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France culture et son complot sur les statues grecques

Les thèses de la « Gauche » post-moderne ont largement conquis les institutions : c’est là une expression d’inculture, de décadence, de subjectivisme le plus farfelu. France Culture en a donné l’exemple avec une affirmation complotiste : il existerait un plan machiavélique raciste pour faire croire « depuis 2000 ans » que les statues grecques sont de couleur blanche…

 

Au départ, la « Gauche » post-moderne prétendait corriger les choses, supprimer des préjugés, transformer les points de vues, etc. C’était là un masque pour se donner une image démocratique. En réalité, c’était là le fer de lance de l’ultra-libéralisme, qui relativise par définition absolument tout. Cela se voit de plus en plus, car la grande relecture du passé a déjà commencé.

Ainsi, France Culture a appelé à… « déconstruire le mythe de la Grèce blanche », au moyen d’une petite vidéo de quelques minutes. Avec une argumentation effectivement typique des philosophes de la « French Theory », de la théorie du « genre », etc. Les propos suivants ont même dû être modifiées de la présentation sur Twitter quelques heures après la publication, afin d’apparaître plus « mesuré » :

« On vous ment. Depuis 2000 ans : non, les statues grecques n’étaient pas blanches, mais de toutes les couleurs. L’Histoire nous l’a caché pour promouvoir le blanc comme idéal d’un Occident fantasmé, contre les couleurs symboles d’altérité et de métissage »

Le misérable qui intervient dans la vidéo ose tenir les propos suivants, qui révulseront tout être épris de culture :

« [voix off:] Pourtant, aucune trace de ce fait historique ni dans nos musées, ni dans notre imaginaire de ce « berceau de l’Occident ». Cette Antiquité colorée au mieux n’est pas connue et au pire rejetée comme kitsch, vulgaire. C’est le résultat de 2 000 ans d’une histoire qui place le blanc au cœur de ses valeurs et rejette l”’impur”, le bigarré, le métissage des couleurs.

[Philippe Jockey:] « Employons des grands mots, en effet, c’est un rejet de l’Autre, que l’on voit apparaître dès les textes de Pline l’Ancien, jusqu’aux pires excès de la Seconde Guerre mondiale. À chaque fois, c’est l’autre qui est en jeu, le rejet des couleurs de l’autre. » »

Philippe Jockey croit donc qu’on est dans un monde tellement décadent qu’il peut assimiler Pline l’Ancien à l’extermination industrielle des nazis. Faut-il que les post-modernes se croient à ce point tout permis pour oser une telle assimilation. En 2014, France Culture parle de la modernité de Pline l’ancien. Il est présenté comme « un écrivain, naturaliste romain qui a marqué l’histoire de la science et de l’érudition ». En 2019, c’est un des avatars d’Adolf Hitler !

Mais on aurait tort de croire à une mauvaise blague. C’est toute une idéologie à laquelle on a affaire ici et qui affirme l’impossibilité de la totalité, de l’unité, de l’harmonie. Ce qu’exprime Philippe Jockey, historien, historien de l’art et archéologue français – donc très éduqué – c’est l’idéologie ultra-libérale de la différence absolue, de la dis-harmonie, de la différence absolue entre chaque chose.

Cela correspond à la grande offensive post-moderne dans le domaine historique, après avoir obtenu une hégémonie complète dans le domaine des idées. France culture nous présente ainsi le « complot » de la suprématie blanche de la manière suivante, en faisant s’effondrer toute son approche avec la dernière phrase, sans s’en apercevoir :

« À la Renaissance, on déterre les copies romaines, qu’on copie à nouveau pour diffuser en Europe l’idéal antique, contre le bariolage médiéval et le chatoiement oriental, à nouveau grâce aux plâtres blancs. Elisabeth Le Breton, conservatrice au département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du Musée du Louvre, analyse ce phénomène, alors que commence une superbe exposition à la Villa Médicis à Rome, consacrée aux copies en plâtres du XVIe au XXe siècle, « Une Antiquité moderne » : « 16 siècles après l’Antiquité romaine, de nouveau, une technique : le moulage, et le plâtre comme matériau, vont s’imposer pour l’appropriation de ces modèles. Ce sont des pièces blanches qui vont en résulter. Ce que les Français vont voir à Rome à la Renaissance, ce sont des pièces qui seront blanches. »

Puis ce sera le fondateur même de l’histoire de l’art, Winckelmann, qui posera, en 1764, le blanc des Grecs comme un summum de l’art.

Philippe Jockey poursuit l’exploration de ces siècles de blanchiment : « Une fois que l’Histoire de l’art donne son socle intellectuel et esthétique à cette idéologie, vont se développer ces académies des beaux arts qui au XIXe siècle vont multiplier les moulages, qui font que tout jeune artiste, spécialisé ou non dans la sculpture se trouve face à des moulages blancs de sculptures autrefois polychromes. »

Le blanc antique deviendra même un argument politique en 1830 quand la nation grecque s’émancipe du joug ottoman, et se “purifie” de ses couleurs vives : « On débarrasse Athènes et tous les autres sites des monuments postérieurs à l’Antiquité classique, et on en profite aussi pour se débarrasser de tout ce qui n’est pas blanc. Donc la blancheur, là aussi, se construit encore comme un idéal en référence à cette Grèce classique rêvée, idéalisée qui n’a jamais réellement existé que dans la tête de ces gens-là. »

Dans les années 1930, l’idéologie de la blancheur se radicalise encore quand l’écrivain xénophobe Charles Maurras fait “l’éloge de la blanche Athènes” posant ainsi un jalon dans l’exaltation antique reprise par les régimes fascistes et nazis. « On va appuyer le mythe de l’homme supérieur, de l’aryen, sur cette idéologie blanche. »

Avec 1968, on commence à prendre en compte les couleurs grâce aux nouvelles techniques d’investigation de la matière, et au retournement culturel. « Là, c’est une révolution, une révolution militante, c’est-à-dire qu’on affirme de manières idéologiquement très forte la couleur, la polychromie de la sculpture grecque, comme on la refusait pendant des siècles. »

Aujourd’hui, quelques musées commencent à proposer des copies en plâtres colorés ou des reproductions virtuelles, à côté des originaux antiques. »

Ben ouais gros malins, on allait pas barioler de couleurs des statues antiques ! Alors qu’en plus le blanc soulignait la plastique de ces statues, leur beauté harmonieuse – mais c’est précisément cela que veulent torpiller les barbares que sont les tenants de l’idéologie post-moderne. Ils veulent détruire le classicisme, ils veulent remettre en cause l’universalité des Lumières. Seule la Gauche historique peut contrer cette manœuvre de destruction !