et en aucun cas un « contrat rempli ».

Oui. Il faut redonner la parole aux militants. Ils ne l’ont pas eu pour choisir la stratégie aux européennes, ils doivent l’avoir à nouveau pour la stratégie pour les élections territoriales et plus largement sur notre avenir. C’est une nécessité. Nous ne pouvons pas demander que la parole soit donnée aux Français via le RIP et ne pas l’appliquer à notre famille politique.

Oui, nous devons engager un double processus : préparer les élections et en même temps comprendre les raisons de notre échec aux européennes et engager une « révolution idéologique » sous peine de sortir de l’Histoire.

Je pense qu’il faut bâtir une stratégie pérenne et travailler notre nouvelle doctrine.

Je pense que c’est une erreur de s’éloigner des groupes parlementaires et de notre fédération d’élus qu’est la FNSER.

Je pense que nous devons réfléchir à notre mutisme médiatique et notre absence de campagne de mobilisation sur nos fondamentaux.

Je pense que notre Parti doit retrouver le goût du débat interne et même du vote. C’est la force des socialistes. C’est notre ADN. C’est une des conditions de notre renouveau idéologique.

Je pense que nous devons sortir de la politique de l’addition de logos pour entrer dans une « politique du frigo », bref partir de nos concitoyens, classe moyenne, employé, ouvrier, fonctionnaire, chômeurs et précaires, salariés « ubérisés », indépendants et commerçants au moment où notre société bascule dans l’ère du capitalisme numérique afin de leur proposer un nouveau projet de société. Nous devons devenir, à nouveau, le parti de l’espoir et de l’espérance.

Pour ma part, j’ai toujours défendu l’intérêt général de notre famille politique. Je crois que mes états de service à la direction du Parti l’attestent que cela soit comme Secrétaire national ou quand j’ai dû assurer les fonctions de Premier secrétaire et que j’ai dû, avec d’autres, sauver politiquement et économiquement le Parti de Jaurès, Blum et Mitterrand.

Aussi, je continuerai à être au service des militants, des élus et des fédérations de ma famille politique. Notre histoire est trop grande pour la brader.

Nous devons reparler, débattre et reconstruire avec les socialistes « dans et hors les murs ». Et ils sont si nombreux.

Je compte bien utiliser ma liberté pour mener le combat pour le renouveau de notre famille politique qui en a décidément bien besoin.

Avec mes salutations socialistes maintenues

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Les organisations de la Gauche contre la réforme de l’assurance chômage

Voici les communiqués de plusieurs organisations de la Gauche à propos de la réforme de l’assurance chômage, qui est une attaque frontale du gouvernement contre le prolétariat.

Gauche démocratique et sociale :

S’opposer à la guerre sociale menée par Macron

Assurance-chômage, retraite : Macron poursuit sans relâche son offensive contre les droits des salariés, une véritable guerre sociale. Macron profite des divisions à gauche  pour imposer le néo-libéralisme aux travailleurs de notre pays qui pourtant très majoritairement le refusent.

Les mesures présentées mardi par le gouvernement Philippe pour soi-disant « améliorer le marché de l’emploi » consistent surtout à durcir les conditions d’accès à l’indemnisation. Objectifs avoués : diminuer le nombre de chômeurs dans une fourchette de 150 000 à 250 000 (de façon administrative pas par des créations d’emploi) et baisser de 3,4 milliards d’euros les indemnités versées par l’assurance-chômage.).

Une attaque contre tous les chômeurs

Les grands perdants seront les travailleurs précaires, catégorie en constante augmentation. Il faudra travailler plus longtemps sur une période plus courte pour devenir éligible (six mois sur vingt-quatre, contre quatre sur vingt-huit précédemment). De même on ne pourra «recharger» ses droits qu’au terme d’une période six fois plus longue que dans l’ancien système. Les cadres, enfin, seront soumis à une allocation dégressive (elle était fixe auparavant). On commence par les cadres, mais n’en doutons pas la dégressivité sera ensuite étendue aux autres salariés. Pour la CGT, le gouvernement « annonce donc des mesures très dures car des travailleurs déjà très précaires vont perdre toute indemnité, d’autres vont voir baisser leurs droits » Même la CFDT trouve que c’est une réforme « profondément injuste qui va toucher 100% des chômeurs ». FO parle de « punition » pour les chômeurs. Alors, une riposte unitaire est possible ?

Un système de retraites par point pour les baisser

Ce n’est plus comme sous Balladur, Raffarin, Sarkozy, Fillon, Hollande, cette fois ce sont les principes mêmes qui ont fondé nos retraites depuis 1945 qui vont être liquidés par Macron. En finissant avec le système par répartition basé sur le travail et les annuités cotisées, en finissant avec le système de cotisations payées par les patrons sur nos bulletins de paie, en le remplaçant par un système par points, Macron va pouvoir ensuite baisser les retraites comme il le voudra car c’est lui qui fixera le taux des points acquis par chacun de nous. De la même façon que de 2017 à 2020 il nous a pris des milliards en jouant sur la hausse de la CSG et la désindexation sur les prix, il pourra faire varier le niveau des retraites, Il annonce aussi qu’il faudra atteindre 64 ans, « âge pivot » pour bénéficier d’un taux sans décote alors même que l’espérance de vie en bonne santé a baissé, entre 2014 et 2016, de 63,4 ans à 62,6 ans et que le chômage frappe 6 562 100 personnes. Les femmes et les précaires seront touchés davantage.

Un besoin urgent de rassembler et reconstruire la gauche

La « contre-révolution Macron » annoncée dès le premier jour se confirme dans tous les domaines : code du travail mis à mal, SNCF cassé pour faire place à la concurrence, hôpitaux asphyxiés, école étouffée, services publics défaits, salaires bloqués, impôt sur la fortune supprimé…Depuis des décennies la classe dominante, le patronat (1), mène une guerre larvée contre le système social issu de l’après-guerre. Pour « Emmanuel Macron, la guerre sociale, déclarée voici quarante ans, doit désormais aboutir à la victoire de l’État néolibéral. C’est oublier que la France rejette profondément cette évolution » (2). Pour se reconstruire, la gauche doit s’appuyer sur cette majorité sociale qui existe dans le pays et qui rejette le macronisme.

Des millions de citoyen.ne.s cherchent une issue politique pour mettre en échec le macronisme. Ils sont prêts à se mobiliser pour peu que les différentes formations de la gauche donnent un signe de rassemblement et dépassent leurs intérêts d’appareils. C’est tout le sens des propositions des militant.e.s du réseau de la Gauche démocratique et sociale (GDS) à mettre sur pied un comité de liaison, une coordination permanente des forces de gauche sans exclusive, ni hégémonie. C’est la seule voie possible pour que les partis se dépassent, et que militants associatifs et syndicaux prennent toute leur place dans une unité populaire à construire.

(1) Pour désigner la classe dominante, « bourgeoisie » ou « patronat » sont des mots qui nous semblent plus précis en termes de contenu de classe que celui « d’oligarchie ».

(2) La guerre sociale en France Romaric Godin Editions La Découverte

Gauche républicaine et socialiste :

Assurance chômage : une austérité brutale et injuste du gouvernement

La réforme de l’assurance chômage présentée le mardi 18 juin par le Premier ministre Édouard Philippe, et par la ministre du travail Muriel Pénicaud, sous la forme d’un décret, contient une batterie de mesures injustes qui vont réduire brutalement les droits des demandeurs d’emploi. C’est une véritable casse brutale de notre modèle social qui est une fois encore, une fois de trop, à l’œuvre.

