L’importation du MMA, ce produit américain mêlant spectacle, technicité et ultra-violence dans un « octogone », va être organisée par une fédération existante déjà, pour faire passer la pilule de la barbarie. Téléréalité, ultralibéralisme dans les mœurs, atomisation individualiste… le modèle américain s’impose, avec l’assentiment d’une Gauche ayant capitulé culturellement.
L’impact sur la jeunesse va être énorme, et bien entendu on parle ici de la jeunesse masculine. Sont également visés en particulier les secteurs où le patriarcat est puissant, comme chez les jeunes hommes des cités.
L’idée est simple : tout comme les gladiateurs hier, il est possible de prostituer son corps en le mettant en jeu dans des affrontements alliant brutalité et spectaculaire. Il va de soi que comme on est plus chez les Romains, il faut par contre qu’il y ait tout un package culturel adéquat.
Sont donc mis en avant le côté technique, la dimension sportive, le fait qu’il y ait des règles, une assurance, un classement avec un titre, etc. Et la ministre des Sports Roxana Maracineanu a confié à la Fédération Française de Boxe la tâche de procéder à la légalisation du MMA, pour que l’ensemble passe d’autant mieux.
En un sens, tant mieux, comme cela la Gauche pourra condamner la boxe en soulignant son rôle dans la reconnaissance du MMA. La boxe professionnelle doit être interdite, comme d’ailleurs tout sport où l’objectif est d’obtenir le KO. Le fait de chercher à démolir quelqu’un doit être condamné culturellement, mieux encore : réprouvé.
Les Jeux du cirque version 21e siècle doivent être rejetés. Entendons-nous bien, ce n’est pas simplement une initiative de massacre culturel, c’est aussi des centaines de millions de dollars qui sont ici en jeu. L’entreprise Ultimate Fighting Championship a été vendue en 2016 pour… plus de quatre milliards de dollars. Mais il en existe de très nombreuses autres.
Pour cette raison, quand on parle du MMA on parle en fait simplement de la boîte de Pandore d’un massacre en règle dans un « octogone ». Inévitablement, de par le relativisme culturel et la décadence du capitalisme, cela ira plus loin. On ne peut que rire quand Cyrille Diabaté, ancien sportif de haut niveau dans les sports de combat et président de l’Alliance française du MMA, explique à Paris Match :
« Je me réjouis de cette nouvelle, notamment pour les jeunes qui vont pouvoir s’inspirer de la pratique et de ses valeurs fortes qui manquent dans notre société : la ponctualité, le respect, l’humilité, le courage, la volonté ou encore l’abnégation. »
La ponctualité aux réunions associatives ? Le respect des personnes âgées ? L’humilité face à la vie animale ? Le courage face à la brutalité patronale ? L’abnégation en faveur de l’environnement ? Car le problème du MMA, au fond, au-delà de la violence, c’est bien celui-là : prôner des valeurs abstraites, qui auraient une valeur en soi. C’est là précisément le contraire de tout art martial tel qu’il s’est développé historiquement : comme produit du peuple, lié à une société, avec un objectif qui est toujours la victoire sur soi-même. Car la plus grande victoire est sur soi-même.
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Le MMA n’a rien à voir avec tout cela, c’est le produit du capitalisme le plus vil, qui cherche des terrains toujours nouveaux pour asseoir sa soif de profit. Qui peut prétendre qu’il y a quelque chose de culturellement positif à passer à la télévision pour démolir quelqu’un en espérant ramener des milliers, des dizaines de milliers, des centaines de milliers de dollars ?