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Annulation de la dette publique: la baguette magique plutôt que la lutte des classes?

Une poignée d’économistes européens dont le français Thomas Piketty ont publié une tribune pour réclamer l’annulation de la dette publique détenue par la Banque centrale européenne. C’est du populisme, qui vise à faire perdre du temps pour éviter à tout prix la lutte des classes.

Un coup de baguette magique, et hop disparus les près de 25 % de la dette publique européenne qui sont détenus par la Banque centrale européenne (BCE) ! La proposition a l’air farfelu, et elle l’est, mais Thomas Piketty et ses amis ont pourtant de l’audience. À tel point que la Présidente de la BCE a dû elle-même leur répondre dans une interview au Journal du dimanche le 7 février.

Ce que rétorque Christine Lagarde est très simple :

« L’annulation de cette dette est inenvisageable. Ce serait une violation du traité européen qui interdit strictement le financement monétaire des États. Cette règle constitue l’un des piliers fondamentaux de l’euro. Le traité européen a été accepté et ratifié librement et volontairement par les États membres de l’Union européenne. »

En effet, ce serait de son point de vue une catastrophe. Si les États européens s’amusent ouvertement à annuler des morceaux de dette (on parle ici de 2 500 milliards d’euros), cela aurait des répercussions immenses sur la monnaie et la capacité des États à emprunter de l’argent.

Une monnaie n’existe pas par elle-même, comme une abstraction coupée de la réalité. La monnaie est le produit de rapport économiques et politico-culturels complexes qui font qu’il y a une confiance en elle, en son fonctionnement, en sa capacité à représenter de la valeur, c’est-à-dire des richesses, des marchandises, des services, etc.

Si les États européens décident unilatéralement d’effacer un pan entier de leur dette publique respective sous prétexte qu’elle est détenue par la BCE, cela revient à casser les règles du jeu. Il ne s’agit pas ici d’être « pour » ou « contre », mais simplement de comprendre comment fonctionnent les choses.

S’il y a un traité européen interdisant strictement le financement monétaire des États comme l’explique Christine Lagarde, c’est pour une raison très simple. Les États européens ont créé la BCE pour faire de l’euro une monnaie reconnue mondialement, considérée comme solide, fiable, inspirant confiance, etc. La moindre des choses dans ce cas est donc de ne pas faire disparaître des euros par enchantement…

Thomas Piketty et ses amis économistes européens expliquent pourtant dans leur grande sagesse que ce n’est pas un problème. La BCE appartenant aux États européens disent-ils, ceux-ci n’auraient qu’à annuler leur propre dette. Voici comment ils le formulent :

« Les citoyens découvrent, pour certains avec effarement, que près de 25 % de la dette publique européenne sont aujourd’hui détenus par leur Banque centrale. Nous nous devons à nous-même 25 % de notre dette et si nous remboursons cette somme, nous devrons la trouver ailleurs, soit en réempruntant pour faire « rouler la dette » au lieu d’emprunter pour investir, soit en augmentant les impôts, soit en baissant les dépenses. »

Cela est doublement faux, et relève d’un populisme outrancier. C’est faux et populiste, car les économistes écrivant cela savent très bien que la BCE est indépendante juridiquement. Ce n’est pas une indépendance politique évidemment, mais ce qu’il faut comprendre, c’est que la BCE ne consiste pas en une sorte de compte en banque géant des États européens. « Nous » ne nous devons pas à « nous-même » 25 % de « notre dette » comme il est prétendu, car ces « 25 % de dettes publiques » détenus par la BCE n’appartient aucunement aux États européens. Cela n’aurait aucun sens d’être à la fois débiteur et créancier de la même dette, et on se demande comment ces économistes s’imaginent faire avaler de telles salades à la population.

Leur explication est fausse également car au sens strict, la BCE ne détient pas réellement cette dette dont il est question. On rentre ici dans un aspect très complexe, que se gardent bien d’évoquer Thomas Piketty et ses amis, mais c’est un point important.

Ce qui se passe en réalité, c’est que la BCE fait une création de monnaie pour acheter des morceaux de dette publique sur les marchés financiers. Elle le fait à grande échelle depuis de nombreuses années, ce qui à force représente des centaines de milliards d’euros. Ces milliards d’euros sont injectés dans l’économie, surtout dans les marchés financiers, et les morceaux de dette « détenus » par la BCE servent alors à justifier cet argent (c’est une sorte de garantie par équivalence).

Encore une fois, il ne s’agit pas d’être « pour » ou « contre », mais de comprendre comme les choses fonctionnent. Et ce qu’il faut comprendre ici, c’est que quand il est question de la dette publique « détenue » par la BCE, il est question de la monnaie « euro » elle-même et de sa valeur comme marchandise sur les marchés financiers.

Si la BCE annulait la dette publique des États européens (ce qu’elle n’a juridiquement pas le droit de faire de toutes façons on le rappelle), cela reviendrait à ce qu’elle dise : « en fait, un euro ne vaut pas réellement un euro, car nous changeons les règles du jeu et nous annulons 2 500 milliards d’euros sans équivalence par ailleurs ».

Cela paraît peut-être complexe à comprendre, mais au fond c’est très simple. Si les États sont endettés, c’est qu’il y a à un moment quelqu’un qui leur a prêté de l’argent. Une dette correspond forcément à quelque-chose, c’est la représentation d’une valeur.

La BCE s’immisce dans cet échange en monétarisant une partie immense de cette dette (en la « rachetant »), mais cela ne change strictement rien au problème. La BCE, quand elle « possède » de la dette publique, n’est qu’un intermédiaire. Elle ne peut pas faire « disparaître » par enchantement cette dette, sans qu’il ne se passe rien et que tout le monde y gagne comme le prétendent les économistes magiciens !

On peut très bien, et il le faudra, par la lutte des classes, faire un grand ménage et considérer que des pans entiers de la dette soient confisqués à ceux qui la détiennent. Seulement, c’est là une décision politique, qui revient à faire payer des gens en particulier. Posséder une dette (en fait une créance, une « dette » d’un État), dans l’économie actuelle, c’est posséder un actif, c’est-à-dire une richesse en tant que telle. On peut donc tout à fait confisquer des richesses, et donc confisquer les morceaux de dette publique à ceux qui la possèdent.

Mais pour cela, il faut la lutte des classes, il faut la classe ouvrière organisée et déterminée à prendre le pouvoir économique et politique à son compte, mettant en place de nouveaux rapports sociaux de manière démocratique. C’est une tâche ambitieuse, d’une ampleur immense, impliquant des changements en profondeurs qui sont le fruit d’un acharnement politico-culturel de longue haleine contre la bourgeoisie qui fera tout pour empêcher cela, car elle ne veut pas se faire confisquer ses richesses.

Cela n’a rien à voir avec les élucubrations populistes des économistes à la baguette magique, qui sont surtout des petits-bourgeois ayant une peur bleue de la lutte des classes !

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Politique

Tribune de Youth for Climate Paris: « Nous voulons une union de la gauche en 2022 »

Le groupe Youth for Climate Paris a publié une tribune sur le site du Journal du dimanche, pour réclamer une unité de la Gauche en vue des élections de 2022. On remarquera cependant qu’il est facile de réclamer l’unité sans se prononcer sur qui doit la porter, ni sur le contenu de celle-ci !

« Nous, jeunesse pour le climat, n’appelons aucunement à voter pour un parti et ne soutenons aucun parti. Mais aujourd’hui nous devons être réalistes et prendre en compte qu’une candidature de gauche unie, certes imparfaite, reste de loin meilleure que Macron ou Le Pen et permettrait de sauver de nombreuses vies humaines et non humaines à court, moyen et long terme.

Nous devons nous refuser à laisser les appareils de pouvoir à la droite et sortir de notre impuissance politique qui s’incarne par le cycle infernal de défaites politiques que nous encaissons, entre LPPR, réforme des retraites, lois contre le ‘séparatisme’, ou aide pour le permis de chasse, qui mutilent humains et non humains.

En délaissant les institutions politiques et étatiques à l’idéologie de l’oppression, autrement dit la droite, nous entrons dans un cercle vicieux où nos combats ne consistent plus qu’à rejeter la défaite, c’est-à-dire que ce que nous considérons aujourd’hui comme une victoire est en réalité une non-défaite, renvoyant en plus à un imaginaire qui rendrait désirable notre société actuelle. Nous affirmons ainsi partout que nous voulons à tout prix filmer les flics alors que c’est la violence étatique qui est le cœur du problème ; nous luttons contre la réforme des retraites en affirmant que notre système est l’un des meilleurs du monde alors même que nous sommes conscients de la précarité de nombre de nos retraités. Nos luttes se contentent de réagir à l’actualité que les dirigeants nous imposent, et qui nous empêche de gagner du terrain. Nous devons dépasser cette position défensive et gagner une capacité d’initiative en nous appuyant sur des perspectives alternatives tangibles.

Une conception matérialiste du monde exige de nous le fait de voir le réel en face sans l’usurper. Nous en arrivons à la conclusion que si nous voulons sortir de ces cercles vicieux pour former des cercles vertueux, ce qui apparaît aujourd’hui comme une nécessité, il nous faut avoir des dirigeants à la tête des appareils étatiques qui soient les personnes les plus proches de nos idées. Un mandat clair précisera la mission à remplir dans ces organes. Il s’agira notamment de contrôler les orientations politiques qui y seront décidées. Cela impliquera de ne plus avoir à centrer nos luttes sur des reculs que nous font concéder les gouvernants, et ainsi mener une politique de conquête à travers le militantisme. C’est pourquoi nous voulons une union de la gauche en 2022 et nous croyons que s’insérer dans cette lutte précise est une condition sine qua non pour l’avancée concrète de nos luttes de manière générale, à travers les modes d’actions spécifiques à nos mouvements.

Nous ne nous reconnaissons pas dans les guerres d’égo qui animent les candidatures de gauche, nous sommes lassés de voir celles et ceux qui prétendent représenter la gauche se battre entre elle et eux, et avoir comme objectif unique de se mettre en avant, leur personne et leur parti. Les luttes progressistes découlent dans leur ensemble de récits menés collectivement. Sur le terrain nous ne cessons pas de nous rapprocher, de travailler ensemble, de faire des alliances, de s’écouter et de se prêter nos voix. Le gage de notre réussite réside en un rapprochement sur le terrain politique également.

À vous qui prétendez représenter la gauche : vous ne représenterez rien ni personne tant que votre seul objectif sera de mettre en avant votre parti. Il en va de vos responsabilités. »

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Société

La Gauche doit promouvoir une Sécurité sociale à 100 %

L’assurance santé est un business important en France, avec une part de plus en plus importante du privé dans la prise en charge des soins médicaux. C’est injustifiable, et ce doit être un point clef du programme démocratique de la Gauche que d’écarter les compagnies privées grâce à une Sécurité sociale prenant en charge 100 % des dépenses de santé.

La Sécurité sociale est un acquis démocratique important, obtenu en raison du poids politique de la classe ouvrière en 1945. Le principe est celui de la cotisation obligatoire de la part des travailleurs au sein d’une caisse publique. Cela permet d’avoir ses frais de santé couverts par la collectivité. En pratique cependant, la Sécurité sociale ne prend en charge qu’une partie des dépenses de santé.

Par exemple, une consultation chez un médecin généraliste en 2021 coûte 25 euros (ce qui est très cher), mais n’est remboursée qu’à hauteur de 16,50 euros par la Sécurité sociale.

Cela n’a rien de nouveau, mais le processus s’est accéléré au 21e siècle. Dans les faits, le secteur privé a en France une main-mise de plus en plus grande sur ce qui est un véritable business de l’assurance santé.

Un moment clef pour les compagnies privées a été la loi ANI de 2016, mise en place par la fausse « Gauche », qui impose à toutes les entreprises de proposer aux salariés une complémentaire santé et de la financer à 50% minimum. Il s’agit ni plus ni moins que d’une privatisation de la sécurité sociale, en orientant ce qui devrait être des cotisations sociales publiques vers le secteur privé.

Cette loi ne fut pas un point de départ, mais plutôt l’aboutissement d’un mouvement de privatisation de l’assurance maladie en France au 21e siècle, avec la montée en puissance de quelques grandes compagnies privées. Elles sont issues en grande partie des « mutuelles » corporatistes du 20e siècles, ainsi que du monde des assurances. Ces différents types de compagnies ont beaucoup fusionnés durant les 20 dernières années, pour former quelques grands groupes très puissants, souvent très agressifs commercialement via la publicité.

La loi ANI de 2016 a permis un bon du marché de l’assurance santé, qui a progressé de 2,3 % en 2017, alors que ces compagnies étaient déjà extrêmement implantées (la plupart des personnes ayant déjà une « mutuelle » ou une assurance santé). Cela donne pour 2017 un marché représentant 37,1 milliards de cotisations privées récoltées.

En 2018, l’association UFC-Que Choisir a publié une étude montrant que ces compagnies ont fait exploser le montant des cotisations récoltées, avec une hausse « trois fois supérieure à l’inflation depuis 2006 » et depuis 2010, une augmentation des frais « deux fois plus vite que les remboursements accordés aux assurés ». La tendance est la même chaque année depuis, avec toujours selon l’UFC-Que Choisir une hausse de + 4% en 2019, + 5% en 2020 et donc + 4,3% cette année.