Le montant de l’allocation versée et les conditions d’accès au régime sont directement attaqués. Ainsi il faudra travailler 6 mois sur une période de 24 mois pour percevoir une indemnité quand il fallait 4 mois de travail sur une période de 28 mois précédemment. Ce sont 3,4 milliards d’euros de budget en moins pour les demandeurs d’emploi d’ici 2021, voire pire ensuite. Les syndicats de salariés n’ont une fois de plus pas été entendus par l’Exécutif. Les maigres pénalités, avec un taux de malus ridiculement faible, visant les entreprises ayant recours abusivement aux contrats courts ou les annonce sur la formation ne sauraient rendre ce projet gouvernemental équilibré ou juste. Pour s’en convaincre il suffit de constater par exemple que le dispositif des droits rechargeables qui permet à un allocataire de reconstituer des droits chaque fois qu’il retrouve un poste est tout simplement rendu inopérant et désincitatif pour les salariés en multipliant par 6 le nombre d’heures travaillées exigées.

Les chômeurs cadres sont eux aussi attaqués : la dégressivité des prestations est mise en œuvre. Pour les cadres rémunérés plus de 4 500 euros brut par mois en poste cela correspond à une baisse de 30 % à la fin du septième mois. Quant à l’objectif très idéologique et rétrograde qui consiste à éviter que la personne « gagne davantage au chômage qu’en travaillant » il est utilisé par la Ministre du travail pour faire des économies sur le dos des chômeurs et notamment des plus fragiles.

Pour toutes ces raisons, la Gauche Républicaine et Socialiste condamne cette contre-réforme qui n’est qu’un nouvel ajustement budgétaire brutal et injuste fait sur le dos des chômeurs par un gouvernement qui se met depuis le début du quinquennat au seul service des plus riches et du MEDEF. Nous demandons qu’une nouvelle concertation s’ouvre au plus vite avec les syndicats de salariés afin de revenir à la plus élémentaire justice sociale dont se targuait pourtant il y a seulement quelques jours le Premier Ministre lors de son discours de politique générale.

Génération-s :

ASSURANCE CHOMAGE : Le Gouvernement déconstruit la protection sociale française

Le Gouvernement continue de mener la vie dure aux femmes et hommes de ce pays à la recherche d’un emploi. Génération.s plaide pour le développement d’une protection sociale universelle de très haut niveau, afin de permettre l’émancipation des individus au sein d’une société où le partage et l’entraide sont valorisés afin que chacune et chacun d’entre nous puisse vivre mieux.

Pas à pas, le Gouvernement En Marche avance dans son entreprise méthodique de démolition de la protection sociale des habitant.e.s de notre pays.

Dernier épisode en date, et avant le choc de la future retraite à points, le Gouvernement continue de mener la vie dure aux femmes et hommes de ce pays à la recherche d’un emploi.

Par sa réforme brutale, il durcit considérablement les conditions pour pouvoir bénéficier de la protection collective solidaire ainsi que le niveau des allocations versées aux personnes qui veulent trouver un emploi.

Demain il faudra travailler plus longtemps (6 mois au lieu de 4) pour avoir droit à l’assurance collective, et qui plus est sur une période de temps raccourcie (24 mois au lieu de 28 mois). De même, les personnes qui enchaînent les contrats courts rechargeront plus difficilement leurs droits à l’assurance avec l’allongement de la durée minimale de travail (6 mois minimum au lieu d’1). Pis, le calcul du salaire de référence tel que modifié conduira à des baisses drastiques d’allocations pour tous les travailleurs précaires qui enchainent les CDD et l’intérim. Les salarié.e.s qui gagnaient plus de 3375 euros nets seront eux aussi pénalisés par la dégressivité de leurs allocations de 30% au bout de 7 mois d’indemnisation, risquant ainsi de ne plus pouvoir payer leurs emprunts ou loyers.

Avec ces mesures, le Gouvernement portera la responsabilité pleine et entière de l’appauvrissement et de la précarisation de centaines de milliers de nos compatriotes qui seront laissés sans revenus, ou avec des allocations trop faibles pour couvrir leurs dépenses courantes et leurs besoins essentiels.

Ce ne sont pas les quelques timides mesures en faveur de l’accompagnement des personnes qui pourront compenser la dégradation collective des droits sociaux des travailleurs et demandeurs d’emplois.

A rebours de cette vision archaïque et brutale, c’est une toute autre conception de la solidarité que porte Génération.s. Nous plaidons pour le développement d’une protection sociale universelle de très haut niveau, afin de permettre l’émancipation des individus au sein d’une société où le partage et l’entraide sont valorisés afin que chacune et chacun d’entre nous puisse vivre mieux.

Nous appelons la gauche et les écologistes à unir leurs forces pour mener une bataille résolue contre ce projet gouvernemental.

Lutte Ouvrière :

Assurance chômage : de nouvelles attaques

La réforme des allocations chômage a d’abord un objectif, fixé par le gouvernement : économiser au minimum 3,4 milliards d’euros entre novembre 2019 et la fin de l’année 2021.

La réforme a été préparée par une série d’arguments contre les gens privés d’emploi. En particulier, la prétendue baisse du chômage permet de justifier un durcissement des conditions d’accès à son indemnisation. Le gouvernement ne cesse de répéter que les demandeurs d’emploi refusent des emplois parce que les allocations qu’on leur verse seraient trop importantes.

Sur la base de ces fables, le gouvernement vient de trancher en imposant de nouvelles conditions pour être indemnisé. Il faudra avoir travaillé six mois sur les 24 mois écoulés, au lieu de quatre mois sur les 28 écoulés, soit une proportion plus importante. Voilà de quoi écarter des dizaines de milliers de travailleurs de la possibilité d’avoir une allocation chômage.

Le projet est aussi d’imposer des conditions beaucoup plus dures pour recharger ses droits au chômage. Alors qu’il fallait 150 heures de travail, il en faudra six fois plus.

C’est aussi le montant de l’allocation qui est revu à la baisse par le biais d’un changement du calcul qui concernera en particulier tous ceux qui travaillent quelques jours par mois. Les indemnités chômage seront calculées sur le revenu mensuel moyen, et non sur les jours travaillés dans le mois. Cette seule mesure rapportera 590 millions d’euros sur trois ans, selon la ministre.

Un tiers des ruptures de contrat proviennent de contrats de moins d’un jour, preuve que ce ne sont pas les travailleurs qui courent après les contrats dits courts. Les pénaliser en plus sur ce qu’ils toucheront chaque mois, c’est leur faire subir une double peine.

Pour faire bonne mesure, quelques sanctions contre une partie des patrons usant de ces contrats courts sont en discussion. Dans sept secteurs uniquement, et dans les entreprises de plus de 10 salariés, la cotisation chômage patronale augmentera de 0,95 % au maximum sur les contrats de moins d’un mois. En sens inverse, ceux qui usent de contrats de plus d’un mois bénéficieront d’une baisse de leur cotisation de 1,05 % maximum. Cependant la ministre Muriel Pénicaud a annoncé que les discussions avec le patronat vont continuer et il est probable que de nouveaux secteurs obtiendront des aménagements supplémentaires.

Le gouvernement introduit aussi la dégressivité des allocations pour les cadres ayant touché mensuellement plus de 4 500 euros brut. Au bout de sept mois de chômage, leur allocation baisserait de 30 %. Outre qu’elle est purement démagogique, cette mesure prépare la dégressivité de toutes les allocations, y compris les plus misérables.

Une des rares mesures positives annoncées concernera une toute petite partie des démissionnaires, qui malgré tout avoir travaillé cinq ans dans la même entreprise pour prétendre à une allocation. Les indépendants, eux, se verront accorder 800 euros pendant six mois.

Alors que chaque semaine des suppressions d’emplois sont annoncées, cette réforme est une attaque en règle contre les chômeurs et en réalité, contre tous les travailleurs. Il ne faut pas la laisser passer.

PCF :

Assurance chômage : une attaque de grande ampleur contre les bases mêmes de notre modèle social

Une fois de plus, les tenants du « nouveau monde » reprennent les recettes de l’ancien : culpabilisation des chômeurs et déresponsabilisation sociale des entreprises comme seules perspectives.

