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Pas de notes de guitare au jardin du Luxembourg à Paris

La capitale est devenue une ville totalement embourgeoisée, où les valeurs populaires parisienne s’évaporent sous les coups d’esprits étriqués à la recherche d’une aseptisation commerciale. Que quelqu’un puisse avoir un PV pour jouer quelques notes de guitare au jardin du Luxembourg est une expression d’une décadence totale.

Voici le récit de Léo qui a reçu un PV pour avoir jouer de la guitare dans les Jardins du Luxembourg à Paris :

« Ce qui devait arriver est arrivé : Hier j’ai été puni comme un délinquant par la loi pour avoir joué de la musique.

Faire de la musique ne devrait pas être un délit.

« C’est bien il ne porte pas ses couilles le jeune homme, c’est une fiotte. Moi je croyais au moins que t’irais au bout du truc pour faire l’intéressant devant tes copains mais même pas. »

La musique adoucit les moeurs disait Platon. J’estime qu’interdire la musique en quelque lieu que ce soit tant qu’elle ne dérange personne relève de l’arbitraire et de l’autoritaire.

Avec un groupe d’amis, nous passions un moment agréable au Jardin du Luxembourg. Ma guitare accompagnait discrètement les conversations.

Un premier agent de sécurité vient nous sommer d’arrêter. Il rejette sèchement nos interrogations : il n’a pas d’explication à nous donner.

Depuis quand, en France, n’est-il pas possible de jouer de la musique dans un lieu public ? À Paris de surcroît, une ville qui revendique sa richesse culturelle ? Alors que les lieux culturels ferment les uns après les autres, jouer de la musique semble relever d’un acte de résistance…

Quelques heures plus tard, un deuxième agent nous rejoint, encore plus méprisant. Il nous explique que « autoriser une guitare c’est autoriser un djembé, puis une trompette, une batterie, et on s’arrête où après ? ». Ridicule. Je lui explique que sans raison valable (plainte de nos voisins de pelouse par exemple), je défendrai ma liberté de jouer et continuerai. Offusqué l’agent dresse alors un procès verbal. Au moment de me le faire signer il tente de m’intimider. Sois disant que si je refusais « je verrai bien ce qui allait m’arriver, mais que ce serait pire ». Pour quelques arpèges.

La situation ayant atteint un niveau d’absurdité indécent, j’accepte et signe. Satisfait, l’agent se gargarise : « C’est bien il ne porte pas ses couilles le jeune homme, c’est une fiotte. Moi je croyais qu’au moins t’irais au bout du truc pour faire l’intéressant devant tes copains mais même pas. » Infantilisation, humiliation, insulte, homophobie…

Outre le comportement excessivement inapproprié des deux agents, me voilà donc sanctionné pour la raison absurde que j’ai « joué dans le jardin du Luxembourg de la guitare sans autorisation spéciale ».

Je suis musicien. Je le suis par passion parce que c’est la chose qui me rend le plus heureux au monde. Je le fais tous les jours à raison de plusieurs heures par jour, et c’est parfois difficile. Mais aujourd’hui, j’ai la chance d’être appelé pour donner des concerts ou composer au service de divers projets et je retire un sentiment et une énergie positive très puissante de ce partage et de cette communion avec autrui. Me faire censurer et punir de la sorte pour avoir voulu partager et répandre gratuitement un peu de bonheur et de vie, a été une expérience violente et très désagréable que je trouve absolument révoltante.

J’ai l’intention de contester ce procès verbal, et j’aimerais que cette histoire ne se reproduise jamais pour personne. »

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