Tout ceci ne signifie par pour autant que la Sécurité sociale (et ses différentes caisses) soit amenée a disparaître en France sous la pression du capitalisme. Au contraire, elle prend en charge une part immense des dépenses de santé, avec en 2019 470 milliards d’euros de prestations versées. C’est plus que le budget de l’État qui était cette année-là de 350 milliards d’euros.

Cela signifie par contre qu’il y a des compagnies privées qui visent à faire un profit sur une partie des dépenses de santé, alors que la Sécurité sociale pourrait très bien les prendre en charge elle-même, puisqu’elle le fait déjà pour le reste.

Cela revient en fait à faire que ce qui coûte très cher soit pris en charge par la collectivité via la Sécurité sociale, et que par contre ce qui peut être rentable en termes d’« assurance » soit orienté vers le privé.

C’est inacceptable pour la Gauche, alors il n’y a aucune raison que la Sécurité sociale ne gère pas 100 % des dépenses et des cotisations de santé.

Cela pose également la question de la nature de ces dépenses de santé. En effet, il y a derrières toutes ces dépenses de santé assurées par la Sécurité sociale et les compagnies privées, tout un business des cliniques privés, des médecins spécialisés richissimes, des laboratoires pharmaceutiques et des industriels.

Une Sécurité sociale forte, gérant 100 % des dépenses et des cotisations, aurait forcément beaucoup plus de poids pour un meilleur contrôle démocratique de ces dépenses de santé et de leur prix.

Et ce serait un contre-poids de taille à la fuite en avant individualiste.

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Société

«GPA: un marché aux femmes»: un dossier de la CIAMS en collaboration avec le Mouvement du Nid

Face aux diverses pressions pour la légalisation de la GPA, l’association abolitionniste de la prostitution le Mouvement du Nid s’est associée à la CIAMS (Coalition Internationale pour l’Abolition de la Maternité de Substitution) pour produire un dossier faisant le point sur cette pratique relevant du trafic d’êtres humains.

Le Mouvement du Nid, bien que fournissant un travail de terrain et d’information principalement autour de la prostitution, s’est toujours positionné contre la GPA en soulignant sa similitude avec la prostitution en terme de marchandisation du corps des femmes. Au-delà de son énorme activité de terrain en soutiens aux personnes victimes de la prostitution, de son travail en direction des pouvoirs publics, cette association féministe sait produire des campagnes en direction de la population. C’est là quelque chose de très important lorsque l’on vise à faire pression sur des législations futures.

En effet, pour empêcher à tout prix une généralisation de la GPA, la Gauche, les féministes ne pourront que miser que sur une importante mobilisation à la base, il faut absolument appuyer les démarches allant dans ce sens.

Voici l’introduction du dossier, qui contient de vrais arguments de gauche qui n’ont rien à voir avec la soupe libérale qu’on peut entendre de la part du bloc pro-prostitution, pro-GPA.

« C’est le premier dossier que nous consacrons à la maternité de substitution (dite aussi gestation pour autrui, GPA). Le parallèle entre cette pratique et la prostitution est souvent fait, notamment pour montrer l’instrumentalisation des femmes. Dans une perspective féministe, ce dossier permet de mieux connaître, comprendre et analyser un phénomène devenu, en une trentaine d’années, un marché mondial estimé à présent à 6 milliards de dollars, et qui pourrait atteindre 27 milliards en 2025 (Ugalmugle et Swain: 2019). La matière première de ce marché, ce sont les femmes: leurs corps reproductifs, leurs besoins matériels, leur supposé altruisme. Comme la prostitution, c’est une pratique d’exploitation des femmes, basée intrinsèquement sur des violences à leur égard. Si l’approche ici est résolument critique, il s’agit de dénoncer la démarche d’exploitation et l’industrie qu’elle génère, et nullement les femmes qui deviennent mères porteuses. »

Pour lire le dossier, cliquer sur l’image :

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Écologie

Tribune AVA: «2021: en finir avec la chasse à courre»

Voici une tribune à l’initiative d’AVA et signée par de nombreuses personnalités. La tribune a été initialement publiée par le Courrier Picard :

« 2021: en finir avec la chasse à courre

La scène improbable d’un cerf réfugié en pleine gare de Chantilly ce mois-ci a au moins permis de rappeler une chose à la société française : en 2021, la chasse à courre, ses meutes de chiens lâchées dans la nature, ses valets et ses épieux existent toujours dans nos campagnes. Mais ce sont surtout des questions qui ont été soulevées par ce nouvel incident : comment peut-on tolérer ces situations encore aujourd’hui ? Est-ce à cela que ressemble le XXIe siècle ? Il est grand temps d’y répondre.

Pour un observateur assidu de la presse régionale, le chaos généré par cette pratique d’un autre âge n’est en rien exceptionnel. Rien que depuis la rentrée 2020, les associations ont pu recenser pas moins de seize incidents graves de ce type !

En Touraine, un lama a été dévoré vivant par la meute qui s’était introduite dans un élevage. La propriétaire n’a pu qu’assister à la scène, impuissante. Un cerf a été traqué jusque dans les rues de Compiègne (50 000 habitants) et sauvé in extremis par la mobilisation d’un lotissement tout entier. Toujours à Compiègne, les chiens de la chasse à courre ont poursuivi et mordu le chien d’un promeneur. Les cavaliers présents ne parvenant pas à se faire obéir, l’homme a dû l’arracher à la meute et le prendre dans ses bras pour le protéger. Dans l’Aisne, le village de la Ferté Milon (2 000 habitants) a été envahi par des chasseurs à courre et leurs chiens, traquant un cerf réfugié dans une propriété privée. Dans l’Indre, une meute pourchassant un chevreuil a traversé l’autoroute A20, causant un carambolage multiple et la mort de quatre animaux.

L’équipage de Villers-Cotterêts a été vu à deux reprises en train de chasser littéralement sur la RN2, avec des cavaliers et des valets arpentant la bande d’arrêt d’urgence des deux côtés. Sur la RN31 qui contourne Compiègne, la traversée de la meute de chasse à courre derrière un cerf a causé un accident en chaîne, impliquant trois véhicules. Les chiens de l’équipage Bonnelles-Rambouillet ont pénétré chez une habitante des Mesnuls (800 habitants) avec des valets enjambant son grillage à leur suite. Dans l’Aisne encore une fois, une famille a vu ses poules attaquées par un chien de l’équipage local, pendant que le reste de la meute chassait autour du village. L’une d’elles a été tuée sous les yeux des enfants.

Ces frictions sociales incessantes, qui à chaque fois nécessitent l’intervention des forces de l’ordre et des sapeurs pompiers, justifient en elles-mêmes un débat au Parlement sur le maintien d’une telle pratique.

L’avis des Français, lui, est clair et se révèle massivement dès qu’on daigne leur poser la question : outre les sondages réguliers qui donnent tous plus de 80 % pour une abolition, on ne peut ignorer le Référendum pour les Animaux et son quasi-million de signatures ou les deux autres pétitions, celles de 30 Millions d’Amis et de Pet Alert, ayant déjà dépassé chacune les 250.000 paraphes.

À l’heure où, portés par la science et l’urgence d’un désastre sanitaire de grande ampleur, nous questionnons notre rapport à la vie sauvage ; vingt-cinq ans après le « rapport Bateson », qui prouvait déjà grâce à des analyses biologiques à quel point la souffrance et la terreur vécues par les proies de ces chasses sont injustifiables ; quelques jours après un incident qui nous place à nouveau face à cette question, plus rien ne doit entraver notre avancée.

Le mouvement d’opposition à la chasse à courre tel qu’il existe aujourd’hui est un exemple d’écologie populaire pour notre siècle : les Français les plus touchés prennent les choses en main et poussent pour une solution démocratique. Nous, signataires de cette tribune, membres de la société civile, élus, citoyens, appelons à soutenir cette aspiration légitime !

Les images de Chantilly donnent une nouvelle occasion à la France d’entrer dans le siècle de l’écologie et de la raison en mettant fin à une pratique aussi dangereuse et inutilement cruelle que la chasse à courre. Sachons la saisir  !

Texte proposé par l’association Abolissons la vénerie aujourd’hui (AVA, qui appelle à signer son texte sur sa page : http://ava-france.org/en-finir/).

La liste des signataires, mise à jour à ce mardi 2 février 12 heures :

Josiane Balasko, actrice

Patrick Pelloux, urgentiste

Rémi Gaillard, humoriste

Jean-Marc Sauvagnargues et Paul Léger, des Fatals Picards, musiciens

SOAN, chanteur

Patrick Kanner, Président du groupe socialiste au Sénat, PS

Laurence Rossignol, Sénatrice de l’Oise, PS

Raphaël Glucksmann, Député européen, Place publique

Matthieu Orphelin, Député du Maine-et-Loire, EDS

Cédric Villani, Député de l’Essonne, EDS

Jean-Luc Mélenchon, Député des Bouches-du-Rhône, LFI

Adrien Quatennens, Député du Nord, LFI

Julien Bayou, Secrétaire national d’EELV, Conseiller régional d’Île-de-France

Karima Delli, Députée européenne, EELV

Valérie Petit, Députée du Nord, LREM

Jennifer De Temmerman, Députée du Nord, LREM

Claire O’Petit, Députée de l’Eure, LREM

Lionel Ollivier, maire de Clermont, Oise

Philippe Berta, Député du Gard, MoDem

Bastien Lachaud, Député de Seine-Saint-Denis, LFI

Christine Pires Beaune, Députée du Puy de Dôme, PS

Marie-Pierre de la Gontrie, Sénatrice de Paris, PS

Dimitri Houbron, Député du Nord, Agir

Vincent Ledoux, Député du Nord, Agir

Cédric Maisse, conseiller départemental de la Somme

Eric Coquerel, Député de la Seine-Saint-Denis, LFI

Delphine Wespiser, Miss France 2012

Elodie Gossuin, Miss France 2001

Bénédicte Taurine, Député de l’Ariège, LFI

Monique de Marco, Sénatrice de la Gironde, EELV

Loïc Dombreval, Député des Alpes-Maritimes, LREM

Hubert Julien-Laferriere, Député du Rhône, LREM

Guillaume Chiche, Député des Deux-Sèvres, non-inscrit

Laurianne Rossi, Députée des Hauts-de-Seine, LREM

Albane Gaillot, Députée du Val-de-Marne, LREM

Anissa Khedher, Députée du Rhône, LREM

Samantha Cazebonne, Députée des Français de l’étranger, LREM

Kalune, chanteur

Sinsemilia, musiciens

Marc Limballe, musicien

Xavier Cantat, photographe

Xavier Mathieu, syndicaliste, acteur

Jessyca Falour, Animatrice radio/TV

Céline Boussié, lanceuse d’alerte

Xavier Guillot, syndicaliste

Béatrice Lejeune, maire de Bailleul-sur-Therain, Oise

Fabien Barège, maire de Porquéricourt, Oise

Véronique Grignon-Ponce, maire de Dompierre, Oise

Jean-Paul Douet, maire de Montagny-Sainte-Félicité, Oise

Jacques Boutault, maire adjoint de Paris Centre.

Betsabée Haas, adjointe à la mairie de Tours déléguée à la biodiversité et la condition animale

Thierry Brochot, adjoint à la mairie de Creil, EELV

Karim Boukachba, adjointe à la mairie de Creil et conseillère communautaire

Sidonie Parisot, adjointe à la mairie de Paris 14e en charge de la condition animale

Dominique Lavalette, conseillère départementale de l’Oise

Anthony Auger, conseiller municipal et communautaire de Gisors

Aurélien Gack, conseiller municipal d’Hénin-Beaumont

Pierre Rigollet, conseiller municipal de Poitiers, délégué à la bientraitance animale

Agnès Dione, conseillère municipale de Poitiers

Alain Blanchard, conseiller départemental du canton de Montataire

Loïc Pen, médecin urgentiste, conseiller municipal de Nogent-sur-Oise

Ophélie Van Elsuwe, conseillère départementale de Clermont de l’Oise

Florence Cerbaï, conseillère régionale de l’Ardèche

Fatima Parret, conseillère régional d’Auvergne-Rhône-Alpes

Monique Cosson, conseillère régional d’Auvergne-Rhône-Alpes

Emilie Marche, conseillère régionale d’Auvergne-Rhône-Alpes

Corinne Morel Darleux, conseillère régionale d’Auvergne Rhône Alpes

Fabienne Grebert, conseillère régionale d’Auvergne Rhône Alpes

Myriam Laïdounis-Denis, conseillère régionale d’Auvergne Rhône Alpes

Pascal Troadec, adjoint au maire de Grigny, Essonne

Pierre Sommé, sculpteur, adjoint au maire de Thiescourt, Oise

Jean-Christophe Leclercq, adjoint au maire de Douai, Nord

Didier Jeanjean, adjoint au maire de Bordeaux chargé de la nature, Gironde

Eddine Ariztegui, adjoint au maire de Montpellier délégué au bien-être animal, Aude

Francis Feytout, conseiller municipal de Bordeaux délégué au respect du vivant et à la condition animale, Gironde

Jean-Marie Goater, conseiller municipal de Rennes délégué à l’animal dans la ville, Ille-et-Vilaine

Célia Serrano, conseillère municipale à Montpellier, Aude

Laetitia Ben Sadok, conseillère municipale de Clermont-Ferrand déléguée à la condition animale en ville et la biodiversité, Puy-de-Dôme

Vega Janiaux, conseillère municipale de Fontenay-sous-Bois déléguée au bien-être animal, Val de Marne

Pauline Rapilly-Ferniot, conseillère municipale de Boulogne Billancourt, Hauts-de-Seine

Sylvain Raifaud, conseiller municipal de Paris 10e

Marina Verronneau, conseillère municipale de Metz, Moselle

Lydia Frentzel, conseillère municipale de Marseille déléguée à l’animal dans la ville, Bouches-du-Rhône

Dahman Richter, conseillère municipale de Nancy déléguée aux droits et au bien-être animal, à la biodiversité, Meurthe-et-Moselle

Marie-Françoise Hamard, conseillère municipale de Strasbourg déléguée aux animaux dans la ville, Bas-Rhin

Pierre Athanaze, Vice-président de la Métropole de Lyon, Rhône

Nathalie Dehan, conseillère à la Métropole de Lyon et conseillère municipale à Vénissieux, Rhône

Marie-Thérèse Michel, conseillère municipale de Besançon déléguée à la condition animale, Doubs

Sandra Krief, conseillère municipale de Grenoble déléguée à la condition animale, Isère

Fiona Mille, co-responsable de la Commission Condition Animale d’EELV

Manuel Leick-Jonard, co-responsable de la Commission Condition Animale d’EELV

Bruno Dauguet, maire de Pontpoint, Oise

Sébastien Jumel, député de Seine-Maritime, PCF

Ugo Bernalicis, député du Nord, LFI

Alexandre Ouizilles, responsable du PS, Oise

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Politique

Contre les mesures sanitaires, Jean-Luc Mélenchon veut organiser une «énorme fête»

Jean-Luc Mélenchon a lancé l’idée d’une « fête de la liberté » le 20 mars 2021, pour s’opposer aux mesures sanitaires et donc aussi à l’esprit de collectivité.

