Le 26 février 2024, Emmanuel Macron a annoncé que l’armée française interviendrait en Ukraine. Désormais, on sait comment cela se produira, techniquement parlant. Le 8 juillet 2025, il s’est rendu au Royaume-Uni, pour une visite de trois jours.
L’accueil a été somptueux, avec notamment une réception en grande pompe par le roi Charles III et la reine Camilla au château de Windsor où a également eu lieu un défilé militaire, avant un banquet avec une unique grande table de 50 mètres de long, pour 160 invités.

Emmanuel Macron a tenu un discours devant les parlementaires britanniques. Il a coprésidé aux côtés du Premier ministre britannique Keir Starmer, depuis le centre de commandement de l’Otan de Northwood une réunion par visioconférence de la « coalition des pays volontaires ».
Sur cette même base, en fait commune à l’armée britannique et à l’Otan, il a fait une très importante déclaration.
Il a en effet annoncé que la force expéditionnaire conjointe franco-britannique créée en 2010 allait « passer du niveau d’un brigade à celui d’un corps d’armée, c’est-à-dire pouvant aller jusqu’à 50 000 hommes capables d’être employés dans un engagement majeur, ce qui représenterait une multiplication par cinq ».
On a ici l’entité militaire appelée à « intervenir » à un moment dans le conflit armé entre la Russie et l’Ukraine. Ce qui confirme cette perspective, c’est l’annonce d’une unité stratégique franco-britannique dans le domaine de l’arme atomique.
Est mis en place, en ce sens, un « groupe de supervision nucléaire ». Le quotidien Le Monde, très agressif en faveur de l’intervention militaire contre la Russie, présente cette nouveauté ainsi :
« La France et le Royaume-Uni resserrent la « coordination » de leurs forces nucléaires face à la menace russe. »
L’intervention franco-britannique implique évidemment une escalade militaire et cette unité sur le plan de l’arme atomique vise à jouer à ce niveau lorsque les événements se produiront.
De manière notable, le même jour s’était tenue à Rome la Coalition des volontaires pour l’Ukraine, qui a :
« salué l’élaboration de plans opérationnels solides pour déployer une force de réassurance – la ‘Force multinationale pour l’Ukraine’ – une fois les hostilités terminées, pour aider à sécuriser les mers et le ciel ukrainiens et régénérer les forces armées du pays ».
Il va de soi qu’il ne faut pas faire confiance aux mots « une fois les hostilités terminées ». D’ailleurs, le 11 juillet 2025, le chef d’état-major des armées Thierry Burkhard a tenu une opportune conférence de presse.

Naturellement, tout tournait autour de la Russie, présentée comme l’ennemi stratégique, un ennemi qui vise en priorité la France, etc.
« La Russie est un grand compétiteur qui a ouvertement désigné la France comme son premier adversaire en Europe. Ce n’est pas moi qui l’ai dit, c’est la Russie qui l’a dit. La Russie constitue une menace durable, proche et qui est pour moi la plus dimensionnante (…).
Fort de ses atouts, le Kremlin a fait de la France une de ses cibles prioritaires, avec des choses qui se caractérisent dans tous les domaines, sous forme de guerre hybride multimilieux-multichamps, c’est-à-dire un affrontement physique, mais aussi dans l’espace, dans le cyber, dans les fonds marins.
C’est vrai dans le champ informationnel. L’exemple le plus fréquent en dehors du territoire national, c’est l’Afrique où on est encore confronté à une guerre informationnelle extrêmement forte de la part de la Russie qui cible les pays où on est, mais les autres pays aussi. Personne n’est dupe quand tout à coup, à Bangui, on brûle le drapeau français et qu’il y a un drapeau russe qui est sorti de je ne sais pas où.
Je pense qu’il n’y a pas de hasard, surtout que nous avons des informations très précises qui expliquent bien quel système russe est mis en place pour conduire une guerre informationnelle qui ne cible pas que la France, mais prioritairement la France. Parce que je pense qu’ils ont identifié que si la France a des difficultés, finalement ça fera un effet domino parce qu’ils considèrent que c’est probablement nous qui tenons le mieux l’affaire. Bien qu’ils ciblent les autres pays occidentaux, nous sommes la cible principale. »
Tout le discours du chef d’état-major des armées Thierry Burkhard est une dénonciation de la Russie comme une puissance ultra-dangereuse, irresponsable, expansionniste et hors-contrôle. Ce sont des justificatifs idéologiques visant à justifier l’intervention.
C’est la confirmation de ce que nous expliquons depuis le 26 février 2024. C’est le mouvement irrépressible vers la guerre de repartage du monde, suite à la crise commencée en 2020.