Avec sa réforme de l’Unedic, le gouvernement veut faire payer 3 milliards d’euros d’indemnisation du chômage par les chômeurs. Au nom de l’idéologie ultra-libérale selon laquelle l’indemnisation du chômage serait un facteur de désincitation au travail, il veut une fois encore changer les règles de l’indemnisation des chômeurs en rognant sur le droit à indemnisation.
Mais cette fois, l’ambition est bien d’ajouter une pierre à la mise à bas de notre système solidaire de protection sociale, en introduisant le principe que l’indemnisation calculée ne pourra pas dépasser la moyenne des salaires perçus.

Cette décision prolonge en effet la réforme précédente de l’Unedic et la réforme des cotisations salariales engagées toutes les deux au début du quinquennat. La suppression des cotisations salariales chômage par l’intégration dans le salaire net de leur montant monétaire a modifié les modalités de la gouvernance de l’Unedic où le poids de l’État a remplacé le paritarisme syndicats-patronat. Le refus du patronat d’accepter une solution viable à la dette de l’Unedic (35 Mds d’euros) par une augmentation des cotisations patronales a laissé le champ libre au gouvernement pour cette nouvelle régression des droits des chômeurs.

En vérité, à l’instar de sa future réforme systémique des retraites qui veut plafonner ad vitam æternam la richesse produite par le pays consacrée aux pensions de retraite, le gouvernement déroule sans le dire sa réforme systémique de l’indemnisation du chômage qui imposera de limiter la contribution sociale du pays en faveur des chômeurs et donc la part de richesses que le pays voudrait leur consacrer. C’est ni plus ni moins qu’une nouvelle « règle d’or d’austérité sur la dépense publique et sociale » qui est ainsi imposée aux salariés, et en premier lieu aux chômeurs, dont le but est de remettre en cause les bases mêmes de notre modèle social.

Les dispositions relatives à un bonus-malus pour les entreprises utilisatrices des contrats courts n’étant là que pour servir d’appât pour de futurs signataires de l’accord.

Le Premier ministre prétend qu’il faut « que le travail paie plus que l’inactivité ». Il aspire à un « plein emploi » … à 7% de chômeurs ! De qui se moque-t-on ?!

Si le gouvernement veut vraiment réduire le nombre de chômeurs et relancer l’emploi, eh bien qu’il crée les conditions d’une éradication réelle du chômage. Et pour cela, le PCF a des suggestions à lui faire. A commencer par empêcher les fermetures de site industriels et par créer en urgence les centaines de milliers d’emplois qui manquent cruellement dans les services publics.

Et il pourrait inscrire cette ambition dans la mise en place d’une véritable sécurité d’emploi ou de formation qui, en assurant une rotation emploi-formation-nouvel emploi sans perte de rémunération, permettrait d’assurer une véritable mobilité professionnelle choisie des salariés sans passer par la case chômage, ni par l’inactivité. Et pour financer cela, qu’il mette à contribution ceux qui sont les premiers responsables de la hausse du chômage : le Medef, qui privilégie la rémunération des actionnaires au développement de l’investissement productif, des compétences et de l’emploi !

Parti socialiste :

Assurance-chômage : quand les actes contredisent le discours

Une semaine après avoir annoncé un acte 2 du quinquennat, plus social, la réforme de l’assurance-chômage contredit scandaleusement le discours.

Pour la première fois, une réforme de l’assurance-chômage est proposée par un gouvernement sans négociations avec les partenaires sociaux, sans passage par le Parlement pour la validation. La méthode du gouvernement change, mais en pire !

L’objectif de cette réforme de l’assurance-chômage est purement comptable : faire de 3 à 3,9 milliards d’euros d’économies d’ici 2022. Sur le dos des plus précaires.
Ces économies vont être faites au détriment des demandeurs d’emploi, notamment les jeunes et les plus fragiles.

230 000 personnes concernées vont perdre leurs droits à l’indemnisation. Aucun nouveau droit dans cette réforme, la doctrine du « en même temps » ne s’applique pas.

Par ailleurs, les moyens de Pôle emploi ne seront en réalité pas renforcés. Des embauches en CDD vont remplacer les départs à la retraite non remplacés et les suppressions de poste des deux dernières années.

Cette réforme va à l’encontre de notre système d’indemnisation chômage. Notre système repose sur les cotisations des salariés. Il ne s’agit donc pas d’une allocation versée par l’État dont le gouvernement peut décider de baisser le montant, mais d’une assurance du salarié qu’il a lui-même financé par ses cotisations.

Actuellement, un chômeur sur deux n’est pas indemnisé, la moitié des 2,6 millions de chômeurs indemnisés touche en moyenne moins de 860 euros par mois. Il faut cesser de feindre que l’on règlera le problème en baissant toujours plus les indemnisations. Il faut au contraire rechercher des solutions pour créer de nouveaux droits, des nouveaux emplois dans un contexte de mutations du travail.

Ce qui coûte aujourd’hui à l’assurance-chômage, ce sont les contrats courts et pourtant seul un tiers d’entre eux sera visé par un malus.

Le Parti socialiste se joindra aux mobilisations des salariés et de leurs organisations pour dénoncer cette nouvelle régression qui porte atteinte au modèle social français.

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8 000 personnes contre les suppressions d’emplois par General Electric à Belfort

Huit mille personnes manifestaient hier à Belfort contre les destructions d’emploi par le groupe General Electric dans un groupement d’usine qui est un bastion de la classe ouvrière. Des centaines d’emplois doivent être détruits alors que le groupe General Electric avait promis d’en créer lors du rachat de la branche énergie d’Alstom.

Cette situation provoque de la colère et de l’écœurement forcément, avec un sentiment de « gâchis industriel », alors que la classe ouvrière est piétinée tant dans ses traditions que socialement, en étant tout simplement laissé sur le carreau par le capitalisme.

Voici la pétition lancée par l’intersyndicale (CFE-CGC, Sud et CGT) qui exprime ce point de vue :

[ Pour signer la pétition, suivre ce lien ]

« Stop au massacre de notre industrie par General Electric : 1000 emplois délocalisés hors de Belfort

Contrairement aux promesses de GENERAL ELECTRIC en 2015 de création de 1000 emplois en France, lors du rachat de la branche énergie d’ALSTOM, GENERAL ELECTRIC n’a fait que de détruire l’emploi industriel en France :

  • Fermeture de l’activité solaire à Belfort
  • Fermeture de l’activité chaudière à Massy
  • Plan de licenciement dans l’activité hydroélectrique à Grenoble
  • Depuis début 2019 : Plus de 700 emplois sont concernés par des plans de rupture conventionnelle collective, plan senior et licenciement économiques dans les activités charbon, nucléaire, éolien, réseaux électriques, conversion de puissance et fonctions supports dans toute la France, dont plus de 200 personnes à Belfort

Le 28 mai 2019, 2 jours après les élections européennes, General Electric annonce un nouveau plan de plus de 1000 suppressions d’emplois supplémentaires à Belfort :

  • Près 50% des effectifs de l’entité « Turbine à gaz » qui compte près 1900 salariés
    Ingénierie délocalisée en Inde, Mexique et Pologne
    Production délocalisée aux Etats-Unis et en Hongrie
  • La fermeture du centre partagé qui compte plus de 200 salariés, créé depuis 2015
    Délocalisation en Hongrie

Le projet est présenté comme une adaptation au marché qui s’apprête pourtant à rebondir. En réalité il s’agira de la dernière étape avant la fermeture complète de l’entité « Turbine à gaz » à Belfort.

L’Etat français a donné son accord en 2015 pour le rachat de la branche Energie d’ALSTOM par GENERAL ELECTRIC pour un développement de l’emploi industriel en France.

Aujourd’hui, devant le désastre industriel engendré par ce rachat , nous demandons à l’état français de stopper ce plan massif de délocalisation d’activités hors de France et de travailler avec les organisations syndicales sur leurs propositions de développement de filières industrielles d’avenir sur notre territoire.

