Le gouvernement français est passé, depuis l’intervention d’Emmanuel Macron du 13 avril 2020, dans le mensonge, celui d’un déconfinement qui serait à court terme et complet. C’est là le signe d’une décadence du « haut » de la société française, mais également du « bas » : les Français, consuméristes et immatures, sont incapables de faire face à la crise.
Des menteurs ou des fous : il n’y a pas d’autre mot pour qualifier les membres d’un gouvernement et d’un appareil d’État tout deux en perdition. Ce jeudi 16 avril, le ministre de la culture Franck Riester a expliqué sur France Inter que les petits festivals pourraient sans doute se tenir, et ce dès le 11 mai.
« On a à préparer, d’ici deux semaines, des éléments pour préparer le déconfinement dans tous les secteurs d’activité. C’est ce que nous a demandé le président de la République, sous l’autorité du Premier ministre (…).
Nous souhaitons que la privation de spectacle vivant, de cinéma, soit limitée (…).
Dans le cas de la culture, on regarde tout les points. La priorité c’est la sécurité des spectateurs, des artistes, des techniciens. Si des festivals sont adaptés à des jauges petites, qu’il n’y a pas de problème de sécurité, nous les accompagnerons. »
Franck Riester est au mieux farfelu et le président de la République ne vaut pas mieux. Le monde entier est bloqué et les Français, seuls au monde, feraient mieux que tout le monde ? C’est menteur ou fou, et tout cela pour complaire à des Français immatures qui ont cru en l’éternité de consumérisme béat et aliéné.
Par exemple, la règle exigée par l’Allemagne et l’Autriche actuellement pour le vélo, c’est 20 mètres de distance. 20 mètres ! Cela donne un festival avec les gens tous les 20 mètres ? Certaines études disent que pour le vélo deux mètres suffisent. Admettons. Cependant, si cela est formulé ainsi, c’est car les gens sont en mouvement. Dans une festival, on reste au même endroit. Même deux mètres d’écart, cela ne suffit pas. Avec des masques ? Il suffit qu’un l’enlève un peu et tout peut recommencer.
Le gouvernement français prend donc les gens pour des idiots, et cela tombe bien car les Français le sont. Ils veulent y croire et étant cartésiens, ils pensent que si c’est un choix en toute conscience, cela va se réaliser. Eh bien, non. La réalité matérielle l’emporte. Et elle est comprise par ceux qui admettent qu’elle s’impose. Le gouverneur de Los Angeles a ainsi annoncé à partir de quand il y aurait peut-être de nouveau des concerts et des matchs. Il n’a pas dit mai. Il n’a pas dit août. Il n’a pas dit octobre. Il a dit : janvier 2021.
Janvier 2021, peut-être. En Allemagne, les organisateurs du fameux Oktoberfest de la mi-septembre se disent déjà que c’est plié. Au Japon, une partie des organisateurs des jeux olympiques d’été, repoussés d’un an, pense même que c’est même mal parti pour l’été 2021 !
Et, finalement, ce qui est dit est clair. Il y en a au moins pour des mois : voilà ce que n’hésite pas à répéter en boucle le chancelier autrichien Kurz, à la tête du premier pays ayant mené un déconfinement partiel. En Allemagne, aux États-Unis, on dit pareil.
L’Allemagne fait tout pour relancer les matchs de football professionnels. Mais elle sait qu’il faudrait isoler les joueurs et les préparateurs pour tout le reste de la saison et employer 20 000 tests. C’est difficilement acceptable par l’opinion publique.
Seul au monde, le professeur Didier Raoult dit que « l’épidémie est en train de disparaître progressivement » et qu’il est « possible qu’elle disparaisse au printemps ». Espérons qu’il ait raison, mais on peut en douter tellement il joue la politique de la Droite, tellement il parle, tellement il se met en avant. C’est là le signe d’un égocentrisme sans rapport avec la science au service du peuple.
Et c’est tellement solitaire que c’est sans rapport avec le reste du monde : on a une crise mondiale, mais un Français aurait raison sans en faire part au monde entier ? Et personne dans le monde ne s’y intéresserait ?
La France est ici en totale décalage avec ce qui est dit ailleurs sur la planète. On y dit quelque chose de simple : tant qu’il n’y aura pas de remède ou de vaccin, la distanciation sociale restera. Pour un mois, pour six mois, pour un an, pour deux ans.
L’horizon, c’est 2021. De tous les pays, c’est la France ayant basculé dans le culte de l’individualisme, du chacun fait ce qu’il veut dans le dédain et le mépris de la réalité, qui est en passe d’être culturellement le plus ébranlé.