Au début du mois de septembre 2017, voici ce qu’affirmait le Premier ministre Édouard Philippe :
« Nous allons l’année prochaine augmenter, dans le budget que je présenterai, le budget des Armées de plus de 1,6 milliard (d’euros). Cet effort sera poursuivi en 2019 puis en 2020 parce que le monde dans lequel nous vivons est dangereux ».
Il faut dire que la pression des secteurs les plus agressifs et militaristes de la classe dominante se faisaient toujours plus sentir.
Dès le mois de mars 2017, dans le journal économique La Tribune, Pierre Le Jolis de Villiers de Saintignon, chef d’état major des armées, appelait à augmenter le budget militaire à 2 % du P.I.B dès 2022. Depuis, il renouvelle régulièrement ce rappel à l’ordre, que cela soit lors de sa démission à l’été 2017 ou il y a peu dans son possible recours émis par le journal réactionnaire Valeurs Actuelles.
Si l’objectif de 2 % du PIB dès 2022 n’a pas été retenu, il reste que la Loi de Programmation militaire (LPM) promulguée le 14 juillet 2018 prévoit d’atteindre cet objectif en 2025. En effet, la hausse est bien réelle : alors que la LPM de 1997-2002 atteignait 85,308 milliards d’euros, le budget 2019-2023 table déjà sur 197, 8 milliards d’euros.
Cela a des conséquences économiques et sociales concrètes. C’est d’abord le progressif embrigadement national avec le service national universel impliquant un mois obligatoire pour les jeunes de 15 et 16 ans. Ce service doit se généraliser à l’horizon 2021-2023.
Au plan économique, ce sont six entreprises françaises qui sont dorénavant dans le « top 100 » des entreprises d’armement (hors sociétés chinoises), dont Thalès (10e), le Commissariat à l’énergie atomique (47e), Naval group (21e), Nexter (83e). Ces entreprises sont elles-mêmes portées par le « moteur » que constitue Dassault Aviation qui a vu ses ventes d’avions augmenter de 30 % en 2018.
La France, pesant pour 3,5 % des dépenses militaires mondiales, est ainsi le second plus gros vendeur d’armes de l’Union européenne (20, 96 milliards d’euros), après le Royaume-Uni (31,72 milliards d’euros) et le quatrième vendeur au niveau mondial.
Cette hausse des dépenses militaires n’est qu’un simple reflet des crispations militaires qui ont lieu dans le monde, avec le regain de tensions entre les deux superpuissances que sont les États-Unis et la Chine. Ces deux superpuissances sont des mastodontes de l’armement, avec des États-Unis pesant pour 36 % des dépenses mondiales militaires et la Chine pour 14 %, loin devant donc l’Arabie Saoudite (3,7%), l’Inde (3,7%) et la France (3,5%).
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Il faut être bien naïf pour penser que la relance des armements, dont la France est plus que bien placée, n’est qu’une stratégie de dissuasion. Comment peut-on penser cela sérieusement après les deux guerres mondiales du siècle dernier ?
Le seul rempart à la guerre, c’est la mobilisation démocratique et populaire, massive en faveur de la paix. Elle ne peut être portée que par la Gauche historique, celle qui n’a jamais cédé aux sirènes du libéralisme et qui a toujours su que le capitalisme mène inévitablement à la guerre.