Selon les différentes études officielles, il y aurait environ 12,3 suicides pour 100 000 habitants en France (chiffres de l’OMS pour l’année 2015), soit environ 10 000 suicides par an.
Ce chiffre ne doit pas en cacher un autre, les tentatives de suicide : environ huit fois plus d’hospitalisations suite à une tentative de suicide. Ils sont difficiles à établir précisément mais il ressort que la France est en tête parmi les pays d’Europe, encore un triste record.
Comment en arrive-t-on là ? Comment la société en arrive-t-elle à pousser des personnes à se donner la mort ?
Le suicide tue plus que les accidents de la route. Il existe des campagnes de prévention de la sécurité routière : vidéos, affiches, sites… Qu’en est-il des actions pour prévenir le suicide ?
Et contrairement à certaines idées reçues, les plus jeunes ne sont pas la tranche d’âge la plus touchée : les adultes de la trentaine à soixante ans le sont. Il n’y a pas de « club des 27 » pour eux, pas de « vivre à fond, mourir jeune » non plus : juste le silence et l’oubli de la part de la société.
Pour les proches il y a la douleur et le deuil. Et il y a une différence avec les autres morts, bien connue : on a plus de chances de se suicider, et d’avoir des idées suicidaires, lorsqu’une personne de notre entourage est disparue de la sorte. Il est donc d’autant plus difficile d’enrayer ce phénomène qui se nourrit lui-même.
Nous ne parlons pas ici d’un virus inconnu, d’une épidémie dont ne connaissons ni traitement ni vaccin. Nous parlons ici de la vie d’une société, des personnes qui la composent et la font vivre.
Ces morts ne sont pas des statistiques regrettables, elles sont l’expression d’une société morbide qui en arrive à insuffler l’idée de mettre un terme à son existence à une partie de ses membres.
Au-delà de la dépression, de la souffrance de l’impression que plus rien n’a de sens… il y a l’idée que la seule chose à faire est de se pendre, de se couper les veines, etc.
Nous pourrons toujours nous acharner à dire qu’il faut s’accrocher, mais tant que la vie quotidienne est façonnée par la lutte de tous contre tous, le mensonge et la tromperie comment lutter ? Quelle alternative proposer ?
La gauche française a renié son héritage et préfère les calculs politiciens. Il n’y a plus ni morale ni universalisme, ce qui revient ici à laisser des personnes sur le bord de la route. C’est une faute morale impardonnable. Il est temps de redresser la barre et d’offrir de véritables perspectives de progrès.
Qu’en est-il de la gauche française aujourd’hui ? Toute cette gauche qui n’a d’yeux que pour les questions économiques lorsqu’il s’agit d’avoir une vue d’ensemble, et pour le libéralisme présenté comme « progressiste » lorsqu’il s’agit de redescendre au niveau des personnes.
Se donner la mort n’a rien de naturel, ce n’est pas une fatalité. Il faut changer la vie, il faut changer le monde. Il faut que la vie ait un sens, car elle en a toujours un et il s’agit de le redécouvrir.