Surréaliste. Jean-Luc Mélenchon a expliqué, lors d’une émission télévisée, qu’il souhaite organiser une « une énorme fête » le 20 mars, la veille du printemps. Circonspect, le présentateur Laurent Ruquier lui fait remarquer que d’ici au mois de mars, « ce n’est pas gagné », en raison bien sûr des mesures sanitaires. Mais il n’y a pas de problème selon le député « insoumis », puisque les manifestations ne sont pas interdites, alors il suffit d’organiser une marche revendicative comme prétexte à faire la fête.

« On ferait quelque chose qui ne serait pas comme d’habitude. Bien sûr on aurait nos pancartes, mais surtout on ferait une énorme fête qui marcherait. »

Assumant de n’en avoir rien à faire de la circulation du virus et de la discipline collective nécessaire pour faire face à la pandémie, Jean-Luc Mélenchon se met donc au niveau des gilets jaunes, de l’ultra-gauche et des teufeurs. En effet, ces gens ont pris l’habitude depuis le début de l’année de défiler dans les centre-villes accompagnés de camions sono faisant office de mur de son. Sans aucun respect des gestes barrières ni du port du masque, évidemment.

Il n’y a pas plus anti-social que ça en pleine crise sanitaire, mais Jean-Luc Mélenchon trouve que c’est très bien et s’imagine qu’il y a là un espace à l’expression de son populisme. Ce n’est pas tout à fait absurde, car il existe effectivement en France toute une vague petite-bourgeoise qui devient de plus en plus hystérique face aux mesures sanitaires et aux obligations collectives.

Il est difficile de savoir ce que représentent vraiment ces gens numériquement, à quel point ils imprègnent les mentalités françaises actuellement. Jean-Luc Mélenchon, en tous cas, mise là-dessus en espérant que cela puisse être un levier pour la mobilisation populiste qu’il tente de mettre en place avec la France insoumise.

On est ici très loin des valeurs et de l’histoire de la Gauche, qui ne peut être qu’horrifiée par de tels gens luttant aussi ouvertement contre les mesures sanitaires et l’effort collectif. Car il ne s’agit pas ici de simplement faire la fête – les gens souhaitant faire la fête actuellement ne s’en privent pas puisqu’il suffit de se réunir à quelques amis dans un appartement ou une maison et de rester dormir sur place, l’État n’ayant ni les moyens, ni la volonté d’empêcher cela.

Non, ce que veulent ces gens, et Jean-Luc Mélenchon avec eux, ce n’est pas simplement faire la fête, c’est surtout s’opposer frontalement  à la société et à son élan collectif.

Il est insupportable à leurs yeux de voir que la population française préfère respecter (globalement) les quelques mesures sanitaires prises par l’État, plutôt que d’assumer de faire circuler une maladie décimant les personnes âgées et engorgeant les hôpitaux.

D’ailleurs, si l’État est obligé de prendre des mesures sanitaires, c’est précisément parce qu’il existe une pression populaire. Sans cela le capitalisme prendrait des mesures cyniques.

Cette pression populaire est très faible, éparse, inorganisée. Cela laisse les mains libres au gouvernement, qui n’a toujours pas décrété de confinement malgré la circulation de nouveaux variant du virus, qui n’a pas fermé les frontières (ou alors tardivement et de manière très souples), qui a mis énormément de temps à imposer l’obligation du port du masque, etc.

Mais cette pression populaire, collective, sociale, c’est déjà beaucoup trop pour Jean-Luc Mélenchon et ses amis petits-bourgeois anti-État. Si Jean-Luc Mélenchon réussissait son coup avec sa « fête de la liberté », ce serait un énorme symbole, et surtout une terrible défaite pour la société.

Cela a cependant le mérite de tracer une ligne de démarcation claire et nette entre les populistes anti-sociaux d’un côté, et de l’autre côté ceux voulant réellement la Gauche, c’est-à-dire une société démocratique, sociale, culturelle, portée par des valeurs solides et un élan collectif puissant pour écraser le libéralisme libertaire porté par le capitalisme.

Reste à faire en sorte de polariser pour bien montrer que les populistes n’existent que comme décomposition d’une société française pourrie par le capitalisme, asphyxiée par le libéralisme économique… et le libéralisme culturel.

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Écologie

L’Assemblée nationale adopte une petite loi pour les animaux

L’Assemblée nationale a voté vendredi 29 janvier 2021 une proposition de loi visant à renforcer la lutte contre la maltraitance animale. C’est un petit pas, allant clairement dans le bon sens, mais qui ne suffira pas à changer le sort général des animaux dans le pays tellement la tâche est immense.

La proposition de loi « visant à renforcer la lutte contre la maltraitance animale », portée par les députés de la majorité Laëtitia Romeiro Dias, Dimitri Houbron, Loïc Dombreval et Aurore Bergé, a été adoptée suite à une procédure accélérée avec 79 voix pour (et 2 contre) à l’Assemblée nationale.

Il y a des bonnes choses dans ce texte, montrant une évolution des mentalités en France. C’est toutefois très limité par rapport aux exigences de la protection animale. On a d’abord trois mesures pour les animaux de compagnie :

  • l’instauration d’un « certificat de connaissance des besoins spécifiques de l’espèce » pour l’achat d’un animal de compagnie ou d’un équidé ;
  • l’interdiction de la vente d’animaux en ligne (par petite annonce) pour les particuliers ;
  • l’interdiction à partir de 2024 de la vente de chiens et de chats en animalerie.

C’est intéressant, mais certainement pas à la hauteur de la situation, qui exige qu’un véritable passeport soit élaboré pour chaque animal de compagnie, afin qu’il se voie reconnaître son existence personnelle. Cela permettrait d’établir de réelles obligations pour les familles prenant la responsabilité d’un animal.

Mais pour organiser cela, il faudrait en fait un véritable service public des animaux de compagnie, prenant en charge un réseau de centres de soins et de refuges publics, organisant lui-même l’adoption et l’achat d’animaux de compagnie et disposant d’agents dédiés pour surveiller et faire respecter l’intégrité des animaux dans les familles et dans la société.

Sans cela, les mesures de la proposition de loi visant à renforcer la répression de la maltraitance animale n’auront qu’un faible impact dans une société où règne le libéralisme. Elles consistent en :

  • le durcissement des sanctions pour maltraitance, avec jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende en cas de mort de l’animal ;
  • la considération, comme circonstance aggravante de l’acte d’abandon, le fait de le perpétrer dans des conditions mettant en péril, directement ou indirectement, la vie de l’animal (l’abandonner dans une cage, au milieu de la forêt, dans un endroit non fréquenté, etc.) Cela est puni d’une peine de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende.
  • la condamnation de la zoopornographie à trois ans d’emprisonnement et de 60 000 euros d’amende, y compris dans le cas de la simple diffusion des images. La peine peut être portée à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende lorsque les faits sont commis en présence de mineurs, par le propriétaire de l’animal ou un membre de sa famille ou par un professionnel exerçant une activité en lien avec les animaux.

L’autre volet de la loi concerne les animaux sauvages détenus.

Il y a d’abord la fermeture des élevages de visons d’Amérique pour leur fourrure, qui est prévue pour dans deux ans. Si cela est appliqué, ce sera une grande victoire… En attendant, deux ans c’est très long, alors que la fermeture de ces lieux abject devrait être immédiate, ne serait-ce que face aux risques récents liés aux covid-19 que l’on connaît (encore est-il que cette question sanitaire, aussi importante soit-elle, n’est pas ce qui compte ici).

La proposition de loi prévoit également la fin des animaux sauvage pour le spectacle, à la télévision, en cirque ou en delphinarium. Ces deux dernières interdictions sont très marquantes, car elles sont une revendication ancienne et très importante de la protection animale, avec notamment le grand travail fourni sur cette question par One Voice depuis des années.

Si la satisfaction est là, il y a malgré tout une méfiance, car cela n’offre pour l’instant aucune garantie. Rappelons ici que la loi est loin d’être effective, car elle doit ensuite passer devant le Sénat, à majorité de Droite, qui pourrait tout à fait la détricoter. Ensuite, à l’issue d’une éventuelle navette parlementaire, il faudra que la loi soit promulguée… puis qu’il y ait les décrets d’application mettant en place formellement les mesures, puis que celles-ci soient appliquées dans les faits, etc.

Notons au passage qu’il a été remarqué des « détails », comme par exemple le fait que l’article 12 sur les « dispositions relatives aux animaux sauvages détenus en captivité à des fins de divertissement » parle d’établissements… « itinérants ». On se demande ainsi, comme le souligne One Voice, « combien vont rester aux mains des dresseurs qui vont se sédentariser ?! »

Cela a l’apparence d’un détail, mais il n’en est rien. Car l’exploitation des animaux en France relève d’une industrie et d’une culture très ancrée, solidement implantée dans les mentalités. Il ne suffira pas d’une petite loi pour changer les choses par enchantement, car en face les résistances sont fortes, et il y aura forcément des brèches dans lesquels ne manqueront pas de s’engouffrer ceux qui vivent et s’enrichissent aux dépens des animaux.

De toute façon, la proposition de loi, aussi bienveillante soit-elle, passe totalement à côté de la question essentielle des animaux destinés à l’alimentation et exploités en masse par l’agro-industrie… et de la question autant essentielle des animaux sauvages dont les lieux de vie devraient être sanctuarisés.

Car c’est là le cœur du problème, c’est là où tout se joue, dans un sens où dans l’autre.

En effet, si on commence à reconnaître l’existence des animaux, il devient impossible de les manger… Et comme la société n’est pas prête culturellement à changer ses habitudes alimentaires, ni à s’affronter à l’agro-industrie, alors elle va forcément freiner pour la reconnaissance des animaux, y compris ceux de compagnie.

Inversement, à partir du moment où il est question de refuser de manger les animaux, alors là tout se débloque. Et ce n’est plus seulement de l’intégrité des animaux de compagnie ou de l’interdiction des animaux sauvages dans les cirques dont il est question, mais de tout ce qui concerne les animaux, avec la chasse, la pêche, la corrida, le massacre des animaux sur les routes, les zoos, l’expérimentation animale !

La question animale est tout simplement la boîte de Pandore d’un capitalisme dénaturé qui engloutit la planète elle-même…

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Société

Les masques ne sont pas adaptés à la morphologie des femmes

Le visage de la plupart des femmes est plus fin que celui des hommes, sans être petit comme celui des enfants, et cela pose problème quant à l’efficacité du masque chirurgical, mais aussi du FFP2.

Avec l’arrivée du variant britannique, qui doit faire voir à la hausse les exigences en termes de protection des masques, on peut constater qu’il n’y a que très peu d’adaptation aux différentes morphologies. Il n’y a que des modèles taille unique de manière accessible, les masques en tissus distribués par l’État et la Région étaient à ce titres de très grande taille. Il a fallu que chacun se mette à fabriquer son masque pour commencer à voir des petits masques pour enfant, parfois à l’échelle de la commune, notamment parce que c’étaient des femmes mobilisées qui les avaient confectionné.

Pour ce qui est du masque chirurgical, on voit très souvent les femmes être obligées de croiser les élastiques pour l’ajuster. Le problème est que cette manœuvre ouvre des tubes d’air sur les côtés, ce qui permet des grandes entrées et sorties d’air sur les côtés.

Les masques FFP2 existent sous plusieurs formes, le plus courant, celui en « bec de canard » (vertical) arrive trop haut presque entre les yeux d’un petit visage de femme et trop bas sous le menton, laissant passer l’air à ces endroits.

Or pour être efficace, un masque doit épouser parfaitement le visage pour que l’intégralité de l’air inspiré et expiré soit filtré.

