Le premier article sur agauche.org au sujet de l’Ukraine date du 2 avril 2021, car nous avions alors compris (et annoncé) le conflit militaire à venir. Et l’avantage de disposer d’une série très longue (et unique) d’articles sur le conflit militaire en Ukraine permet de comprendre ce qui se passe.
Alors, expliquons simplement l’origine du choix de Donald Trump concernant l’Ukraine. Pourquoi se rapproche-t-il de la Russie et veut-il mettre un terme au conflit en Ukraine, et cela rapidement ?
Pour cela, il suffit de se tourner vers l’article publié sur agauche.org le 5 février 2023. Le titre de l’article est « Ukraine : la tentative américaine de négocier avec la Russie« .
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Il parle d’une visite secrète (et démentie officiellement) du directeur de la CIA Williams Burns à Moscou à la mi-janvier 2023, pour parvenir à mettre en place une fin de la guerre le plus rapidement possible.
Il souligne qu’il y a un conflit interne dans la direction américaine, pour savoir si justement il faut chercher à stopper le conflit le plus rapidement possible ou au contraire mettre de l’huile sur le feu pour massivement affaiblir la Russie, voire s’en défaire.
Il donne également le point de vue de la RAND Corporation, un think tank majeur aux États-Unis directement au service de l’armée et du complexe militaro-industriel, avec plus de 300 millions de dollars de chiffre d’affaires chaque année.
Que dit la RAND Corporation, dans son long rapport de janvier 2023, intitulé Avoiding a Long War [Éviter une longue guerre] ?
On l’a deviné, exactement la même chose que Donald Trump aujourd’hui. L’article souligne d’ailleurs à l’époque que justement Donald Trump représente cette ligne, focalisé sur la Chine et considérant que toute perte d’énergie ailleurs est une erreur tactique majeure.
Surtout avec la Russie ! Comme le rapport de la RAND Corporation le mentionnait alors, la Russie n’ayant pas les moyens d’affronter l’Otan, si les choses tournaient mal, on passerait directement à un affrontement nucléaire.
Citons ici le rapport :
« Il est clair que [le chef d’État-Major des armées des États-Unis Mark] Milley a fait de la prévention d’une guerre entre la Russie et l’OTAN la priorité absolue des États-Unis : l’armée américaine serait immédiatement impliquée dans une guerre ouverte avec un pays qui possède le plus grand arsenal nucléaire du monde.
Maintenir une guerre entre la Russie et l’OTAN en dessous du seuil nucléaire serait extrêmement difficile, en particulier compte tenu de l’affaiblissement de l’armée conventionnelle russe. »
Le rapport dit également que les États-Unis devant s’occuper de l’Ukraine coûterait une fortune, alors qu’en même temps la Russie tomberait dans les mains de la Chine.
Et il conclut sur une idée… d’armistice, exactement comme proposé désormais par les États-Unis, deux ans après ce rapport.
La position de Donald Trump sur l’Ukraine n’est pas une surprise
Tout le monde, journalistes comme hommes politiques, experts et militaires, ont prétendu tomber des nues lorsque Donald Trump a exigé la fin du conflit en Ukraine.
Cela montre la faiblesse de leurs analyses, leur dimension pathétiquement servile au service du capitalisme. Au niveau de l’état-major français, par contre, il est évident que le choix américain était bien connu et que dès l’élection de Donald Trump pour un second mandat à la présidence américaine, il a été travaillé à fond pour prévoir un plan d’action.
Ce plan d’action, c’est ce que mettent en œuvre des gens comme Emmanuel Macron et Raphaël Glucksmann. C’est la marche à la guerre sur le continent européen, avec les principales puissances d’Europe de l’Ouest (France, Royaume-Uni, Allemagne) se reliant à la Pologne et la Roumanie pour aller faire la guerre à la Russie.
La « surprise » face à Donald Trump d’Emmanuel Macron et de Raphaël Glucksmann n’en est pas une. Ils ne pouvaient pas ne pas savoir que cela se produirait. C’est pourquoi leurs réactions « choquées » relèvent, en réalité, de la narration au service du bellicisme, de la guerre de repartage du monde.