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Les choses sont mesurées

On peut poser les réponses !

Agauche.org passe à l’assemblage : chaque article essaiera désormais de se poser comme une brique. Et brique par brique, brique sur brique, c’est une nouvelle mentalité qui se forgera, à partir de toute l’expérience accumulée.

Expérience politique, culturelle, sociale, idéologique, personnelle… On parle ici de tous les domaines de la vie.

C’est ça – ou être entraîné vers le fond par une société française totalement pourrie tellement elle est occidentalisée. La société de consommation a anéanti tous les tissus sociaux, ou presque. Le niveau culturel est effroyable et les choses empirent, les traditions de la Gauche, au sens le plus large, ont été liquidées.

La France est un asile de corrompus par le capitalisme, qui n’espèrent qu’une chose : que rien ne change, et même si on peut, revenir en arrière. Le spectacle est pathétique. Les Français ne savent rien faire d’autre qu’exprimer une nostalgie pour les années 2000 où l’on profitait de la croissance du capitalisme aux dépens du tiers-monde, et au moyen surtout des ouvriers chinois.

Il faut reconstruire, en assumant qu’on part de zéro. Sauver le positif, le préparer pour l’avenir, car là c’est littéralement la civilisation qui va disparaître comme principe en France.

Notre pays, s’il continue, ne sera qu’une annexe du capitalisme américain, rempli de gens consommant comme des zombies, incapables de liens sociaux convenables, pour ne pas dire socialistes.

Concrètement, les articles se poseront comme contribuant à participer à la vision du monde qu’on a au quotidien. La dimension positive, affirmative, primera de manière résolue sur le reste.

Le principe est le suivant : quelqu’un qui, en 2030, pense comme nous, pourra lire les articles en éprouvant de l’intérêt, sans que cela soit parasité par des considérations secondaires, des constats éprouvants sur la réalité décadente.

Cela ne veut pas dire que la décadence ne sera pas critiquée, surtout la marche à la guerre mondiale en raison de la bataille sino-américaine pour l’hégémonie.

Mais ce qui compte, désormais, c’est le sujet révolutionnaire, et seulement lui. C’est à lui qu’appartient l’avenir, car il porte les valeurs humaines à travers la décadence, la barbarie, l’effondrement de l’occident.

La publication quotidienne n’est ainsi plus à l’ordre du jour, cette démarche ayant été dénaturée par le 24h sur 24 de la consommation capitaliste. Cependant, le rythme aura la même intensité, au fond. C’est simplement une réadéquation au réel.

Ou bien une révolte contre le réel, plutôt. Car la réalité est insuffisante. Elle n’est pas à la hauteur de l’époque.

Que nous réserve l’avenir ? La rupture avec le mode de vie occidental, ou l’effondrement en raison de la soumission passive, de l’alignement sur la superpuissance américaine?

Dans tous les cas, soyons une partie de la solution, pas du problème !

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La presse selon la Gauche historique

La conscience prime sur le reste.

Qu’est-ce que la presse selon la Gauche historique? Ce n’est pas une presse pragmatique, qui sous couvert de populisme cherche à racoler pour attirer des gens. Ce n’est pas non plus une presse « amicale » qui, prétendant aborder les choses de manière « directe », cherche à faire passer des idées en contrebande.

Ce n’est pas non plus une presse qui se contente d’accompagner la réalité, tout en donnant tel ou tel point de vue. Ce n’est pas une presse qui nivelle vers le bas en cherchant à toucher n’importe qui, n’importe comment, à tout prix.

La presse selon la Gauche historique est une expression élevée d’une vision du monde. Elle vise la conscience, tout d’abord. Elle appelle à l’organisation, ensuite. Elle fonctionne dialectiquement avec l’Histoire, elle dit ce qui se passe, elle dit ce qu’il y a à dire, elle expose les faits et les moyens de les révolutionner.

Elle est ainsi portée par des gens réels. Ces gens ont un vécu, des activités. Ils véhiculent la vision du monde appelant à transformer les choses, ils la vivent. Partant de là, la presse ne doit pas qu’être portée par de tels gens : elle doit les refléter, et en même temps les modifier selon les besoins de l’époque.

On ne soulignera jamais assez l’importance dialectique de la presse. La presse, ce n’est jamais quelque chose qui fonctionne dans une seule direction. La presse reflète le monde, mais le monde reflété agit également sur ceux qui le reflètent.

C’est pourquoi la Gauche historique a toujours assimilé une organisation politique à sa presse. Il ne s’agit pas pour la Gauche historique d’avoir une presse, mais d’être cette presse. Si on lit Lénine, dans Que faire? il expose très bien ce point de vue, qui est celui de la social-démocratie historique.

La presse n’est pas un outil. La presse, c’est la vie politique elle-même de la Gauche historique, car la Gauche historique raisonne en termes de vision du monde, et uniquement en termes de vision du monde.

Une vision du monde s’expose, elle vit, elle est une intelligence en fonctionnement. Son fonctionnement dépend naturellement de la pratique, car elle reflète le réel, elle devient le réel qu’elle transforme.

La presse selon la Gauche historique, est ainsi vivante. Elle ne saurait prendre une forme statique, déterminée. Elle répond aux exigences des temps.

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La question de la parution quotidienne

Le temps dans le 24h sur 24 du capitalisme.

Depuis ses débuts, agauche.org assume une parution quotidienne, sans faille. C’est tout à fait unique à gauche et c’est l’une des catastrophes de la Gauche française que d’être incapable de mettre en place un média quotidien d’envergure. Comment prétendre changer le monde en laissant toute la place au Figaro, au Monde, à Libération?

Mais le problème réel, c’est en fait Instagram, Youtube, Facebook, Tik Tok, Twitter, etc. Car si les gens ont bien une journée de travail, leur vie est dispersée dans le 24 heures sur 24 du capitalisme. L’actualité est « nouvelle » de manière incessante. Ce n’est pas comme si existait encore la notion de journal du matin ou du soir.

Pour cette raison, avec le développement continu des réseaux sociaux, le principe de parution quotidienne, qui aurait dû être marquant, n’a pas eu la portée escomptée. Les gens qui lisent agauche.org, de manière régulière ou en passant, ont pris une tendance à prendre l’article comme un « apport » dont on pourrait faire ce qu’on veut, sans voir l’unité de fond, la cohérence de la démarche générale.

Finalement, qu’il soit publié le matin ou l’après-midi, quotidiennement ou pas, n’est pas ce qui est considéré comme important par les gens qui lisent agauche.org. Ce qu’ils veulent, c’est de la substance. Et il va de soi qu’en suivant l’actualité, cette substance se voit forcément diluée parmi des articles parfois secondaires.

Agauche.org doit donc, en se concentrant sur des thèmes positifs, programmatiques, constructifs, casser une forme potentiellement prétexte à la consommation. Il faut, pour paraphraser Lénine, moins mais mieux.

Surtout que la parution quotidienne a permis d’observer des phénomènes de fond dont, désormais, on a bien compris le sens. La guerre en Ukraine, le populisme régnant à « gauche » par exemple avec le mouvement contre la réforme des retraites… on a compris ce qui se passe. Le travail d’assimilation du réel a été réalisé : on peut maintenant passer à l’expression avancée des positions réelles qui doivent être celles de la civilisation, de la lutte des classes pour une société dépassant l’horrible situation actuelle.

Cela permettra également de pouvoir se tourner davantage vers les animaux. La parution quotidienne, forçant à donner le ton à l’actualité, a puissamment nui à l’orientation pourtant fondamentale en direction des animaux. C’est que les animaux ne sont, pour ainsi dire, jamais une actualité, alors qu’ils devraient l’être tout le temps.

Il faut naturellement voir dans la pratique ce que cela donnera. Il est évident que des ajustements, des réadéquations, des rectifications, des corrections, des transformations… se produiront. C’est là toutefois l’avantage justement d’un média en ligne par rapport à une presse papier. Le caractère vivant de l’entreprise est bien plus aisée à mettre en avant… si on mène le travail à l’arrière-plan afin de bien calibrer l’initiative.

Agauche.org ne se « réinvente » pas : c’est un processus de dépassement, un processus synthétique.

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Faire le contraire de « Révolution permanente »

Tel un miroir.

« Révolution permanente » est un média qui a réussi à s’implanter dans le paysage politique français, d’une manière très concrète. Or, quand on regarde, on ne peut qu’être atterré. Les propos tenus sont démagogiques, le niveau intellectuel est minable, culturellement c’est un désastre.

C’est la contestation de gens dont l’horizon ne dépasse pas Instagram, Twitter, Tik Tok et les youtubeurs. Et c’est justement pour ça que ça marche.

Au lieu de former les gens, d’élever leur niveau, « Révolution permanente » fait comme toute la « gauche de la gauche ». Il est dit aux gens qu’ils ont raison, qu’il faut s’unir, et tout le monde fait plus ou moins n’importe quoi, avec auto-satisfaction.

C’est là où c’est intéressant pour savoir quoi ne pas faire, et ainsi quoi faire. Si on regarde « Révolution permanente » désormais, on voit que ce média a littéralement la forme d’agauche.org, mais en ayant « réussi ». Réussi évidemment à travers la démagogie et le populisme.

Mais donc si agauche.org avait réussi, cela ressemblerait à Révolution permanente… L’horreur !

Si l’on voit cette image de « Révolution permanente », on se dit qu’agauche.org aurait dû être pareil avec des compte-rendus de l’opposition pratique à la guerre, d’actions en défense des animaux, d’initiatives de groupes organisés sur la base de la Gauche historique.

Or, c’était impossible. L’époque était trop vide pour ça. Le fait le plus flagrant est que la guerre en Ukraine a été annoncée plus de six mois à l’avance, et que personne n’en a rien eu à faire. L’époque est ce qu’elle est…

Il faut donc changer le fusil d’épaule, et qu’agauche.org s’adapte à la nouvelle séquence, car nouvelle séquence il y a. La défaite du mouvement de lutte contre la réforme des retraites marque la mort de toute cette vieille « gauche » devenue désormais populiste, post-moderne, ou restant syndicaliste à l’ancienne dans une époque ayant totalement changée.

Par mort, il ne faut pas comprendre que cette « post-gauche » va disparaître. Bien au contraire : c’est un phénomène de décomposition.

Et si agauche.org reste tel quel, on va nous prendre pour des « rageux » vivant à l’ombre de ces gens !

Alors qu’en réalité, la critique était nécessaire pour bien s’en distinguer. Maintenant, tout cette séquence est terminée, et elle a été longue, si longue !

On peut désormais passer à la proposition positive. C’est cela que notre média va mettre en place. Nous ne suivrons plus à la trace les événements pour expliquer les tendances et les erreurs. Nous exprimerons désormais dans chaque article quelque chose d’intéressant et qui pourra être directement utile à la conscience, à la pratique.

Il y a déjà eu des éléments en ce sens. Mais ils ne seront plus noyés dans la masse du « suivi » du quotidien. Nous allons essayer, désormais, d’exprimer la face positive, constructive, du projet socialiste de civilisation. Brique par brique, chacune s’associant aux autres pour construire des escaliers sur des escaliers, faisant franchir des paliers à la conscience.

L’avenir nous appelle, il faut lui répondre, et l’annoncer au présent, sans se laisser happer par le vieux monde !

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La défaite du mouvement contre la réforme des retraites

Il faut oser dire que c’est une défaite.

Les Français se mentent à eux-mêmes. Comme l’opinion dominante est celle des classes dominantes, les opinions contestataires vivent à l’ombre du capitalisme. Cela ne dépasse pas la rage et les prétentions à la colère, les manifestations d’esprit syndical, les petits initiatives « sauvages » pour s’amuser à se faire peur.