Ce problème touchant les femmes a été abordé dès le mois de mai 2020 par différentes presses, notamment féminine. Nous sommes en janvier 2021 et on ne voit pas d’évolution dans les standards de masques.

C’est un problème également pour les enfants, bien que leur spécificité soit reconnue, les petits masques médicaux sont plus rares à la vente, chers et surtout complètement absent des distributions institutionnelles aux familles.

On se dit que ce n’est pourtant pas compliqué de faire au minimum trois tailles de masque, S, M et L comme ça peut être le cas dans les gammes de masque FFP2 lavables, conçus pour se protéger de la pollution de l’air.

Tout cela est bien la marque de la déconnexion de la production avec les besoins populaires, mais aussi la passivité des femmes et des gens en général, qui au lieu de rouspéter contre les mesures sanitaires auraient tout à gagner à exiger bien plus.

La Gauche a ici un rôle à jouer en développant cette thématique, en mettant en place des revendications. Cela fait partie de son devoir de reconnexion au réel, de formation de contre-pouvoirs.

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Société

Twitter censure une discussion sur la domination des athlètes «trans» dans le sport féminin

Un fil Twitter intitulé « Les athlètes transgenres et leur domination dans les sports féminins » a été censuré, en raison de la pression antidémocratique des partisans de l’idéologie transgenre. Ils sont de véritables inquisiteurs, menant un combat acharné pour la négation de la nature.

S’il y a bien un endroit où l’idéologie transgenre montre sa supercherie, c’est dans le sport. En effet, la différence entre les femmes et les hommes y est très marquée et dès le début du sport, les femmes ont exigé de pouvoir concourir entre elles (s’affrontant au passage aux réactionnaires tel le Baron Pierre de Coubertin leur interdisant la compétition).

Le sport féminin est une exigence démocratique évidente, afin que les femmes puissent s’exprimer et s’épanouir tout autant que les hommes dans la compétition sportive. Les différences entre les hommes et les femmes sont faibles et quasi insignifiantes dans la vie de tous les jours. Mais elles sont déterminantes en ce qui concerne la performance sportive et il n’y a donc pas d’équité en ce domaine, surtout dans le sport de haut niveau où tout se joue à des détails.

De fait, les femmes et les hommes ont une anatomie et une physiologie différentes qui fait que les seconds sont avantagés pour la plupart des performances physiques, en raison surtout de la capacité développer de la puissance (qui est la synthèse entre la force et la vélocité).

Il ne s’agit pas simplement d’hormones, mais de différences naturelles intrinsèques fondamentales qui sont impossibles à changer – la mutilation chimique à l’aide d’hormones n’y change rien. Cela tient à l’organisation de la structure osseuse, à la masse graisseuse, à la masse musculaire, à la taille du cœur ou encore au taux d’hémoglobine. Ces deux derniers aspects sont d’ailleurs fondamentaux : les femmes n’ont pas seulement moins de musculature que les hommes, elles ont aussi une moindre capacité à la mobiliser en raison de moindres volumes d’oxygène transportés.

N’importe qui connaissant un minimum le sport sait à quel point cette donnée, que l’on mesure par la Vo2 max (la capacité maximale du volume respiratoire), est fondamentale. Cela n’est pas vrai seulement pour les sports très physiques comme l’athlétisme ou le cyclisme, c’est également déterminant dans les sports plus techniques comme le football ou le tennis.

Ainsi, par exemple, les meilleures joueuses de tennis du monde peuvent se retrouver facilement en difficulté face à un tennisman bien plus faible techniquement, car ce dernier a un avantage physique énorme qui se matérialise par plus de force et de vitesse (et inversement, moins de fatigue accumulée pour répondre aux coups de l’adversaire).

Il y a aussi une élasticité ligamentaire qui est différente, et qui en l’occurrence se matérialise par un avantage pour les femmes dans les sports nécessitant de la souplesse comme le patinage ou la gymnastique.

Toutes ces différences posent un problème énorme aux partisans de l’idéologie transgenre, car cela nécessite de reconnaître la nature, la réalité naturelle des organismes. Or, de la nature, les partisans de l’idéologie transgenre n’en veulent surtout pas. Tout comme les religions, ou plutôt, dans le prolongement de l’idéologie réactionnaire des religions, les partisans de l’idéologie transgenre prétendent qu’il existe une « âme » préalable au corps naturel.

Ils défendent cette idée aussi absurde et réactionnaire que la possibilité d’être né dans le « mauvais corps ». Comme les religieux, ils affirment qu’une personne existerait préalablement à son « incarnation » physique dans un corps…

C’est ainsi que ces gens nient la réalité naturelle au point d’accepter que des hommes puissent prétendre être des femmes… Et donc concourir dans des compétitions sportives féminines !

C’est un véritable scandale, une agression envers les femmes, car ces hommes, bien qu’ils se mutilent parfois avec des traitements hormonaux, restent fondamentalement des hommes et ne peuvent pas concourir de manière équitable contre des femmes. C’est ni plus ni moins que de la triche.

Une telle triche parait aberrante, et pourtant cela existe. Il y a en effet des hommes de part le monde qui réussissent à concourir avec des femmes, pour la simple raison qu’ils prétendent être des femmes !

C’est ce qu’a rappelé dans un fil Twitter le compte Histoire & Thread, en présentant quelques exemples significatifs, de manière tout à fait factuelle. Mais cela est de trop pour les partisans acharnés de l’idéologie transgenre qui, à l’instar des religieux, mènent une véritable inquisition sur ce réseau social. En l’occurrence, leur acharnement a payé et a conduit à la censure par Twitter, soit disant en raison des lois françaises.

Montrer de simple fait : cela est déjà de trop pour les partisans de l’idéologie transgenre, qui se savent ébranlés dans leurs croyances par la simple présentation de la réalité.

Voici une reproduction de ce fil Twitter, qui montre des situations très révoltantes, qu’il faut bien entendu dénoncer. Aucune société démocratique ne peut accepter de voir des hommes venir ainsi s’immiscer dans les compétitions sportives des femmes.

 » Thread : Les athlètes transgenres et leur domination dans les sports féminins.

CeCe Telfer née Craig Telfer fait 57.53 secondes aux 400m haie et pulvérise le record universitaire féminin des États-Unis. Avant traitement hormonal en 2018 elle ne figurait pas parmis les 200 meilleurs coureurs hommes universitaires.

Laurel Hubbard née Gavin Hubbard, une femme transgenre mesurant 1m85 pour 131 kg, remporte les Championnats d’Haltérophilie d’Océanie 2017 en +90 kg en écrasant toutes les athlètes avec notamment une énorme différence de 19 kg sur la deuxième.

Sa participation chez les femmes étant vivement critiquée, Hubbard répond dans les médias : « Je ne crois pas qu’il y ait une différence fondamentale entre moi et les autres athlètes, et suggérer qu’il y en a une est humiliant pour elles. »

Boyd Burton, vétéran de l’US Navy est devenu Fallon Fox en 2006. Combattante de MMA transgenre classée parmis les femmes, elle affronte en 2014 Tamikka Brents qu’elle écrase en 2 minutes lui infligeant une commotion cérébrale et une fracture de l’os orbital.

Après le combat Brents déclare que malgré le nombre importants de femmes qu’elle a combattu dans sa carrière elle ne s’était jamais sentie autant dominée physiquement dans un combat, elle ajoute qu’elle ne pense pas que ça soit une bonne chose que Fox combatte parmis les femmes.

Andraya Yearwood, un lycéen de 15 ans se sentant femme est autorisé à courir parmis les femmes lors du championnat universitaire du Connecticut alors qu’il n’a jamais commencé le moindre traitement hormonal.

Il remporte l’or au 100m et au 200m alors même que son temps l’aurait classé dernier parmis les garçons. Kate Hall, la jeune femme arrivée en deuxième position a déclarée après la course se sentir frustré et ne pas oser dire ce qu’elle pense réellement.

Hannah Mouncey née Callum Mouncey, est une handballeuse transgenre de 1m88 pour 100 kg, ne sortant pas du lot parmis les hommes elle devient néanmoins la meilleure joueuse de la saison parmis les femmes et qualifie l’Australie pour les championnats du monde de Handball 2019.

Elle ne sera pourtant pas sélectionnée pour y participer, d’après Mouncey c’est ses coéquipières qui en aurait fait la demande, elles ne se sentiraient pas à l’aise avec elle, notamment au moment de se déshabiller dans les vestiaires et les douches.

Mary Gregory, une haltérophile transgenre remporte 9 victoires sur 9 exercices en pulvérisant au passage 4 records du monde féminin lors d’un concours de la Raw Weightlifting Federation USA, une performance qui fait polémique.

L’ancienne nageuse olympique Sharron Davies déclare : « Un corps masculin avec une physiologie masculine qui établit un record du monde et gagne un événement féminin en powerlifting en Amérique. Une femme ne peut pas rivaliser, c’est une mise en compétition injuste et inutile. »

Kelly Holmes, double championne olympique, a elle aussi commentée la performance de Mary Gregory en déclarant : « C’est une putain de blague, tout le monde devraient s’attendre à ce que les femmes biologiques boycottent certaines compétitions. »

Rachel McKinnon, une cycliste transgenre remporte la médaille d’or au sprint lors des championnats du monde féminin de cyclisme sur piste 2019 en ayant au préalable pulvérisé le précédent record féminin lors des épreuves qualificatives.

McKinnon déclare à Skynews que ce serait injuste qu’elle soit écartée de la compétition à cause de sa différence et qu’une vraie championne ne devrait pas avoir peur de se confronter à elle.

L’association Save Women’s Sport est un collectif de femmes athlètes dénonçant le manque d’équité entre les femmes dites « transgenres » et les femmes dites « biologiques » physiquement désavantagées.

Paula Radcliff, détentrice du record du monde du marathon féminin depuis 2003 demande un durcissement de la réglementation permettant aux femmes transgenres de courir parmis les femmes.

Martina Navratilova, ancienne n°1 mondiale de tennis, s’était fermement opposée à la participation des femmes transgenres aux compétitions féminines, comparant celà à de la tricherie et de l’injustice avant de présenter ses excuses publiquement.

Et selon-vous ? Les femmes transgenres devraient-elles être autorisées à concourir avec les femmes biologiques ? N’hésitez pas à me follow si vous souhaitez d’autres Thread les amis. 👍 Le sondage a été signalé et les votes ont été bloqués. 🤔 Le Thread a également été signalé, il est désormais plus possible de le Rt. 🤔 Mon Thread a été signalé sans réelles raisons, il avait pour but d’informer sans pour autant attiser la haine ni être insultant. C’est la censure exacerbée qui attise la haine. « 

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Politique

Intersyndicale: « Toutes et tous, ensemble, mobilisé.es le 4 février »

Voici le communiqué de presse de l’intersyndical CGT – FSU – Solidaire pour la mobilisation du 4 février 2021.

 » Les organisations CGT, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, MNL, FIDL se sont réunies en intersyndicale en cette fin d’année, marquée par la pandémie et ses conséquences sanitaires, économiques et sociales. Celles-ci sont aggravées par des décisions gouvernementales désastreuses pour le monde du travail et la jeunesse.

Nos organisations décident d’impulser un processus de mobilisations et d’initiatives tout au long du mois de janvier et début février pour la préservation et le développement de l’emploi et des services publics, contre la précarité.

Ce processus s’appuiera sur les mobilisations professionnelles déjà programmées à l’instar des appels de la santé le 21 janvier, de l’éducation nationale le 26, de l’énergie le 28, engagés également pour la défense et le développement du service public.

Dans ce contexte, et ce n’est pas anodin, les attaques liberticides du gouvernement se multiplient.
Nos organisations continuent de les combattre.

Le plan de relance affiché par le gouvernement n’est en rien un plan de rupture avec les politiques de casse de l’emploi, de pression sur les salaires et sur les conditions de travail et d’affaiblissement de la protection sociale. Il plonge une grande partie de la population et notamment la jeunesse dans la précarité et la pauvreté.

Par contre, les gagnants sont bien toujours les mêmes et ainsi les entreprises les moins touchées par la crise seront celles qui bénéficieront le plus des baisses d’impôt.
Ce constat impose de contrôler et de conditionner socialement et écologiquement les aides publiques. Il faut un véritable plan de relance combinant investissement public massif et soutien des revenus des plus fragilisés ou précaires.

C’est le chemin inverse que prend ce gouvernement.
Rien pour les petits salaires, la ministre du Travail annonce, presque comme une provocation, une revalorisation du SMIC en dessous d’1% pour 2021. Ce qui fera passer le taux horaire de 10,15 à 10,25 €.

Rien non plus pour les 1ers de corvée, exposés depuis le début de la pandémie, toutes et tous devront attendre une hypothétique négociation dans leurs secteurs professionnels fin 2021.
Rien pour les soignants qui dénoncent un plan Ségur au rabais et beaucoup de professionnels oubliés. Rien pour l’ensemble des fonctionnaires dont le point d’indice reste gelé. Rien pour les personnels de l’éducation nationale alors que le simulacre de concertation autour d’un Grenelle de l’éducation déserté par une majorité d’organisations syndicales est au point mort.

Les chiffres sont clairs : 47% des jeunes s’inquiètent pour leur emploi et le taux de chômage des jeunes a dépassé les 20%. Le second confinement les a fait plonger dans l’extrême précarité. Nombre d’entre elles et eux ne mangent pas à leur faim. A cela s’ajoute la difficulté de suivre les cours à distance, la peur de l’échec et une détresse psychologique forte. Avec ses mesures insuffisantes, restrictives et incohérentes, le gouvernement sacrifie toute une génération !