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1/ Nous avons déjà atteint la taille critique :

Le marché de la Turbine à gaz se segmente en 2 Marchés distincts, avec des turbines différentes, des clients différents et des dynamiques de marché différentes :

  • Le marché 60 Hz dont les turbines sont réalisées aux Etats-Unis représente 25% du marché mondial (US, Brésil, Arabie saoudite, Taiwan et une partie du Japon)
    Ce marché s’est effondré de 50% en 2018 comparé à la moyenne des 5 années précédentes
  • Le marché 50 Hz dont les turbines sont réalisées à Belfort représente 75% du marché mondial (Europe, Afrique, Asie, Moyen-Orient, Amérique du Sud)
    Ce marché a baissé de 20% en 2018 comparé à la moyenne des 5 dernières années
  • Or nos effectifs ont déjà baisser de près de 30% :
    250 salariés ont quitté l’entreprise depuis le 1er janvier 2018
    plusieurs centaines de sous-traitants travaillant dans nos murs ou sur des plateformes dans le territoire de Belfort ont été remerciés

2/ Le marché de la turbine à gaz a de l’avenir :

  • la filière « turbine à gaz » a représenté 90% des profits, pour 75% des CA et 50% des effectifs de la branche Energie de GE dans le monde
  • rebond du marché d’après l’agence internationale de l’Energie et repris par GE : un doublement des capacités d’ici 2040
    pour remplacer le nucléaire
    pour remplacer le charbon qui produit 3 fois plus de CO2
    pour la stabilité et la flexibilité des réseaux électriques avec la montée en puissance des énergies renouvelables, intermittentes par nature (130 MM€ de fonds débloqués par l’Europe), en attendant de moyens de stockage massif d’énergie techniquement et économiquement viables, car une turbine à gaz peut s’allumer et s’éteindre en moins 5 minutes pour absorber le demande d’électricité
    des turbines à l’hydrogène qui ne produise pas de CO2, pourrait être adossé à des champs éolien ou photovoltaïque

3/ La situation financière de l’entité « Turbine à gaz » de General Electric de Belfort est artificiellement en déficit :

  • 1999-2014 Belfort centre mondial 50 Hz : plus de 3 MM€ dividendes remontées au groupe
  • depuis le rachat d’ALSTOM : l’ex-entité suisse ALSTOM devient centre de décision à la place de Belfort
    les responsables mondiaux de Belfort sont virés
    les bénéfices sont logés en Suisse et remplissent les caisses publiques suisses alors que la valeur ajoutée est créé en France
    En 2017, année record de production, la situation financière de l’entité française passe de plusieurs centaines de millions de bénéfices à une situation déficitaire
    Belfort, plus important site au monde de GE, n’héberge aucun membre des équipes mondiales de direction et devient un sous-traitant des US et de la Suisse
  • Pour chaque turbine 9HA fabriquée à Belfort, la marge affectée à l’entité légale est inférieure aux droits à la technologies payés à GE => plus on fabrique, plus on est en déficit
  • Belfort doit redevenir centre mondial 50 Hz dans l’intérêt de GE et de Belfort

4/ Le gouvernement doit faire respecter l’accord signé avec GE le 4 novembre 2014 dont voici des extraits :

3.4. Les quartiers généraux européens actuels de GE pour les activités turbines à gaz de grande taille à usage industriel de 50 Hz demeureront à Belfort.

3.5. Les équipes de la direction mondiale des activités mentionnées aux Articles 3.1 à 3.4, de même que celles en charge de la direction opérationnelle des quartiers généraux correspondants, seront situées en France, et, dans le cadre de l’organisation matricielle mondiale de GE, seront

respectivement responsables de ces activités et des opérations de quartiers généraux y afférentes, qui incluront notamment :

– les fonctions corporate de chaque activité ;

– la stratégie de fabrication ;

– le marketing et le développement produits ;

– la supervision des activités commerciales, y compris les offres ;

– la stratégie en matière de chaîne d’approvisionnement (supply chain) ; ainsi que

– les activités R&D et recherche et développement appliquée spécifique à chaque activité.

3.6. Les engagements énoncés dans le présent Article 3 resteront en vigueur pendant une durée de dix (10) ans à compter de la date de réalisation l’Opération. »

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Politique

Le projet de loi visant à interdire le communisme en Pologne

Les réactionnaires polonais au pouvoir ont modifié le code pénal le 13 juin 2019 pour rendre illégal le communisme, au même titre que le fascisme et le nazisme. 

À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, la Pologne est une Démocratie populaire, c’est-à-dire qu’une coalition composée majoritairement de partis de gauche gouverne le pays.

En 1946 est organisé un référendum pour une réforme du pays ; c’est le vote du « 3x Tak » c’est-à-dire « 3 fois oui » : oui à la Suppression du Sénat, oui à la réforme économique et agraire et oui au report des frontières polonaise à l’Ouest sur la Baltique, sur l’Oder et la Neisse. La Gauche fait la campagne pour le « 3 fois oui », c’est une victoire populaire sans précédent: 68% des votes sont pour le « 3 fois oui » !

Deux ans après, le Parti Socialiste Polonais et le Parti Ouvrier Polonais (le parti communiste) fusionnent pour créer le Parti Ouvrier Unifié Polonais, c’est une nouvelle victoire !

En 1952, le 22 juillet, est adoptée la constitution de la République Populaire de Pologne dont le premier article est :

« Article 1.

1. La République Populaire de Pologne est un État de Démocratie populaire.

2. Le pouvoir dans la République Populaire de Pologne appartient au peuple travailleur des villes et des campagnes. »

Les réactionnaires ont subi trois coups durs entre 1944 et 1952 : la victoire du « 3 fois oui », la possibilité de l’union de la gauche par une volonté de servir le peuple polonais et la proclamation de la République Populaire par le Président Bierut le 22 juillet 1952.

Si après la mort de ce dernier la situation se dégrade dans le pays, passant d’une Démocratie populaire à une tyrannie antisémite bureaucratique – avec notamment les purges d’esprit pogrommiste de mars 1968, la prise de pouvoir par les nationalistes puis les militaires polonais, malgré des accords avec l’Église, les réactionnaires et la Droite en général ne s’est jamais remise de la victoire de la Gauche polonaise à l’époque.

Si aujourd’hui celle-ci ne représente pas grand chose en Pologne, le gouvernement réactionnaire du PiS (droit et justice) a peur du résurgence de la Gauche et s’attaque donc à l’une de ses deux composantes majeures historique : les communistes.

Les réactionnaires polonais ont donc modifié modifié l’article 256 du code pénal rendant désormais illégal le communisme, au même titre que le fascisme ou le nazisme (la loi polonaise fait une différence entre fascisme et nazisme).

« Article 256 :

§ 1. Toute personne faisant la promotion d’un régime nazi, communiste, fasciste ou d’un tout autre régime totalitaire ou incite à la haine sur fond racial […] s’expose à une peine de privation de liberté qui peut aller jusqu’à 3 ans.

§ 1a. À la même peine sont soumises les personnes qui propagent publiquement une idéologie nazi, communiste, fasciste ou une idéologie appelant à la violence ayant comme but d’influencer la vie politique ou la vie sociale.

§ 2. La même peine est appliquée à quiconque, dans le but de diffuser, produit, enregistre ou importe, acquiert, vend, offre, stocke, conserve, présente, transporte ou transmet un objet imprimé, enregistrant ou autre contenant le contenu. spécifié au § 1 ou 1a ou qui est porteur du symbolisme totalitaire nazi, communiste, fasciste ou autre, utilisé de manière à propager le contenu spécifié au § 1 ou 1a. »

On notera aussi que le mot communiste est mis entre nazisme et fascisme, comme pour les séparer, pour dire que finalement le communisme est la même chose que le fascisme et le nazisme. C’est évidemment fait exprès, l’influence de l’Église catholique romaine a aidé à propager une vision de la « théorie du fer à cheval » qui voudrait que les « extrêmes se rejoignent ».