La fiction d’un mouvement contre la réforme des retraites qui aurait représenté quelque chose est donc nécessaire. Il faut faire croire que cela a servi quelque chose. Alors qu’en réalité, ça a été du vent.

Des millions de personnes ont agi… pour rien. Cela n’a eu aucun impact. Certains diront : l’important c’est le mouvement populaire, cela fait avancer la lutte des classes.

Quelle preuve ont-ils ? A aucun niveau, il n’y a eu de progression. Les consciences n’ont pas avancé, les organisations de gauche ou syndicales n’ont pas connu d’effervescence dans les adhésions, culturellement il ne s’est rien produit de notable.

Le mouvement contre la réforme des retraites a été une expression de crise, et rien de plus. C’est une expression d’agonie. Une expression d’agonie peut-elle amener autre chose qu’une défaite? Absolument pas.

Car l’agonie se nie elle-même, à coups d’illusions. C’est pour ça que les manifestations ont eu besoin, dans les grandes villes, des anarchistes pour écrire des slogans sur les murs et casser des vitrines. Il fallait renforcer le « bruit », et ce d’autant plus qu’il ne se passe, en fait, rien.

Alors, disons le, le mouvement contre la réforme des retraites a été une perte d’énergie, une machine à illusions, un mensonge. Il faut oser dire que c’est une défaite.

Une défaite pour la défense du droit à la retraite, une défaite pour la Gauche, une défaite syndicale, une défaite par rapport aux exigences historiques.

Ce n’est que par une telle reconnaissance de la défaite qu’on peut aller à la victoire. Sinon, on en restera aux marchands d’illusions. Et c’est bien parti pour rester ainsi. Or, c’est intolérable !

Il faut trouver une voie pour diffuser une nouvelle culture, une nouvelle manière de voir les choses. C’est la question de la bataille pour la vision du monde, et pas moins que ça !

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Retraites : l’intersyndicale pleurniche auprès des parlementaires

La défaite sur toute la ligne.

À quel point faut-il avoir échoué pour, après des mois de mobilisation à coups de millions de manifestants, en arriver à écrire une lettre aux parlementaires en s’imaginant obtenir quoi que cela soit ?

L’intersyndicale CFDT, CGT-FO, CGT, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaire et FSU est pitoyable en pleurnichant auprès des élus, pour réclamer ce qu’ils n’ont pas réussi à obtenir depuis des mois. Quelle défaite ! Quel manque de dignité !

On notera d’ailleurs qu’ils prétendent avoir échoué à cause d’un barrage anti-démocratique, mais que leur échec est en réalité politique et culturel, voire surtout culturel d’ailleurs.

L’intersyndicale et tous les gens l’ayant soutenu feraient mieux de faire leur auto-critique plutôt que de se donner aussi lamentablement en spectacle.

« Paris, le 05 mai 2023

Madame, Monsieur, la, le député(e),
Madame la sénatrice, Monsieur le sénateur,

Nous vous avions écrit le 14 février dernier pour vous interpeller de façon très solennelle et grave sur la crise politique et sociale que traverse actuellement notre pays, en raison de l’entêtement incompréhensible de l’exécutif sur le projet de réforme des retraites.

Au cours d’un parcours parlementaire chaotique, le gouvernement a utilisé tous les outils constitutionnels à sa disposition permettant de limiter l’exercice démocratique. En usant du 49.3, il a fait le choix d’accentuer la crise démocratique et sociale malgré le refus très majoritaire du report de l’âge de départ en retraite à 64 ans et de l’allongement de la durée de cotisation est confirmé avec constance : 70% de la population et 94% des actifs sont encore aujourd’hui opposés à cette réforme.

Plusieurs millions de travailleurs et travailleuses, jeunes et retraité.es se sont mobilisés lors de 13 journées de mobilisations depuis le 19 janvier et encore massivement le 1er mai au cours duquel de nombreuses délégations de syndicats étrangers ont apporté leur soutien ne comprenant pas pourquoi l’exécutif n’entend pas le rejet massif de cette réforme. Le gouvernement est en effet resté sourd à cette volonté populaire et l’incompréhension a laissé place à l’indignation, ainsi qu’à la colère. En ne répondant pas à la demande de retrait, les organisations syndicales et de jeunesse avaient prévenu l’exécutif du risque d’explosion sociale que pouvait provoquer cette réforme injuste, injustifiée et brutale.

Parce que nous sommes profondément attachés à notre système de retraites par répartition et au principe de solidarité, cette loi n’est pas acceptable et n’est en rien une réforme de justice sociale. C’est la raison pour laquelle, Madame, Monsieur, l’intersyndicale se tourne vers vous, la représentation nationale. Nous vous demandons donc solennellement de voter le projet de loi abrogeant le recul de l’âge effectif de départ à la retraite et l’allongement de la durée de cotisation.

Nos représentantes et représentants sont, si vous le pensez utile, disponibles pour vous rencontrer et vous exposer nos positions argumentées. »

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Communiqué « occidental » de la CGT sur la guerre

La négation des blocs amène la convergence avec le sien.

La CGT a publié un communiqué qui se veut contre la guerre. C’est une vraie arnaque. A quoi sert de dénoncer la « spirale belliqueuse » alors que l’Otan se sert de manière flagrante de l’Ukraine comme chair à canon?

C’est que justement pour la CGT, la faute est à ceux qui apportent les troubles en apparence. Peu lui importe qu’il y ait un ordre mondial au service de l’occident, puisque la CGT est l’exemple même du syndicalisme corrompu vendu à son capitalisme, en prétendant le « corriger », le « transformer.

La CGT défend l’ordre établi, appelé « paix ». C’est une escroquerie, qui masque le bellicisme de la superpuissance américaine, qui a l’hégémonie et qui représente l’ennemi numéro un des peuples du monde.

La CGT parle également du 8 mai, journée de victoire sur l’Allemagne nazie. Elle aura l’air fin si l’armée ukrainienne, pétrie de nationalisme et infestée de nazis, lance une offensive contre la Russie le 9 mai, journée de la victoire dans l’ex-URSS (en raison du décalage horaire).

Toute cette démagogie passe parce que le niveau politique est lamentable en France, que personne ne comprend plus rien. Et il faut dénoncer cela, afin qu’une nouvelle séquence puisse s’ouvrir.

Il n’y aura pas de ligne transformatrice en France tant que dominera entièrement l’alignement indirect, masqué, sur l’Otan, la superpuissance américaine, la société de consommation !

La guerre n’est pas une option

En France, le 8 mai commémore la victoire des Alliés sur les nazis et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Ce jour, férié depuis 1981, nous rappelle à tous et toutes s’il en était besoin que la guerre n’est pas une option.

Une situation mondiale dégradée

La paix dans le monde se dégrade d’année en année.
L’Ukraine se bat contre l’envahisseur russe depuis plus d’un an : 12 millions d’habitants ont été déplacés, dont la moitié a quitté le pays – un chiffre qui équivaut à la totalité des déplacés de la 2e Guerre mondiale.

En déclenchant une guerre d’invasion contre l’Ukraine, Vladimir Poutine espérait une victoire éclair. C’était compter sans la résistance d’un peuple ukrainien uni pour défendre ses droits et sa souveraineté.

Au Soudan, l’un des pays les plus pauvres du monde, des centaines de milliers de personnes fuient les putschs à répétition et les combats qui opposent deux généraux au pouvoir depuis 2021.

Au Darfour, à l’ouest du pays, une guerre civile fait rage depuis 2003. La situation humanitaire est catastrophique.

En Asie, la guerre couve entre la Chine et Tawaïn [sic].

En Syrie, plus de 11 ans de guerre ont engendré des millions de déplacés, de morts et de blessés.

Le pays est exsangue, comme le Yémen, détruit par des années de conflits.

En Afghanistan, les talibans font régner la terreur, et dénient aux femmes leurs droits humains.

Au Moyen-Orient, Israël impose au peuple palestinien de vivre entre des frontières qui ne correspondent pas à celles reconnues par l’ONU…

La liste semble infinie.

Pour une paix juste et durable

Pour la CGT, il faut lutter contre la spirale belliqueuse, partout où elle s’exprime. La guerre cause des pertes humaines militaires et pertes civiles, apporte son lot de destructions et laisse des pays dévastés. Elle fait aussi les beaux jours des grandes multinationales qui fournissent des armes.

« Nous nous battons pour une paix juste et durable partout dans le monde » martèle Boris Plazzi, secrétaire confédéral CGT en charge des relations internationales. 
La paix est notre bien le plus précieux, et la CGT est solidaire des peuples victimes des conflits, tout en respectant leur droit à disposer d’eux-mêmes.

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Pyramides : l’Américaine Rama Yade soutien Gims

A défaut de l’avenir… le passé.

L’affaire des pyramides égyptiennes censées fournir de l’électricité durant l’antiquité a défrayé la chronique en raison de la notoriété du chanteur Gims. Ses propos étaient, il faut dire caricaturaux d’un côté, avec une réinterprétation délirante du passé. Les esprits ont été marqués, au point que même EDF a publié le 20 avril 2023, dans le quotidien Le Parisien, une publicité pour surfer sur la vague.

Pourtant, l’aspect principal tenait non pas à ce délire, mais à ce qu’il était censé justifier : une critique radicale de la terrible situation du continent africain.

Ce que faisait Gims, c’était du romantisme : on idéalise le passé, afin d’exiger un meilleur futur. Si l’Afrique avait eu un passé rayonnant, alors son avenir doit l’être aussi. C’est une dénonciation du capitalisme occidental qui prend le masque de l’idéalisme.

Le souci, c’est que lorsque la forme l’emporte, on perd le fond. Et Gims a justement intégré les codes du capitalisme occidental. Malgré sa critique radicale, il est donc récupérable par le capitalisme, même occidental… Comme le montre l’intervention de Rama Yade.

Celle-ci a été très connue en France à un moment. Elle est issue de la bourgeoisie bureaucratique du Sénégal, une bourgeoisie qui vit de la soumission à l’occident. Arrivée en France, elle a fait Sciences Po, est devenue directrice adjointe des programmes puis directrice de la communication de la chaîne parlementaire Public Sénat.

Elle rejoint Nicolas Sarkozy et devint alors, à la fin des années 2000, Secrétaire d’État chargée des Affaires étrangères et des Droits de l’homme, puis Secrétaire d’État chargée des sports. Elle a tenté de se présenter, sans succès, à la présidentielle de 2017, puis a quitté la France pour se mettre au service de la superpuissance américaine.

Elle a rejoint en 2021 en effet le Think tank américain Atlantic Council et œuvre à l’influence américaine en Afrique. Impossible pour elle par conséquent de rater l’épisode de Gims et elle l’a bien évidemment soutenu.

Ce n’est pas pour rien que Hollywood produit des horreurs racistes comme les films de super-héros avec la civilisation de « Wakanda », où les Noirs sont irrémédiablement… uniquement entre noirs, seulement africains, totalement soumis au tribalisme. De la même manière, Netflix a sorti une série où Cléopâtre est noire, alors qu’historiquement elle est grecque.

On est ici dans une entreprise de célébration identitaire pour relancer le capitalisme. Les délires LGBT relèvent totalement de ça.

Rama Yade, évidemment, ne parle pas des pyramides « électriques ». Elle n’est d’ailleurs pas américaine, mais sans doute française encore. Mais elle est clairement américaine dans son style, les intérêts qu’elle défend, et donc elle soutient le discours romantique réactionnaire, en parlant d’une Afrique où « l’homme est devenu bipède », où l’âge de la pierre aurait eu lieu, etc.