Pas une journée ne se passe sans une nouvelle annonce de plan de suppressions d’emplois, de fermetures d’entreprises ou restructurations et réductions de services.

Les réformes successives, contestées fortement, facilitent les licenciements et les suppressions de postes dans le privé comme dans le public. Là encore, ni plan de relance, ni plan de rupture mais la poursuite du même objectif libéral de casse de l’appareil productif et des services publics.

Nous affirmons, au contraire, que la réponse aux besoins de toute la population, l’avenir de la jeunesse et la réussite de la transition écologique imposent la création de millions d’emplois. Cela passe aussi par le partage et la réduction du temps de travail.

Dans le secteur de la santé par exemple, alors que le gouvernement tergiverse sur les mesures à prendre pour éviter l’engorgement des services de réanimation, c’est 400 000 emplois à créer dans les hôpitaux, les maisons de retraite ou l’accompagnement des malades et des personnes en perte d’autonomie. Les besoins sont importants aussi dans toute la fonction publique.

Il est indéniable aujourd’hui, après la pénurie de masques du printemps dernier, qu’il faut relocaliser une partie de notre production et en particulier notre industrie. Être en capacité de produire des médicaments, du matériel médical et de protection après la période que nous traversons ne peut plus faire débat.

C’est pourquoi, les organisations CGT, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, MNL, FIDL proposent un processus de mobilisations et initiatives dès le mois de janvier. Des déploiements locaux, des tractages et des assemblées générales doivent se tenir sur les lieux de travail et dans les territoires. Ils permettront de faire de la deuxième quinzaine de janvier une période de mobilisations professionnelles pour l’emploi avec notamment 3 journées phares dans la santé le 21, l’éducation nationale le 26 et dans l’énergie le 28 janvier.

Les organisations appellent, dans une dynamique de convergences et de renforcement des luttes, à un temps fort commun interprofessionnel de mobilisations et de grève le 4 février 2021. »

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Culture

Quelques films pour enfants et pré-ados

Voici une petite réflexion sur des films pour un public exigeant : les enfants et pré-ados.

Proposer des films à des enfants et des pré-ados est toujours délicat, car ils ont une exigence moderne de vivacité que n’ont pas forcément les films du passé. Il faut savoir capter leur attention, sans pour autant tomber dans des choses purement commerciales où les neurones connaissent comme un processus de congélation. Et il faut surtout éviter ces inondations de violence, de brutalité, d’armes, qui sont malheureusement de rigueur.

Une première solution est de passer par des films d’animation qui combinent l’agitation des péripéties et un bon fond. On a ici Chicken run, Souris City (en fait il s’agit de rats), Hôtel Transylvanie ou encore Nos voisins, les hommes, Toy Story, Wall-E, Ratatouille.

De manière plus poussée, plus exotique, avec un contenu qui passe largement puisque personne n’y verra les allusions religieuses shintoïstes, on a des films de Hayao Miyazaki comme Le Château dans le ciel, Mon voisin Totoro, Porco Rosso (d’autres présentant plus de risques niveau violence graphique).

On pensera bien entendu aux petits films incroyablement réussis avec la petite taupe tchèque (Krtek) ou bien sûr les fabuleuses aventures de Moumine, bien que les livres pour enfants soient plus lugubres que la version en dessins animés japonais.

Pour les films en tant que tel, on a Sauvez Willy, E.T., La forêt d’émeraude, Le magicien d’Oz, Les goonies, Mary Poppins, Les aristochats, SOS Fantômes.

Et si l’on veut quelque chose avec plus d’action, mais une violence très contenue, sans rien de sanglant, on a le très intelligent John Carter et d’ailleurs il est impossible de ne pas lui associer une autre production Disney qu’est la série The Mandalorian. C’est encore assez limite pour des enfants, en raison du fait qu’il y ait des armes, mais le refus de la gratuité du sang et l’exigence morale font que c’est très pré-ado en définitive.

On préférera peut-être les trois films Retour vers le futur, ce qui soulignera d’ailleurs que si l’on veut éviter le racolage de la violence et du sexe, il faut forcément se tourner vers les années 1980 (d’où l’anomalie du Mandalorian).

Parce que si on prend, par exemple, Alien, Predator, Conan le barbare. Ce sont trois films à la thématique violente, qui ne visent pas des préados ni des enfants. Mais tout est extrêmement contenu, il n’y a pas de racolage.

Alien fait dans tous les cas bien trop peur pour des enfants, naturellement, d’autant plus paradoxalement qu’on ne voit quasiment pas le monstre. Mais Predator pour un pré-ado quasi ado ne présente pas de contenu choquant, ni même Conan le barbare. Un pré-ado s’y perdra, mais sans plus. C’est là qu’on voit comment les années 1980 ont un calibrage précis, avec des barrages qui n’ont pas sauté.

Même les films de super-héros actuels, où pourtant le sang ne coule pas, sont bien plus violents avec leurs incessantes actions brutales, leurs affrontements permanents. On a d’ailleurs déjà cela dans les Indiana Jones, qui ont d’ailleurs un contenu mystique et patriarcal.

On regrettera au passage les échecs de Luc Besson à réaliser ce chef d’œuvre universel, avec de l’action, du contenu mais de violence, qu’il a inlassablement chercher à réaliser (Le Cinquième élément, Valérian et la Cité des mille planètes). Ready Player One de Steven Spielberg a le même défaut, cela étant cela reste totalement valable pour des enfants, tout comme Super 8.

Mais cela manque d’un cadre imaginatif, et c’est précisément ce qui manque, relativement à des films pour enfants comme Maman j’ai encore raté l’avion, Chérie j’ai rétréci les gosses, Stuart Little, Casper, Le pôle express, etc. Il y a un cadre mais il manque un côté entraînant qui, pour autant, ne bascule pas dans le magique, l’irrationnel, etc.

C’est ce qui fait par exemple que Chicken run est exemplaire : réel, concret, avec une morale pour animaux, accessible, instructif, foncièrement amusant et captant l’attention…

Et c’est ce qui souligne que pour être marquant, un film qu’on propose à des enfants, à des pré-ados, doit pouvoir être accompagné d’autres activités tels le dessin, la lecture, des jeux. C’est là qu’on a la preuve qu’on est dans la culture.

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Politique

Le cinquantième congrès de « Lutte Ouvrière »

L’organisation trotskiste Lutte Ouvrière a organisé en décembre 2020 son cinquantième congrès, dans un contexte évidemment très particulier.

Le véritable nom de Lutte Ouvrière, c’est l’Union communiste (trotskyste). Lutte Ouvrière est le nom de son journal, un nom qui vient lui-même de l’ancien nom de l’organisation, Voix Ouvrière, née en 1956 et interdite à la suite de mai 1968, comme plusieurs autres structures d’extrême-Gauche.

Cependant, c’est surtout en 1970 que cette organisation a réellement commencé à exister et à s’implanter dans le paysage français. Si les maos français ont eu énormément de mal à se structurer, malgré un grand écho avec la Gauche Prolétarienne, les trotskistes ont su se structurer de manière très rigoureuse et perpétuer leurs activités pendant longtemps.

Ce sont d’ailleurs trois organisations trotskistes qui prédominent à l’extrême-Gauche à partir du début des années 1970 et jusqu’à la fin des années 1990, et Lutte Ouvrière en fait partie. Si on voulait faire du travail syndicaliste à Force Ouvrière ou à l’UNEF, en se tournant vers le Parti socialiste, on allait dans les rangs de l’Organisation Communiste Internationaliste, la plus importante des organisations, vivant cependant à la marge des autres et étant monolithique.

Si on voulait un mode de vie décadent, avec l’amour libre, du romantisme sud-américain en appréciant Che Guevara, avec un activisme débridé en mode blouson de cuir et organisation de bons coup, avec en même temps un droit de tendances très prononcé, on allait à la Ligue Communiste Révolutionnaire.

Si par contre on voulait une approche à la fois sobre et livresque, avec une formation pratique fonctionnant par paliers, un certain sens de la conspiration, l’idée de préparer matériellement le grand soir en se tournant vers les travailleurs, c’était Lutte Ouvrière.

Dans la tête des gens, et même si c’est une caricature, l’OCI c’était une secte, la LCR un bordel efficace, Lutte Ouvrière les moines soldats. Lutte Ouvrière a usé et abusé de cette image en allant recruter à la sortie des lycées les plus prestigieux, avec l’idée de profiter de jeunes bourgeois « trahissant » leur classe.

La fête annuelle à Presles, à 30 km de Paris, relève également d’une mobilisation festive où l’image donnée est celle de quelque chose de très structurée, de très encadrée. Être à Lutte Ouvrière, c’était devoir s’habiller comme les travailleurs, sans aucune extravagance, avec un vocabulaire normé, pour se fondre dans le paysage.

C’était un moule et c’est ce qui fait que de toutes les organisations depuis les années 1970, c’est la seule à disposer d’une continuité impeccable dans sa presse avec Lutte Ouvrière, dans l’organisation des conférences Léon Trotski à Paris, ainsi que dans son organe théorique Lutte des classes ou encore la participation systématique aux élections.

Si ce moule s’est largement libéralisé, les fondamentaux n’ont pas changé. La programmatique reste entièrement fondée sur le programme de transition de Léon Trotski et les réflexes d’ultra-gauche reviennent à la moindre occasion. Lors du 50e congrès, il a été souligné que le confinement face à la pandémie n’était pas une solution, que l’État profitait de la situation pour embrigader et manipuler. De la même manière, Lutte Ouvrière est pour l’amour libre et contre le mariage, rejette la résistance armée anti-nazie pendant la seconde guerre mondiale, rejette l’idée d’un parti dirigeant au profit d’une démocratie ouvrière, etc.

En un certain sens, Lutte Ouvrière est la seule organisation qui a réussi à assurer une continuité depuis mai 1968. C’est d’ailleurs un danger pour elle, car la question qui en découle, c’est : tout ça pour ça ?

Cela n’ébranlera pas les rangs de Lutte Ouvrière, qui s’est toujours posée comme l’organisation en attente que les choses se décantent. Mais était-ce juste ou bien est-ce avoir raté la systématisation du capitalisme dans la société française ces cinquante dernières années ?

Les prochaines années, marquées par la crise, montreront ce qu’il en est : soit Lutte Ouvrière joue un rôle conforme à son orientation prise il y a cinquante ans, soit elle s’effondre pour n’avoir été qu’un accompagnement du capitalisme moderne.

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Société

Inceste: la vidéo « Deux cauchemars dans mon histoire »

Alors que ces derniers jours des témoignages de personnes ayant subit des violences incestueuses ont afflué sur les réseaux sociaux sous le hashtag #MeTooInceste, l’association Face à l’Inceste accélère sa mobilisation pour y apporter une réponse juridique.

Le viol est quelque chose qui détruit profondément et durablement la personne attaquée, c’est d’autant plus traumatisant lorsque cette intrusion intime se produit à un âge où l’on ne conçoit pas ou que très vaguement la sexualité. Ces phénomènes traumatiques peuvent aller de la dissociation à une sorte d’amnésie.

C’est ce que la psychiatre française Muriel Salmona met en lumière dans ses travaux, et tente de faire reconnaître depuis des années aux côtés des victimes de pédophilie et d’inceste avec son association Mémoire traumatique et victimologie.

C’est cette « perte de mémoire » qui pousse ces associations à demander l’imprescriptibilité de ces crimes.

Avec cette vidéo, l’association Face à l’Inceste souhaite sensibiliser à la nécessité d’établir un âge de présomption de non-consentement. Car à l’heure actuelle on peut considérer que si l’enfant ne dit pas non, ne se débat pas, à 6 ans, à 9 ans, à 13 ans, à 15 ans… C’est qu’il est consentant, que c’est une forme d’amour, comme ont pu le défendre l’ignoble « gauche » libérale libertaire sauce Libération des années 1970. Cette notion du consentement est déjà parfois compliquée à établir dans des cas concernant les adultes, alors chez l’enfant la notion est d’autant plus inappropriée.

Selon les mots de l’association :

« La campagne a pour objectif d’inviter les Français à signer une pétition pour changer la loi. En se plaçant à hauteur d’enfant, le film entièrement réalisé en animation soulève la violence de la question du consentement et fait prendre conscience au spectateur combien le cadre légal peut entretenir le cauchemar physique et psychologique que vivent les enfants. »

Voici la vidéo et en dessous, le texte de la pétition.

« Aucun(e) mineur(e) ne saurait consentir à une relation sexuelle incestueuse. Il est temps de changer la loi pour qu’elle prenne en compte les spécificités de l’inceste et qu’elle protège tous les enfants contre la pédocriminalité.

10% des Français soit 6,7 millions de personnes ont subi l’inceste selon un sondage Ipsos du 5/11/2020 pour l’association « Face à l’Inceste ». L’inceste représente les trois quarts des violences sexuelles sur mineurs et pourtant le mot « inceste » reste tabou, ce qui empêche la France d’adopter une véritable politique de prévention afin de protéger les enfants de ce fléau de santé publique.

