L’humanité a déjà été stupide de ne pas prendre en compte la nature et de se retrouver avec un coronavirus mutant. Elle continue dans la lancée en « oubliant » les animaux plus ou moins liés à notre environnement et se retrouvant en détresse.
Il existe des parcs en France où, depuis la grippe aviaire, les oiseaux à qui on a coupé les ailes pour ne pas qu’ils volent se voyaient nourris par des bénévoles, l’administration refusant de s’en occuper. Que deviennent-ils en période de confinement ? L’AFP peut bien mettre des images de canards déambulant devant la Comédie française en arguant que c’est pittoresque : c’est la faim qui les amène là.
Une faim qui concerne évidemment également les pigeons bisets, nos voisins urbains. Qui va s’occuper de leur fournir une alimentation qu’on leur a indirectement donné jusqu’à présent ? Les pigeons ont l’habitude en effet de chercher la nourriture dans les parcs, sur les trottoirs, là où les humains laissent tomber miettes et déchets. Les rues étant vides, ils se trouvent sans ressources et complètement démunis.
Pour donner un exemple de cette situation plus qu’alarmante, dramatique, le 19 mars, une jeune habitante de Le Pouliguen a été verbalisée et devra s’acquitter d’une amende de 135 euros pour avoir été… abreuver ses chevaux dans le pré à 500 mètres de chez elle, munie de son attestation, avec deux bidons de 20 litres d’eau sur son scooter.
Les forces de l’ordre lui ont mentionné que cela n’était pas « vital », la priorité étant « aux humains et non aux animaux ». Si ce n’est pas vital pour l’humain, c’est vital pour les chevaux. Un cheval qui ne boit pas risque très vite une occlusion intestinale, qui sans soins immédiats entraîne une mort lente et terriblement douloureuse : une douleur comparable chez l’humain à de violentes coliques néphrétiques.
De plus, ne pas subvenir aux besoins vitaux de ses animaux est considéré comme de la maltraitance. On marche sur la tête et les cas traités de manière absurdes se succèdent les uns aux autres. Il est malheureusement difficile de recenser cela, parce que les associations s’occupant des animaux ne sont souvent pas centralisés, n’ont pas de moyens et de toutes façons ont bien d’autres priorités en ce moment ! Elles voient en effet les bénévoles ne plus pouvoir venir, elles voient les dons s’arrêter, etc.
Il existe aussi un autre problème pendant ce temps du confinement, qui est celui du nourrissage des chats libres. Beaucoup de nourrisseurs s’inquiètent d’être verbalisés lorsqu’ils se rendent sur les sites de nourrissage des colonies de chats libres. Rien n’est stipulé dans les attestations et c’est au bon vouloir de la localité, voir des municipaux ou gendarmes.
Pourtant, les chats libres ont un statut (article L210-10 et L210-11 du code rural), ils sont sous la responsabilité de l’association et de ses bénévoles. Le chat errant est reconnu animal domestique par l’arrêté du 3 avril 2014 fixant les règles sanitaires et de protection animale auxquelles doivent satisfaire les activités liées aux animaux de compagnie d’espèces domestiques relevant du IV de l’article L. 214-6 du code rural et de la pêche maritime. Or, « le fait de priver de nourriture et d’abreuvement un animal domestique est reconnu cruauté passive conformément à l’Article R214-17 du Code Rural ».
On voit ici très bien comment le droit, qui n’existe déjà pratiquement pas pour les animaux à part pour les « gérer », disparaît si besoin en ce qui les concerne. C’est quelque chose de très grave, qui reflète le caractère totalement arriérée de la société française, et d’ailleurs de l’humanité en général.
L’humanité se retrouve face à un coronavirus pour avoir détruit les zones naturelles, et malgré cela elle persiste dans son déni de la réalité, dans sa vision du monde anthropocentriste totalement en décalage avec les faits concrets. En ce sens, la question animale se pose en toute acuité en ce début du 21e siècle.
Et le premier pas ne peut être que pratique, en cherchant un moyen d’aider les animaux dans le besoin, en voyant comment aider concrètement les associations.