On est là dans l’obsession racialiste.

L’Afrique noire en est restée à un stade arriéré de l’humanité lorsque l’Europe de l’Ouest connaissait le capitalisme, ce qui a permis le colonialisme. Cela ne fait pas des blancs et des noirs des êtres humains mieux ou moins bien. Ce qui compte, c’est le cheminement de l’Humanité et peu importe que les avancées aient eu lieu à Paris, Moscou, Tombouctou ou Cuzco.

Dans l’Humanité, on avance tous ensemble, ceux qui sont en avance et ceux qui sont en retard relèvent de la même séquence. De toutes façons, à la fin du processus, on sera tous métis, il n’y aura qu’un seul pays sur Terre. Voilà ce qui compte vraiment !

Et pour compléter la séquence, il faut vaincre l’occident et son mode de vie. Comme Gims relève du mode de vie occidental, Rama Yade a pu le soutenir… Et il en a été très content : sur le réseau Twitter, il a salué son intervention. Ce qui fait de lui, devenu une partie de la solution aux problèmes mondiaux, désormais une partie du problème.

Il n’aura fallu guère de temps à Gims pour rentrer dans le rang ! Il expliquait qu’il voulait renverser l’ordre mondial, quelques semaines après il s’aligne sur Rama Yade, l’exemple même d’une personne vendant l’Afrique à la modernisation capitaliste.

On dira que c’était prévisible, que Gims est un vendu. Il y a une part de vérité, mais il faut bien saisir qu’il y a tellement d’aspects dans l’implosion de l’occident qu’on ne sait pas par où les gens vont entrer en rupture. Ni même si, une fois entrés en rupture, ils vont assumer.

Gims a ainsi échoué. Mais prenons Kémi Séba. Il est né à Strasbourg et a commencé sa carrière politique avec la « Tribu Ka », qui au début des années 2000 a développé en région parisienne une idéologie suprémaciste noire délirante et antisémite. Désormais, il a choisi de vivre en Afrique pour tenir un discours panafricaniste, fortement teinté d’anti-impérialisme, mais s’alignant en même temps sur une ligne multipolaire (celle de la Russie, voire de la Turquie).

Quand on écoute Kémi Seba, il est évident qu’il ne peut pas ne pas savoir qu’il aurait dû rejoindre la Gauche historique. Parce que tout de même se revendiquer de l’Afrique libérée en prenant comme référence René Guénon, un mystique français imaginant une « Tradition » antique, quel rapport ? Au moins, Mike Tyson s’était fait tatoué Mao Zedong, là on comprend niveau « anti-impérialisme » !

De quel côté va pencher Kémi Séba ? On ne le sait pas encore. Il a été une partie du problème, il tente de se poser en partie de la solution… Mais assumera-t-il la dialectique de l’Histoire?

Nous, nous le faisons en tout cas. Et quel dommage de voir tellement d’errements avec ces obsessions identitaires, ces illusions sur un passé fantasmé, alors que c’est l’avenir qu’il faut voir !

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Mayotte, prise au piège d’un Occident qui s’oxyde

La puissance française à la dérive.

Après son acquisition en 1841, Mayotte a été une place relativement importante pour la puissance française. Relativement car sa présence a été surtout limitée à « Petite-Terre », et notamment à Dzaoudzi où fut construit la maison des gouverneurs par Gustave Eiffel en 1881, mais aussi le principal aéroport.

D’ailleurs, les 1,8 kilomètres qui séparent « Petite-Terre » de « Grande-Terre » sont reliés par des barges. C’est aussi l’endroit où a été déplacé en 1976 la base de la Légion étrangère à la suite de l’accès à l’indépendance des Comores en 1974, sa quatrième archipel, Mayotte, optant pour le maintien dans le giron français à la suite du travail politique du « Mouvement populaire mahorais » lancé 10 ans plus tôt.

Mais pour se maintenir, le colonialisme ne s’est pas appuyé seulement sur la force mais aussi, et peut-être surtout, sur l’encadrement des rapports anciens, semi-féodaux, pour mieux conserver une situation de sous-développement lui profitant.

A Mayotte, la justice cadiale, institutionnalisée par l’État entre 1841 et 2011, a consisté à donner le pouvoir judiciaire à des imams rendant la loi sur la base de règles et de traditions issues de l’Islam et de rites africains. Bien qu’aboli formellement en 2011 après le référendum sur la « départementalisation » de Mayotte, les « cadis » sont restés influents sur l’Île dans la vie quotidienne, mais aussi juridiquement notamment auprès des migrants illégaux qui évitent le recours au droit commun.

Des rapports semi-féodaux qui étaient donc une force d’antan pour dominer et contrôler mais qui se retournent aujourd’hui en leur contraire du fait du délitement général de la situation sociale et économique… Car avec l’élan mondial des années 1990-2000, il y a eu une forte émigration comorienne, notamment de l’île la plus proche, Anjouan, dans l’espoir, de fuir l’ultra-pauvreté.

Mais malgré tout, avec un filet social bien moindre qu’en métropole et près de 60 % d’illettrés ou d’analphabètes, la situation est une paupérisation absolue d’une partie importante de la population, avec de nombreux bidonvilles où s’entassent des migrants comoriens illégaux comme de jeunes désœuvrés mahorais aboutissant à des comportements anti-sociaux.

Une insécurité qui règne depuis les années 2000 et qui avait déjà été dénoncé début 2018 lors d’un mouvement de grève de plusieurs mois avec barricades et blocages de route.

Mais comme ailleurs, la pandémie de Covid-19 est venue mettre un terme aux décennies 1990-2010, ce qui n’a pas amélioré la situation, bien au contraire. La population est ainsi passée de 47 246 habitants en 1978 à plus de 310 000 en 2021 (et encore ne sont pas toujours comptés les personnes en situation irrégulière), avec un boom de l’immigration clandestine par « kwassas » de plus de 30 % entre l’été 2020 et l’été 2019.

En 2021, l’Insee publie une note dans laquelle il est parlé de « délinquance hors norme » et en octobre 2021 un groupe de sénateurs de droite et du centre rédigent un rapport sur l’insécurité à Mayotte et dans lequel est notamment constaté le « défaut d’une culture du droit et d’un réflexe judiciaire au sein de la population, conduisant au règlement de conflits hors de l’institution judiciaire, au sein de la famille ou du village, par un dédommagement financier ou le recours à la violence ».

Un « défaut » qui ne tombe pas du ciel mais principalement de la sédimentation des rapports semi-féodaux sur fond d’extrême pauvreté aboutissant à l’exacerbation du cannibalisme social. Et la situation est devenu critique à l’automne 2022, avec carrément des invasions de dizaines de jeunes armés de machettes dans des enceintes scolaires, forçant l’État à agir sous la pression d’une partie de la population mahoraise.

Cela aboutit à « l’opération Wuambushu » lancée le 24 avril 2023, consistant en un quadrillage militaro-policier visant à détruire les bidonvilles pour endiguer la criminalité. Mais le tribunal de la capitale Mamoudzou a suspendu l’opération le 25 avril, suscitant l’indignation d’une partie de la population qui s’est rassemblée dimanche 30 avril dans la capitale pour apporter son soutien à l’opération.

Des soutiens qui pensent encore que la France est une « grande puissance » qui peut maintenir un « ordre social et égalitaire » comme si la situation était celle des années 1960-1970 ! Un mirage politique qui s’exprime d’ailleurs dans les scores très élevés pour Marine Le Pen sur l’Île.

Quand d’autres s’imaginent que la question ne réside qu’en un « anticolonialisme » lu de manière formelle, comme si l’aspect semi-féodal dans le contexte de crise post-Covid n’avait pas abouti au cannibalisme social, prix à payer pour des masses coupées de tout mouvement démocratique anti-impérialiste.

Mayotte se trouve dans un cul-de-sac historique, confronté à l’implosion du système semi-féodal, que l’impérialisme français n’est plus à même d’encadrer du fait de sa situation de faiblesse générale, engendrée par la crise générale du capitalisme.

C’est une nouvelle expression de l’oxydation de l’Occident : seule une déroute totale de l’Occident est à même d’ailleurs de faire sortir Mayotte de sa situation absurde du fait même qu’elle obligerait les masses à remettre à plat toute la situation.

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1er mai : pour la déroute de l’occident

La forteresse occidentale doit tomber !

Il aurait été préférable que le Socialisme s’affirme de manière directe, par des Partis capable d’en porter la bannière et de triompher. Malheureusement, la croissance du capitalisme depuis 1989 a tout lessivé. Il y a eu l’effondrement du bloc d’une URSS elle-même devenue de nature « impériale », comme son concurrent américain donc. Et il y a eu l’intégration de la Chine dans le marché mondial.

Les forces productives ont incroyablement augmenté depuis 1989, jusqu’à la fatidique pandémie de 2020 qui a clôt la séquence. Désormais donc, les rapports internationaux pourrissent sur pied, la superpuissance chinoise veut prendre la place de la superpuissance américaine, tout le tiers-monde espère sortir de son horrible situation, alors que des puissances intermédiaires cherchent à tirer leur épingle du jeu.

Mais toute cette fuite dans le militarisme, l’esprit de conquête, les velléités impériales… affaiblissent la stabilité générale et les masses ne peuvent que se mettre en mouvement. Le Socialisme va se réaffirmer, à partir de la décadence de l’ordre mondial – et il ne faut pas s’imaginer qu’il y en aura un nouveau sous l’égide de la Chine, elle n’en a pas les moyens, malgré ses ambitions.

Cependant, il faut pour cela que l’occident tombe. Si l’occident se maintient, il peut trouver des moyens pour réimpulser le capitalisme. Aux dépens d’une Russie découpée en morceaux, par exemple. Ou bien en allant encore plus loin dans la mise en avant de modes de vie dégénérés totalement obnubilés par les questions identitaires et la surconsommation.

Si l’occident est ébranlé, si ses fondements vacillent, alors tout l’ordre capitaliste mondial ne peut qu’être remis en cause. Ce serait le coeur même du capitalisme qui ne ferait plus tourner le sang de l’accumulation dans l’ensemble du corps économique mondial.

Bien évidemment, les masses corrompues de l’occident préféreraient que tout continue comme avant. Le caractère profondément minable de la lutte contre la réforme des retraites exprime tout à fait ce manque d’ambitions sur le plan de la lutte des classes. Des millions de travailleurs français se sont agités, sans rien produire à aucun niveau, que ce soit sur le plan des idées, de la culture, de l’organisation.

Ce que nous disons, c’est que sans alignement sur les intérêts des masses mondiales, il n’y aura rien de sérieux en France politiquement à gauche. Tant que le tiers-monde sera « oublié », tant que la vie quotidienne capitaliste sera « acceptée », il ne pourra rien y avoir de bon.

Aussi, notre rôle est de critiquer le 24 heures sur 24 du capitalisme, de promouvoir l’antagonisme avec ce mode de vie, de recomposer le prolétariat français afin qu’il se réaffirme en tant que classe, comme composante du prolétariat mondial.

Et le mot d’ordre actuel est en ce sens : sabotez la guerre américaine contre la Russie ! C’est ce qui est conforme à la nécessité historique de la défaite de l’Otan et de la déroute de l’occident !

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Retraites : la France des pleurnicheries

La France est régressive.