Dans la loi française, un enfant qui porte plainte pour un viol ou une agression sexuelle de nature incestueuse doit prouver que l’acte a été commis avec menace, violence, contrainte ou surprise, autrement dit qu’il n’était pas « consentant ».Pour un enfant survivant de violences sexuelles et qui a déjà le courage de dénoncer ce qu’il subit, s’entendre poser la question de son « consentement » par les autorités judiciaires est d’une violence extrême. Cela sonne comme une remise en question de sa parole, ou pire, cette question induit qu’il est responsable de la situation, qu’il a bien cherché ce qui lui est arrivé.

Ainsi, au cauchemar de l’agression sexuelle succède le cauchemar de se voir poser cette question de son « consentement » impossible à l’inceste. Les agresseurs ont tout intérêt à plaider le « consentement » de l’enfant car cela permet de requalifier le viol en « atteinte sexuelle sur mineur » en minimisant les peines encourues de 20 ans à 10 ans. La structure du Code Pénal encourage cela. Le procès de l’agresseur devient donc celui de l’enfant victime !

Malgré les promesses faites par le gouvernement lors du vote de la « Loi Schiappa » sur les violences sexuelles du 3 août 2018, un enfant de tout âge peut encore être considéré comme consentant. Ainsi le tribunal de St Malo, en septembre 2019, a condamné un père incestueux pour « atteinte sexuelle » sur sa fille de 4 ans ! La peine prononcée (8 mois avec sursis, 1€ de dommages et intérêts) montre à quel point certains juges minimisent la gravité du crime d’inceste et de ses conséquences.

Le 12 novembre 2020, la Cour d’Appel de Versailles a redit qu’une fille de 13 ans pouvait être jugée « consentante » en requalifiant les plaintes pour viol en réunion contre 20 pompiers de Paris en « atteinte sexuelle sur mineur » pour 3 d’entre eux (les 17 autres ne sont même pas poursuivis !).

Par ailleurs, la prescription pénale, véritable passeport pour le viol d’enfant, demeure un obstacle aux poursuites notamment dans le cas des agresseurs en série qui multiplient les victimes pendant des décennies. À cause de la prescription, empêchant toute poursuite au-delà d’un certain temps, les victimes dites “prescrites” ont le statut de simple « témoin » au procès de leur agresseur, ce qui est injuste et absurde. Il faut que toutes les victimes soient traitées à égalité.    

Ce que nous demandons :

1. Tout acte sexuel incestueux commis sur un(e) mineur(e) doit être qualifié de crime incestueux et puni par la loi sans qu’un hypothétique « consentement » de la victime ne soit examiné.

2. Tout acte sexuel non incestueux commis sur un(e) mineur(e) de moins de 15 ans doit être qualifié d’infraction pédocriminelle sans que le critère additionnel de « menace, surprise, contrainte ou violence » soit nécessaire.

3. Les crimes sexuels sur mineur(e)s doivent être imprescriptibles. »

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Politique

27 collectivités de «gauche» veulent aider les mafias passeuses de migrants en Méditerranée

Plus de 20 000 personnes ont perdu la vie en Méditerranée depuis 2014 en tentant la grande traversée vers l’Europe. C’est insoutenable et il faudrait de gros moyens pour empêcher cela, en détruisant les mafias de passeurs et en dénonçant ce faux Eldorado que représentent les grandes métropoles capitalistes. Au lieu de cela, 27 collectivités locales liées à la « gauche », ont lancé une plateforme pour mobiliser de l’argent public en faveur de « SOS Méditerranée », cette organisation qui aide les mafias de passeurs dans leur entreprise criminelle.

L’organisation « SOS Méditerranée » est le dernier maillon d’une chaîne criminelle tout à fait connue et extrêmement bien documentée. Il y a des réseaux mafieux très organisés qui font miroiter l’Eldorado européen à de jeunes africains puis les entassent par centaine dans des embarcations de fortune. Cela moyennant des sommes astronomiques pour un tel « voyage », équivalentes à plusieurs milliers d’euros par personne.

Ensuite, un appel de détresse est lancé et les personnes, avec souvent des enfants, sont abandonnées en pleine mer. C’est une loterie sordide. Soit c’est la mort, soit il y a une possibilité de sauvetage, puis de passage vers l’Europe.

Un tel système est inqualifiable, sournois au possible, mais « SOS Méditerranée » ne vise aucunement à le détruire, bien au contraire. L’organisation participe pleinement de ce trafic et d’ailleurs elle devrait voir sa responsabilité criminelle reconnue. Le rôle de « SOS Méditerranée » est en effet déterminant, en faisant régulièrement de gros « coup » pour acheminer des centaines de migrants en Europe, plus de 30 000 revendiqués en 5 ans. Cela donne de la légitimité aux mafias, qui peuvent ainsi justifier de la réussite de leurs opérations de passage.

Les États européens et africains ne font absolument rien pour empêcher cela. Les premiers, car ils ont besoin de ces masses de migrants précaires ayant risqué leur vie pour venir servir le capitalisme ; les seconds, car ils sont totalement corrompus. Le rôle de la véritable Gauche alors est de dénoncer cela, en obligeant les États à intervenir contre les mafias et en faisant respecter les frontières.

La première chose à faire serait d’obliger la Libye à empêcher les embarcations de partir. Mais la Libye ne le veut pas, car la corruption y est énorme et il est profité sur place de la mise en esclavage des candidats à l’immigration, ainsi que des revenus de tout ce trafic. Et de toutes façons, il n’y a plus d’État central, tellement le pays est divisé par les grandes puissances.

La dernière chose à faire en tous cas est d’encourager cet immonde trafic en soutenant « SOS Méditerranée », qui travaille objectivement pour les mafias de passeurs de migrants.

Il faut dénoncer avec force ces collectivités soi-disant de gauche, qui veulent mobiliser de l’argent public en soutien à un tel système criminel. Ces régions, départements et villes se sont regroupés derrière une plateforme « tous sauveteurs ». En voici la liste :

– les régions Occitanie et Bretagne ;

– les départements Loire Atlantique, Hérault, Nièvre, Haute-Garonne, Pyrénées Orientales, Île-et-vilaine et Finistère ;

– Les villes de Paris, Montpellier, Villerupt, Mont-Saint-Martin, Saint-Nazaire, Lille, Grenoble, Villeurbanne, Bordeaux, Rezé, Alba-la-Romaine et Pantin.

Les dirigeants de ces collectivités prétendent aider le monde, mais ils ne font qu’appuyer le capitalisme, qui a absolument besoin de ces milliers de migrants prêt à tout pour tenter leur « rêve américain ». En soutenant « SOS Méditerranée » avec de l’argent public, la fausse Gauche montre sa nature bourgeoise et entièrement corrompue par le capitalisme, elle prouve à quel point elle n’a rien de populaire et encore moins de démocratique.

C’est un véritable désastre et il est grand temps que la Gauche historique revienne sur le devant de la scène pour remettre les choses au clair.

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Société

Les Inrockuptibles mentent au sujet de la free party du nouvel an et d’un possible cluster

Le média bobo Les Inrockuptibles tente de dédouaner les gens ayant participé à la free party antisociale du nouvel an.

Les Inrockuptibles, c’est un magazine et un site internet qui appartient à la galaxie bobo possédée par Matthieu Pigasse (Radio Nova, des parts dans le groupe Le Monde et dans le Huffington Post, le festival Rock en Seine etc.), une figure historique de la banque Lazard, qui est une plaque tournante de banquiers de « gauche ».

Ce sont des ennemis acharnés de la gauche historique, des tenants absolus des questions « sociétales », des valeurs postmodernes. Ce sont des gens tellement caricaturaux que dès qu’ils disent quelque chose, l’extrême-Droite gagne des points.

Le court article paru le 20 janvier 2021 sur la fameuse free party anti-sociale du nouvel an en Bretagne est un exemple ô combien significatif.

« Aucun cluster déclaré après la rave party du Nouvel An en Bretagne

20/01/21 17h02

À Lieuron, en Île-et-Vilaine, la fête avait réuni 2500 personnes pour célébrer la nouvelle année.

Avec plus de 2000 invité·es pour 36 heures non-stop de teuf, le rassemblement techno illégal a fait polémique à l’aube de 2021. D’emblée, l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Bretagne avait invité tou·tes les pariticipant·es à suivre les recommandations sanitaires. Sur Franceinfo le 4 janvier, l’ARS se disait sceptique quant au respect de ces recommandations mais confirmait, au même moment, qu’il n’y avait – pour l’instant – aucun cas positif. Deux semaines plus tard, elle affirme au Parisien qu’ “aucun cluster lié à cet événement n’a été identifié”.

Selon L’Obs, une perquisition avait permis de saisir de l’argent, des stupéfiants et du matériel, notamment de la sono et un véhicule lourd. De son côté, Trax confirme que, parmi les organisateurs interpellés après la fête, un jeune homme de 22 ans est toujours incarcéré. Il a été mis en examen pour organisation illicite de cette manifestation, mise en danger de la vie d’autrui ou encore tenue illicite d’un débit de boissons. »

C’est là une tentative de manipulation complète de l’opinion. On voit bien que les comportements anti-sociaux sont ici protégés, afin de servir la vision du monde libérale-libertaire. Car naturellement, l’article ne mentionne pas un aspect essentiel : savoir combien de gens ont été testés sur les 2500 présents !

C’est que naturellement, les « inrocks » ne vont pas s’empresser de soulever le fait que non seulement les 2500 « teufeurs » ont un comportement antisocial, mais qu’en plus ils persistent après en ne se faisant pas massivement tester…

Le journal Le Télégramme donne l’information manquante. 400 personnes ont choisi de se faire tester sur la demande de l’Agence Régionale de Santé de Bretagne, dont seulement 40 juste après la rave party. Au total, on a donc seulement 16 % des gens qui se sont fait tester.

On peut considérer qu’une partie des gens aurait voulu se faire tester, mais sans être associé à une free party illégale, et qu’ils se sont fait tester de leur côté. Mais enfin ces gens ne forment certainement pas les 84 % restants.

Et la question n’est pas là, de toutes façons. La question est de savoir ce qui prime : les individus avec leurs intérêts égoïstes ou la société. Pour les « inrocks », pour les bobos, pour les banquiers de « gauche », il va de soi que c’est l’individu. Pour des gens comme Matthieu Pigasse et même malheureusement Benoît Hamon, être de gauche c’est renforcer les droits individuels.

La dimension collective leur échappe totalement. Ils ont été corrompus par le capitalisme, ils l’acceptent, cherchant simplement à en former une version « sociale » – ce qui veut simplement dire aider le capitalisme à trouver de nouveaux marchés.

Il suffit de voir d’ailleurs les commentaires sur la publication Facebook des « inrocks » concernant l’article. Entre l’apologie des drogues et le relativisme, tout y passe (avec heureusement des esprits clairs également). Ce commentaire-ci est tout à fait exemplaire de la personne n’ayant strictement rien compris à la question collective… ou plutôt l’ayant trop compris la réfutant : on est jeune, on en meurt pas, donc on s’en moque et de toutes façons rien n’est de notre responsabilité.

« les hôpitaux surchargés (potentiellement hein) , c’est la faute des teufeurs aussi donc ? ou la faute des gouvernements successifs qui ont fermés vla les lits en réa et niqué le service hospitalier ? tu te trompe de cible je crois …

les clusters réels en maison de retraite on en parle ? c est papy et mamie qui font la Java obligé ^^

bref ces quelques jeunes ont eu 1 nuit de plaisir .1 seule . c est pas ils abusent ouvertement tous les week-end. donc soit indulgent stp …

et je parle pas du taux de letalité , ni de la tranche d age la plus touchée, etc etc

paix et compassion cependant »

Ce libéralisme libertaire est non seulement anti-social, mais il est en plus d’une vanité à peine croyable. Des gens prennent de la kétamine et des ecstas fournis par des mafias et ils s’imaginent des grands rebelles anti-État, alors qu’ils sont le pur produit de l’atomisation du capitalisme.

Ce que l’État accepte tout à fait, d’ailleurs. Il y a eu, à la suite de cette free party que l’État n’a fait qu’accompagner seulement, 1 225 infractions covid (masques-rassemblement-couvre feu) et 420 infractions diverses dont 225 en lien avec les stupéfiants. Cela fait qu’il y a 1225 personnes dont on ne sait qui elles sont.

L’État force-t-il ces gens à se tester ? Pas du tout ! Il les laisse dans la nature. N’ont été testés que ceux qui le voulaient, car dans le capitalisme tout est choix individuel et l’État ne va surtout pas affirmer le collectivisme, alors qu’il est au service du capitalisme.

C’est très exactement pourquoi on ne s’en sort pas. Et cela montre ce qu’il faut : un État au service du collectivisme et un changement culturel des gens, pour qu’ils s’arrachent au libéralisme libertaire, au relativisme, à l’individualisme, à l’égoïsme.

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Politique

« La France doit adhérer au traité sur l’interdiction des armes nucléaires »

Voici une tribune initialement publiée dans La Croix mercredi 20 janvier 2021 par 19 associations et organisations françaises s’opposant aux armes nucléaires.

« Le 22 janvier 2021 restera une date historique : un traité multilatéral, le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), adopté par les deux tiers des pays membres de l’ONU en 2017, entre en vigueur et rend les armes nucléaires illégales, que ce soit leur possession, leur fabrication, ou la menace de leur utilisation, c’est-à-dire la stratégie de dissuasion nucléaire. Le TIAN comble un vide juridique et complète l’interdiction des autres armes de destruction massive, biologiques et chimiques, ainsi que de certaines armes classiques condamnées pour leur impact sur les civils.

