L’interdiction des animaux sauvages dans les cirques est de plus en plus d’actualité. Il y a régulièrement des livres, des tribunes ou des sondages d’opinion allant dans ce sens, comme ce dernier sondage commandé par différentes associations dont la SPA. On a aussi des municipalités prenant une mesure d’interdiction des cirques avec animaux, comme ce fut le cas à Beauvais en Picardie en octobre.
Il y a un mouvement très palpable dans la société française refusant l’exploitation des animaux dans les cirques. Les listes de gauche aux municipales devraient toutes se saisir de cette question et inscrire à leur programme l’interdiction des cirques avec animaux sur leur commune, à moins de se laisser dépasser par l’histoire.
Le problème, c’est que la Gauche en France ne s’est jamais intéressée aux animaux, ou alors à la marge. Le véganisme est par exemple considéré comme quelque-chose de très étranges dans les organisations de gauche, petites ou grandes, même s’il est présent depuis longtemps dans certains milieux anarchistes ou chez le PCF (mlm) qui s’appuie ici sur la culture des autonomes allemands où le véganisme est une valeur fondamentale depuis le début des années 1990.
Ce devrait pourtant être quelque-chose d’évident pour une mairie de gauche de ne pas accepter sur sa commune ce genre d’arriération culturelle que sont les montreurs d’ours, les dompteurs de lions ou encore la présence de chameaux sur un parking en bitume sous la pluie automnale.
C’est en tout cas quelque-chose d’évident chez les personnes les plus avancées des familles des classes populaires, celles chez qui la morale et les valeurs populaires ont un sens. Malheureusement, la Gauche s’est toujours plus éloignée d’elles.
Selon les différents chiffres, on peut estimer à une petite soixantaine le nombre de communes françaises interdisant cette pratique. La mairie de Paris en fait d’ailleurs partie suite à une proposition votée à l’unanimité fin 2017. Seulement, cela n’est pas suffisant et n’est pas appliqué, malgré des annonces récentes de la maire Anne Hidalgo à ce sujet. Pour que l’interdiction soit efficace, il faudrait de toute manière qu’elle soit mise en place nationalement, évidemment.
L’association One voice a fait un intéressant texte de bilan de ce combat qu’elle mène depuis 20 ans. On peut y lire cette phrase montrant que les choses évoluent :
« l’avenir des cirques exploitant les animaux se rétrécit, les consciences évoluent et la loi suivra, un jour. »
Les mentalités semblent avancer en effet et peut-être qu’on s’éloigne du temps où les militants allant devant les cirques exprimer leur critique étaient harcelés, menacés et parfois violentés physiquement.
Notons d’ailleurs que One voice a remporté récemment un grand combat, en obtenant du ministère la libération de Micha, un ours de cirque malade et maltraité. L’association continue maintenant le combat pour la libération de ses deux compagnons Glasha et Bony, qui vivent toujours dans des conditions déplorables.
En attendant, il y a toujours beaucoup d’animaux sauvages dans des cirques en France. Quand on sait le consensus qu’il peut y avoir à ce sujet, il n’est pas normal qu’il n’y ait pas aujourd’hui une grande campagne nationale menée par un large front de toutes les associations, partis et personnalités opposés aux cirques exploitant des animaux. Forcément que cela aurait du succès, surtout auprès des classes populaires.
La Gauche a forcément une grande responsabilité dans l’absence de ces revendications à grande échelle en faveur des animaux. L’interdiction des cirques avec animaux devrait pourtant être gagnée depuis longtemps, tellement c’est une revendication évidente. C’est d’ailleurs déjà le cas dans de nombreux pays comme la Belgique, l’Autriche, Israël, le Mexique ou encore le Pérou.