Il serait erroné de ne pas comprendre que Mai 1968 possède une forte charge libérale-libertaire, qui a largement conditionné la société française. L’un des aspects les plus révélateurs de cela est le soutien de la tendance « spontanéiste » à la pédophilie, sous des prétextes d’« ouverture sexuelle ».
On a là évidemment une cassure complète avec le peuple qui, lui, de manière fort juste, entend pendre et haut et court les promoteurs ou acteurs d’un tel crime.
Cependant, la « révolution sexuelle » prônée par la gauche anti-ouvrière fut si prégnante dans la foulée de Mai 1968 qu’il y eut pas moins de trois appels pro-pédophiles publiés dans la presse liée à la gauche « moderne ».
Le premier consista en une lettre ouverte publiée dans Le Monde du 26 janvier 1977, appelant à la libération de trois personnes ayant eu des rapports sexuels – en fait il s’agit bien entendu de viols – avec des filles et des garçons de 13 et 14 ans.
Cette lettre, anonyme alors, fut en fait écrite par Gabriel Matzneff, un écrivain faisant toute une théorisation de la pédophilie comme rapport qui serait authentique, consenti, etc., alors qu’en même temps il assume d’avoir pratiqué le « tourisme sexuel » aux Philippines.
En voici l’ignoble texte :
Les 27, 28 et 29 janvier, devant la cour d’assises des Yvelines, vont comparaître, pour attentat à la pudeur sans violence sur des mineurs de quinze ans, Bernard Dejager, Jean-Claude Gallien et Jean Burckhardt, qui, arrêtés à l’automne 1973, sont déjà restés plus de trois ans en détention provisoire. Seul Bernard Dejager a récemment bénéficié du principe de la liberté des inculpés.
Une si longue détention préventive pour instruire une simple affaire de » mœurs « , où les enfants n’ont pas été victimes de la moindre violence, mais, au contraire, ont précisé aux juges d’instruction qu’ils étaient consentants (quoique la justice leur dénie actuellement tout droit au consentement), une si longue détention préventive nous paraît déjà scandaleuse.
Aujourd’hui, ils risquent d’être condamnés à une grave peine de réclusion criminelle soit pour avoir eu des relations sexuelles avec ces mineurs, garçons et filles, soit pour avoir favorisé et photographié leurs jeux sexuels.
Nous considérons qu’il y a une disproportion manifeste, d’une part, entre la qualification de » crime » qui justifie une telle sévérité, et la nature des faits reprochés ; d’autre part, entre le caractère désuet de la loi et la réalité quotidienne d’une société qui tend à reconnaître chez les enfants et les adolescents l’existence d’une vie sexuelle (si une fille de treize ans a droit à la pilule, c’est pour quoi faire ?).
La loi française se contredit lorsqu’elle reconnaît une capacité de discernement à un mineur de treize ou quatorze ans qu’elle peut juger et condamner, alors qu’elle lui refuse cette capacité quand il s’agit de sa vie affective et sexuelle.
Trois ans de prison pour des caresses et des baisers, cela suffit. Nous ne comprendrions pas que le 29 janvier Dejager, Gallien et Burckhardt ne retrouvent pas la liberté.
On trouve parmi les signataires de la lettre ouverte l’ensemble des figures de la gauche « moderne », entendant nier le mouvement ouvrier au nom de l’individu libre, spontané, etc.
On a ainsi Félix Guattari et Gilles Deleuze (théoriciens « désirants »), Guy Hocquenghem, Françoise d’Eaubonne et Daniel Guérin (théoriciens d’une homosexualité comme subversion), André Glucksmann et Bernard Kouchner (des « nouveaux philosophes »), Michel Leiris et Francis Ponge (prétendus poètes de la modernité), Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir (les existentialistes), Grisélidis Réal (théoricienne de la prostitution comme subversion) et Catherine Millet (théoricienne de l’art contemporain), Anne Querrien et Jean-Marie Vincent (des post-marxistes), etc.
Le second appel fut publié également dans Le Monde, le 23 mai 1977. Il reprend la défense des trois personnes faite dans le premier appel et se pose pour une « liberté » totale :
« Les signataires de la présente lettre considèrent que l’entière liberté des partenaires d’une relation sexuelle est la condition nécessaire et suffisante de la licéité de cette relation (…).
Ils estiment, enfin, de façon plus générale, que les dispositions prétendant à une « protection » de l’enfance et de la jeunesse (…) doivent être abrogés, ou profondément modifiés, dans le sens d’une reconnaissance du droit de l’enfant et de l’adolescent à entretenir des relations avec des personnes de son choix. »
Le lettre fut envoyée au Parlement avec 80 signatures de personnalités et intellectuels. Parmi les signataires, en plus souvent des mêmes que le précédent appel, on a Michel Foucault et Jacques Derrida (philosophes de la « French Theory »), le metteur en scène Patrice Chéreau, la neuro-psychiatre Françoise Dolto, etc.
Enfin, la page courrier de Libération publie en mars 1979 une lettre signé par quelques personnalités en soutien, à un adulte attendant son procès, expliquant il vit avec des jeunes filles de 6 à 12 ans « dont l’air épanoui montre aux yeux de tous, y compris leurs parents, le bonheur qu’elles trouvent en lui ».
Libération va être coutumier du fait, n’hésitant pas à publier deux jours d’affilée, comme deux mois plus tôt, un éloge de la pédophilie écrit par un proxénète d’enfants, où on lit que « l’enfant qui aime un adulte (…) aime ressentir dans son corps le membre viril de celui qu’il aime, d’être uni à lui, par la chair », qu’il faut « qu’on arrête de persécuter ceux qui aiment les enfants, même s’ils les aiment aussi avec leur corps ».
Dans Libération du 20 juin 1981, on peut lire dans l’article « Câlins enfantins » :
« Je faisais un cunnilingus à une amie. Sa fille, âgée de cinq ans, paraissait dormir dans son petit lit mitoyen. Quand j’ai eu fini, la petite s’est placée sur le dos en écartant les cuisses et, très sérieusement, me dit « à mon tour, maintenant ». Elle était adorable. Nos rapports se sont poursuivis pendant trois ans. »
L’article est précédé de la présentation suivante :
« Benoît et son amie ont les mêmes goûts. Ils aiment les petits enfants, beaucoup. Quand Benoît parle des enfants, ses yeux sombres de pâtre grec s’embrasent de tendresse. »
On est là dans une pseudo-subversion témoignant surtout de la décadence des intellectuels basculant dans la perversité ; l’éloge pédophile d’un René Schérer, philosophe « moderne » de Paris 8 n’est qu’un écho de celui de la pédérastie dans les années 1920 par André Gide
Ce dernier a d’ailleurs son œuvre intitulée Les faux-monnayeurs – apologie claire et nette de la pédérastie comme seul couple « normal » – au programme aujourd’hui de l’épreuve de littérature pour les terminales littéraires, en littérature.
Cela témoigne de tout un esprit malsain, célébrant le transgressif, l’aventure artistique aux dépens de toute norme.
C’est en réalité pourriture et décadence et historiquement la Gauche n’a jamais eu que mépris pour de telles postures criminelles, aux antipodes de la moralité ouvrière.
Et on voit bien comment le libéralisme libertaire, aidée de la gauche prétendument moderne, vise justement à briser tout esprit de moralité, à mettre en scène une fausse révolution de la vie quotidienne.