Plus de 15 millions de téléspectateurs ont écouté l’allocution présidentielle d’Emmanuel Macron le 17 avril 2023. Naturellement, quelques centaines de personnes se sont regroupées dans la foulée, dans quelques villes (Paris, Rennes, Grenoble…), notamment pour chercher à jouer les casseurs, surtout à Lyon.

Mais surtout, ce sont les réactions du 18 avril qui sont exemplaires. Exemplaires de quoi ? Exemplaires de ce qu’il ne se passe rien en France. Il n’y a aucune mobilisation morale, intellectuelle, culturelle. Les gens sont asséchés par le 24 heures sur 24 du capitalisme. Ils n’ont aucune force.

On le voit, dans la vie quotidienne. On le voit, dans le travail politique. Et on le voit dans l’implication intellectuelle et culturelle. Agauche.org existe depuis décembre 2017, avec pratiquement 3000 articles. C’est un média qui est lu, naturellement pas assez et à la marge, mais suffisamment pour avoir un aperçu des tendances.

Et il n’y a pas de tendance, il n’y a rien. C’est exactement pareil lorsque nous avions annoncé six mois avant son déclenchement le conflit armé en Ukraine. Nous avions six mois, en fait même un peu plus, de documents à ce sujet, et personne n’est allé voir.

Il faut assumer : les gens se moquent de tout, ils ne percutent rien. Il est bien sûr toujours possible d’aller jouer au militant, au casseur, lors des manifestations et des mobilisations. Il en a toujours été ainsi. Mais ça ne rime à rien.

D’ailleurs, que propose désormais Emmanuel Macron ? Un « pacte de la vie au travail ». Il a rencontré le 18 avril les représentants des organisations patronales : le Medef, la Confédération des PME (CPME) et l’Union des entreprises de proximité (U2P) .

Les syndicats des travailleurs ne sont pas venus, mais ils y viendront. Car leur fond de commerce, c’est de « réformer » la vie salariale – autrement dit, de moderniser le capitalisme.

Et les Français sont satisfaits, même si critiques, d’une telle vie dans un capitalisme moderne. Objectivement, ils attendent tous que la Russie perde face à l’Otan, qu’elle rejoigne le tiers-monde, comme ça on pourra l’exploiter comme il faut pour maintenir le niveau de vie dans la société de la consommation.

Les réactions à l’allocution présidentielle relèvent donc de la mythomanie. Emmanuel Macron serait « complètement hors la réalité » selon Jean-Luc Mélenchon. La dirigeante de la CGT Sophie Binet a annoncé que « il n’y aura pas de retour à la normale tant qu’il n’y aura pas de retrait de la réforme des retraites ».

Ben voyons. Sauf que tout est normal, que les mobilisations n’ont en rien modifié une réalité qu’elles ne font qu’accompagner. Tout ça, ce sont des pleurnicheries. Et qui cela va-t-il aider ? L’extrême-Droite avec Marine Le Pen.

Car c’est indéniable : la fascination pour Marine Le Pen de la part des couches populaires n’a pas du tout faibli ces derniers mois, voire même elle s’est renforcée. C’est là une preuve indéniable de l’échec formel du mouvement de lutte contre la réforme des retraites.

Aucune estime pour la Gauche, aucun intérêt pour les idées de la Gauche, aucune assemblée générale réelle, soumission à l’intersyndicale, maintien des démarches corporatistes… Le bilan est désastreux.

Et toute l’ultra-gauche, tous les syndicalistes qui ont contribué à masquer ce bilan désastreux en sont les complices. Tous les gens qui ont prétendu que quelque chose pouvait en sortir de bon n’auront été que les ennemis politiques de la Gauche historique, les valets du réformisme et de l’anarchisme, ces deux aspects de la même pièce.

Seul le travail de fond a un sens, une valeur historique. Certainement pas le misérabilisme dans un des pays les plus riches du monde qui relève du dispositif américain pour faire la guerre à la Russie aujourd’hui, à la Chine demain.

La vérité est simple : qui ne veut pas rompre avec l’hégémonie de l’occident est obligé de converger avec lui ! Et de s’aligner sur le 24 heures sur 24 du capitalisme.

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Réforme des retraites: le psychodrame du  Conseil Constitutionnel

Le ridicule jusqu’au bout.

Le mouvement contre la réforme des retraites n’aboutit à rien et pour cette raison il a été fantasmé que le Conseil Constitutionnel retoquerait la dite réforme le 14 avril 2023.

C’était naturellement un vœu pieux, avec aux manettes ceux qui poussent à croire tant en la nature « démocratique » du régime qu’au caractère populaire du mouvement de lutte.

En réalité, l’Etat est subordonné aux classes dominantes et le mouvement est une réaction syndicale, et para-syndicale, à une gestion du capitalisme au sein de la forteresse occidentale.

On parle tout de même d’un Conseil constitutionnel chargé de veiller à ce que tout obéisse à la constitution, dite constitution qui est issue d’un coup d’Etat en 1958. Pour croire en l’intérêt d’une telle institution du point de vue populaire, il faut être un menteur ou d’une stupidité choisie car confortable.

Il va de soi que le Conseil constitutionnel a retoqué certains points de la réforme. Cela fait partie du jeu, il faut faire semblant d’être « au-dessus » de la politique.

Et les quelques milliers de manifestants qui ont protesté en réponse dans la soirée, en manifestant dans plusieurs villes, sont les premiers à contribuer à la légitimité de cette institution en lui accordant une valeur, ne serait-ce que symbolique.

Trente poubelles qui brûlent à Paris le soir de la décision du Conseil constitutionnel, ce n’est pas de la révolte, c’est de la protestation interne au système, c’est l’enfant gâté qui exprime son mécontentement.

On voit ici bien l’alliance de l’anarchisme, de l’ultra-gauche, avec le réformisme à l’apparence « contestataire ». Tous des mythomanes et des escrocs, à l’instar de la députée européenne Manon Aubry, qui a expliqué que :

« Cette décision du Conseil constitutionnel, c’est un nouveau bras d’honneur à la démocratie en quelques sortes, après l’utilisation du 49.3. »

Que veut dire ce « en quelques sortes »? C’est la démocratie ou ça ne l’est pas. Si ça l’est, ces propos n’ont pas de sens. Si ça ne l’est pas, alors il faut considérer qu’on est en dictature, une dictature de la bourgeoisie. On reconnaît ici toute la démagogie de ceux qui, par machiavélisme, pratiquent la surenchère verbale ou symbolique.

Un bon exemple de surenchère, ce fut pareillement au soir l’incendie à Rennes de la porte d’entrée d’un commissariat et de celle du couvent des jacobins (un centre pour les congrès, auparavant un lieu religieux comme l’indique le nom).

Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, a quant à elle parlé de « braquage démocratique », Eric Coquerel de La France Insoumise dit que

« On a maintenant une crise de régime qui va se développer. »

Mais bien sûr! Avec quoi, une CGT dont la nouvelle dirigeante, Sophie Binet, a répondu la chose suivante à l’invitation faite aux syndicats par le président Emmanuel Macron :

« J’ai envie de dire Lol. »

Le niveau est à zéro, c’est la défaite sur toute la ligne, il n’y a rien d’autre à chercher. Où étaient ces dernières années les milliers de gens qui ont manifesté le 14 au soir? Nulle part. Ils n’ont rien fait pour élever leur niveau politique, intellectuel, culturel, idéologique, organisationnel. Donc il ne faut pas s’étonner.

« — Vous chantiez ? j’en suis fort aise.
Eh bien !dansez maintenant. »

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Insupportable 12e journée de mobilisation contre la réforme des retraites

Encore rien, toujours rien.

La 12e journée de contestation contre la réforme des retraites a eu lieu jeudi 13 avril 2023. On doit parler de contestation, même plus de mobilisation. Il y a de moins en moins de monde, mais pour se rassurer les mobilisés s’imaginent qu’ils sont en pleine contestation, qu’ils vont faire tomber le président de la République.

Emmanuel Macron serait à deux doigts de la démission, à écouter cette fiction. Il vaut mieux parler de démagogie, d’ailleurs, parce que personne de sérieux ne peut croire une seule seconde à une chose pareille.

Sophie Binet, la nouvelle dirigeante de la CGT, s’est naturellement précipitée dans cette démarche. Voici ce qu’elle a déclaré à la presse à l’occasion de la journée de mobilisation.

« [Ce texte] continue son chemin anti-démocratique et la preuve, c’est ce qui est arrivé à Emmanuel Macron aux Pays-Bas hier.

[allusion à un énergumène s’étant invité par la force à proximité du Président, profitant de l’occasion pour scander un slogan des gilets jaunes !]

Où que le Président de la République aille, il se fait interpeller sur cette réforme qui ne passe pas, qui est refusée par une majorité de la population.

Et ce que montre cet incident des Pays-Bas, c’est que on ne peut pas gouverner le pays, le Président de la République ne peut gouverner le pays tant qu’il ne retire pas cette réforme. Donc il faut qu’il revienne à la sagesse et qu’il retire sa réforme. »

Comme c’est ridicule de parler d’un pays ingouvernable, alors que le 24 heures sur 24 du capitalisme fonctionne très bien, que la France arme le régime ukrainien et que d’ailleurs l’escalade continue sans arrêt dans la guerre occidentale cotnre la Russie.

Surtout que le reflux est patent. Selon ministère de l’Intérieur, 380 000 personnes ont défilé partout en France le 13 avril 2023. Un chiffre en baisse : on avait 570 000 le 6 avril, 740 000 le 28 mars, 1,09 million le 23 mars.

Même en prenant les chiffres de la CGT, soit 1,5 million de personnes, on a une participation montrant que le mouvement n’est plus capable de mobiliser ne serait-ce que comme au début.

Le pire dans tout ça, c’est qu’il y a eu 280 manifestations et rassemblements dans tout le pays. On a toujours cette surface de masse et rien, strictement rien sur le plan politique, le plan des idées, le plan de la culture.

C’est vraiment de la décomposition et uniquement de la décomposition. Ceux qui depuis le début vendaient la mobilisation comme une chose très bien ou une « possibilité » d’aller à autre chose ne sont que des escrocs, il est bien temps de le comprendre.

On a d’ailleurs la preuve formelle de ça du point de vue de la Gauche historique, avec ce virulent anarchisme qui ne ressemble à rien et fait de la casse, uniquement de la casse. Cela a eu lieu dans les endroits classiques du phénomène : Paris, Lyon, Nantes et Rennes, où il y a eu respectivement 42 000 – 400 000 manifestants (selon la police ou la CGT), 9900, 10 000 et 6500 manifestants.

Cela implique des dizaines d’interpellations, les stupidités habituelles.

Et le plus ridicule dans cette histoire, c’est que cette casse est organisée. Par quelques poignées d’individus d’ultra-gauche s’imaginant « autonomes ». Alors ces gens n’ont rien d’autonomes justement, ils sont des pions des syndicalistes dans leur stratégie de tensions, de débordement.

Tout ça, c’est du cinéma, pour masquer le fiasco. Même dans les lycées les blocages ou tentatives de blocages ont vu leur nombre chuter de moitié (une quarantaine contre 106 la semaine dernière).

C’est insupportable. Il faut le dénoncer, et nous le faisons depuis le début, pour qu’une séquence d’une autre nature puisse enfin commencer. Sur la base de la Gauche historique, avec l’exigence de la conscience, de l’idéologie, de la rupture avec le 24 heures sur 24 de la vie quotidienne dans le capitalisme.

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Le 39e congrès du PCF : retour ou agonie ?

Quelque chose s’est passé, mais quoi?

