La fédération de Loire-Atlantique du Parti socialiste a réagi à propos de l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes en dénonçant « une vision à court terme » dans le titre de son communiqué.
Cela en est presque risible tellement c’est hors de propos. La vision « à court terme », c’est justement celle des partisans du projet qui n’ont pas encore compris en 2018 l’importance des zones humides et des milieux naturels pour l’avenir de notre planète.
Faut-il encore que l’humanité bétonne des milliers d’hectares de marécages et déversent un peu plus de dioxyde de carbone dans l’atmosphère avec l’accroissement du trafic aérien pour que ces gens comprennent ce qui est en jeu ?
Rien n’est plus « à court terme » justement que de croire que l’humanité puisse continuer son développement économique sans tenir compte des erreurs qu’elle a faite aux XIXe et XXe siècles.
Le Parti Socialiste se prétend écologiste et affiche sous son logo le terme « social-écologie ». On se demande bien pourquoi.
Comment peut-on se prétendre écologiste, invoquer « l’État de droit » comme il est fait dans ce communiqué, et ignorer ainsi la Loi sur l’eau ?
Tout écologiste sait pertinemment, et ce depuis de nombreuses années, que la Loi sur l’eau avait été littéralement piétinée par ce projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes.
Le reste de l’argumentaire du communiqué consiste en une sorte de chantage au développement économique, prétextant que la Loire-Atlantique serait un bon élève en France et aurait donc le droit à « son » équipement. Cela n’a pas grand-chose à voir avec les valeurs sociales et universelles de la gauche française.
C’est une vision d’entrepreneurs, de libéraux, de personnes ayant foi en les possibilités de développement économique du capitalisme. Mais ce n’est certainement pas un point de vue socialiste.
Les propos grandiloquents de la Maire de Nantes Johanna Rolland, membre du Parti Socialiste, sont du même registre :
« Je demande donc officiellement au Président de la République de me recevoir pour parler de l’avenir de la Métropole, de l’avenir du grand Ouest. Et la question que je lui poserai, elle est simple : « Est-ce que l’Ouest peut encore compter sur l’État pour son avenir ? »
Car l’abandon de ce projet d’État ne peut être synonyme d’abandon de l’Ouest. Nous participons activement à la dynamique du pays.
Nous sommes une terre source d’innovation, d’équilibre. Nous sommes moteurs dans beaucoup de domaines.
C’est de l’avenir des 600 000 habitants de la Métropole dont je veux lui parler.»
Voilà qui n’est pas sérieux. Voilà qui est bien éloigné de l’engagement et du flegme dont a besoin la gauche française pour se reconstruire.