À la fin des années 1990, le rap français a connu un souffle immense avec de nombreux artistes émergents et des sons d’une énergie incroyable, très sophistiqués. L’année 1997 a pour beaucoup marqué un tournant, rangeant au placard tout ce qui s’était fait avant. L’album Si Dieu veut… des Marseillais de la Fonky Family avait mit la barre très haute cette année-là.
Alors que tout une scène « underground » s’affirmait en dehors des grands circuits commerciaux, il y avait une grande vague très pop, comme avec « Bye Bye » de Menelik qui inondait les radios et faisait définitivement découvrir le rap à la France, pour ceux qui n’avaient pas vu ou voulu voir passer la vague Mc Solaar, IAM, Suprême NTM, etc.
La compilation Première classe (volume 1) assumait à la même époque une culture plus sombre, très musicale mais pas pop ni vraiment « underground », dressant un tableau tout à fait typique du quotidien des banlieues françaises. Au contraire, l’album KLR du Saïan Supa Crew assumait presque de faire de la variété, avec une approche très joviale et des morceaux de qualité.
Au milieu de tout cela, on a de nombreuses perles, plus ou moins connues, comme « Époque de fou » de Koma ou le très profond « Vivre ou mourir » de Bams en 1999.
Il y a dans ces morceaux une puissance tout à fait typique du rap de cette époque et de l’ambiance d’alors… avant les années 2000 où tout allait être corrompu par le business, la drogue, l’individualisme et le relativisme généralisé.
« Obsédée par le vide, le néant
Le trou noir qui s’ouvre devant moi géant comme un milliard
Vingt ans, vingt piges, je me sens déjà tarire
Lasse, assez de haïr, de me sentir envahir
De mauvaise vibes auxquelles je dois obéir
Que dois-je choisir, vivre ou mourir? » Bams.
[EDIT : le lecteur soundsgood n’étant plus disponible, voici la playlist sur Youtube en lecture automatique]