Or, rien qu’au niveau historique c’est bien évidemment faux. Pour ne rester qu’en Pologne, les premiers résistants étaient communistes et ce sont eux qui ont participé en grand nombre à la libération du pays du fascisme. Par ailleurs, les juifs étaient persécutés à la fois par les nazis, les groupes résistants proto-fascistes comme les Narodowe Sily Zbrojne et les nationalistes (même si il y avait une partie non négligeable de sociaux-démocrates, le groupe était sur une ligne nationaliste) qui voyaient en eux des traîtres ayant collaborés avec les « komuch » (appellation péjorative pour dire communiste) avant et au début de la guerre.

Les seuls à avoir eu une attitude irréprochable pendant la guerre antifasciste était donc les communistes.

La Gauche polonaise à l’heure actuelle n’assume pas de réel projet…

Ensemble (Razem) se réfère uniquement par folklore à Marx, mais sont sur une ligne sociale-libérale.

Le Parti socialiste polonais (Polska Partia Socjalistyczna) a deux lignes antagonistes en son sein : l’une à Gauche et l’une sur une ligne anticommuniste voyant l’Armia Krajowa comme des héros. Mais la ligne à Gauche est sur une ligne post-1989, alors elle voit la fin de la Pologne Populaire comme une chose positive (hors dans la réalité ce n’était plus le cas).

Il y a aussi le site lancé récemment par « Camarade Michal » odrodzenie (renaissance), qui se veut de la Gauche historique, mais est en réalité dans une logique non claire et donne la parole à la fois à des nationaux-bolchéviques sur son site et sa page YouTube, ainsi qu’à des personnes comme Bruno Drweski, qui est un chargé de cours à l’INALCO franco-polonais apparaissant sur Russia Today et présent à l’université d’été de l’Union populaire républicaine de François Asselineau à Annecy il y a quelques années.

Enfin, il y a les différents groupes communistes polonais, qui n’assument pas un réel discours communiste…

Alors bien sûr il y a de temps en temps des positions qui sont intéressantes, mais peu de choses sérieuses sont amenées par la Gauche polonaise. Elle n’est pas écoutée et tournée en ridicule.

À noter qu’il y a tout de même des projets qui veulent ramener une Gauche historique comme la page Facebook gérée par l’historien polonais Piotr Ciszewski « Historia Czerwona » (Histoire Rouge) et le site Naprzod (En avant ! ), qui publie des documents de la Gauche historique et qui s’affiche pour un Front populaire.

Avec une gauche polonaise qui s’affirmerait plus et n’étant ni dans un délire passéiste, ni dans le libéralisme, le gouvernement polonais ne pourrait faire passer ce genre de loi.

Alors la Gauche polonaise connaît des problématiques semblables à celles  d’en France…

Il faut aussi noter que cette loi visant à interdire le communisme s’inscrit dans toute la logique antisémite du judéo-bolchévisme.

Il faut bien sûr soutenir les campagnes de solidarité lancée par les différents partis de Gauche pour que le communisme ne soit pas interdit en Pologne.

En France, il y a le groupe PRCF (une scission du PCF) qui est à l’origine d’un appel à une mobilisation contre la criminalisation du communisme en Pologne.

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Société

Légalisation du cannabis : l’appel des 70 salauds

Soixante-dix personnes liées à la Gauche et présentées comme médecins, élus et économistes ont signé un appel dans L’Obs en faveurs de la légalisation du cannabis. C’est une mentalité de salauds, car ils défendent une drogue ravageuse au lieu de la dénoncer. 

C’est tout de même incroyable. On a dix mille problèmes sur la table en France et sur toute la planète. Le réchauffement climatique prend toute l’actualité à la gorge, le sort des animaux est d’un morbide donnant la nausée. Il y a des conflits un peu partout et toujours plus le risque de confrontation plus que sérieuse, comme entre les États-Unis et l’Iran, sans parler des États-Unis et la Chine. Le travail est aliénant, ennuyeux, épuisant pour la majorité des gens.

Et voilà donc que 70 élus et figures de la Gauche se disent : tiens, si on parlait du cannabis ? Si on donnait comme message qu’il faut le légaliser, parce que fumer un joint dans son coin, c’est un plaisir coutumier à beaucoup ? Si on publiait tous ensemble un grand appel dans L’Obs pour dire que le cannabis doit être légalisé ? Le décalage avec la réalité est totale. Mais le sens des priorités ne doit malheureusement pas étonner.

En effet, le cannabis rend abruti. Il engourdit les esprits, il pousse la volonté à chercher à fuir le réel. Il épuise les raisonnements, il construit une dépendance d’autant plus perverse qu’on pense conquérir une forme de liberté. À ce titre, il est consommé goulûment par deux catégories de personnes en particulier : les personnes désocialisées, à la limite du lumpenproletariat d’un côté, par les couches intellectuelles urbaines au mode de vie plutôt nocturne et décadent de l’autre.

L’appel des 70 salauds est donc la sainte alliance de ces deux catégories, à qui l’industrie du cannabis donne des ailes, appuyée par la philosophie macroniste du libéralisme dans tous les domaines de la vie. D’ailleurs, nommons les principales figures de ces 70 salauds.

On a évidemment la très foklorique Esther Benbassa, sénatrice de Paris EELV, sorte de caricature de la bobo de gauche libérale telle que vue par la pire extrême-droite. On a, de manière plus significative et plus honteuse, Alexis Corbière, qui est tout de même député de Seine-Saint-Denis LFI et Stéphane Troussel, président du département de la Seine-Saint-Denis (PS). On aimerait bien les voir tous deux aller discuter avec des familles populaires de Seine-Saint-Denis et expliquer qu’il faut légaliser le cannabis ! Gageons qu’ils seraient reçus avec une révolte morale bien significative !

Plus grave, on a Benoît Hamon. En signant un tel appel, il broie définitivement son identité politique. Il se met de manière unilatérale au même niveau que deux autres signataires ouvertement bobo : Raphaël Glucksmann, désormais député européen PS-Place publique et Yannick Jadot, député européen EELV. C’est un suicide politique.

On remarquera d’ailleurs, et ce n’est nullement surprenant, que des députés LREM ont signé l’appel : Aurélien Taché, député du Val-d’Oise, Pierre Person, député de Paris et François-Michel Lambert , député des Bouches-du-Rhône (un ex-EELV passé chez Macron puis ayant rejoint des centrises pro-Macron).

Ici, on retrouve le fond du problème. Que des gens de gauche se retrouvent à raconter la même chose que les macronistes, sans s’étonner ni s’émouvoir, c’est très grave. Cela signifie que le glissement culturel a totalement opéré, que le libéralisme sur le plan des mœurs – reflet du capitalisme débridé – a triomphé. Quand on voit Ugo Bernalicis et Adrien Quatennens, tous deux députés LFI du Nord, soit un bastion ouvrier, ont signé l’appel, on voit l’ampleur du désastre.

Les 70 signataires de l’appel, quasi tous issus des rangs de la Gauche, sont donc bien des salauds. Ils cèdent devant le cynisme du capitalisme où tout s’achète et se vend. Ils refusent de dénoncer ouvertement et franchement le cannabis, et propose même de l’intégrer culturellement à la société.

Mais le Peuple ne veut pas cela. Il ne veut pas des drogues. Le libéralisme n’écrasera pas aussi facilement les exigences de civilisation, de respect de son intégrité psychique et physique, d’un esprit démocratique tourné vers la science, la culture, la nature. La légalisation du cannabis ne peut aller qu’avec un monde de grisaille et de béton, de consommation futile dans un vaste repli général sur soi : personne n’en veut !

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Politique

Tribune : « Face à la crise démocratique, c’est au peuple de tracer un chemin »

Cette tribune a été publiée ce mardi 18 juin sur le site du JDD et est signée par des personnes membres et anciennement membres ou proches de la France insoumise.

