Alain Perea, député de La République en marche de l’Aude, a réagi d’une manière particulièrement sordide à l’annonce qu’un cycliste, en VTT, s’est fait tué par des chasseurs en Haute-Savoie, à Montriond. L’arrogance est de mise chez les réactionnaires, qui s’appuient sur la France profonde.
Le député de La République en marche de l’Aude Alain Perea n’y est pas allé par quatre chemins, avec un message censé être humoristique et provocateur, mais en même temps tout à fait concret.
D’ailleurs, à côté de Dijon, la mairie d’Is-sur-Tille, n’y est pas allé par quatre chemins non plus pour interdire une forêt aux non chasseurs pour une longue période.
Alain Perea a parlé ensuite de « tweet maladroit,et dans tous les cas mal interprété », mais c’est seulement pour la forme. Il savait très bien ce qu’il faisait. Le territoire appartient aux réactionnaires : tel est le message. Alain Perea est d’ailleurs vice-président de la commission parlementaire de l’Aménagement du Territoire et du Développement Durable. Une belle preuve de la savante organisation des chasseurs dans les institutions, et inversement : toute la France réactionnaire sait vivre à l’unisson.
Emmanuel Macron vient d’ailleurs également de faire en sorte que lors du remaniement il y a quelques jours, le chasseur Marc Fesneau, député Modem, soit nommé ministre auprès du premier ministre, chargé des relations avec le Parlement.
Ce n’est pas qu’on en finit plus avec cela : c’est en fait ainsi depuis le départ dans un pays réactionnaire culturellement, où la Gauche est happée par les mœurs réactionnaires et le libéralisme des grandes villes. La France reste profondément de droite, même quand elle est de gauche, et l’exemple de François Mitterrand, la grande figure de la gauche des années 1980 qui vient de la droite bien réactionnaire, est tout à fait exemplaire.
Il est pourtant flagrant que cette domination des chasseurs est, en plus de sa pesanteur culturelle, très dangereuse dans les faits. On ne compte plus les « faits divers », qui d’ailleurs évidemment ne remontent pas tous, loin de là. La pression des chasseurs est immense.
On peut dire avec certitude que tant que la Gauche ne combattra pas la chasse, elle ne débloquera pas la situation, alors que dans notre pays le rapport entre les villes et les campagnes est si terrible. C’est le capitalisme qui a façonné le pays, selon ses besoins, qui a fondé les rapports à la nature, ainsi qu’entre les gens, qui a décidé de l’architecture. Il faut tout remettre à plat, et la conscience de cela est le premier pas nécessaire pour arriver à une conscience de Gauche authentique.