Depuis le développement des satellites, l’humanité n’ayant rien géré ni planifié a produit un gigantesque amoncellement de déchets dans l’espace tout autour de la planète. L’absence d’organisation supranationale pour répondre à ce défi aggrave d’autant plus la situation.
La conquête de l’espace n’a jamais été tant un rêve scientifique qu’un objectif économique et militaire ; c’est pour cette raison que Donald Trump a demandé il y a peu la formation d’une quatrième entité, spatiale, après l’armée de terre, la marine militaire et l’aviation militaire. Il a également appelé à travailler sur des satellites avec des dispositifs anti-missiles. La NASA a arrêté ses navettes spatiales mais celles-ci continuent d’exister, sous la forme d’une navette militaire automatisée, ayant déjà réalisé des missions. La Chine a de son côté récemment envoyé du matériel sur la pseudo face cachée de la lune, dans l’optique d’y construire une base.
À cette course aux armements s’ajoute, forcément, comme en économie sur Terre, le chaos des déchets. Il y a environ 1 500 satellites autour de la planète, on ne sait même pas exactement combien. À cela s’ajoute 18 000 objets faisant plus de dix centimètres. Évidemment, ces objets présentent une menace pour tout objet spatial risquant une collision avec eux. Il est même considéré qu’une telle collision serait fatale pour un satellite. On sait à quel point dans l’espace ce genre de choses ne pardonne pas, en effet ; les films pour le coup présentent des enseignements assez réalistes.
À cela s’ajoutent l’existence de 750 000 objets de plus d’un centimètre… et celle de 150 millions d’objets de plus d’un millimètre. Des dangers d’autant plus terribles qu’il est difficile de les appréhender et de prévoir les dégâts qu’ils peuvent causer. Des micro-dégâts peuvent déjà avoir des conséquences terribles, mais comment savoir de quel type ils peuvent être, dans quelle situation ? À force de s’en sortir au moyen du calcul, des statistiques, plutôt que par la planification, à un moment donné on se retrouve bloqué et on ne s’en sort plus.
C’est que le capitalisme a été pragmatique : tant que ça marche, ça marche ! Quand cela commence à moins marcher, on contourne le problème. Après tout, il y a désormais des puissants ordinateurs et de très bons ingénieurs. Mais à un moment la réalité devient trop complexe et là on s’aperçoit que la seule solution c’est qu’il aurait fallu à la base même savoir exactement ce que l’on fait. C’est pratiquement une allégorie de l’avenir et il y a donc le double problème qui se posera : faire différemment… et rattraper les catastrophes causées !
Dans le domaine spatial, cela va être compliqué. Ces débris se baladant autour de la planète ont plusieurs origines. Il peut s’agir d’outils perdus, de satellites devenus hors de contrôle ou bien abandonnés, d’étages de fusées, de restes de collisions, etc. En fait personne n’en sait trop rien et surtout tout le monde s’en moque. Il n’y a aucune recherche de responsabilités, ni réflexion autocritique. On s’aperçoit simplement que désormais cela dérange et cela s’arrête là. C’est exactement comme pour le réchauffement climatique.
Ce qui capte l’attention uniquement, c’est que les choses commencent en tout cas à devenir compliquées. Il va falloir calculer des possibilités de manœuvres d’évitement, prendre les risques de collision avec de tels objets en cours, et essayer de virer ces déchets qui posent une menace sur les milliers de satellites censés être lancés dans les prochaines années. On voit très bien ici comment le chaos de la compétition capitaliste menace le développement spatial lui-même.
L’idéal serait bien entendu que les Américains (la NASA), les Européens (l’ESA), les Russes (Rozcosmos), les Indiens, les Chinois, etc. travaillent tous ensemble, non pas simplement en coopération, mais en fusionnant leurs activités. Une seule humanité, unifiée, serait capable de prendre en main l’espace autour de la planète, et d’ailleurs de la planète elle-même.
Ce n’est pas le cas encore et c’est même parti pour le contraire pour l’instant, de par les esprits nationaux entièrement tournés vers la compétition, le repartage du monde. Mais on y viendra inéluctablement, les égoïsmes nationaux sont un obstacle à l’humanité et à la planète qui finiront par disparaître.
À VOIR > le documentaire Alerte aux débris spatiaux diffusé sur ARTE :
[Documentaire complet disponible jusqu’au 17 Mars 2019]