On y retrouve une position populiste très différente de celle que nous soutenons ici, c’est-à-dire la reconstruction de la Gauche sur ses bases historiques liées au mouvement ouvrier. Cette tribune rejette au contraire ouvertement le rassemblement de la Gauche en faisant des gilets jaunes le centre des préoccupations démocratiques et politico-culturelles.

Il y a parmi les signataires Manon Le Bretton qui est co-responsable de l’école de formation insoumise ou encore Djordje Kuzmanovic, qui a fondé l’organisation nationaliste République souveraine après avoir quitté l’organisation de Jean-Luc Mélenchon.

Voici la tribune :

« Face à la crise démocratique, c’est au peuple de tracer un chemin

De samedi en samedi, le mouvement des Gilets jaunes se donne à voir. Mais faute d’arriver à se renouveler, il perd, au moins en apparence, sa capacité à bousculer l’ordre établi. Car entre-temps, les élections européennes ont joué le rôle d’anesthésiant démocratique. Elles ont démontré l’incapacité institutionnelle à proposer un débouché politique à l’aspiration populaire exprimée depuis le 17 novembre dernier. L’impératif démocratique reste sans réponse.

Les européennes ont en revanche confirmé que se prolonge le temps destituant qui jette à terre les intermédiations et formes représentatives perçues comme la captation du pouvoir souverain. Les principales forces peuvent se prévaloir du vote de tout au mieux 11 % du corps électoral, la moitié des électeurs s’étant abstenus. Le président, qui s’est engagé personnellement dans la bataille, voit 90% des françaises et des français se détourner de sa politique. Avec l’absorption de la moitié de l’électorat LR par LREM, l’affaissement du PS au minimum irréductible, l’effondrement de l’espoir porté par LFI en 2017 et la transformation d’EELV en une valeur refuge de circonstance, le reste du champ politique est parcellisé, sans capacité d’agrégation. L’émiettement du vote est devenu la règle, ultime pied de nez citoyen à toute forme de délégation de souveraineté.

Après six mois où, en famille, entre amis, sur les ronds-points, le débat public était pourtant redevenu un objet du quotidien, le temps électoral s’est imposé comme une bulle de l’entre-soi

Les lendemains d’élection déjà déchantent. L’incapacité à penser un débouché politique par-delà le piège du cadre institutionnel et politique actuel de la Ve République prépare une séquence binaire entre LREM et le RN pour 2022 qui vise à permettre à une minorité d’imposer ses vues. Face à cette fausse et mortifère alternative, tout ce qui s’apparente de près ou de loin à la gauche va être sommé de se rassembler pour s’enfermer dans une impasse électorale qui, si tant est que cette addition ait un sens, totalise désormais de scrutin en scrutin moins de 30% des voix. Chercher de manière artificielle une majorité électorale impossible, c’est renoncer à l’ambition de constituer une majorité populaire.

Les européennes auront aussi eu pour effet, si nous n’y prenons garde, de stériliser le champ politique. Après six mois où, en famille, entre amis, sur les ronds-points, le débat public était pourtant redevenu un objet du quotidien, le temps électoral s’est imposé comme une bulle de l’entre-soi, incapable à ce stade d’offrir un débouché au souffle citoyen. L’impasse apparaît à tous les niveaux.

Ce trou noir politique doit être laissé derrière nous. Il est grand temps de nourrir durablement l’appétit démocratique qui s’est manifesté avec le mouvement des Gilets jaunes. Sans doute celui-ci sera-t-il amené à s’exprimer à terme dans le champ électoral ; mais il doit aujourd’hui puiser sa force dans le substrat populaire non institutionnel où il est le plus vivace. Ce qu’il faut rechercher, c’est l’élévation du niveau de conscience populaire acquise non seulement à l’identification claire d’une oligarchie qui est dangereuse pour soi socialement et écologiquement ; mais aussi à l’idée qu’un rôle politique légitime incombe souverainement à soi en tant que peuple.

L’instrument et la perspective capables de produire ce niveau de conscience menant à la révolution citoyenne doivent être interrogés. Face à la crise écologique déjà enclenchée, face à la crise démocratique qui frappe, face à la crise financière qui vient, nous considérons que, comme à chaque fois que la République a été appelée à la barre par les affres de l’Histoire, seul un processus populaire et constituant permettra de répondre à la crise systémique qui s’avance. Cela en fait aussi l’idée centrale et structurante pour qui veut renverser la table en 2022.

Le processus constituant ne saurait être un mouvement en soi et pour soi. Passerelle citoyenne, il vise à créer les conditions pour répondre ensemble au projet originel de creuset républicain du retour à l’ordre des droits. La multiplication des initiatives doit servir à remettre la société en mouvement, à rediscuter les règles du jeu, à redéfinir les communs, à repenser le contrat social, à approfondir l’universalisme émancipateur pour refonder le corps politique, afin de reconstruire une légitimité et un consentement collectifs.

Partout, nous invitons dans leur diversité les cadres collectifs déjà organisés à mettre à l’ordre du jour ces questions sous la forme qu’ils jugent la plus adaptée. La mobilisation citoyenne pour préserver l’outil d’intérêt général qu’est Aéroport de Paris et obtenir un référendum populaire est ainsi un axe concret et nécessaire d’action. Ailleurs, vous préfèrerez saisir d’autres opportunités qui, partant du quotidien ou de réalités locales, amènent à penser collectivement le bien commun. Les premiers cercles populaires et constituants qui déjà se réunissent dans de nombreux départements pourront servir de réceptacles à cette infusion citoyenne.

Refusant la concurrence entre différentes initiatives existantes, nous en appelons à établir un ample mouvement citoyen mû par une même idée fédératrice : rendre au peuple et à la Nation la souveraineté de sa décision pour retrouver sa liberté républicaine, celle qui fait du bonheur commun l’essence de toute association politique.

Les signataires :

Robin ALBERT, syndicaliste
Paul ALLIES, professeur en sciences politiques à l’université de Montpellier
Damian BASTIAN, rédacteur à Le vent se lève
Farid BENLAGHA, producteur et animateur du collectif national pour un référendum contre la privatisation d’ADP
François BOULO, avocat et Gilet jaune
Céline BOUSSIE, lanceuse d’alerte
François COCQ, auteur de L’impératif démocratique
Flavien CHAILLEUX, Gilet jaune
Catherine DAVID, confédération paysanne
Enguerrand DELLION, politiste
Romain DUREAU, agroéconomiste
Hélène FRANCO, magistrate, syndicaliste
Christophe GACHE, secrétaire départemental du Mouvement des citoyens
Jean GATEL, ancien secrétaire d’Etat à l’économie sociale et solidaire
Charlotte GIRARD, universitaire
Nicolas GUILLET, juriste
Mickaël IDRAC, doctorant en sociologie des migrations à l’université Paris-Descartes
Eric JAMET, éditeur
Djordje KUZMANOVIC, président de République souveraine
Manon LE BRETTON, responsable de l’école de formation insoumise (eFI)
Jeannick LE LAGADEC, conseillère départementale
Walter MANCEBON, militant pour une 6e République
Michel PHILIPPO, lanceur d’alerte
Alphée ROCHE-NOËL, auteur de Géographie de l’histoire de France
Jean-François SAUVAGET, Association Pour une constituante et Anticor
Frédéric VIALE, coauteur de La gauche à l’épreuve de l’Union européenne »

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Société

Sur le port du voile et les sorties scolaires

Il est à nouveau question du port du voile islamique à l’école. Cette question incontestablement dérange la Gauche en ce qu’elle la met face à de terribles contradictions qu’elle peine non seulement à surmonter, mais même à regarder en face.

voiles

Cette question a une portée significative en ce qu’elle illustre précisément les insuffisances et les défis que doit surmonter la Gauche de France : faut-il être contre au risque de se retrouver dans le même camp que les réactionnaires s’appuyant sur cette question dans une perspective populiste voire franchement raciste ?

