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Les gilets jaunes : une colère juste

Le mouvement de contestation du 17 novembre, organisé par le Collectif des gilets jaunes est empreint d’une colère juste, celle d’automobilistes se sentant piégés par le gouvernement.

Gilets jaunes

Ce qui ressort de la grogne est que de nombreuses personnes ont opté pour l’achat d’un véhicule Diesel pour une question de moins de consommation de l’essence, par soucis écologique ; or maintenant il est dit que l’on va taxer le Diesel pour ces mêmes raisons !

Impossibilité pour les gens de changer de véhicule rapidement, cela coûte cher ! Impossibilité de passer au tout électrique, pas d’infrastructures développées ni de prix attractifs. Les gens se sentent bernés ! C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase ! Cette colère mène à une revendication si forte et si épidermique qu’elle dépasse les réflexions d’ordre écologique. A gauche, nous devons entendre cette grogne et la comprendre.

Le mouvement social des Gilets Jaunes est un phénomène rare depuis ces dernières années. Il s’agit d’une mobilisation spontanée de groupes de personnes via un réseau social. Ces personnes ne dépendent ni d’un corps de métiers, ni de syndicats ou de partis politiques.

Nous les croisons et les reconnaissons tous avec leur gilet de sécurité sur le tableau de bord. C’est une mamie, une coiffeuse à domicile, un électricien, une mère, un homme, une femme, un jeune intérimaire. Rien ne les rassemble et pourtant ils ont tous en commun d’être obligés de se servir de leur voiture, quotidiennement.

Oui sans aucun doute, de nombreux petits entrepreneurs ayant répondu aux sirènes du libéralisme se plaignent de la hausse du carburant et feront partie de la mobilisation. Mais il y a aussi des personnes qui, dans des régions dépourvues ou mal desservies par les transports en commun ont fatalement besoin de leur voiture pour se déplacer !

Il est essentiel de prendre en compte cette donnée quand on essaie (et il le faut !) d’analyser ce mouvement : effectivement il y a des entrepreneurs, des personnes qui ne pensent pas à l’écologie, mais aussi des personnes dépendantes de leur véhicule motorisé, à moyen ou faible revenu qui ne peuvent faire sans.

Mettre en avant l’instrumentalisation par des sociétés privées ou des personnes politiques de la vindicte populaire est un manque évident de respect de la mobilisation des masses. Évidemment l’approche des Gilets Jaunes est confuse mais on ne pas en attendre plus ! L’état actuel de l’avancée du capitalisme fait que l’individualisme est à son zénith.

Comment des personnes forcées à réfléchir à être différentes et devant chercher à se définir par leur orientation sexuelle, peuvent réussir à s’unir dans une perspective commune ?

Pourtant les gilets jaunes sont dans le mouvement et cela doit être mis en avant car c’est le mouvement interne du changement du capitalisme, preuve d’une mobilisation de masse qu’il va à sa perte. Lorsque l’on est à gauche, nous devons observer ce mouvement sans pour autant en attendre une envie de révolution, mais s’en réjouir tout de même !

A ce jour, le prix de l’essence est le problème principal de la population. « L’argent est le nerf de la guerre », cette citation est pour le mouvement des gilets jaunes l’étendard. A gauche, nous pouvons déplorer cette mobilisation qui ne va pas dans le sens d’une avancée écologique mais nous devons l’entendre et la comprendre comme une avancée de la décrépitude du capitalisme.