L’autocuiseur est un ustensile de cuisine commun à beaucoup de foyers. Le premier « digesteur d’aliments » doit son innovation à l’inventeur de la machine à vapeur, Denis Papin, en 1679.
Après le Salon des Arts Ménagers de 1926, c’est l’Auto-thermos des usines de Boulogne qui est mis en avant pour une cuisine rapide et peu coûteuse en combustible. Mais son système de fermeture compliqué n’assure pas son succès.
Ce mode de cuisson est promu dans les écoles des filles et les livres de conseil. « Les marmites ou cuiseurs sous pression peuvent rendre des services, grâce à l’économie de combustible qu’ils font réaliser, grâce aussi à la rapidité de cuisson ; précieuse pour les femmes qui travaillent au dehors » peut-on lire en 1935 dans La parfaite ménagère par Mmes Jumau et Herbet, aux éditions Librairie Larousse.
En 1948, Roland Devedjian commercialise sous le nom de Cocotte-minute® un autocuiseur en fonte d’aluminium, à fermeture à baïonnette. Mais c’est la faillite à cause du prix de vente exorbitant.
En 1953, Frédérique Lescure fondateur avec son frère de la Société d’Emboutissage de Bourgogne (SEB) rachète le brevet de Devedjian. En dépit du refus du Salon des arts ménagers de 1954, les frères Lescure commercialise leur premier autocuiseur.
Ce qui assure le succès de l’autocuiseur SEB c’est son faible coût d’achat, sa solidité, sa maniabilité et sa sécurité d’utilisation. Chaque marmite est vendue avec un livre de recettes.
Avec un faible coût d’achat, la femme peut désormais réaliser en toute sécurité des plats plus rapidement (le temps de cuisson est divisé par trois) tout en diminuant sa consommation de combustible de 70%.
C’est le succès assuré, de 130 000 en 1954, le nombre d’exemplaires commercialisés passe à 800 000 en 1965. C’est également l’année où l’autocuiseur devient la Cocotte-minute® SEB.
Pourtant c’est en 1975 que le pic de vente est atteint (1 727 733 exemplaires) avec la sortie de la Super-Cocotte® laquée rouge ou ornée de motifs floraux rouge-orangé.
SEB n’a cessé depuis d’innover pour suivre le mode de consommation alimentaire des gens.
Ainsi dans les années 1980, c’est le modèle SENSOR® pour une rapidité encore plus efficace et une sécurité renforcée ; dans les années 1990, c’est le modèle CLIPSO® avec un système d’ouverture automatique à pression, une vitesse turbo pour la décongélation des aliments et une soupape plus silencieuse.
Jusque-là le maintien de la qualité des aliments n’est pas pris en compte. Pourtant la cuisson à 120° détériore les qualités nutritives des aliments. Les vitamines A et D sont oxydées.
Les vitamines B, C et en grande partie E ainsi que les enzymes sont détruites. SEB commercialise alors le NUTRICOOK® CONNECT, en 2014, avec 4 programmes, deux temps de cuisson pour la préservation des optimales des nutriments et vitamines. Il est relié à une application Smartphone « Mon autocuiseur » qui remplace le livre de recettes traditionnel.
Les innovations techniques et leur commercialisation ont permis aux femmes qui devaient travailler en dehors de la maison, de continuer à cuisiner des plats demandant de long temps de cuisson tout en faisant des économies.
Avec un salaire en plus et le même pot-au-feu dans l’assiette, la famille ne sent pas lésée.
Mais c’est encore souvent la femme qui épluche les légumes et écoute le chuchotement de la soupape.