Catégories
Écologie

Le projet antidémocratique Internet Starlink par l’entreprise SpaceX

L’entreprise Space X présidée par Elon Musk vient de lancer de nouveaux satellites dans l’orbite terrestre afin de bâtir un nouveau réseau internet. Également connu comme président de l’entreprise d’automobiles électriques Tesla, Elon Musk est le représentant de cette bourgeoisie totalement décadente perdant pied avec le réel mais s’imaginant à l’avant-poste de la modernité.

Le milliardaire Elon Musk, ancien conseiller de Donald Trump, a lancé ces derniers jours 60 nouveaux satellites de son projet « internet Starlink », autorisé par Commission fédérale des communications des États-Unis en 2018. Ils font dorénavant partie des 420 satellites d’internet Starlink, avec à terme la mise en orbite d’un peu plus de 12 000 satellites pour un lancement officiel en 2025.

Placés dans la basse orbite (200 – 500 km d’altitude), ces satellites veulent offrir un réseau qui sera donc indépendant de l’actuelle infrastructure terrestre et marine, avec comme objectif principal d’augmenter le débit d’internet. Les satellites de Starlink pourraient offrir un temps de communication extrêmement court, de l’ordre de 25 millisecondes de latence (pour 30 à 60 millisecondes actuellement pour un très bon accès internet).

Le lancement des derniers satellites n’a pas manqué d’alerter bon nombre de gens, pensant y voir des ovnis ou des étoiles filantes. Et c’est bien là que réside le problème : le projet est inconnu des larges masses avec une grande entreprise qui impose son projet par « en haut ». Il a fallu qu’en plein confinement les gens s’aperçoivent des traînées de lumières diffusés par les satellites dans la nuit pour que le projet soit mieux connu.

Car la question de l’utilisation (ou non) de l’espace planétaire est une question éminemment démocratique, tant la connaissances des étoiles et du système solaire en général fait partie d’une connaissance populaire répandue. La passion pour les éclipses en est une bonne illustration et plus que jamais la nuit étoilée fait partie d’un rapport universel à la nature, et à la science.

Alors que la pollution lumineuse terrestre causée par les spots publicitaires et l’éclairage inutile défigure cette contemplation populaire, voilà que le projet Starlink va encore assombrir la nuit étoilée.

Pour le capitalisme, la nature est surtout un obstacle à faire sauter pour les besoins d’accumulation du capital. À cela s’ajoute l’anarchie complète de ce mode de production qui se développe dans le mépris total des conséquences à moyen-long terme sur l’environnement.

Le projet Space X va ainsi multiplier de plusieurs fois le nombre de satellites dans l’espace terrestre. À titre de comparaison, en 2018 la mission d’exploration spatiale Kepler a déployé 140 satellites. Or, les satellites à basse altitude ont une durée de vie très courte, ce qui la pose la question du traitement des satellites déchus à l’heure où les débris spatiaux est un grand problème. Il y a actuellement des milliers de débris, dont 8 000 de plus de 10 cm, qui circulant à plus de 8km/sec dans l’espace, menaçant toute la sécurité spatiale, que le film Gravity l’illustre bien.

> Lire également : Débris spatiaux, une poubelle autour de la Terre

Le projet Starlink correspond à une tentative d’élargissement des capacités d’accumulation du capital au moment même où la machine se grippe de manière irréversible. Cela pourrait bien ouvrir la boite de Pandore pour des grandes entreprises en quête d’un nouveau terrain vierge. C’est déjà par exemple le cas de cette start-up russe Startrocket qui souhaiterait commercialiser des espaces publicitaires dans l’espace ou encore Amazon avec un projet similaire d’internet nommé « Kuiper ».

Développé dans un cadre démocratique et fondé sur la dignité populaire, un tel niveau technologique devrait pourtant être utilisé à des fins universelles. Cet objectif universel, populaire, c’est la recherche scientifique, ou plutôt la quête scientifique de nouvelles formes de vie dans l’univers comme le font déjà de nombreuses explorations sur les exoplanètes.

L’espace doit rester tel qu’il est et ne pas être pollué par des infrastructures visant simplement l’élargissement du capital. La reconnaissance de la nuit étoilée comme porte d’entrée vers la vie et l’Univers doit être une bataille démocratique contre le projet mortifère de SpaceX.

Une réponse sur « Le projet antidémocratique Internet Starlink par l’entreprise SpaceX »

Les commentaires sont fermés.