Le capitalisme avait besoin des familles de par le passé, mais maintenant qu’il est lancé, il n’a plus besoin que d’individus. La famille, un phénomène naturel, doit donc passer à la trappe, en tant qu’obstacle à une consommation individuelle devant en permanence se renouveler.
Il faut pour cela transformer les mentalités, en imposant des états de fait, en présentant comme inéluctables la libéralisation la plus totale. Le Comité consultatif national d’éthique sert à cela. C’est un organisme constitué d’experts, ce qui le place déjà en-dehors de toute valeur démocratique pour les gens de Gauche. Cependant, dans une société aliénée, viciée, cela passe et cela permet cependant de donner une image de neutralité et de caractère scientifique, ce qui est pratique pour torpiller l’opinion publique.
Dans sa contribution à la révision de la loi de bioéthique 2018-2019, qui vient d’être rendue publique, ce comité appelle à ouvrir la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes. Le désir d’enfant primerait sur toute autre considération ! La famille n’aurait pas de modèle et pourrait exister dans plein de variantes différentes !
Voici comment cette contribution au libéralisme est formulée, dans un langage obscur comme les experts savent en confectionner :
« Cette demande d’assistance médicale à la procréation (AMP), en l’occurrence une insémination artificielle avec donneur (IAD), pour procréer sans partenaire masculin, en dehors de toute infertilité, s’inscrit dans une revendication de liberté et d’égalité dans l’accès aux techniques d’AMP pour répondre à un désir d’enfant. Elle modifie profondément les relations de l’enfant à son environnement familial, en termes de repères familiaux, d’absence de père, institutionnalisée ab initio.
Elle fait émerger aussi plusieurs interrogations sur la relation des enfants à leurs origines, puisqu’en France le don est anonyme et gratuit, ou sur le fait de grandir sans père. Aussi sur ces points, il serait pertinent de pouvoir s’appuyer sur des recherches fiables sur l’impact de cette situation.
Cependant l’analyse du CCNE, s’appuyant sur la reconnaissance de l’autonomie des femmes et la relation de l’enfant dans les nouvelles structures familiales, le conduit à proposer d’autoriser l’ouverture de l’IAD à toutes les femmes (cf Avis 126 du CCNE).
Il considère que l’ouverture de l’AMP à des personnes sans stérilité peut se concevoir, notamment pour pallier une souffrance induite par une infécondité résultant d’orientations personnelles. Cette souffrance doit être prise en compte car le recours à une technique déjà autorisée par ailleurs n’implique pas de violence dans les relations entre les différents acteurs. »
Le Comité d’éthique assume également parfaitement que l’AMP, outre de créer un « droit à l’enfant », ira de paire avec la sélection génétique. Voici comment il le formule, en expliquant que lorsque cela sera en place, il faudra y réfléchir…
« On assiste actuellement à une évolution parallèle – mais indépendante – entre l’AMP et la génomique, dont les perspectives se rejoignent pourtant autour de questions éthiques sur les possibilités de sélections procréatives. Cette évolution, placée dans le cadre d’une intervention médicale requise, pourrait faciliter une investigation prédictive préconceptionnelle, dans la mesure où le séquençage du génome humain est désormais accessible. Ce lien entre procréation et génomique est un thème majeur quant à l’avenir de la procréation.
Ce lien pourrait devenir un des défis éthiques de la procréation, bien plus que les demandes sociétales actuelles, d’autant plus que l’AMP sociétale a comme effet paradoxal un développement, voire une banalisation de la médicalisation de la procréation, voire de sa « technologisation ». Le chapitre sur la médecine génomique illustre cet état de fait. La réalisation des tests génétiques constitutionnels, dans le cadre de dépistages ou d’un diagnostic, permet aujourd’hui de bénéficier d’éléments de prédiction de qualité, notamment à travers la caractérisation des variants de la séquence d’ADN rencontrés et leur caractérisation en variants pathogènes ou non, ainsi que les facteurs de pénétrance et d’expressivité d’une maladie.
On rappellera notamment les situations suivantes faisant l’objet de dépistages, avec la perspective de leur extension et les questions qu’elles soulèvent : les conséquences d’usages étendus des bilans préconceptionnels, en particulier en population générale, si ceux-ci devenaient réalisables ; les conséquences sur les démarches de diagnostic prénatal et les indications d’interruption médicale de grossesse ; les conséquences sur un usage plus étendu du diagnostic préimplantatoire ; les incidences sur la liberté de choix et le contenu même du consentement, avec une conséquence possible sur le choix du conjoint dans les situations à risque ; la liberté du choix face à la pression économique ; le risque de stigmatisation des enfants qui seraient nés par refus du dépistage.
Le lien entre procréation et génomique devrait être mis au programme de la suite du travail du CCNE, dans la perspective d’un avis spécifique sur les conséquences du développement de la génomique sur l’usage de l’AMP. »
Le fait de présenter ces difficultés en disant « on verra ! » en dit long sur la nature de ce comité d’éthique, qui n’a comme rôle que de valider le développement à marche forcée du libéralisme sur tous les plans.