Le 39e congrès du Parti Communiste Français d’avril 2023 a largement fait réfléchir. Il y a en effet une réaffirmation du PCF comme structure indépendante et propositionnelle. Du point de vue des adhérents du PCF, c’est un succès. Fabien Roussel est considéré comme celui qui a réussi à refaire du PCF un parti politique qui ne soit pas dans l’ombre ni d’une union de la Gauche, ni de La France Insoumise.

C’est ça qui ressort du congrès, au-delà de toute autre considération. Que disent les observateurs, comment interprètent-ils ça?

Chez Regards.fr, un média historiquement lié au PCF, cela ne plaît pas du tout. On trouve à sa tête Roger Martelli, une ancienne figure du PCF, et  Clémentine Autain, ancienne du PCF passé à La France Insoumise. Là, on est horrifié. C’est une fuite en avant de la part du PCF et ça contribue à une guerre des gauches.

Autrement dit, il est constaté une rupture avec la trajectoire de la gauche populiste du type La France Insoumise. Ce point, on peut effectivement le considérer comme acquis. Pour les gens comme Regards, c’est intenable et un suicide.

Sur le papier, il est évident aussi qu’un tel maintien « identitaire » du PCF dérange forcément des structures comme le PRCF et le PCRF qui en sont issues. Elles pensaient que le PCF allait disparaître et que, en posant des jalons, elles prendraient le relais. Là cela semble impossible en l’état.

Si le PCRF ne dit rien, le PRCF considère que ça ne compte pas, au final. Il parle d’un PCF qui serait encore en pleine euro-mutation ». Il considère que c’est bien le cas malgré les prétentions de Fabien Roussel au sujet d’un retour du PCF sur la scène. La raison?

Les valeurs, des idées proposées. Le PCF, pour le PRCF, bascule à droite. Il ne peut donc aboutir à rien, même s’il prétend revenir.

« Ce constat s’appuie sur des faits objectifs, et non sur des anathèmes ou sur des accusations sans preuve :

– Déclarations reniant le passé communiste : hommage au liquidateur Gorbatchev et à l’anti-communiste Soljenitsyne ; mépris affiché pour les kolkhozes et le centralisme démocratique ; refus de considérer Staline comme un « camarade » (ainsi que Xi Jinping et Kim Jung-un) tout en affirmant que, vu certaines de ses déclarations, « Biden pourrait prendre sa carte au PCF » ;

– Positions tendant vers la Réaction : soutien à la manifestation factieuse des policiers organisée devant l’Assemblée nationale en mai 2021 par Alliance en présence du fasciste Zemmour pour « accuser la Justice ») ; feu vert aux préfets pour expulser les sans-papiers non régularisés ; « débat » avec Valérie Pécresse à la Fête de l’Huma 2021 ; louanges aux « grandes fortunes très intelligentes, qui ont créé, inventé » ; pitoyable mise en opposition de la « gauche du travail » et de la « gauche de la paresse » ; regret de l’annulation de la visite de Charles III en plein conflit des retraites.

– Ancrage définitif de la France dans l’ordre capitaliste UE-OTAN : soutien sans faille au régime pronazi de Kiev martyrisant le Donbass ouvrier depuis 2014 ; appel à un « débat parlementaire » pour savoir s’il faut faire la guerre contre la Russie (!) ; vote des députés P« C »F en faveur de l’infâme résolution du 30 novembre 2022 (avec « Renaissance », les « LR », le « PS » et « EELV ») pour l’envoi d’armes à l’Ukraine (et l’élargissement de l’OTAN à la Suède et à la Finlande et de l’UE à l’Ukraine), etc.

– Politique légaliste et euro-« social-démocrate » : NUPES ; appel à un « débat pacifié » dans le cadre de la Ve République avec la Macronie en plein affrontement de classes sur les retraites ; maintien du P« C »F au sein du Parti de la Gauche européenne (PGE) rallié à l’euro et la construction européenne et invisible dans les luttes. Le PGE, qui accueille encore Syriza malgré ses trahisons et capitulations néolibérales en Grèce sans que cela émeuve le P« C »F, a d’ailleurs eu les honneurs du congrès du P« C »F avec la présence de son président Walter Baier, ovationné après avoir déclaré que « les mouvements sociaux sont un tremplin pour une Europe sociale, écologique et féministe » (en somme, pas mieux que Mitterrand, Jospin ou Hollande !).

La Riposte, un courant trotskiste qui eut un temps un écho dans le PCF, quant à lui que tout ça est surtout un écho d’une décomposition du PCF. En effet:

« le contenu analytique, politique et programmatique du document [proposé par la direction et voté à plus de 80%] est d’une pauvreté affligeante ».

Il est pensé ici que le PCF se survit à lui-même. C’est une position trotskiste traditionnelle.

Ce n’est pas du tout ce que pense le PCF(mlm), par contre. Le PCF, selon lui, s’est vraiment relancé. Il s’est vraiment relancé, car il est en train de mourir.

Pour les maoïstes en effet, le PCF esr révisionniste depuis les années 1950. Sa seule fonction est d’être un pare-feu au communisme véritable.

Là, il agonise, donc une dernière fois il tente d’apparaître comme super révolutionnaire. Dans le pdf de Crise (qu’on remet ici, voir page 45), il y a donc une analyse approfondie des thèses « révolutionnaires » de la motion de Fabien Roussel.

Et il est affirmé que la clef et la preuve de tout ça, c’est la réaffirmation par le PCF du concept de « capitalisme monopoliste d’Etat ».

Toute la motion se fonde dessus. D’où une critique très développée de son concepteur, Paul Boccara.

crise-23-avril-2023

Résumons.

Le PCF se maintient politiquement et va agir dans les prochaines années. Il ne se soumettra pas à La France Insoumise et Jean-Luc Mélenchon.

Les gens qui ont quitté le PCF pour prôner une fusion surtout avec La France Insoumise sont très déçus de ça. Il y en a encore dans le PCF, à autour de 15%, la majorité étant elle par contre très contente du retour affirmatif du PCF.

Pour les sortis et la minorité, le PCF court au suicide. Pour la majorité, le PCF est de retour comme force politique.

Le PRCF, qui compte occuper l’espace du PCF, dit que ce n’est qu’apparence, qu’en réalité le PCF continue sa dissolution au sein des institutions façonnées par l’Union européenne (d’où une ligne de « Frexit progressiste » qui serait nécessaire).

Il continuera de s’étioler, il n’y a rien en attendre. Il est déjà mort.

Le PCF(mlm), maoïste donc en opposition avec la ligne du PCF depuis les années 1950-1960, considère au contraire que le PCF, s’il agonise, revient à ses fondements dans un dernier sursaut pour constituer une barrière, encore une fois, à l’affirmation du communisme véritable. C’est le « révisionnisme » du PCF, qui tente une dernière réactualisation afin de tromper les gens.

C’est son rôle, sa nature : il le tente jusqu’au bout.

Trois positions, donc : le PCF va se décomposer (face à La France Insoumise), il va s’étioler (en raison du cadre européen), il va s’affirmer (dans une dernière agonie).

L’avenir dira qui a raison.

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39e congrès du PCF: « nationbuilder »

Une méthode qui révèle l’alignement capitaliste.

Le Parti Communiste Français a tenu son 39e congrès, du 7 au 10 avril 2023. Allait-il être satisfait de Fabien Roussel, après son résultat de 2,28% à la présidentielle, un an auparavant?

Il l’a été. La base a confirmé à 81,92 % son texte stratégique « L’ambition communiste pour de nouveaux Jours heureux« . Lui-même a été réélu comme dirigeant à 80,4%.

Et le PCF a mis en place tout un dispositif autour du congrès, pour le rendre facile à comprendre, facile d’accès en ligne avec une vidéo des comptes-rendus (sauf pour le dernier après-midi), une présentation très claire, le tout sur un site dédié.

Une site hébergé par « NationBuilder, 520 S. Grand Ave., 2nd Floor, Los Angeles, CA 90071 ». Il n’est même pas précisé que c’est aux Etats-Unis ! C’est plutôt amusant quand on sait que Fabien Roussel n’a pas cessé d’exprimer son amour de la patrie tout au long du congrès.

Mais justement, son populisme est à l’américaine. Car le PCF a utilisé pour le congrès la plate-forme américaine « NationBuilder », qui met en place une interface en ligne pour mener des « campagnes ».

L’interface pompe un maximum d’informations sur les personnes l’utilisant, notamment par l’intermédiaire de Facebook et de Twitter. Elle permet de lancer des campagnes en fonction, afin de toucher les « cibles », proposant des graphismes, une esthétique, des idée de méthodes, etc.

C’est l’activisme clef en main typique du 24 heures sur 24 du capitalisme. L’interface de « Nationbuilder » a été d’ailleurs employée notamment par Donald Trump pour gagner l’élection américaine de 2016, et par Emmanuel Macron pour gagner l’élection française de l’année suivante.

Le PCF a fait comme Emmanuel Macron la même année, d’ailleurs. Les socialistes français l’emploient aussi, Eric Zemmour fait de même, et on retrouve l’interface dans plusieurs pays ; le Parti du Travail de Belgique fonctionne avec, par exemple.

Pourquoi en parler maintenant? Pour une raison très simple. Employer Nationbuilder, voilà qui ne colle pas vraiment avec le discours de Fabien Roussel d’un retour au terre à terre. Il prétend qu’il veut s’adresser aux gens « normaux » et voilà qu’il emploie la plus développée des interfaces du « monde digital ».

Il y a l’apparence, où l’on prétend s’adresser de manière démocratique. Et il y a la réalité, où dans les structures mentales même, dans la culture, dans la pratique, il y a l’asservissement aux modalités « politiques » du capitalisme le plus moderne.

De son point de vue, il ne verra pas de contradictions. Nous, du point de vue de la Gauche historique, nous le voyons. Nous détestons cette « gauche » Twitter, Facebook et Instagram, ou même youtube et tiktok. C’est totalement aliénant, cela n’a rien à voir avec une bataille pour les consciences.

Croire qu’on peut faire passer des idées de gauche au moyen de produits capitalistes faits pour épuiser les consciences, vider les esprits, consommer… c’est de l’insconscience, de l’absdurdité, de la collaboration avec le 24 heures sur 24 du capitalisme.

Qu’il faille une bonne présentation sur internet, c’est vrai. Qu’on adopte les méthodes des pires capitalistes en s’imaginant les retourner en son contraire, voilà qui est inacceptable.

On comprend alors pourquoi le PCF est totalement pro-nucléaire, pourquoi Fabien Roussel joue au viandard beauf, pourquoi le PCF s’aligne sur l’OTAN tout en le critiquant. Le PCF veut être « de la partie ». Il ne veut pas de rupture.

Et il a fait ce choix en mai 1968, lorsqu’il s’est totalement opposé au mouvement. Cela devait être dit avant d’analyser le congrès, ce qui reste à faire, car on ne peut pas comprendre ce que dit le PCF si on ne voit pas déjà son hypocrisie. Non, on ne peut pas chanter l’Internationale en employant Nationbuilder!

Car c’est là le second aspect, dont il faudra parler, justement avec le congrès. Fabien Roussel représente une ligne qui se revendique du marxisme, du socialisme! Et qui méprise ouvertement la minorité, qui est elle en mode « post-moderne ». Les deux textes signés par des jeunes (ou un peu moins jeunes) pour soutenir les deux factions reflètent bien cette opposition.

Mais cette opposition est-elle réelle? Elle ne peut pas l’être, avec un tel arrière-plan culturel, avec une telle démarche. On ne peut pas agir et faire comme si le monde venait de commencer. En jouant ainsi, le PCF fonce dans le mur et il est une machine à illusions.

