Le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français a récemment publié un dossier de presse en lien avec une conférence qu’il a tenu le 15 juin dernier à Paris, intitulée « Protection des enfants et des adolescents contre la pornographie ».
Les intervenants ont à travers cette conférence lancé un appel à ce que des mesures soient prises afin que la loi sur la protection des mineurs soit appliquée de façon stricte et que des campagnes d’information et de sensibilisation soient véritablement mises en place en milieu scolaire et à l’échelle nationale.
Citons à ce sujet l’article 227-24 du code pénal qui parle d’exposition de mineurs à du contenu à caractère pornographique :
« Le fait soit de fabriquer, de transporter, de diffuser par quelque moyen que ce soit et quel qu’en soit le support un message à caractère violent, incitant au terrorisme, pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine ou à inciter des mineurs à se livrer à des jeux les mettant physiquement en danger, soit de faire commerce d’un tel message, est puni de trois ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende lorsque ce message est susceptible d’être vu ou perçu par un mineur. »
Une des demandes du Collège est ainsi de rendre cet accès difficile : demander une carte de paiement par exemple, au lieu d’une simple case à cocher où l’utilisateur affirme être majeur :
« les fournisseurs d’accès devraient avoir l’obligation d’empêcher les mineurs de consulter les sites pornographiques en imposant des codes fournis à partir de la présentation de la preuve de la majorité ou en imposant une carte bancaire systématique »
La volonté de fond derrière est la protection des mineurs, de leurs corps et plus généralement de leur santé. Le dossier de presse reprend différentes études menées sur le sujet et donne des exemples d’intervention et de programme de prévention réalisés en France.
Avec l’essor des nouvelles technologies et l’arrivée massive de smartphones, les mineurs et les jeunes adultes sont ainsi de plus en plus nombreux à consulter du contenu pornographique, mais surtout, l’influence des représentations de cette industrie se fait ressentir selon les professionnels de santé.
« informer les enfants dans les écoles pour leur expliquer que, comme la drogue, la pornographie fait du mal.
Ces images d’une extrême violence, ne correspondent pas à la réalité et les insécurisent. Les jeunes n’ont pas la maturité nécessaire pour se défendre.
En outre, la pornographie donne cette fausse idée que la performance sexuelle se mesure. Les femmes y sont considérées comme des objets. Les garçons n’ont aucune notion de ce qu’est le consentement; il m’est arrivé qu’un jeune me demande : mais si cette femme ne veut pas, est-ce qu’on peut la tenir? J’entends des récits de fellations collectives dans les toilettes. L’image de la femme est gravement dégradée. »
Le rapport enchaîne avec ce constat très dur :
« Cette grande disponibilité des images pornographiques n’est pas étrangère à l’augmentation des viols par mineurs sur mineurs, celle des IVG chez les jeunes filles et celle des infections sexuellement transmissibles. »
Le dossier de presse peut être téléchargé au format PDF, à cette adresse.