Ou faut-il être du côté de ceux et celles qui militent pour le port du droit au nom de la diversité, de la liberté, au risque de se retrouver dans le même camp que les islamistes ? Mais précisément être de gauche c’est refuser ce choix cornélien et absurde comme les deux face d’une même pièce. Être de gauche c’est voir les chose à la base même et proposer d’avancer dans une perspective populaire et démocratique.

Le 15 mai 2019, le Sénat a adopté un amendement proposé par le groupe Les Républicains, notamment Jacqueline Eustache-Brini, sénatrice du Val d’Oise, qui a porté la proposition avec le soutien de l’Union centriste. En l’occurrence, cet amendement a peu de chance d’être voté par l’Assemblée nationale, le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, ayant affirmé clairement son refus de le valider.

De la part des députés de droite, il y a bien sûr là une dimension proprement réactionnaire. Il s’agit sous le couvert de défendre la laïcité de l’État et de ses institutions, notamment de l’école, de mener une agression raciste à l’égard d’une fraction du peuple en vue de soutenir plus largement une mobilisation populiste en faveur du parti Les Républicains, qui cherche ainsi à se poser en défenseur de la République, de sa sécurité, voire de son « identité », face aux islamistes. Typiquement, la sénatrice Sylvie Goy-Chavent a affirmé :

« Pourquoi porter un signe religieux ostentatoire pose problème ? Car cela rompt avec l’harmonie entre les Français, quelle que soit leur origine, parce que ça choque en réalité. Notre rôle n’est de pas d’autoriser par la loi ce qui alimente cette rupture d’harmonie et alimente les haines. »

Bien entendu, tout cela est totalement vain et hypocrite. Même si cet amendement était adopté, qui peut imaginer que cela affirmerait « l’harmonie » des français au-delà des appartenances religieuses ? Même plus profondément, qui peut sérieusement penser que cela porterait un coup décisif aux organisations islamistes, à leur propagande ou même simplement à leur prestige aux yeux d’une partie des populations concernées par une influence culturelle et religieuse de l’islam ?

C’est qu’il y a sur la question de la laïcité une hypocrisie encore plus grande. En effet, la situation est paralysée dans notre pays depuis la capitulation de la Gauche face à la réaction concernant l’école en 1984, quand le gouvernement socialiste a décidé ni plus ni moins d’abandonner face à la Droite son projet, dit de la Loi Savary, d’aller vers l’affirmation d’un service public scolaire unique, au moins à l’Université.

Depuis lors, la Gauche de notre pays à littéralement considéré qu’il était impossible de remettre en cause l’enseignement privé, majoritairement catholique. Le compromis s’en tient à contractualiser l’enseignement privé, c’est-à-dire de le financer très largement et de vérifier les programmes, sans interdire des ajouts supplémentaires.

Cela revient à dire que l’État organise donc lui-même un double système, où le privé dispose de marges de manoeuvre plus grandes que les établissement publics. Certaines écoles privées sont d’ailleurs de véritables bastions de la bourgeoisie et des fractions des « classes moyennes » en mesure d’y accéder pour échapper aux écoles publiques, disposer de meilleures conditions d’études ou tout simplement par snobisme.

Cela dynamite donc toute possibilité d’organiser la « mixité sociale » tant vantée comme projet et rend caduc d’ailleurs tout projet d’ensemble en matière éducative. Les enseignants eux-mêmes ne sont pas les derniers à participer à cette corruption du système éducatif lorsque cela concerne leurs propres enfants.

Concernant le voile, cela rend cette mesure ridicule. Cela revient à pousser des familles qui voudraient affirmer le port du voile vers l’enseignement privé, qui dispose sur ce sujet bien sûr des dérogations nécessaires. Voire même à organiser des écoles confessionnelles islamiques, qui devraient contractualiser pour assumer le programme certes.

Mais dans son contenu, celui-ci n’a rien pour faire face ni à l’islam, ni à aucune religion, dont de toute façon l’État reconnaît la pleine liberté. Une fois le contrat obtenu, l’école sera subventionnée et le port du voile y sera légal pour les mères accompagnants, comme pour les élèves, même mineures, sans même de limite d’âge. Cela est déjà le cas dans les écoles privés musulmanes existantes, mais cela est aussi vrai dans les autres écoles confessionnelles.

La Gauche post moderne ne perçoit pas toutes ces dimensions, car selon elle, la religion est une chose positive, si du moins elle accepte de céder au libéralisme, de relativiser. Ce qu’une partie des islamistes accepte soit par conviction soit par tactique.

Cette Gauche voit bien la dimension raciste de cette interdiction, mais non comme une mesure reflétant un cadre général. Elle voit cela comme une mesure particulière, segmentée, qu’elle croit devoir préciser comme « islamophobe ».

Cela lui permet de considérer le voile comme une liberté, sans contenu significatif, sinon comme affirmation individuelle de la dignité. Défendre le voile reviendrait donc à défendre un droit. Le droit d’abord de disposer de son corps en tant que femme, mais plus encore le droit de croire, puisqu’au fond, la science toute entière ne serait qu’un « discours » situé, tout comme la religion, et que supposer une valeur différente ou supérieure, à la science sur la religion, serait unilatéralement un racisme post colonial, une forme de discrimination ou de violence « symbolique ». Sophie Taillé-Polian, sénatrice Génération.s, a ainsi affirmé dans les débats :

« il faut faire en sorte que la diversité puisse s’exprimer, sans qu’il y ait de stigmatisation ».

On ne saurait mieux exprimer une position libérale, que partage d’ailleurs le Ministre LREM de l’Éducation Nationale, qui serait même prêt à aller encore plus loin dans la liberté accordée en matière d’établissement d’école privée comme il l’a annoncé au début de son mandat.

En fait, la question du voile telle qu’elle se pose est incontestablement une contradiction au sein du peuple. Les tentatives d’organiser ça et là des manifestations de soutiens aux « mamans voilées », c’est-à-dire de faire la promotion du projet islamiste, n’a pas rassemblé de grandes foules. Y compris même dans les quartiers supposés à « majorité musulmanes ».

C’est qu’il y a là une question qui ne touche pas qu’à la question de la supposée liberté de ces femmes de se voiler lors d’une sortie scolaire, ce qui n’est somme toute pas une chose essentielle ou significative au sein des masses, malgré toute la propagande islamiste ou post-moderne sur le sujet.

Il y a là en fait la question des enfants et de ce que l’on projette de leur transmettre. Et sur ce plan, bien peu de personnes continuent de penser franchement que les islamistes puissent sincèrement être des interlocuteurs de confiance.

Il y a une grande compréhension au sein des masses populaires tout comme d’une partie de la petite bourgeoisie culturelle touchée par les violences et les outrances des islamistes les plus radicaux, du fait qu’il se joue derrière cette question un enjeu bien plus grand, un bras de fer, qui dépasse d’ailleurs la seule question de l’islam et pose directement une question essentielle.

Celle du besoin de vivre tranquillement une vie pacifique, croyant ou non d’ailleurs, mais d’abord dans la bienveillance avec les autres et notamment pour les enfants, celle du besoin d’affirmer le métissage de partager les cultures par la cuisine, la langue et ses expressions, la musique, les fêtes collectives.

Il y a ce besoin de considérer la valeur des expériences sensibles, de la Raison, de reconnaître la supériorité de la science sur les superstitions comme une nécessité, même sans trop le dire pour ne pas heurter les sensibilités, mais d’aller quand même vers cela.

Voilà ce qui rassemble les « mamans » et au-delà les familles, les masses. Et dans cette question, le voile est perçu confusément comme un obstacle, un sujet problématique. Cela d’autant que parallèlement les attaques racistes des réactionnaires tentant de s’appuyer sur ce malaise pour pousser au racisme sont aussi perçues comme un problème, une menace même encore plus grande.

