1. Le budget de l’organisation de la Coupe du Monde est monstrueux. Annoncé à 9 milliards d’euros, il tourne plutôt autour des 10 milliards d’euros après des ajustements de dernière minutes. A titre de comparaison, le mondial en Allemagne en 2006 avait coûté 430 millions d’euros.
Le Qatar devrait dépenser encore plus pour la Coupe de Monde 2022 : le budget annoncé est, pour l’instant, de 15 milliards d’euros, dont une grande partie pour des stades qui seront inutiles. Ce problème de stades concerne déjà la Russie puisque certains stades ont été agrandis à grand frais, alors que cela sera inutile par la suite pour les clubs y évoluant, voire même cela pourra constituer un handicap en raison des frais d’entretien.
2.La diffusion TV des matchs de coupes du monde sont perturbés de jeux SMS insupportables, y compris sur Bein Sport, qui est pourtant payante. Ils sont infantilisant, jouent sur la pulsion et l’émotion des spectateurs en annonçant des sommes immenses, avec des questions stupides, du genre : qui a marqué tel but lors de tel match, alors que cela a été dit juste avant, sans parler qu’on peut trouver l’information avec internet…
Et c’est à peine légal car les jeux d’argents sont très réglementés. Les chaînes contournent en fait la réglementation en proposant de rembourser les SMS. En pratique, cela n’est bien sûr pas réclamé par l’immense majorité des joueurs, et ces jeux sont très rentables…
3. Leroy Sané est un ailier gauche allemand et le meilleur joueur de son équipe. Il n’a pas pourtant pas été sélectionné, ce qui a provoqué de puissants remous en Allemagne. Le grand quotidien Die Zeit l’a défendu : « Leroy Sané est le genre de joueur pour lequel on regarde le football ». C’est vrai qu’il est techniquement excellent et très créatif. Seulement voilà, il est mal éduqué, trop individualiste.
Pour preuve son grand tatouage dans le dos. On y voit… lui-même célébrant un but. Il y a même le logo Nike sur ses chaussures. Quel narcissisme, quelle aliénation.
4. Normalement, on peut dire que les clubs sont l’essence du football mais les compétitions internationales sont des sortes de trêve, des moments où clubs s’effacent. Tel n’a pas été le cas avec le Real Madrid qui choisit comme nouvel entraîneur le sélectionneur national espagnol Julen Lopetegui qui avait encore pourtant deux ans de contrat.
Cela dans le dos de la Fédération espagnole et en l’annonçant juste quelques jours avant la compétition. Trop énorme : la fédération espagnole n’a pas eu le choix que de le limoger, tellement cela est irrespectueux, tellement cela représente un effondrement total sur le plan des valeurs, de la morale.
5. Pour en rester à ce thème du respect de l’équipe nationale, et la tradition qui veut que les problématiques de club s’effacent, il y a également l’affaire Antoine Griezmann. Partira, partira pas de l’Atletico Madrid ?
Il a soufflé le chaud et le froid, pour finalement l’annoncer au profit d’une chaîne privée et au mépris des supporters et commentateurs, à qui il avait promis une réponse auparavant. Le joueur français a pris le risque de perturber son équipe en plein pendant le mondial, et l’on a du mal à comprendre comment la Fédération française de Football a pu accepter cela. A moins que le star system et l’argent ne décident de tout?
6. Les Français ne sont pas des Japonais, et la réciproque est vraie. Les Japonais se sont en effet remarqués dans le stade après le match, parce qu’ils récupéraient toutes les ordures de leurs zones pour les mettre dans des sacs poubelles. Un haut degré de socialisation qui fait rêver, dans un pays comme la France où jeter n’importe quoi n’importe comment est un sport national, valorisé par tout un chacun comme de l’affirmation individuelle !
7. La Belgique a un entraîneur qui ne parle ni français, ni flamand. Pas grave, puisque dans le staff pas grand monde ne le fait… Le sélectionneur Roberto Martinez est en effet espagnol, ses deux adjoints sont anglais et français (Thierry Henry), le préparateur physique est gallois, etc. Pour trouver un belge dans la hiérarchie de l’encadrement, il faut remonter jusqu’au deuxième entraîneur des gardiens, Erwin Lemmens !
En ce qui concerne les joueurs, seul le défenseur Leander Dendoncker joue en Belgique en club, au RSC Anderlecht. Tant mieux pour les échanges internationaux, quel dommage que cela soit avec la mondialisation! Et ce n’est pas comme cela que le sectarisme et le repli identitaire disparaîtront en Belgique, malheureusement…
8. L’équipe suisse a quatre joueurs d’origine kosovare : Granit Xhaka, Xherdan Shaqiri, Valon Behrami et Blerim Dzemaili. Lorsque les deux premiers ont marqué contre la Serbie, ils ont ostensiblement célébré leur but avec un geste symbolisant l’aigle albanais. C’est une provocation nationaliste : le Kosovo, désormais indépendant, est peuplé en grande majorité d’Albanais, mais est considéré par la Serbie comme l’un de ses territoires historiques.
Un tel geste est dans tous les cas une provocation ahurissante. L’entraîneur de la Serbie a, avant le match, eu une attitude qui est la bonne, celle ne faisant pas des Balkans une poudrière. « Je suis d’un pays avec plusieurs cultures, de Bosnie. Mon père est monténégrin, ma mère serbe. Je suis un homme international. La nationalité n’est pas pour moi quelque chose de pertinent. »
9. En 2002, le commentateur Thierry Roland avait expliqué que «Il n’y a rien qui ressemble plus à un Coréen qu’un autre Coréen, surtout habillés en footballeurs, d’autant qu’ils mesurent tous 1,70 m, qu’ils sont tous bruns, à part le gardien. »
Cette stupidité raciste est reprise par le sélectionneur sud-coréen Shin Tae-yong, qui lors des entraînements de préparation a fait plusieurs fois intervertir les maillots des joueurs, frappés d’un numéro précis. « Il est très difficile pour les Occidentaux de différencier les Asiatiques, c’est la raison pour laquelle nous avons fait cela » a-t-il expliqué. Il y a encore du chemin avant le 21e siècle finalement…