En cette fin d’année et ces jours de fêtes, en France, des Poinsettia, ou plus familièrement appelées les « étoiles de Noël » seront offertes. Elles sont d’ailleurs les plantes les plus vendues en cette période de fin d’année.
Aussi flamboyante soit-elle, cette jeune pousse rouge en pot, risque fortement ne pas résister à l’année à venir. Il faut pour cela comprendre son mode de vie et voir comment les Poinsettia ont été modifiés.
Poinsettia est un ancien nom faisant référence à un ambassadeur américain au Mexique et botaniste à ses heures, Joël Poinsett. Il découvre en 1825 cette plante arbustive, à Taxco et envoie des plants dans son état natal de Californie, dans le but de l’étudier. Elle portera alors le nom de Poinsettia en l’honneur de l’ambassadeur, en 1836.
Bien évidemment, la découverte ne dépend pas de Joël Poinsett. Cette plante existe depuis très longtemps. Cuetxlaxochitl « la fleur de peau » est originaire du Mexique du sud et d’Amérique centrale.
Selon la tradition aztèque, cette plante rouge est sortie du sol dès suite de la mort d’un chagrin d’amour de la déesse. Les Aztèques l’utilisaient pour ses pigments rouges et comme remède aux difficultés de lactation et d’allaitement des mères.
Sur le plan botanique, c’est l’explorateur allemand Von Humboldt qui amène un plan en 1804. Le Poinsettia est un ancien genre botanique qui est dorénavant classé comme sous-genre des Euphorbiaceal du genre des Euphorbia (euphorbe véritable).
En 1834 la désignation d’euphorbia pulcherrima lui est attribué par le botaniste Ludwig Wildenow. C’est une plante arbustive pouvant atteindre, dans son milieu naturel (Amérique central et Sud du Mexique) la hauteur de 5 mètres.
Toutefois, on promotionne souvent l’ euphorbia pulcherrima comme la plante représentative de Noël. Or, elle correspond bien au mois de décembre, mais dans l’hémisphère sud.
Voyons pourquoi.
Les bractées lancéolées rouge vif (en forme d’étoile), jouent le rôle de pétales. Les petites fleurs nectarifères se regroupent dans une inflorescence de capitule (mâle apétales autour de fleur femelle). Les canaux de la plante véhiculent quant à elles, comme toutes les euphorbes, un latex blanc proche du caoutchouc. Ce liquide contient des protéines allergènes.
Sa culture est très fragile en Europe du fait de multiples aspects : un système racinaire, le besoin d’une phase de repos stricte, les engrais, l’hygrométrie, le bouturage, l’obscurcissement, le réglage des températures et la régulation de croissance.
De plus la multiplication se fait par bouturage tous les ans afin d’assurer la production industrielle. Ce sont donc de jeunes plants qui sont tous les ans exploités dans le but d’assurer une induction florale vigoureuse. Pour cela, il y a le forçage de l’obscurité si la durée du jour dépasse 15 jours par l’application de bâches noires sur les plantes.
Une euphorbia pulcherrima, dans notre hémisphère restera donc ornementale pour un temps donné. Il sera difficile (pour les raison sus mentionnées) de les maintenir en vie.
Afin de conserver cet engouement commercial, les « étoiles de noël » sont ainsi produites à grandes échelle dans des serres. En effet, ce ne sont que les jeunes pieds, issus de sélections variées, qui donnent des pétales rouges flamboyants.