Selon les fantasmes de l’ultra-gauche et des petits-bourgeois radicalisés, l’État français exercerait une véritable dictature terroriste dans le pays, profitant de la crise sanitaire pour renforcer son autorité. En vérité, c’est le règne du libéralisme et du laisser-aller en France et l’État se retrouve régulièrement impuissant, comme face à ce simple match de football rassemblant 400 jeunes irresponsables à Strasbourg.
400 jeunes se sont retrouvés dimanche sur un terrain de football d’un quartier de Strasbourg, pour un match organisé sur les réseaux sociaux. Il ne s’agit pas de quelques adolescents bravant les règles pour une partie improvisée, comme c’est très souvent le cas à Strasbourg mais aussi un peu partout en France. C’était un match arbitré, avec les joueurs portant un maillot de couleur et des crampons, des centaines de spectateurs autour, quelques pétards, un envahissement du terrain, un défilé des vainqueurs, etc. Le Parisien a compilé des images glanées sur les réseaux sociaux, qui sont pour le moins hallucinantes alors que règles sanitaires contre le covid-19 sont encore en vigueur en France :
Selon la version officielle, la police municipale n’aurait été au courant que tardivement, constatant impuissante la fin de la partie. Personne ne pourra croire une telle version, alors que le terrain se situe en pleine ville et qu’il est immédiatement visible depuis de nombreux immeubles. Sans compter le bruit qu’a généré un tel rassemblement dans un quartier d’habitations le dimanche.
Il y a qu’en France, dans de nombreuses situations, et particulièrement dans les cités populaires comme ici dans le quartier des Poteries à Strasbourg, la police n’est pas en mesure d’intervenir sans déployer des moyens immenses. Alors la consigne est de ne pas intervenir. Un tel match en pleine crise sanitaire alors que les rassemblements de plus de dix personnes sont censés être interdits est pourtant une faillite complète pour l’État. C’est aussi une faillite pour la société que d’avoir autant de jeunes, dont beaucoup très jeunes, presque uniquement des garçons il faut le préciser, assumant un tel mépris de l’intérêt collectif, en l’occurrence de la santé des personnes les plus fragiles. Cela relève directement du cannibalisme social, qui gangrène les cités populaires, laissant nombre de familles populaires dans le désarroi, avec comme seule perspective de fuir le quartier.
L’État français n’en a rien à faire des cités populaires, comme il n’en a rien à faire que les petits-bourgeois des centre-villes s’amassent sur les pelouses par centaines, poussant le mépris pour les règles sanitaires jusqu’à se faire la bise pour les plus arriérés d’entre eux.
C’est ce même État qui, via le juge des référés, a fait sauté l’arrêté du maire de Strasbourg obligeant le port du masque dans les rues du centre-ville. C’était pourtant une mesure de bons-sens dans un lieu aussi dense, alors que le masque est déjà obligatoire dans les transports, qu’il est logiquement imposé dans de nombreux commerces, chez les dentistes, pour de nombreux travailleurs, etc.
Seulement voilà, il y a des gens que cela insupporte, qui s’imaginent entravés dans leur vie à cause du masque, incapables d’un minimum de discipline pour l’intérêt collectif. Ce sont ces mêmes gens qui fantasment contre le prétendu totalitarisme de l’État français, qui est pourtant incapable d’empêcher un simple match de football de quartier.