Israël a lancé une grande offensive militaire contre l’Iran à coups de missiles. On a Téhéran, la capitale iranienne, qui a été bombardée, ainsi que d’autres villes du pays dont Isfahan, avec comme objectif de frapper les installations nucléaires et de décapiter l’élite politique du pays.
Cela, c’est la réalité de la guerre de repartage du monde qui a commencé en 2020, avec la crise. Jour après jour, semaine après semaine, l’affrontement militaire mondial s’inscrit comme aspect principal de la situation de chaque zone du monde.

Cette réalité d’affrontement impérialiste – car chaque puissance veut s’étendre, si possible acquérir une position impériale – est obscurcie par ceux qui croient au capitalisme, en des réformes profondes, en des contestations de minorités agitées.
La gauche de la gauche a ainsi beaucoup parlé de la tentative de voyage jusqu’à Gaza du navire humanitaire Madleen, avec à son bord notamment l’activiste de la lutte contre le réchauffement climatique Greta Thunberg et l’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan.
C’était une entreprise purement symbolique, n’ayant de sens que médiatique, et sans aucun intérêt pour les Palestiniens en général et Gaza en particulier. C’est un exemple significatif d’agitation vaine et stérile, dont le seul fondement pratique est l’escalade provocatrice sur les réseaux sociaux.
Le navire a ainsi été intercepté dans les eaux internationales par l’État israélien, qui a arrêté la dizaine de personnes sur le navire pendant 72 heures, avant de les expulser. Lors de son retour à Paris le 12 juin 2025, Rima Hassan a notamment été accueillie par Jean-Luc Mélenchon (« C’est une femme qui a donné la leçon de courage. Jeunes femmes, jeunes filles, essayez toutes quand vous serez grandes d’être Rima Hassan »).

Ce fut du cinéma du début jusqu’à la fin, et une contribution au capitalisme pour masquer l’affrontement réel en cours.
Car le drame de Gaza appartient à un contexte, en effet, à la fois régional et mondial. C’est la bataille pour le repartage du monde qui est le moteur de ce que subissent les Palestiniens de Gaza.
Israël a, en effet, vaincu le Hezbollah pro-iranien au Liban et largement contribué à l’effondrement du régime syrien, avec la mise en place d’un régime islamiste ouvertement soumis à la Turquie (et donc au Qatar) et lié à la superpuissance américaine.
Il a profité de l’attaque-suicide (à la fois stupide et meurtrière) du 7 octobre 2023 pour pratiquement anéantir le Hamas, qui n’aurait jamais pu exister sans l’argent du Qatar et de l’Iran. Il en a profité pour élargir son action jusqu’à la quasi totale destruction de Gaza, avec comme but un nettoyage ethnique.
Dans tout ce contexte, le PKK a capitulé en Turquie, réussissant en échange à maintenir la région autonome syrienne du Rojava qui est de manière officielle protégée par l’armée américaine (qui dispose même de bases).
Et tout cela aboutit à ce que, très tôt le matin du 13 juin 2025, Israël attaque l’Iran au moyen de nombreux missiles, visant les installations nucléaires, du haut personnel lié à celles-ci ainsi que les principaux dirigeants du pays.

C’est la guerre pour le repartage du monde et chaque pays en affronte d’autres, afin de trouver le moyen d’échapper à la crise de 2020 qui étouffe toutes les économies, toutes les sociétés.
La guerre est la solution du capitalisme en crise. C’est conquérir ou périr.
L’attaque israélienne contre l’Iran ne peut donc pas être comprise sans voir comment il y avait un axe Iran – Hezbollah – Hamas, en liaison avec la Chine et la Russie. Et là il ne s’agit pas de faire de la géopolitique, de chercher à évaluer les rapports des uns avec les autres.
Il s’agit de comprendre que c’est l’escalade, et qu’une force politique ou militaire, si elle ne relève pas de la Gauche historique, se fait inévitablement aspirer par une superpuissance ou une puissance significative.
On parle ainsi parfois du FPLP palestinien, en le présentant comme « marxiste-léniniste », mais en réalité c’est une organisation qui a toujours été nationale-révolutionnaire, et qui est aligné sur l’Iran. Il ne faut pas prendre ses vœux pour les réalités et s’imaginer qu’il y aurait des oppresseurs et des opprimés, et que cela suffirait comme grille d’analyse.
Il y a en réalité le capitalisme, l’impérialisme, avec les superpuissances américaine et chinoise en lutte pour l’hégémonie mondiale, les puissances capitalistes moyennes comme la France qui s’agitent, ainsi que les pays du tiers-monde qui eux aussi ont des visées expansionnistes.
C’est le cas d’Israël, un pays à l’économie bureaucratique et entièrement porté par les États-Unis, États-Unis qui naturellement prétendent n’avoir aucun rapport avec l’offensive contre l’Iran ! Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou a également parlé d’un acte purement défensif, etc.

La vérité, il faut la dire : c’est la guerre de repartage du monde et les pays se font happer un par un dans l’engrenage. Et si le drapeau rouge n’est pas levé, alors c’est la soumission à la logique belliciste, à telle ou telle superpuissance, et c’est la catastrophe.
L’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Syrie, la Russie, l’Ukraine, Israël, Gaza… sont des parties du monde où les masses sont passives, utilisées, manipulées dans le cadre de la guerre contre le repartage du monde. Une fois la boîte de Pandore ouverte, le nationalisme emporte tout sur son passage.
Voilà pourquoi il faut lutter contre l’escalade militaire française contre la Russie. Si la France se lance dans la guerre, alors tout sera perdu, pour au moins longtemps. Car soit la révolution empêche la guerre, soit la guerre provoque la révolution, mais les conditions ne sont évidemment pas les mêmes.
Il ne faut rien céder aux courants qui trompent les masses et pensent qu’il y aurait un camp « bien » et un camp « mauvais ». Ce qui se passe, c’est la guerre de repartage du monde. Rien n’est positif et indépendant sans le drapeau rouge. Et la seule actualité nécessaire, c’est justement le drapeau rouge et la révolution !