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Congrès 2023 du PCF: les deux factions

Un retour aux sources ou la post-modernité?

Voici deux textes qui reflètent le mieux les deux factions au sein du PCF lors du 39e congrès, qui s’est tenu à Marseille du 7 au 10 avril 2023. Ils ont été écrit tous les deux par des militants jeunes (ou un peu moins jeunes).

Le premier texte représente la ligne majoritaire, ou plus exactement l’aile « gauche » de la majorité, celle qui veut un retour au PCF des années 1980, pour résumer.

Le second représente la faction minoritaire, celle qui est tenante d’une participation à un conglomérat de gauche sur une ligne « post-moderne », avec les thèmes qui en découlent.

Si l’on veut être méchant, on dira que les premiers ont pris au sérieux la dimension « marxiste » du PCF, les seconds la dimension « post-marxiste ». Et il faut bien être méchant, car le PCF est tout de même un parti de gouvernement, qui n’a plus l’ambition d’une révolution ou même du marxisme comme idéologie depuis des années et des années… Le symbole n’est même plus le marteau et la faucille!

On voit là un vrai décalage avec la réalité historique.

Voici le premier texte, qui fait huit pages.

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Le second texte.

39e Congrès du PCF : prendre le parti de la Génération Révolution

Notre parti s’est toujours renforcé en s’impliquant dans les luttes portées par la jeunesse. À l’inverse, chaque fois que le PCF s’est distancé des mouvements sociaux émergents, il a perdu en vitalité comme en crédibilité.

Le PCF est vivant quand il s’attache à comprendre le monde tel qu’il est et agit pour le transformer. C’est pourquoi, dans le cadre du débat du 39e Congrès du Parti Communiste, nous, jeunes adhérent·es, appelons à soutenir le texte « Urgence de communisme ». 

Crise climatique, guerres, pandémie : l’absurdité du capitalisme apparaît toujours plus clairement aux peuples. Notre génération, bien plus que les précédentes, fait tous les jours l’expérience qu’il faut en finir avec ce système.

Féminisme, climat, antiracisme, nouvelles formes de mobilisation… C’est bien la crise mondiale actuelle qui nourrit la radicalité des luttes de la jeunesse.

Nous vivons une situation inédite : contrairement aux générations précédentes, la nôtre ne devient pas plus conservatrice en prenant de l’âge !1 Il s’agit d’un moment charnière, et la jeunesse peut y jouer un rôle moteur.

Au Chili, les jeunes se sont mobilisés avec l’ensemble du peuple et ont gagné, contre le régime néolibéral issu de la dictature de Pinochet, la mise en chantier d’une Constituante et le retour de la gauche au pouvoir.

Au Brésil également, grâce à une mobilisation conjointe des travailleur·ses, de la jeunesse, des femmes, des personnes LGBTQI+ et des peuples autochtones, la gauche de Lula revient au pouvoir après un mandat destructeur de l’extrême-droite. En Iran aussi, les jeunes sont en première ligne pour affirmer leur solidarité avec les femmes du pays contre l’obscurantisme théocratique au pouvoir, remettant en question des années d’injustices sociales et patriarcales.

Au Tchad là encore, ce sont des mobilisations de jeunes, réprimées dans le sang, qui remettent en cause le pouvoir militaire d’Idriss Déby. En Inde avec des grèves historiques, aux États-Unis contre les violences policières… partout dans le monde, la jeunesse est au cœur des mobilisations pour la liberté, l’égalité et la justice !

En France, des revendications similaires animent de larges portions de la jeunesse, qui se sont rassemblées ces dernières années contre les violences faites aux femmes, l’inaction climatique ou encore les violences policières. Déjà présent·es en 2019 et 2020 dans les mobilisations contre les réformes des retraites, leur mobilisation sera essentielle dans les semaines à venir pour faire reculer le gouvernement.

Au plan électoral, ces millions de jeunes se sont prononcés à plusieurs reprises pour les différentes candidatures identifiées à la gauche radicale, en 2012, 2017 et 2022.

Dans le même temps, parfois en réaction, une part croissante de la jeunesse a fait le choix des candidats de l’extrême-droite, de Le Pen à Zemmour. Le Parti communiste français, qui tiendra son congrès au printemps, doit prendre pleinement la mesure des contradictions qui agitent notre génération.

Notre parti, en effet, s’est toujours renforcé en s’impliquant dans les luttes portées par la jeunesse. De Mandela au peuple palestinien, des manifestations CPE à celles contre la Loi Travail… de 2002 à 2018, la France et le PCF vivent aux rythmes des manifestations de jeunes. À l’inverse, chaque fois que le PCF s’est distancé des mouvements sociaux émergents, il a perdu en vitalité comme en crédibilité.

Né au lendemain de la première guerre mondiale, dans un contexte de crise majeure, le PCF est vivant quand il s’attache à comprendre le monde tel qu’il est et agit pour le transformer.

Continuer à renvoyer les luttes révolutionnaires du XXIe siècle à de simples “enjeux sociétaux”, comme on l’a trop souvent entendu ces dernières années, serait donc une grave erreur.

Cela est d’autant plus vrai qu’aujourd’hui les perspectives politiques concrètes manquent aux luttes de la jeunesse.

Avec la Nupes, un premier pas a été fait vers un rassemblement majoritaire de gauche capable de prendre le pouvoir, et de répondre aux attentes de celles et ceux qui luttent. Mais le plus dur reste à faire pour transformer l’essai jusqu’à la victoire.

Dans cette situation, nous avons besoin d’un Parti communiste qui ne se pose pas en donneur de leçons, mais s’attache à développer avec clarté la méthode qu’il propose aux mouvements populaires pour vaincre Macron et l’extrême-droite.

Expérience militante, communisme municipal, solidarité internationale… Les communistes ont beaucoup à apporter, pour peu qu’ils et elles le décident !

Aussi, à partir de nos expériences de terrain et pour répondre à ces enjeux, nous sommes fier·es d’apporter notre soutien à la proposition de base commune Urgence de communisme pour le 39e Congrès du PCF ! Nous appelons tous les communistes à en prendre connaissance, à la mettre en débat et à la soutenir.

  1. Les millenials bouleversent la plus ancienne règle en politique. Article paru le 29 décembre 2022 dans le Financial Times (https://www.ft.com/content/c361e372-769e-45cd-a063-f5c0a7767cf4)

Signataires :

Elsa Amand, 33 ans, membre d’exécutif de section (92)
David Arabia, 27, ancien secrétaire de section (66)
Antoni B., 28 ans (94)
Pierre Beaufort, 25 ans, membre du Conseil départemental PCF Vienne (86)
Hugo Blossier, 31 ans, secrétaire fédéral (86)
Aurélien Bonnarel, 30 ans, secrétaire de section et conseiller municipal (67)
Hadrien Bortot, 33 ans, secrétaire de section et Maire-adjoint d’arrondissement (75)
Cyrielle Burban, 34 ans, co-secrétaire de section (94)
Hugo Carlos, 24 ans, membre de comité de section, membre du conseil départemental de la fédération du Gard du PCF (30)
Nicolas Carrere, 23 ans, ancien responsable du MJCF 66, membre d’exécutif de section et du conseil départemental PCF Pyrénées-Orientales (66)
Julien Cazeneuve, 35 ans, membre d’exécutif de section (93)
Lucie Champenois, 28 ans, conseillère municipale (92)
Sabrina Chatouani, 23 ans (93)
Nicolas Commisso, 25 ans (67)
Paul Conchon, 35 ans (24)
Mateo Crespo Garcia, 24 ans (75)
Nicolas Defoor, 33 ans (93)
Emmanuel Delaplace, 23 ans (92)
Morgan Desmarest, 33 ans, co-secrétaire de section (94)
Manel Djadoun, 24 ans (92)
Emilie Dufour, 24 ans (86)
Julien Duponchez, 32 ans (94)
Eve Elizagaray, 27 ans (66)
Anaïs Fley, 25 ans, ancienne secrétaire nationale de l’UEC, membre du conseil départemental PCF 92 et du conseil national du PCF (92)
Samuel Franceschi, 27 ans, co-secrétaire de section (86)
Théo Froger, 26 ans (38)
Gabriel Gau, 33 ans (75)
Antoine Guerreiro, 29 ans, secrétaire de section, membre du conseil départemental du Val-de-Marne et du conseil national du PCF (94)
Nawfel Hamri, 22 ans (26)
Zoé Imbert, 24 ans, membre d’exécutif de section, membre du conseil départemental PCF Paris (75)
Marie Jay, 27 ans, Maire-adjointe et membre d’exécutif de section (94)
Clément Jumeaucourt, 23 ans (60)
Anaïs Keslani, 29 ans (30)
Yanis Khima, 19 ans, membre du Collectif jeune du Val-d’Oise (95)
Noâm Korchi, 24 ans (93)
Pierre Labrousse, 23 ans (13)
Romain Lacomme, 24 ans, membre de la commission nationale Énergie (75)
Paul Larnaud-Chiocca, 30 ans (2A)
Chloé Le Bret, 26 ans, ancienne élue à l’égalité des droits (38)
Sébastien Lorian, 34 ans (92)
Maxime Martinet, 27 ans (38)
Antoine Mézy, 24 ans (67)
Walid Mhaidra, 22 ans (84)
Léo Michel, 23 ans (94)
Camille Naget, 32 ans, conseillère municipale (75)
Basile Noël, 27 ans (77)
Adèle Olivares, 20 ans (30)
Hugo Pompougnac, 32 ans, secrétaire de section (92)
Marine R., 29 ans, secrétaire de cellule (75)
Alban Rapetti, 28 ans (47)
Clothilde Renaudin, 25 ans (72)
Aurélien Riou, 24 ans (13)
Sarra Sebaoui, 29 ans (91)
Eloi Simon, 33 ans, élu municipal (92)
Léo Simonet, 28 ans, ancien syndicaliste étudiant (94)
Lovepreet Sing, 21 ans (93)
Lola Sudreau,  22 ans, membre d’exécutif de section (93)
Laurène Thibault, 29 ans, membre d’exécutif de section (92)
Élise Verneyre, 32 ans (93)
Armeline Videcoq-Bard, 31 ans, responsable du Collectif jeunes du PCF Val-d’Oise, membre de l’exécutif départemental du PCF Val-d’Oise (95)
Clément Vignoles, 31 ans (23)
Rachel Zoughebi, 24 ans (94)
Rustam Zubkov, 22 ans, secrétaire de section (77)

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Tribune « antifasciste » anticapitaliste

Un bricolage militant pour justifier un activisme dispersé.

De nombreux groupes activistes ont signé une tribune. Celle-ci, pour résumer, s’exprime contre la répression étatique généralisée qui existerait, notamment en raison des mobilisations contre la réforme des retraites.

Il y a toujours quelque chose étrange, du point de vue de la Gauche historique, de voir un activisme dispersé, un actionnisme se définissant comme « subversif », se définir comme antifasciste. Pourquoi ces gens ne se disent-ils pas simplement révolutionnaires?

L’une des choses les plus incohérentes qui soient en France est vraiment que des gens d’orientation anarchiste (ou trotskiste) se revendiquent de l’antifascisme, alors que l’antifascisme est purement « frontiste », « étapiste », à rebours donc de tout « anticapitalisme » en mode révolution permanente.

Et, justement, ces gens utilisent « l’antifascisme », défini à leur manière, pour la surenchère revendicative et la critique du « système ». Cela n’a pas de sens et le caractère velléitaire de la tribune commune qu’ils signent est patent.

