Une boule de constituée de branches de gui suspendue au plafond de la maison, des branches de houx composant la couronne de l’avent, voilà deux espèces d’individus sacrifiées pour la décoration des maisons en ces fêtes de fin d’année. On peut croire que le houx est là, par ses couleurs, pour rappeler Noël et la boule de gui pour s’embrasser en dessous au nouvel an.
Et pourtant, ce sont deux symboles, chrétien pour le premier et païen pour le second, qui se côtoient. Sur le plan botanique, deux critères leur sont communs. Ils sont tous deux des espèces dioïques : il y a des plants femelles qui portent les graines et des plants mâles. Leurs fruits sont toxiques pour l’Homme mais un régal pour les oiseaux.
Le gui (viscum album) a la mauvaise réputation d’être un parasite des arbres. Et pourtant, il ne se nourrit que de la sève de certains arbres : pommiers, pin noir, peuplier, aubépiniers, saules, tilleuls et amandiers et plus rarement les chênes. Il s’accroche à ses hôtes par un suçoir qui se plante dans l’écorce sans en attaquer les cellules ni décomposer le bois de l’arbre. L’utilisation du gui a de nombreuses références païennes. On sait que le gui avait une valeur symbolique forte en Europe (les déesses Frigg et Freyja) comme dans l’Antiquité (Hermès pour les grecs et les rites druidiques pour les gaulois). On pense que les Celtes lui attribuaient des vertus magiques. De nos jours, en Europe, à minuit du premier jour de l’année nouvelle, deux individus s’embrassent sous le gui. Cet acte aurait, selon la superstition, le pouvoir d’assurer prospérité et longévité au couple.
Le gui fait également parti des expressions types de la nouvelle année. Au moyen-âge, même si cela est discuté sur le sens du mot signifiant gui, serait « au gui l’an neuf » symbolisant la reprise des germinations et l’espoir de nouvelles pousses, dans tous les sens du terme.
Le houx (Ilex aquifolium) est un arbuste au feuillage persistant. Il n’a pour lui qu’une seule symbolique chrétienne. Il serait dit que la « sainte famille » poursuivie par l’armée d’Hérode en Égypte se serait réfugiée derrière un buisson de houx. L’arbuste aurait développé ses branches pour les cacher. Une fois sortie, Marie bénit le houx afin qu’il reste vert toute l’année.
Des traditions et des symboles nous en avons en cette période de l’année, il est important de connaître leur origine et de comprendre ce que représente leur présence dans nos maisons par rapport à la nature.