Les personnes politisées, en particulier les trentenaires ou les quadragénaires ayant des enfants et ayant vu les progrès de la religion et de ses provocations en vivant cela de manière problématique et confuse tentent toutefois de contourner le problème. Elle ne se prononcent pas, elles cèdent à la passivité. Pas question de cautionner ces lois sans critiques, et pas question non plus de soutenir le voile sans de fortes réserves au moins. Comment penser le problème alors avec des valeurs de Gauche claires ? Voilà en fait précisément une contradiction.

Et on ne règle pas une contradiction comme pensent pouvoir le faire les notables bourgeois par le haut, soit par le populisme ou la réaction jusqu’au racisme, soit par le relativisme post moderne ultra-libéral jusqu’à l’absurde.

Une contradiction cela se règle à la base par la démocratie, par la pratique collective de la vie en commun, par le métissage toujours plus développé et par l’affirmation de la science.

En outre, sur un plan plus politique il faut que la Gauche parvienne à réassumer la nécessité de revendiquer la liquidation pure et simple de tout enseignement privé, confessionnel ou non, contractualisé ou non, au profit d’un grand service public d’éducation unifié.

Cela ne réglera pas tout bien entendu, mais ce serait déjà un rude coup porté à la réaction dans son ensemble, aux racistes comme aux islamistes et à tous les religieux. Un Front rassemblant la Gauche dans une perspective populaire et démocratique doit forcément s’entendre à affirmer cette nécessité.

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Politique

Appel : « Ensemble sur nos territoires »

Les appel à l’unité électorales en vue des municipales se multiplient en ce moment, sous différentes formes. Celui-ci intitulé « Ensemble sur nos territoires » est initié par Ronan Dantec, anciennement d’Europe écologie-Les Verts avec un positionnement plutôt de centre-gauche.

Le texte ne se revendique d’ailleurs pas de gauche, bien que les signataires soient souvent issus de la Gauche ou liés à la Gauche, avec gens issus du PS, de Génération-s, de Place publique ou d’EELV.  Sa particularité est de focaliser sur les alliances locales, ce qui est la nature du mouvement « Territoires » à l’origine de la démarche.

Les rendez-vous locaux ou nationaux sont ou seront disponibles sur ce lien.

La liste des signataire est disponible ici.

Voici l’appel :

« Ensemble sur nos territoires

L’analyse des résultats des dernières élections européennes ne peut et ne doit se résumer à décrire le face à face entre la liste d’En Marche (22,4%) et celle du Rassemblement National (23,3%), entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, dont l’affrontement serait ainsi amené à se répéter d’élection en élection, la légitimité politique d’En Marche n’étant alors que d’être l’obstacle à l’extrême-droite.

À l’échelle européenne, les scores élevés et préoccupants des listes populistes ont été remarqués, nous devons lutter résolument contre les fractures territoriales et les injustices sociales qui les nourrissent. Nous soulignons aussi la force de la poussée du vote pour les listes écologistes, marquant une prise de conscience accrue, notamment chez les jeunes, de la gravité des crises environnementales. En France, le résultat de la liste Europe-Ecologie (13,5%), le total cumulé pratiquement équivalent de plusieurs autres listes se réclamant de la gauche et de l’écologie, ayant mis la construction européenne et la question climatique au cœur de leurs campagnes, démontrent l’émergence d’une autre proposition politique. Elle se dessine autour d’axes forts comme le renforcement d’une Europe engagée dans la nécessaire régulation du monde, l’encadrement du libre-échange, la lutte résolue contre le dérèglement climatique et la perte de biodiversité, la transformation de nos modèles agricoles et alimentaires, l’exigence de justice sociale et de protection des plus vulnérables, des valeurs humanistes réaffirmées notamment dans l’accueil des migrants.

L’adhésion significative des électeurs à cette proposition politique a été masquée par l’émiettement des offres politiques qui la portent, conséquence des histoires et des évolutions des uns et des autres, qu’il faut comprendre et respecter. Il ne sert ainsi à rien de se lamenter sur la multiplicité des offres lors de ces élections, c’était probablement inévitable, mais nous devons désormais nous projeter dans l’avenir. Nous insistons en particulier sur la mobilisation, dans ces élections, des jeunes, qui apportent un nouveau souffle dans le débat public.

Ce qui compte à présent, c’est de construire une parole politique puissante, ancrée dans des actes et des pratiques cohérentes, de constituer une force politique capable d’assumer la conduite des affaires publiques, portant l’ambition de cette transformation écologique et sociale qui anime les travaux des pactes et plateformes que présentent certains syndicats et associations, mais dont les propositions ambitieuses et créatives ne trouvent pas aujourd’hui l’incarnation politique nécessaire. Ainsi, il est intéressant de constater qu’un contrat de justice sociale, écologique et solidaire pour l’Europe a été proposé par 19 signataires du « Pacte du Pouvoir de Vivre ». De toutes les listes qui pouvaient porter ces exigences, la moitié n’aura pas d’élu·e·s… Dépasser cette situation ne peut se faire dans le cadre des organisations politiques traditionnelles, trop épuisées par les jeux de motions et d’équilibre interne, les petits rapports de force entre amis…Il nous faut faire différemment, et les élections municipales prochaines en sont l’occasion.

En dehors des jeux d’appareils nationaux, nous appelons donc tou·te·s les élu·e·s et citoyen·ne·s prêts à s’engager localement, à se retrouver, à des échelles locales, départementales ou régionales, pour discuter concrètement ensemble sur des projets communs adaptés à leurs territoires, à travers un socle de valeurs communes d’humanisme et de solidarité qui se traduisent par :

·   Une priorité donnée à la lutte contre toutes les fractures territoriales, urbaines et rurales

·  L’urgence de la transition écologique, créatrice d’emplois, la lutte contre le dérèglement climatique et les pollutions, la mutation de l’économie agricole

·  Des régulations économiques au service de l’accès à l’emploi pour tous, de la lutte contre les précarisations, d’une meilleure redistribution des richesses

·   Une véritable politique d’accueil des migrants

·  La régionalisation et le renforcement de l’autonomie des collectivités dans une logique de solidarité entre les territoires

·  L’égalité des chances, l’égalité entre les femmes et les hommes, la priorité donnée à l’éducation et à la formation tout au long de la vie

·   Le renforcement de la démocratie participative

·   Le choix de la construction européenne comme espace nécessaire de régulation

L’espace politique que dessine ces exigences correspond à la feuille de route commune de la gauche et de l’écologie politique, dans une construction d’alternative crédible au néo-libéralisme, fondées sur l’application, en premier lieu dans les territoires dont nous avons ou aurons la gestion, de propositions ambitieuses et concrètes. Mais cet appel se veut aussi très large. A partir de ce socle de valeurs communes, certains refusent de se situer sur l’axe droite-gauche, d’autres se considèrent plutôt au centre… ou dans la gauche radicale, peu importe, c’est le désir d’agir à la hauteur des enjeux et des urgences qui émergent et qui doit nous animer, en bienveillance par rapport aux convictions et histoires militantes des un·es et des autres.

Les initiatives déjà engagées dans plusieurs départements français montrent qu’une telle demande de rassemblement fonctionne et correspond à une attente, autour d’élu·e·s locaux pour la plupart non encartés, mais en prise avec la réalité de leurs territoires. Ces dynamiques, qui doivent se traduire dans les prochaines semaines par des rencontres des signataires de cet appel par territoires, devront aussi être attentives et en lien avec les différentes initiatives associatives et citoyennes qui émergent et portent le même socle de valeur. Les prochaines élections devront notamment être l’occasion d’intégrer dans les conseils municipaux une nouvelle génération de jeunes élu·e·s.

Retrouvons-nous ensemble sur nos territoires.

MODE D’EMPLOI

Nous proposons à tou·te·s celles et ceux qui se retrouvent dans cette démarche de s’inscrire ici

Des réunions des signataires à l’échelle des territoires permettront de se retrouver et d’élargir les dynamiques locales. »