Le magazine féminin Madame Figaro a publié récemment un article au sujet d’un couple d’hommes ayant eu deux jumeaux par GPA aux États-Unis. L’article raconte le parcours et les motivations d’une de ces personnes et alimente la campagne de fond en faveur de cette pratique.
« Derrière la GPA, le désir profond d’être parent : « Il était impossible que je n’aie pas d’enfants » » : . Voici le titre racoleur pro-GPA. Comme à chaque fois, la question est complètement individualisée et commence par évoquer la souffrance d’un individu ou un couple d’individus et se termine par le statut délicat des enfants aux yeux de l’État français.
Il n’est pas question de droit de l’enfant, de nature ni même de civilisation. Le capitalisme a besoin d’individus qui se lancent à la conquête du monde et considèrent leur existence comme celle d’une entreprise. La campagne pro-GPA s’inscrit dans cette démarche, à l’opposé de la tradition du mouvement ouvrier et du socialisme.
Faire culpabiliser pour faire accepter
Personne n’arriverait à faire accepter la GPA en la présentant comme l’achat d’un enfant. La question est évitée, on préfère parler de la souffrance de « gens bien », face à l’impossibilité d’avoir un enfant : « il était clairement impossible que je n’aie pas d’enfants » comme le dit l’un des « pères » des jumeaux.
L’article évoque ainsi les questionnements du couple : avoir un enfant avec un couple de femmes (idée abandonnée), une GPA en Inde, en Ukraine ou bien aux États-Unis. Ce dernier pays est retenu mais le coût est très élevé, le couple opte pour une possibilité qui vient de leur être ouverte grâce au « mariage pour tous » : l’adoption.
L’assistante sociale les informe qu’au vu de leur dossier, ils auront leur agrément mais qu’il sera difficile d’adopter. L’adoption pour les couples homosexuels est impossible dans de nombreux pays, déçus de ne pas pouvoir piller un pays lointain et pétris d’une logique de consommateur aliéné, le couple fait un trait sur l’adoption :
« On ne pouvait quasiment adopter qu’en France, où la liste d’attente est très longue, et quand on ne veut pas adopter de fratrie ou un enfant de 7 ou 8 ans, c’est compliqué. »
Ces gens veulent un enfant, ne s’imaginent pas vivre sans mais l’idée d’adopter un enfant de « 7 ou 8 ans » leur est insupportable ?
Le choix de tout acheter
La GPA est ainsi présentée comme la seule option pour permettre à cette personne, et ce couple, de satisfaire son désir de fonder une famille. La GPA a été faite aux États-Unis afin qu’elle soit « éthique » contrairement à ce qui se fait dans d’autres pays comme l’Inde ; tout est présenté pour faire croire qu’avoir un enfant par GPA est une sorte d’adoption, comme s’il n’y avait aucun problème moral.
Pourtant, le couple économise 150 000 euros en cinq ans et se retrouve au bout de neuf mois avec deux jumeaux. Des enfants qui ne seraient pas né sans cette démarche et ces 150 000 euros. Ils ont été acheté, ni plus ni moins.
Toute cette démarche est une des expressions les plus abouties de la négation de la dimension naturelle de l’être humain. Comment peut-on accepter qu’une mère porte un enfant, son enfant, pendant neuf mois pour le céder à d’autres personne comme si de rien n’était n’était ? Il ne s’agit pas d’un don de sang ou de moelle osseuse, il s’agit d’un être humain qui a grandi en symbiose avec sa mère et qui aspire à rester auprès d’elle.
On ne peut pas être progressiste et accepter une telle déclaration de guerre qui réduit la nature à une vague concept que l’on pourrait accepter ou non, en fonction de ses choix, de son vécu et sa sensibilité.
La fausse discrimination
L’un des derniers arguments de l’article est celui de l’envie de connaître la même chose que les couples hétérosexuels :
« J’aimerais simplement que les gens comprennent qu’on s’aime d’amour, que nous ne sommes pas des pervers. Qu’ils comprennent qu’on veuille des enfants, qu’on veuille connaître ce que les hétérosexuels connaissent.»
Ces propos sont absurdes, car on ne peut pas connaître ce que l’on ne vit pas. Les moyens techniques peuvent prétendre ce qu’ils veulent, ils ne peuvent pourtant pas remplacer le rapport naturel d’un couple hétérosexuel, base du développement des êtres vivants dans le cadre de la reproduction des espèces. Un couple homosexuel peut très bien adopter et élever un enfant, mais il ne connaitra jamais ce qu’il ne peut pas vivre, par définition.
D’ailleurs, le raisonnement erroné va de paire avec la revendication de la PMA pour toutes, et donc de la GPA pour tous et toutes. Plus besoin de partenaire, de couple, de nature, d’amour, l’enfant serait un objet de consommation individuel. C’est inacceptable.
Les arguments en faveur de la GPA sont tous plus odieux les uns que les autres et les histoires personnelles comme celle-ci sont révoltantes pour toute personne sincèrement progressiste. L’idée même des principes s’écrase sous les caprices individuels.
On nous dira que si tout le monde est consentant et qu’il n’y a pas de blessé ou de maltraitance, pourquoi s’y opposer ? Parce que le corps des femmes n’est pas à vendre, c’est une question de civilisation. Parce que chaque GPA est une attaque supplémentaire contre la nature et une avancée supplémentaire pour le libéralisme. Parce qu’une vie ne s’achète pas.