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L’analyse erronée de l’antisémitisme par Emmanuel Macron

Il est courant à l’ultra-gauche de faire des cités le bastion du peuple : c’est totalement erroné, et cela au moins depuis les émeutes des banlieues de 2005. L’échec de la jonction populaire dans une révolte commune a marqué une rupture ayant comme conséquence le renforcement dans les banlieues de l’esprit lumpen-prolétaire et des trafics de drogues, de l’islamisme, d’un rejet total des valeurs de Gauche, d’une diffusion massive de l’antisémitisme.

L’échec de 2005 a abouti à un processus de ghettoïsation assumé de l’intérieur des banlieues elles-mêmes, alors qu’auparavant la pression était quasi uniquement extérieure. Le Front National et les « identitaires » en ont largement profité pour diffuser l’idée d’un conflit « racial » en France, tandis qu’Alain Soral a tenté, par tous les moyens et avec un succès certain, avec Dieudonné, à développer le thème d’une lutte anticapitaliste romantique ayant comme prisme l’antisémitisme.

Emmanuel Macron ne peut pas faire face à cela. Il ne peut pas assumer que l’immigration est une démolition de personnes arrachées à leur pays pour travailler comme main d’œuvre mal payée et dévalorisée. Il est obligé de la maintenir comme processus « naturel », comme déplacement individuel.

Par conséquent, il ne peut pas assumer les conséquences du déplacement d’une population pétrie de valeurs féodales dans un pays capitaliste développé et de la formation de ghettos. Il ne peut pas reconnaître la souffrance du travailleur arraché à ce qu’il a connu et isolé socialement, tout comme il ne peut pas saisir l’émergence de révoltes dévoyées, d’une fuite dans les superstitions, la paranoïa.

Aussi, lorsqu’il a abordé le sujet de l’antisémitisme en France lors d’un échange avec des étudiants américains de l’université George Washington, le 25 avril, Emmanuel Macron a développé une rhétorique ridiculement absurde :

« Il y a deux racines de ce nouvel antisémitisme. La première est liée à l’importation du conflit entre Israël et la Palestine.

Certaines personnes en France souhaitent reproduire ce conflit international au sein même de la société française.

La deuxième racine est une sorte d’ancien antisémitisme français, qui existait au début du siècle et qui reprend de l’ampleur. C’est une forte préoccupation pour moi. Nous devons le reconnaître ».

Finalement, Emmanuel Macron a la même lecture de l’antisémitisme que l’ultra-gauche ! Car on le sait, l’ultra-gauche, n’ayant plus rien à dire depuis 1989, a fait grosso modo de même, avec une esthétisation forcenée de la question palestinienne.

Cela alors, que dans les faits réels là-bas, bien loin de cette esthétisation, le pauvre peuple palestinien se prend davantage de coups chaque jour, sombrant sur le plan des idées dans l’ignoble corruption de l’OLP ou l’esprit moyen-âgeux sordide du Hamas, pendant que l’État israélien renforce sa main-mise totale sur tous les aspects de la vie (l’économie, les infrastructures, les emplois, etc.).

Et quand l’antisémitisme malheureusement populaire affleure trop, l’ultra-gauche prétend que ce n’est qu’un antisionisme qui ne se connaît pas, un anti-impérialisme qui ne se connaît pas, un anticapitalisme qui ne se connaît pas.

Les personnes juives sont assimilées à l’État israélien, à la question des conflits mondiaux, bref à une question « mondiale ». C’est là un discours national-révolutionnaire, ni plus ni moins.

Voilà pourquoi les personnes juives fuient une « gauche de la gauche » de moins en moins de gauche, ainsi que des départements comme le 93, et que des enfants juifs dans les écoles publiques est quelque chose d’extrêmement problématique en cas de situation de minorité.

Cette réalité ne peut pas être niée et ce n’est nullement un secret que l’Islam, pour se parer d’attributs sociaux malgré son conservatisme forcené, utilise la question juive comme anticapitalisme à destination de gens totalement coupés des traditions du mouvement ouvrier.

Et cette religion profite de la question de l’immigration, dont la nature, la forme, le fond, est un formidable non-dit depuis les années 1960.

En pratique, l’immigration est une déportation de population travailleuse, un drainage des forces vives. C’est un véritable pompage d’une main d’œuvre largement corvéable, car issue de la paysannerie et partant de là très peu éduquée, encadrée par des superstitions religieuses, des habitudes patriarcales.

Cela est vrai pour les Philippines venant servir de femmes de ménage à Neuilly – Auteuil – Passy depuis plusieurs années, comme des Arabes envoyés dans les usines des années 1960. Si l’on va à la fête annuelle des associations philippines à Paris, que voit-on ? Des regroupements religieux, des structures pour investir au pays.

Il n’y a jamais eu et il ne peut pas y avoir une équation : immigration = de gauche, bien au contraire. S’il y a une bataille tout à fait juste pour les droits, il en ressortira toujours sur le plan individuel une volonté d’affirmation sociale au sein de l’idéologie dominante, et cela d’autant plus qu’il y a des superstitions, des préjugés, des restes rétrogrades ramenés de pays arriérés.

Mais il y a pire. La gauche qui ne s’assume pas a accompagné cette immigration appuyant la pression sur les salaires et l’exploitation forcenée des personnes immigrées. C’est cela qui a poussé une large partie des couches populaires françaises dans les bras de l’extrême-droite profitant des préjugés racistes.

Même lorsqu’il y a eu des tentatives de révolte en faveur des travailleurs immigrés, cela a toujours basculé dans une lecture chrétienne de la « solidarité », l’Église catholique menant sur ce plan un travail forcené.

Le résultat en est une contribution à la ghettoïsation et l’un des aspects de la ghettoïsation de l’immigration… avec comme aspect incontournable, l’antisémitisme. L’antisémitisme, aujourd’hui, n’est porté que de manière résiduelle par les personnes françaises depuis plusieurs générations : si des préjugés restent, il est considéré toutefois comme inacceptable comme expression culturelle.

Par contre, dans l’immigration, ce n’est pas un secret, c’est un fait culturel solidement enraciné, principalement les jeunes, les religieux, les hommes. C’est un antisémitisme patriarcal, servant une prétention anticapitaliste romantique ; c’est un socialisme des imbéciles mêlé à un esprit de carrière petit-bourgeois.

Et seul un véritable socialisme peut le balayer. Emmanuel Macron, ne voulant pas de socialisme du tout, est alors obligé de le nier…