Imaginaire et fictif même, parce que prétendre qu’en France il y aurait une « répression », alors qu’on est bien au chaud en occident et qu’il ne se passe rien, que des vitrines sont tout le temps cassées en manifestations sans réelle réaction étatique… Franchement… Ce n’est pas réaliste.

C’est vraiment de l’imagination dans la France bien aseptisée du 24 heures sur 24 du capitalisme, où le relativisme culturel le plus grand domine, au service du libéralisme généralisé.

Et, de toutes façons, si on veut parler « constructivement ». Il n’y a pas un mot sur la guerre, déjà. Alors que le fascisme sert toujours des projets de guerre. Peut-on être antifasciste sans dénoncer l’Otan, sans combattre la guerre occidentale contre la Russie?

Non, on ne le peut pas. Le fascisme est toujours une réorganisation de la société pour la guerre impérialiste. On ne peut pas séparer le fascisme de la guerre.

Ensuite, en France toute la scène activiste d’extrême-Droite se revendique des nazis ukrainiens d’Azov, les prend comme modèle, est en lien avec eux, envoie des gens là-bas.

C’est tellement vrai que la scène d’extrême-Droite française a abandonné le nationalisme raciste, pour passer au racialisme « européen ». Ce qui est un changement majeur, rendu nécessaire par leur mise au service de l’Otan et la guerre en Ukraine.

Peut-on alors faire l’économie de parler d’Azov, alors que c’est l’exemple suivi à tous les niveaux par les activistes brutaux de l’extrême-Droite française ?

Non, on ne le peut pas. C’est bien la preuve que l’antifascisme n’est pas un levier pour « l’anticapitalisme », mais une étape défensive de type démocratique – populaire. C’est là la conception de la Gauche historique, à l’opposé de l’anarchisme (et du trotskisme) que reflète la tribune.

« La lutte antifasciste est indissociable de la lutte anticapitaliste

Depuis plusieurs mois, nous assistons à une montée en puissance de la contestation contre la réforme des retraites et surtout à une répression qui s’intensifie.

En France ou ailleurs, c’est bien le pouvoir en place qui a le monopole de la violence et la police représente son bras armé chargé d’assurer une répression constante envers les habitant-es des quartiers populaires, les personnes LGBTQIA+, les personnes handies/fols, les personnes racisées et celles qui subissent le sexisme, les militant-es écolos, syndicaux, politiques et associatifs ou encore les ultras dans les stades.

En bref, tout celleux jugé-es dangereu-x-ses, deviant-es, susceptible de menacer la stabilité du système en place et de l’idéologie dominante,

Notre antifascisme est culturel et social. Nous nous élèverons toujours contre la casse de nos conquis sociaux, la montée de la précarité, le renforcement des dispositifs sécuritaires, la violence d’état et la haine.

L’avenir de notre société ne doit pas être entre leurs mains, mais bel et bien entre les mains de ceux et celles qui cherchent à dépasser le système actuel et à proposer une alternative solidaire, cohérente, dénuée de toute oppression liée au genre, à la race et bien évidemment à la classe.

Mais l’idée qui fait de nous des antifascistes ne s’arrête pas là. Car la lutte antifasciste est indissociable de la lutte anticapitaliste.

Diviser les peuples, à travers des frontières, des barrières de papiers et de barbelés, considérer tel ou tel groupe supérieur aux autres, faire la guerre sans répit, écraser, piller des peuples entiers pour accéder aux richesses et au pouvoir absolu n’est pas l’obsession de quelques tyrans idéologues mais l’aboutissement mécanique du système économique capitaliste.

Ce système, en place depuis de trop nombreux siècles, s’accommode bien du fascisme, il le façonne et s’en nourrit. C’est même un outil précieux pour la bourgeoisie lorsqu’elle est en danger face à la lutte de celles et ceux qu’elle exploite.

Comment alors éradiquer le fascisme sans se débarrasser définitivement du capitalisme ?

Face aux réformes injustes qui profitent aux plus aisés et sont toujours subies par les plus démunis. Face aux gouvernants qui ne souhaitent ni entendre les syndicats, ni le peuple dans la rue. Face aux violences policières et aux nombreuses atteintes portées aux droits de grève et de manifestation. Face à leur projet de société, l’ordre en place qui s’écroule et leur vieux monde. Face à leur passage en force, montrons la nôtre.

Mobilisons nous toutes et tous immédiatement, avec détermination et radicalité jusqu’à la victoire. À l’intransigeance de la bourgeoisie, répondons par l’intransigeance de la rue. Quelles qu’en soient les méthodes.

Signataires :

Comité Antifa Saint-Étienne, AFA Paris-Banlieue, RAFAHL Le Puy, Metz Antifasciste, Antifa Social Club Marseille, Paris Queer Antifa, Collectif Antifa Picardie, Réseau Angevin Antifasciste, Offensive Antifasciste Bordeaux, Poitiers Antifasciste, Action Collective Antifasciste Valence, Collectif de Vigilance Antifa Saint-Brieuc, Red Wolfs Clermont, Clermont et environs Groupe Antifasciste, Jeune Garde (Lyon, Lille, Montpellier, Strasbourg, Paris), Action Antifasciste Grenoble, Groupe Antifasciste Lyon et Environs, Collectif Populaire Contre l’Extrême Droite (Toulouse), Collectif Antifasciste Orléans, Action Antifasciste Alpes-de-Haute-Provence, Union Antifasciste Tarn-et-Garonne, Bloc Antifasciste Nancy, Action Antifasciste Strasbourg, Collectif Antifasciste Tourangeau, Action Antifasciste Tolosa. »

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6 avril 2023 : une mobilisation sans envergure

Comme d’habitude.

La mobilisation du 6 avril 2023 contre la réforme gouvernementale des retraites s’annonçait mal. La plupart des observateurs qui auparavant avaient de l’espérance dans le mouvement se rendaient à l’évidence : ça ne prend pas.

Encore, si cela produisait quelque chose d’électrique, il y en aurait quelque chose à tirer. Sauf que non, il n’y a rien de rien. C’est mou, sans envergure, très beauf, apolitique, sans perspective, sans exigence.

Si on ajoute à ça tout le style d’extrême-Droite qui a pris – avec les marches aux flambeaux, la casse nihiliste, le populisme anti-Macron – c’est plus Marine Le Pen qui va en profiter qu’autre chose.

Des cheminots ont d’ailleurs occupé les locaux parisiens de l’entreprise américaine de fonds d’actifs BlackRock.

C’est là du populisme et il est facile de le prouver : tous les syndicats ont appelé à soutenir le régime ukrainien dans la guerre contre la Russie, aucun n’a dénoncé l’Otan, aucun n’assume d’oser dire qu’on est en plein dans un processus de 3e guerre mondiale.

Au grand maximum, on a : les méchants financiers nous privent de nos acquis qui, en tant qu’occidentaux, nous reviennent de droit. BlackRock, la plus grande entreprise dans son genre, sert d’épouvantail. Encore et toujours, il n’est jamais parlé de la bourgeoisie française.

Dès le début nous avions dit que ce mouvement avait une base erronée et, depuis, le calvaire continue. Il n’en finit plus d’ailleurs, puisqu’il y a une nouvelle journée de mobilisation le 13 avril, la veille d’un rapport du Conseil constitutionnel sur la réforme.

L’espoir est pour l’Intersyndicale de s’en sortir par une pirouette juridique, pour sauver la face d’un échec complet.

Donnons les chiffres, d’ailleurs. Deux millions de personnes se sont mobilisées dans toute la France selon la CGT, 570 000 selon le ministère de l’Intérieur. Comme d’habitude, ces chiffres ne laissent penser que deux choses. Soit la mobilisation n’a pas pris et c’est faible, soit elle a pris et alors tout ça pour ça?

C’est d’ailleurs le vrai problème. On a dépassé la dizaine de grandes journées de mobilisation et il n’y a rien. Alors il va y avoir une réaction. Soit une passivité complète en mode désespéré encore plus qu’avant, soit un déclic vers on ne sait quoi. Mais c’est la fin d’un cycle, d’une illusion.

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Décomposition de la CGT: fin de partie pour les populistes et syndicalistes

Ils paient le prix et n’ont pas fini de payer.

Le 53e congrès de la CGT a donc été d’une grande brutalité interne. Sophie Binet, la nouvelle secrétaire générale, a été obligé de le reconnaître. Elle a parlé d’un  « congrès difficile et compliqué », « violent parfois », de « plaies qui sont importantes ».

Et effectivement, à Clermont-Ferrand, les délégués CGT ont magouillé par derrière, se sont rentrés dedans de manière violente. Il y a eu de la rage, des pleurs. Parvenir dans un tel contexte à élire une secrétaire générale « consensuelle » est apparu comme un soulagement.

Mais il est une chose dont il faut parler, qu’il faut souligner. C’est le désespoir de tous les populistes et syndicalistes composant l’écrasante majorité de la Gauche en France. Lorsque le premier jour, la majorité a été désavouée, ils voyaient la victoire se profiler. Tout allait se radicaliser!

Et en fait, rien du tout, le week-end post-congrès est d’une terrible amertume. Rien n’a changé dans la CGT, rien n’a été obtenu. Ils espéraient profiter d’une CGT en mode agitation, afin de continuer leur propre cuisine. Le rêve s’est évanoui.

Les réactions des populistes et des syndicalistes expriment une déception aiguë, avec des solutions invraisemblables. Il faudrait se battre pour les orientations dans la CGT, ce qui ne veut rien dire tant qu’on ne dit pas de quoi on parle. Il faudrait faire sans la direction, ce qui est impossible. Il faudrait que les gens se prennent en main et fassent sans la CGT – comment être crédible en disant ça alors qu’il a été dit le contraire pendant des années et des années ?

Mais ce n’est pas tout. Car nous, nous détestons l’idéologie syndicaliste, nous avons toujours justement promu l’Assemblée générale et non l’intersyndicale, et nous voyons la CGT comme un appendice du capitalisme depuis 50 ans. C’est une position ultra-minoritaire à Gauche, mais elle est juste.

Eh bien, que voyons-nous, de par notre place extérieure aux faux espoirs ? Que la CGT utilise l’écriture inclusive. Qu’une femme a été mise secrétaire générale, parce qu’il a été considéré qu’il fallait bien être dans l’air du temps. Sauf que ce féminisme par en haut se heurte à une culture à la base totalement viriliste et empreinte d’une beauferie sans bornes.

La question écologiste est pareillement vue comme moderne par la direction, mais il existe une hégémonie des pro-nucléaires et une tradition effrénée des grillades de merguez.

La vérité, c’est que la direction de la CGT vise à se mettre au niveau de la CFDT au niveau de la « propreté » syndicale moderne, avec une ligne post-syndicaliste de partenariat modernisateur.

Et qu’à la base, la seule tradition vivace, c’est un syndicalisme révolutionnaire dépassé en 2023 parce qu’il l’était déjà il y a cent ans. L’action directe, la minorité agissante, le mythe mobilisateur de la grève générale… c’est de l’anarchisme du début du siècle dernier et c’est lamentable.

La conclusion d’un tel constat, c’est que le congrès de la CGT exprime sa décomposition. Les protagonistes se croient des acteurs, en réalité ils sont les victimes de l’Histoire. Ils ont perdu le fil et plus rien ne tient. Ils agissent dans l’effondrement, croient donc agir, mais survivent simplement, et pour pas longtemps.

