Le rappeur Niska a produit un « freestyle » sur France inter qui a été mis en avant sur le site et les réseaux de la radio. Cet artiste porte pourtant un style et des valeurs aux antipodes de ceux que prétendent incarner les gens de France inter.
« Niska en freestyle » sur France inter, quoi de plus baroque ? Son style ne correspond pas du tout à « l’esprit » de cette radio. France inter, c’est un esprit intello-bobo « de gauche », très lisse, offusqué par la Droite, bien que ne rejetant pas pour autant le confort bourgeois. Elle vise un public de gens s’imaginant cultivés, surtout des « profs » dit-on, qui n’aiment pas les fachos et les bourgeois roulant des mécaniques à la Sarkozy, mais qui aiment quand-même le confort de beaux quartiers urbains ou des grandes maisons à la campagne. Cela n’a en tout cas absolument rien à voir avec le genre d’attitude et de préoccupations d’un artiste comme Niska.
Voici son « freestyle » :
.@Niska_Officiel , pour sa carte blanche dans @BoomerangInter, a offert aux auditeurs un freestyle inédit !
Ecoutez l’entretien au micro d’ @ATrapenard : https://t.co/yFXmOlB5ap pic.twitter.com/yWaNgrmKF1
— France Inter (@franceinter) September 6, 2019
Ce genre de propos, chantés sur France inter, sont vraiment mémorables :
– ne me demande pas combien d’oseille (d’argent) j’ai mangé cette année, je veski (j’esquive) les impôts ;
– demande-moi combien de bitch (« salope ») j’ai vu se faire tourner dans les escaliers ;
– oh my god (oh mon dieu), sa sœur elle fait la timp’ (la putain), mais comment je vais le dire à mon pote ? Mais comment je vais le dire à mon pote que sa feumeu (femme) veut que je la fuck (« baise ») ?
– des 10 sur 10 en cours, c’est ce que maman m’avait dit, le million à 25 ans, mon prof de math ne l’a pas prédit.
Voici qui est très patriarcal, grossier, complètement fasciné par l’argent. C’est, pour tout dire, un état d’esprit littéralement de droite. C’est du Nicolas Sarkoy, mais à la manière prolétaire immigré aliéné de banlieue plutôt qu’Auteuil-Neuilly-Passy !
La vidéo qui accompagne l’article, le clip de « Du lundi au lundi », est encore plus poussée dans cet état d’esprit de droite anti-ouvrier. Il y est chanté que c’est mieux « d’augmenter les délits » plutôt que d’« aller à l’intérim », car ce qui compte c’est l’argent facile, le tout après avoir montré une panthère noire tenue en laisse. Rien que cette scène d’ailleurs est inacceptable pour qui a un minimum de valeurs morales.
Seulement voilà, les intello-bobo « de gauche » de France inter ne sont aucunement à Gauche. Ils ne connaissent rien à la culture populaire et aux classes populaires, dont ils ne partagent pas les valeurs, ni la culture.
Leurs offuscations récurrentes contre les fachos, la Droite, les « réacs », ne sont que du cinéma qui ne correspond à rien d’authentique. Et ils s’imaginent que Niska est acceptable seulement parce qu’il est d’origine immigré et qu’il vient de banlieue. Jamais de tels propos ne seraient ainsi mis en avant sinon.
Un artiste comme Niska, dont le dernier album ne parle quasiment que de trafic de drogue et d’argent sans travail, correspond tout à fait aux clichés qu’ont ces gens à propos de la banlieue et qui parfois effectivement sont un portrait caractéristique de toute une décadence.
France Inter ne propose rien d’autre que d’accompagner une telle décadence. C’est une faillite intellectuelle et culturelle. C’est là encore un signe de l’appauvrissement moral généralisé de la bourgeoisie, qui sombre corps et âmes avec le capitalisme triomphant, allant donc droit dans le mur et aboutissant à une époque où il faudra tout changer en long, en large et en travers.
Le Socialisme ne récupérera que le meilleur et se débarrassera de tout ce vide culturel, de toute cette décadence individualiste opportuniste.