Au lendemain des municipales, EELV lance son opération de liquidation de la Gauche, Yannick Jadot et Eric Piolle se positionnant pour les présidentielles.
Yannick Jadot, la principale figure d’Europe écologie-Les Verts, abat ses cartes et le programme est la satellisation de la Gauche. Dans Ouest France, il a expliqué le 29 juin que :
« Il y aura clairement un avant et un après municipales 2020. C’est un vrai tournant politique dans le pays. Le paysage politique se recompose autour de l’écologie, de la solidarité, de la démocratie (…). C’est plus que l’union des gauches ! C’est une recomposition du paysage politique, autour de l’écologie, que nous appelons de nos vœux, face à une République en marche qui s’est inscrite à droite, dans des alliances avec les Républicains, pour nous battre. »
Il a également expliqué le 5 juillet dans le Journal du Dimanche qu’il se « préparait » à la présidentielle de 2022. De son côté, le maire de Grenoble Éric Piolle n’a pas dit non aux médias quant à sa candidature, se posant en outsider. Il a également précisé qu’ avec la maire PS de Paris Anne Hidalgo, il comptait mettre en place une fédération de villes intitulée « Cités en commun ».
C’est une vaste opération, qui vise à faire ce que le PS de François Mitterrand avait fait avec le PCF de Georges Marchais. Il s’agit de renverser le rapport de force et de satelliser. Et une large partie de la Gauche est d’accord, car elle est passée dans le camp du libéralisme-libertaire, avec un peu de social pour pacifier. Car on est dans un rêve de paix bobo, on est dans le néo-conformisme.
On se demande d’ailleurs comment une telle chose peut être proposée alors que la crise économique va être massive. Là est pourtant l’explication : on est dans le Parti du « tout continue comme avant », avec des bobos se goinfrant dans les centre-villes et cherchant à « geler » le cours du monde.
Ces bobos ont bien entendu leur pendant d’ultra-gauche, avec les gens faisant du mot « extinction » l’alpha et l’oméga de leur discours de panique. C’est la grande peur des intellectuels des centre-villes, des bobos, des universitaires et des cadres supérieurs ayant le cœur à gauche et le portefeuille à droite.
L’idéologie de tout cela est finalement très sommaire : on va dans le mur, freinons. Sauf que le mur est déjà explosé et qu’il n’y a pas de freins ; le changement est non seulement inéluctable, mais déjà en cours. Tout le mode de vie change. Tous les rapports sociaux changent. Les consciences ont déjà changé, même.
Il y a en ce sens deux lignes : celle qui pousse la Gauche à converger avec Yannick Jadot et celle qui réfute cela, redéfinissant ce faisant la Gauche historique alors que les luttes de classes reprennent forme à l’horizon. Un tel combat exige bien entendu de saisir l’écologie non pas de manière formelle, mais d’en saisir la substance, et qui ne veut pas parler des animaux rate cette substance.
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C’est d’ailleurs même l’ultime frontière, la thématique empêchant tout réactionnaire, quelle que soit sa forme même ultra révolutionnaire, de prétendre concrètement changer les choses.
Une réponse sur « Yannick Jadot «se prépare»: la Gauche doit lui barrer la route »
[…] vraie Gauche, ne peut qu’être horripilée face à de tels gens. Comme dit ici en juillet 2020, il est du devoir de la Gauche de barrer la route à quelqu’un comme Yannick Jadot, qui se positionne comme un Emmanuel Macron « vert » en vue de la Présidentielle […]