C’est comme la mascarade du mouvement contre la réforme des retraites, où des gens pensent que manifester encore une fois à beaucoup c’est changer les choses, ou que jeter une poubelle sur des policiers est un acte insurrectionnel.

Eh bien, non. Tout ça n’est que de la fiction à la française, du théâtre social à la française. C’est tout ce que la Gauche historique a toujours dénoncé.

Et c’est ce qu’il faudra dénoncer, même si là c’est l’agonie. Car le chantage au « mouvement des masses » n’est qu’une arnaque de ceux qui s’inventent une vie. Quand on est sérieux, on a mieux à faire que de perdre son temps à la remorque, au service des populistes et des syndicalistes.

Au début du mouvement contre la réforme des retraites, nous avons eu affaire à beaucoup de scepticisme en raison de notre refus de tout ce cinéma. Aujourd’hui, notre position apparaît comme sérieuse. Demain, elle apparaîtra avoir été comme il fallait.

A bas les marchands de tapis et les vendeurs de rêves!

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Cacophonie au congrès de la CGT

A l’image de la France.

Du 27 au 31 mars s’est tenu le 53e congrès de la CGT, réunissant presque 1000 délégués et quelques centaines de secrétaires d’Union Départementales et de Fédérations, afin de décider de l’orientation du syndicat pour les trois prochaines années et d’élire la nouvelle Commission Exécutive Confédérale (CEC).

Cela a donc eu lieu dans le contexte du mouvement contre la réforme des retraites et alors même que Philippe Martinez, le Secrétaire Général confédéral, avait au préalable annoncé ne pas briguer de nouveau mandat.

Souhaitant que la suite soit prise par une femme, la direction sortante avait positionné la candidature de Marie Buisson largement en amont.

En face, la fraction syndicaliste-révolutionnaire du syndicat avait profité de l’appel d’air du mouvement contre la réforme des retraites pour faire monter la candidature d’Olivier Mateu, secrétaire de l’Union Départementale des Bouches-du-Rhône, un forestier-sapeur, dont l’arrivée au congrès en Tesla ne passa pas inaperçue.

Si l’affrontement entre la majorité réformiste et la minorité syndicaliste révolutionnaire est un grand classique dans la CGT, le congrès s’est transformé en véritable foire d’empoigne dès le deuxième jour, avec fait inédit, le rejet du rapport d’activité à 50,3% des voix.

Ceci laissa évidemment penser aux syndicalistes révolutionnaires qu’ils étaient entrain de prendre l’avantage, alors que le début du congrès avait été marqué par un verrouillage des débats par la direction sortante.

La suite fut un spectacle affligeant d’une salle où les délégués prenaient la paroles sous les huées des uns ou des autres, et donnant lieu en coulisse à des pressions, menaces et altercations.

En dehors, Olivier Mateu a enchaîné les plateaux dans une course médiatique pathétique, sa candidature montant sur les réseaux sociaux, alors qu’en interne il était loin de conquérir l’unanimité ou même la majorité, notamment chez les femmes.

La surestimation de leur poids par les syndicalistes révolutionnaires s’est confirmée le 30 mars au soir, alors qu’e seulement environ’à peine plus de 30% des délégués essayèrent de le faire rentrer sur la liste de la Commission Exécutive Confédérale.

Ensuite, il fallut une nuit entière, jusqu’à 7h du matin, pour se mettre d’accord sur la figure de Sophie Binet comme Secrétaire Générale.

Elle a été tirée du chapeau, aux dépens de Marie Buisson, afin de maintenir l’unité, et pour cela flanquée du contestataire Laurent Brun de la CGT-Cheminots comme administrateur. Pareillement, le bureau inclut Céline Verzeletti, la candidate bis des syndicalistes révolutionnaires.

On l’aura compris, c’est simple : à la CGT il y a trop de différences, trop de rancunes et de mépris. Une seule chose a maintenu l’unité : la possibilité, l’absolue nécessité de réussir à tout prix l’obtention d’une victoire dans le mouvement contre la réforme des retraites.

Seule une victoire peut éviter la décomposition, voilà ce qui a été le vrai fond de ce qui est ressorti du congrès de la CGT du point de vue de ses participants.

Surtout que personne n’a réellement ni les moyens, ni le courage, ni de perspectives pour opérer une scission, de toutes façons.

D’où le mot d’ordre de conserver les apparences : beaucoup de bruit pour rien, il ne faut pas s’inquiéter, finalement d’un côté comme de l’autre c’est la « famille » CGT avant tout, etc.

Sauf que la réalité, c’est que la nouvelle séquence historique n’en a rien à faire du mouvement contre la réforme des retraites.

L’actualité, c’est la bataille pour le repartage du monde, c’est-à-dire la guerre. Un thème absent du congrès, où par contre toute la salle se retrouve en cœur pour applaudir le délégué du foie gras de Dordogne avant même son intervention.

On reconnaît bien là toute la corruption par le capitalisme.

Voici le communiqué officiel de la CGT, qui assume la dimension « volcanique » du congrès.

« 942 délégué.es représentaient les syndicats CGT des entreprises et services publics de toute la France.


Moment démocratique essentiel du syndicat, les délégué.es ont débattu du bilan d’activité et financier de la mandature écoulée.

Ils ont travaillé sur le document d’orientation, feuille de route de la CGT pour la mandature qui s’ouvre.

Après plusieurs mois d’échanges dans les syndicats, la CGT s’engage à construire un syndicalisme de rupture sociale pour lutter contre les politiques libérales et financières et gagner de nouveaux droits, à développer ses forces et son audience électorale, pour élever et élargir le rapport de force.

Le document a été voté à 72,79%. Après l’intégration des amendements, il sera publié dans les prochains jours.

Enfin les délégué.es ont élu la nouvelle direction composée de 66 membres et sa nouvelle secrétaire générale, Sophie Binet.
Cette direction assurera la conduite de l’action de la CGT dans le cadre des orientations du congrès. 

Sophie Binet élue Secrétaire générale de la CGT !

Dans ses conclusions, la nouvelle secrétaire générale a salué les camarades en grève depuis plusieurs semaines pour le retrait de la réforme des retraites. 

Elle a remercié les camarades bénévoles qui ont assuré l’organisation du congrès et les délégués qui ont vécu une semaine difficile.

Si le congrès s’est tenu sur une terre volcanique, « on a empêché l’éruption » a-elle insisté, et a regretté « qu’on soit parfois plus dur entre nous qu’avec les patrons ». 

L’ambition est de retrouver des relations pacifiées grâce à notre culture de débats et notre culture de la lutte. 

À partir du document d’orientation ambitieux, la CGT va lancer une grande campagne de syndicalisation, et porter la reconquête industrielle et le développement des services publics. 
 
Elle a souligné la marque de fabrique de la CGT :  porter les questions sociales et environnementales en partant de nos métiers et notre travail dans le contexte de la mondialisation. Elle s’est félicitée de l’ambition de la CGT de lutter contre les violences sexistes et sexuelles et a remercié Philippe Martinez pour son engagement à la tête de la CGT. »

Voici l’appel du congrès, qui emploie même l’écriture inclusive. Si on avait dit il y a 20 ans, ou même dix ans, que la CGT parlerait des « travailleurs.euses », cela aurait fait rire. Mais c’est inévitable : la CGT subit le lessivage du 24 heures sur 24 du capitalisme. Il ne fait pas le poids sur rien.

Appel du 53e congrès : uni.e.s et rassemblé.e.s dans la lutte

Les 942 délégué.e.s réuni.e.s au Congrès de la CGT à Clermont Ferrand réaffirment leur opposition à la réforme des  retraites portée par le gouvernement et le patronat. La CGT juge indispensable de donner une ampleur sans  précédent à la mobilisation du 6 avril, d’amplifier le rapport de force par la multiplication des actions de grève,  blocages, occupations décidées en assemblée générale.

Après 10 journées de temps fort d’une mobilisation historique qui ont réuni des millions de personnes, dans la rue  partout en France métropolitaine et en Outre-Mer et alors que des salarié.e.s sont en grève reconductible dans le  pays, Emmanuel Macron ne peut plus rester sourd et aveugle face au rejet massif de sa réforme antisociale.

Le gouvernement est prêt à tous les mauvais coups pour sortir de la crise dont il est responsable. Non à  l’allongement de la durée de cotisations, non à la retraite à 64 ans ! Oui au retrait pur et simple de cette réforme  illégitime, injuste, injustifiable et injustifiée ! Il n’y aura ni médiation, ni compromis.

La CGT réaffirme son exigence d’une retraite pleine et entière à 60 ans avec des départs anticipés pour tous les  travaux pénibles et le maintien de tous les régimes pionniers.

Les délégué.e.s du 53ième congrès de la CGT condamnent avec la plus grande fermeté les actes policiers et des  patrons. D’où qu’elles viennent, les violences ne réduiront pas la colère du monde du travail qui anime cette  mobilisation sociale historique. La CGT condamne les réquisitions et le non-respect du droit de grève, droit à valeur  constitutionnelle. La CGT exige la suppression de toutes les poursuites judiciaires des militant.e.s dans le cadre  d’actions syndicales et de manifestations.

Après des années d’austérité salariale, de plus en plus de salarié.e.s, précaires, privé.e.s d’emploi, jeunes et  retraité.e.s n’arrivent plus à faire face à l’inflation, cela ne peut plus durer. La CGT réaffirme l’ensemble de ses  revendications : augmentation des salaires, SMIC à 2 000 euros, remise en place de l’échelle mobile des salaires,  dégel du point d’indice…

Pleinement mobilisé.e.s contre la réforme des retraites, les délégué.e.s du 53ième congrès s’élèvent contre la  dégradation de la situation internationale et réaffirment leur engagement pour la paix et la solidarité internationale  entre les peuples et clament sans ambiguïté leur refus de la guerre.

Face à cette oppression du capital et de ses relais et face à l’urgence climatique, nous confirmons nos valeurs  fondamentales de classe, de masse, de démocratie et d’indépendance. Nous réaffirmons que dans cette lutte  violente du capital contre l’humanité et la planète, notre force est d’œuvrer à rassembler le monde du travail le  plus largement possible, comme la CGT le fait depuis 128 ans.

Les congressistes du 53ième congrès rappellent leur engagement dans le combat pour l’égalité entre les femmes et  les hommes ainsi que la lutte contre toutes les discriminations et toutes les violences sexistes et sexuelles. Le  congrès dénonce l’agression d’un camarade à Albi par un groupuscule d’extrême droite.

Les délégué.e.s du 53ième congrès appellent également le monde du travail à garder la plus grande vigilance et la  plus grande fermeté contre l’extrême droite et ses idées nauséabondes. Les délégué.e.s du 53ième Congrès  représentant toute la CGT affirment que nous resterons le syndicat de toutes et tous, quels que soient leurs  origines, leurs genres ou leurs croyances.

Nous sommes face à de multiples urgences qui nécessitent la mise en œuvre de véritables ruptures remettant en  avant l’humain, la réponse aux besoins fondamentaux de la population et l’émancipation des travailleurs.euses.

Le 53e congrès appelle les salarié.e.s, retraité.e.s, privé.e.s d’emploi et les jeunes à s’engager dans toutes les  luttes proposées, menées et organisées par la CGT et à la reconductibilité sous toutes les formes. Le 53e Congrès  appelle l’ensemble des salarié.e.s à poursuivre leur engagement dans les grèves en cours, à venir amplifier les  mobilisations et à rejoindre la CGT pour lutter toutes et tous ensemble JUSQU’À LA VICTOIRE !

Clermont-Ferrand, le 30 mars 2023