Il aura des effets même sur les pays qui le rejettent. La France, qui s’est toujours voulue le pays porteur des valeurs de respect du droit international, ne doit pas tourner le dos à ce processus de démocratie internationale et doit adhérer au TIAN.

Cet accord est le résultat de dizaines d’années d’efforts persévérants de la société civile, à travers des organisations dont de nombreuses ont été regroupées au sein de la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires (ICAN), lauréate du prix Nobel de la paix 2017, et le Comité international de la Croix-Rouge, en convergence avec plusieurs États, dont le Saint-Siège, l’Afrique du Sud (ancienne puissance nucléaire) et la Nouvelle-Zélande.

Les organisations, gouvernements, Églises, syndicats qui soutiennent l’interdiction des armes nucléaires n’ont pas agi seulement par frustration à l’égard des détenteurs d’arsenaux qui n’ont pas tenu leurs engagements, pris notamment dans le cadre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).

Le TIAN concrétise le rejet d’un système verrouillé par le veto de ces quelques pays et d’un système de sécurité fondé sur la capacité de perpétrer des massacres de masse de civils.

Les puissances nucléaires, dont la France, ont beau déclarer que le TIAN ne leur imposera aucune obligation, elles ne pourront plus désormais affirmer que leurs armes nucléaires sont légitimes. Elles se comportent comme si le TNP leur accordait indéfiniment un droit de possession et de recours à l’arme nucléaire, en contradiction avec l’esprit et le texte de ce traité. Ainsi tentent-elles de justifier l’injustifiable, à savoir les programmes de modernisation et de renouvellement de leurs arsenaux nucléaires, étalés encore sur plusieurs décennies à coups de centaines de milliards d’euros.

Pourtant, l’article VI du TNP leur fait bien – depuis un demi-siècle – obligation de négocier en vue de « la cessation de la course aux armements nucléaires à une date rapprochée » et d’un « traité de désarmement général et complet » !

Les autorités françaises, comme celles des autres puissances nucléaires, affirment de manière contradictoire que la dissuasion nucléaire exclut tout recours à l’arme nucléaire, alors même qu’elles incluent dans leur doctrine des scénarios d’emploi de l’arme atomique (le « dernier avertissement ») et investissent dans de nouveaux types d’armes nucléaires plus « utilisables », qui abaissent dangereusement le seuil de la guerre nucléaire.

Les puissances nucléaires affirment que la seule solution réaliste vers le désarmement consiste à cheminer « étape par étape », et fixent comme objectif prioritaire la non-prolifération. En fait, toutes les mesures en discussion (interdiction des essais nucléaires ou de la production de matières fissiles militaires, réduction des arsenaux, non-emploi en premier, etc.) sont actuellement bloquées par ces mêmes puissances. De plus, en continuant d’affirmer que l’arme nucléaire est la garantie ultime de leur sécurité, elles la rendent encore plus attrayante et elles favorisent la prolifération qu’elles prétendent combattre.

Le Président de la République doit sortir de trois contradictions dans lesquelles il s’est enfermé : il a fustigé le « désarmement unilatéral », tout en s’enorgueillissant des mesures de réduction que la France avait prises unilatéralement depuis la fin de la Guerre froide ; il prône le multilatéralisme, tout en rejetant les aspirations d’une majorité d’États, dont des membres de l‘Union européenne ; il entend inscrire la protection de l’environnement dans la Constitution alors qu’une guerre nucléaire, même limitée, serait un crime d’écocide compte tenu de ses conséquences catastrophiques sur la planète, ses habitants et les générations futures, ainsi que l’ont démontré plus de 2000 essais nucléaires dont les effets sanitaires et environnementaux se font aujourd’hui encore ressentir sur les populations concernées.

Il est donc grand temps, trois quarts de siècle après l’horreur d’Hiroshima et de Nagasaki, que la France se joigne au mouvement mondial pour l’élimination progressive et multilatérale des armes nucléaires en adhérant au TIAN. La France contribuera ainsi, comme elle l’a déjà fait pour les autres armes de destruction massive, à l’élimination de l’arme la plus destructrice inventée par l’être humain.

Déclaration du 22 janvier 2021- Liste des signataires

Abolition des armes nucléaires – Maison de Vigilance, ADN (Collectif Arrêt du nucléaire)

AFCDRP (Association française des communes, départements et régions pour la paix) – Maires pour la Paix, AMFPGN (Association des médecins français pour la prévention de la guerre nucléaire, affiliée à IPPNW, Prix Nobel de la paix 1987), Amnesty International France (affilié à Amnesty International, Prix Nobel de la Paix 1977), Artistes pour la paix EPP (Enseignants pour la paix, membre de l’Association internationale des éducateurs à la paix – AIEP), ICAN France (affiliée à ICAN, Prix Nobel de la paix 2017), IDN (Initiatives pour le désarmement nucléaire), IPSE (Institut Prospective et Sécurité en Europe), LIFPL France (Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté), Ligue des droits de l’Homme (affiliée à ICAN France), Mouvement de la paix (affilié à ICAN et au Bureau international de la paix, Prix Nobel de la paix 1910), MIR-France (Mouvement international de la réconciliation, affilié à ICAN France), Mouvement national de lutte pour l’environnement

Observatoire des armements, PAX Christi France, PNND France (Parlementaires pour la non-prolifération et le désarmement nucléaire), Pugwash-France (affilié au Mouvement Pugwash, Prix Nobel de la paix 1995). »

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Écologie

Signez la pétition de One Voice pour l’éléphante Dumba cachée par un cirque

L’association One Voice mène depuis des années un travail extraordinaire sur la question des animaux sauvages dans les cirques. En ce début 2021, voilà que One Voice a retrouvé la trace d’une éléphante qu’un cirque avait cachée… dans une décharge du Gard. Ce qui est raconté ensuite fait froid dans le dos, tellement c’est immonde, tellement c’est intolérable. Cela en dit long sur ce milieu des cirques utilisant les animaux sauvages comme de simples jouets à exhiber, puis les jette ensuite littéralement à la poubelle. Il est plus que jamais temps que l’humanité change, qu’elle reconnaisse enfin la valeur de la vie des animaux et fasse la chasse à ceux qui maltraite les animaux.

On pourra retrouver l’enquête complète sur la situation de l’éléphante Dumba sur le site de One voice.

Voici le texte de la pétition, qu’il faut absolument signer et relayer, pour réclamer le placement de l’éléphante dans un sanctuaire :

« Pour Dumba, itinérants ou fixes : stop aux cirques avec animaux !

Dumba a 43 ans. Comme tous les éléphants « de cirque », elle a été arrachée à sa famille dans l’enfance. Quarante ans passés à être transportée de villes en pays et exhibée aux yeux d’un public ignorant et aveugle à sa souffrance.

Depuis plusieurs mois, Dumba avait disparu. One Voice vient de la retrouver dans une décharge sauvage du Gard, où son dresseur a fui la justice espagnole.

Isolée des siens, enfermée dans un camion ou sous une petite tente ouverte battue par les vents et la neige, elle souffre le martyre. Elle est blessée et se balance aussi de droite à gauche sur ses pattes très douloureuses vu sa posture et ses gestes. Ses problèmes musculo-squelettiques et pulmonaires nécessitent et une prise en charge vétérinaire immédiate, et un changement de vie radical, de toute urgence.

Fréquemment montrée au Cirque de Paris, Dumba a droit à une place dans un sanctuaire ! One Voice en a réservé une pour elle dès demain si la volonté politique est là. Il est temps de mettre fin au supplice des animaux dans les cirques itinérants ou sédentarisés.

Je soussigné(e), rejoins le combat de One Voice pour Dumba, contre la tyrannie infligée aux animaux dans les cirques ! »

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Culture

La lettre ouverte du Hellfest, qui nie la profondeur de la crise sanitaire

Le Hellfest de Clisson en Loire-Atlantique est l’un des plus gros événements culturels français, alors quand ses organisateurs publient une lettre ouverte à la ministre de la Culture, cela a forcément beaucoup d’écho. Ce qui y est dit est à l’image du monde du spectacle et de la fête en France, qui nie la profondeur de la crise sanitaire et refuse les enjeux de notre époque.

La lettre du Hellfest à la ministre de la Culture était rendue publique mardi 19 janvier, alors que partout en France des manifestations du monde du spectacle et de la fête étaient à nouveau organisées, à l’appel des syndicats et associations du secteur.

Tout cela a beaucoup de légitimité, car il y a en effet une situation difficile, inédite, et des parcours individuels qui se retrouvent stoppés net sur le plan professionnel ou artistique, en raison de la crise sanitaire.

Le problème par contre, c’est qu’il est fait comme si… Comme si la crise sanitaire n’était pas vraiment là, ou pas si grave, comme si tout était de la faute du gouvernement, qui ne prendrait pas les bonnes décisions, qui interdirait trop, ne donnerait pas assez d’argent, etc.

Bien sûr, il est juste et nécessaire de réclamer le maintien des droits sociaux des intermittents du spectacle, des garanties pour l’emploi et la continuité des activités, etc. Pour autant, il n’est pas possible de faire comme si le monde n’avait pas changé, comme si tout allait revenir comme avant… Et surtout comme si l’humanité savait déjà où elle va.

C’est en tous cas ce que fait le Hellfest, qui se pose comme victime en réclamant de manière tout à fait populiste à ce que le gouvernement lui donne une indication précise à propos de cet été et des possibilités culturelles. La démarche est d’autant plus populiste que les organisateurs du Hellfest se la joue « indépendants », alors qu’ils relèvent largement d’une grande machinerie commerciale, le dos étant sciemment tourné à la culture alternative d’origine, au profit d’un marketing et d’un merchandising très pointu.

Les organisateurs du Hellfest savaient très bien que cela serait très compliqué pour le mois de juin, mais ils ont fait le choix de foncer tête baisser et d’organiser coûte que coûte l’édition 2021. C’est un choix, mais c’est un choix qui n’est pas assumé, alors il est demandé à l’État d’assumer à leur place l’échec à venir. Il est ainsi posé la question à la ministre :

« avec une pression hospitalière moindre, combinée à une période estivale où l’on sait que ce virus est moins virulent, est-il concevable d’envisager la tenue de nos mégas événements ? Ou bien, devons-nous considérer dès maintenant que tant qu’une immunité collective ne sera pas atteinte, il sera impossible de remettre en place des événements accueillant des dizaines de milliers de spectateurs ? ».

Pourtant, les organisateurs du Hellfest savent très bien que le gouvernement est entièrement débordé par la crise sanitaire et qu’il n’a absolument aucune visibilité ne serait-ce que sur les semaines à venir. Roselyne Bachelot la ministre de la Culture, avec toute la bonne volonté du monde, peut bien faire toutes les annonces qu’elle souhaite à propos des festivals cet été, la réalité est qu’elle n’en sait rien. Et personne n’en sait rien, car la situation est très grave, et menace chaque jour de s’emballer encore plus.

Le Hellfest, en réclamant des garanties qui sont impossibles à obtenir, est donc complètement à côté de la plaque. Ou alors c’est la figure tragique de l’entrepreneur à la française, qui demande des sous à un État qu’il rejette normalement. Et cela alors que l’humanité est à un tournant, car la crise écologique a déclenché une crise sanitaire majeure…

Voici la lettre du Hellfest à la ministre de la culture :

« Madame la Ministre de la Culture,

Nous commencerons par cette célèbre citation : « Il faut espérer le meilleur et se préparer au pire : c’est la règle. »Nous avons été très attentifs à vos dernières interventions médiatiques de ces derniers jours, et nous vous citons : « On ira dans les festivals cet été », « on a du temps », « croisons les doigts ».

Madame la Ministre, excusez notre ton quelque peu familier mais de notre côté on ne croise pas les doigts, on serre les fesses ! NON nous n’avons pas le temps et il est urgent que vous en preniez conscience.Un événement comme le nôtre nécessite une année de préparation assumée par de nombreux intervenants. Vous conviendrez aisément qu’il n’est pas possible d’accueillir plus de 60 000 personnes par jour pendant 3 jours, dans une petite ville de 7 000 habitants en ne commençant les préparatifs qu’un ou deux mois avant la date de celui-ci.

Il ne s’agit pas d’amateurisme.Nous avons vivoté durant les 10 derniers mois, sous perfusion, grâce aux mesures de chômage partiel mises en place par votre gouvernement. Seulement voilà, les mois ont passé depuis l’annulation de notre événement au printemps dernier, et l’échéance de l’édition reportée approche à grands pas. Du 18 au 20 juin prochain doit se tenir, sur la commune de Clisson en Loire-Atlantique, le plus important (et coûteux !) festival de musiques actuelles de France.

Cela va vous surprendre mais il ne s’agit pas d’un événement où viennent se produire les plus grandes stars de variété française, mais bien d’un festival faisant honneur aux musiques dites « extrêmes » (Hard rock, Punk Rock, Rock’n’roll, Metal etc…). Surprenant n’est-ce pas ? Ces mêmes musiques qu’on ne voit ni n’entend à la télévision et auxquelles la très officielle cérémonie des Victoires de la Musique ne semble toujours pas prêter attention (mais c’est un autre débat, nous vous l’accordons).

