Le 19 septembre 2019, le Parlement européen a adopté un texte dénommé l’«Importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe». Il y est expliqué que l’origine de la Seconde Guerre mondiale serait… le pacte germano-soviétique.
Le texte adopté par le Parlement européen avec peu de votants a néanmoins été porté par de grands groupes : le Groupe du Parti populaire européen (PPE), Renew Europe (RE) auquel appartient La République En Marche, l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen (S&D) qui regroupe les socialistes, le groupe Conservateurs et réformistes européens (CRE).
Il :
« souligne que la Seconde Guerre mondiale, conflit le plus dévastateur de l’histoire de l’Europe, a été déclenchée comme conséquence immédiate du tristement célèbre pacte de non-agression germano-soviétique du 23 août 1939, également connu sous le nom de pacte Molotov-Ribbentrop, et de ses protocoles secrets, dans le cadre desquels deux régimes totalitaires ayant tous deux l’objectif de conquérir le monde se partageaient l’Europe en deux sphères d’influence »
Il va de soi que c’est tout simplement ridicule. Aucun historien ne niera que toute la dynamique de la Seconde Guerre mondiale repose sur les expansionnismes allemand et japonais. L’URSS a d’ailleurs beaucoup souffert lors de l’invasion allemande, après avoir tenté désespérément de former un glacis pour établir une grande distance à la suite du refus de la France et de la Grande-Bretagne de former un bloc anti-nazi.
Cependant, ce qui compte ce n’est pas tant ici la mémoire que l’avenir. Adopté sans attirer l’attention, ce texte est d’une très grande importance à la fois culturelle et légale pour les années à venir. Déjà, il reflète les courants les plus fanatiques de la Droite des pays de l’Est européen, qui vouent une haine la plus complète pour tout ce qui est socialiste, communiste ou lié en général à l’histoire du mouvement ouvrier.
> Lire également : Le projet de loi visant à interdire le communisme en Pologne
Des pays comme la République tchèque, la Pologne, la Lettonie, la Hongrie… sont des bases fanatiques des courants conservateurs, pour qui la Gauche ne doit tout simplement pas exister. Pour cette raison le texte :
« se dit préoccupé par le fait que des symboles de régimes totalitaires continuent à être utilisés dans les espaces publics et à des fins commerciales, tout en rappelant qu’un certain nombre de pays européens ont interdit l’utilisation de symboles nazis et communistes ».
Il va de soi ici que ce sont les symboles communistes qui sont visés : l’objectif est de faire en sorte que le moindre « marteau et faucille » soient purement et simplement interdits. Pour la forme, il est demandé que la symbolique nazie soit interdite, mais il va de soi que les croix gammées ne courent pas les rues en Europe, étant bien souvent déjà interdites par ailleurs.
Ce à quoi il faut s’attendre, c’est à une interdiction du « stalinisme » dans les pays de l’Union européenne, ce que le texte réclame et ce qu’il obtiendra, car l’objectif à l’arrière-plan est d’empêcher toute révolte ouvrière et l’émergence de la Gauche, alors que « progressistes » et nationalistes se disputent le pouvoir.