Afin d’être prêts pour accueillir ce grand raout musical et nos fidèles festivaliers amateurs de gros son et de houblon, nous avons choisi de prendre le risque de nous remettre au travail à 100% depuis le 4 janvier dernier, nous privant ainsi de toutes les aides existantes que votre gouvernement a mis en place. Nous n’avons malheureusement pas d’autre choix si nous souhaitons pouvoir offrir à notre public le festival qu’il mérite.Ces mêmes festivaliers qui pour 99,75% d’entre eux ont décidé de conserver leur ticket de l’édition 2020 par solidarité envers le Hellfest, et qui nous ont accordé leur confiance pour un retour en 2021.

Seulement voilà, remettre en route une telle machine coûte cher, très cher. Il va donc falloir que nous acceptions l’idée que chaque mois qui passe à partir de maintenant nous coûte plus de 250 000€ en salaires, charges fixes et autres remboursements d’emprunts. Et ce sans savoir si le festival aura lieu. Quelle structure accepterait de dépenser de telles sommes sans avoir une garantie de résultat ? Sans avoir l’assurance que tout cet argent n’est pas jeté par les fenêtres ?

A contrario de nombreuses autres associations culturelles (et parfois même de grands groupes cotés en bourse…*suivez notre regard*…), nous n’avons pas le privilège de percevoir de larges subventions publiques pour l’organisation de notre événement (0,1% de notre budget). Nul doute, si la saison estivale est de nouveau sinistrée, que bon nombre de ces structures aidées par l’argent public réussiront à s’en sortir, et c’est une bonne chose. Ce n’est malheureusement pas notre cas, tout ce qui sera perdu sera perdu.

Il nous sera sans doute plus facile d’espérer gagner au loto pour couvrir nos pertes que d’attendre une aide providentielle de l’État qui n’arrivera probablement jamais… Étrange paradoxe : le Hellfest, grâce à la générosité et à la solidarité de son public, est le seul événement à avoir réussi à collecter 200 000€ de dons à destination du CHU de Nantes lors du premier confinement. Et pourtant, il sera celui qui percevra le moins d’aides de l’Etat ! Nous aurons ainsi plus contribué aux manques de moyens de nos hôpitaux, que nous n’avons reçu d’aides. Cocasse, n’est-ce pas ?

Ne vous méprenez pas Madame la Ministre, nous ne jalousons aucunement ces structures aidées par les fonds publics. Nous sommes même extrêmement fiers d’avoir réussi à monter un événement élu 3 fois de suite « meilleur grand festival de France » tout en restant indépendants et avec pour seule force le soutien indéfectible des milliers de fans, de bénévoles, d’intermittents, de prestataires et de partenaires privés. Cela nous permet, comme vous pouvez le constater dans ce courrier, de garder notre liberté de ton et de parole.Donc encore une fois Madame la Ministre, NON nous n’avons PAS le temps. Notre association à but non lucratif qui gère le plus important budget de tous les festivals de musiques actuelles en France (25 millions d’euros) est en danger.

Le flou qui règne l’amène inexorablement vers une catastrophe économique que les centaines de milliers de fans du Hellfest, ainsi que des centaines de prestataires auront du mal à “digérer” si vous n’intervenez pas rapidement.Tout comme vous, nous aspirons à retrouver une vie culturelle foisonnante. La France est une terre de festivals et vous avez pu vous rendre compte l’an passé combien nos événements sont ESSENTIELS au bien-être d’un nombre important de Français.

Oui, les spectacles vivants sous toutes leurs formes sont essentiels, ils ne sont pas de simples produits !

À la lecture du plan de vaccination que votre gouvernement souhaite mettre en place, il apparaît qu’un grand nombre de personnes dites « à risque » sera vacciné à l’aube de l’été 2021, répondant ainsi en grande partie à la problématique de la saturation des services hospitaliers français. L’effectivité de ce plan de vaccination est de votre responsabilité, les acteurs de la culture n’ont pas à souffrir des péripéties et des aléas logistiques.Madame la Ministre, notre question est donc la suivante : « avec une pression hospitalière moindre, combinée à une période estivale où l’on sait que ce virus est moins virulent, est-il concevable d’envisager la tenue de nos mégas événements ? Ou bien, devons-nous considérer dès maintenant que tant qu’une immunité collective ne sera pas atteinte, il sera impossible de remettre en place des événements accueillant des dizaines de milliers de spectateurs ? ».

La réponse que nous attendons de vous n’est pas de savoir si les festivaliers pourront assister l’été prochain à de « vrais-faux » festivals à jauge réduite, en tout assis, en zone verte et en respectant un couvre-feu quel qu’il soit. Nous voulons savoir si 60 000 personnes par jour pourront venir headbanger debout, en plein air et sans distanciation sociale, en écoutant du bon vieux rock’n’roll !

Il nous semble qu’un certain nombre d’arguments se doivent d’être examinés urgemment avec l’ensemble des organisateurs de festivals de grande ampleur comme le nôtre, afin que des décisions soient prises, quelles qu’elles soient. Elles permettront de mettre un terme à cette insupportable situation d’attente, qui ne peut plus durer, au risque de mettre en péril la pérennité des associations indépendantes comme la nôtre ainsi que celle de nombreux intermittents, artistes et prestataires.Ces arguments, quels sont-ils ?

Nos festivals doivent se dérouler en plein air et en plein été. La communauté scientifique s’accorde à dire que ces 2 éléments sont des atouts certains pour limiter la propagation du virus. Notre pays dispose d’un réseau important de lieux capables de tester rapidement et facilement les personnes (pharmacies, médecins traitants, laboratoires etc…). N’est-il pas possible de proposer aux festivaliers de se présenter munis d’un test négatif de moins de 48/72H comme cela est pratiqué pour certains voyages aériens ?

Avec un climat favorable, une organisation en plein air, une pression hospitalière moins forte et un test préventif supplémentaire, le curseur « bénéfices-risques » n’aurait-il pas une chance de s’inverser ?Sur le plan économique, nos festivals sont d’inestimables moteurs d’activités pour les territoires qui les accueillent. L’hôtellerie, la restauration, les bars, et autres commerces qui rayonnent autour de nous sont autant de secteurs qui souffrent énormément de cette crise et qui attendent beaucoup de la tenue de nos événements. Pour ne parler que du territoire du vignoble nantais, les retombées sont estimées à plus de 25 millions d’euros.

Le courage est de mettre tout en œuvre pour permettre la reprise de la vie, mais sûrement pas de laisser une situation se dégrader au point d’aboutir à son interdiction.Nous n’avons pas la prétention d’être des spécialistes du domaine médical et nous nous garderons bien d’affirmer qu’une solution à la tenue des grands événements est possible dès cet été. Nous sommes des organisateurs responsables et nous comprenons parfaitement les enjeux qui sont les vôtres. Seulement, il nous semble que protéger ne se résume pas qu’à interdire.

Par cette lettre, Madame la Ministre, ce n’est pas seulement notre association qui vous supplie d’agir, c’est tout un territoire, des milliers de bénévoles, des centaines d’intermittents, de musiciens, un nombre incalculable de prestataires de services et d’entreprises partenaires.Veuillez, Madame la Ministre, recevoir nos plus sincères salutations Toute l’équipe de Hellfest Productions »


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Culture

Le cœur brisé de Starline dans «Takotsubo»

Starline est une jeune rappeuse originaire de Lyon qui a débuté sous le label montpelliérain LaClassic à l’âge de 15 ans. On comprends son choix pour ce label qui produit un rap plutôt sombre, « conscient » comme on dit, mais surtout poétique.

Il y a quelques jours Starline a fêté son 21e anniversaire à travailler le montage de son nouveau projet, le clip du morceau « Takotsubo ». Et c’est sur une chaîne Youtube personnelle et non d’un label, qu’il est publié, marquant semble-t-il, l’ouverture d’une nouvelle période dans sa carrière.

https://www.youtube.com/watch?v=MSjwrrlYrnU

Le Tako-Tsubo est un syndrome cardiaque décrit pour la première fois au Japon ; le « syndrome du cœur brisé ». Cette pathologie atteint principalement les femmes et peut être déclenché par une très forte émotion, comme lors d’une rupture sentimentale ou la perte d’un être cher.

Le Tako-Tsubo est évoqué dans la culture manga et de nombreuses séries télévisées, le rappeur Nekfeu en avait aussi fait un titre.

La version de Starline n’a rien a envier à ce dernier, dans un autre style, plus aérien, moins bavard. C’est du artisanal très réussi, ça n’en a que plus de valeur.

On retrouve donc dans ce morceau la thématique de la rupture et principalement des sentiments qui sont encore là et dont il est difficile de se défaire.

Le fait de fumer des joints y est abordé comme un mal dont il est difficile de se passer dans ces moments psychologiquement durs à traverser :

« Y’a pas qu’ce soir que j’ai les idées bancales
Tout oublier j’ai essayé long time
Donc j’fais qu’fumer
J’sais pas si c’est bon bail… »

« J’ai compris que la beuh ça m’aidait pas
Mais ça me détend
Quand j’veux pas faire face à tous mes torts… »

Contrairement à ce qui peut se faire en général dans le « rap » moderne, elle est donc lucide sur la fonction de cette drogue au quotidien.

Au delà de cette question, la scène trap a tendance à tourner en rond dans le nihilisme. On a ici quelque chose qui montre ce qui peut lui être apporté en terme de sensibilité et de réalisme. Comme ces plans en voiture, filmés de la place du chauffeur qui retranscrivent bien dans le clip une scène tout à fait typique dans la jeunesse, qui pourrait se trouver dans une story Instagram.

Tout cela est forcément satisfaisant à voir et à écouter au milieu d’un mouvement musical largement dominé par la superficialité, souvent machiste d’ailleurs.

Avec ses basses lourdes, son arythmie typique et ses possibilités illimitées en terme de nappes mélodiques, la trap est un style qui convient très bien à la rêverie et à l’introspection, il serait dommage de s’en priver.

Ce morceau tombe donc comme un fruit mûr, avec une artiste ayant gagné en indépendance et en profondeur. Starline nous montre qu’on peut être une 2000 avec l’amour du rap des années 1990, vivre avec son temps et participer à un nouveau souffle.

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Journalistes, ultra-gauche et teufeurs manifestent contre les mesures sanitaires

24 personnes arrêtées à Paris, 7 à Lyon, 3 à Nantes et 75 personnes en tout dans le pays. Tel est le bilan des manifestations de milliers de petits-bourgeois, au moins 34 000, qui n’ont rien de mieux à faire en plein rebond de la crise sanitaire que de manifester contre l’État et s’en prendre à la police.

Les manifestations du samedi 16 janvier 2021, qui ont eut lieu dans plusieurs dizaines de villes françaises, étaient appelées par une constellation d’associations de journalistes ou de critiques des médias, auxquelles s’est greffée l’ultra-gauche ainsi que toute une partie du milieu de la musique électronique, particulièrement de la scène des free parties.

La loi « sécurité globale » n’était qu’un prétexte et il fût assumé ouvertement par les manifestants de dénoncer surtout les mesures sanitaires en cours. Les mots d’ordre, les slogans, les pancartes, ne font aucun doute sur la motivation de ces gens, dont l’obsession est de rejeter toute mesure collective, tout engagement collectif, tout effort collectif.

À Paris, les manifestants scandaient : « État d’urgence, État policier, on nous empêchera pas de manifester ! », alors qu’auparavant des camions sono avaient tenté d’organiser une sorte de rave party en accompagnement de la manifestation. À Nantes, Strasbourg ou à Lille, la présence des teufeurs était massive au seins des rassemblements, avec cette même dénonciation sidérante des interdictions de « faire la fête » dues au contexte sanitaire.

D’ailleurs, il y avait parmi les mots d’ordre, partout en France, la défense des organisateurs de la free partie s’étant déroulée en île-et-Vilaine le 31 décembre. Cela paraît incroyable, tellement un tel événement est indéfendable, absolument anti-populaire, violemment anti-social. Mais ces gens ne s’en rendent pas compte, car ils vivent dans une bulle, totalement coupés du peuple et de la réalité concrète et quotidienne de la population française.

Ce qui compterait selon eux serait de défendre des « libertés », car ils s’imaginent que l’État profiterait de la situation sanitaire pour aller contre la population. Cela n’a aucun sens puisqu’en réalité l’État est totalement dépassé et est incapable d’aller au bout des exigences populaires justement. Ce qu’il faut, c’est au moins un confinement strict, avec des restrictions drastiques et une surveillance massive de la population, particulièrement en ce qui concerne la circulation des gens.

Tout cela n’existe pas, car le capitalisme est la norme et en l’occurrence le capitalisme exige des individus atomisés et qui soient entravés le moins possibles en tant que consommateurs. L’État n’en fait pas assez contre le covid-19, et le peu de mesures restrictives qui sont prises le sont seulement car il y a une pression populaire exigeant que des choses soient faites.

Si les capitalistes faisaient entièrement ce qu’ils voulaient, ils feraient comme aux États-Unis ou en Suède. C’est ce que veulent finalement les petits-bourgeois festifs à la française.

Être à Gauche, c’est au contraire assumer qu’il faudrait un État à la hauteur, avec des mesures de grande ampleur pour faire face à l’immense crise sanitaire. C’est là allez dans le sens de la démocratie, avec comme boussole l’intérêt collectif, porté par les classes populaires.

Au contraire, les dizaines de milliers de personnes qui ont manifestées ce samedi 16 janvier 2021 sont des ennemis jurés de la Gauche, de la Gauche authentique, celle du mouvement ouvrier, car ils sont des ennemis de la collectivité.