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Pierre de Bousquet de Florian, le directeur de cabinet « DST » du ministre de l’intérieur

Le nouveau ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a nommé comme directeur de son cabinet un homme à poigne, venu des services secrets. C’est une mise en forme du ministère pour préparer ce qui va se jouer.

Le nouveau premier ministre Jean Castex a annoncé qu’il formerait un « gouvernement de combat » et pour cela il faut des cadres. Pierre de Bousquet de Florian est de ceux-là et sa nomination comme numéro 2 du ministère de l’Intérieur montre que l’État se prépare à cogner. Son nom ne doit pas être prétexte à une moquerie simpliste de l’aristocratie : sa famille appartient au protestantisme, il relève du dernier carré relevant de la tradition d’humilité et de rigueur. C’est tout sauf un hurluberlu, un type d’extrême-Droite, etc.

Ce qui le rend encore plus dangereux. Pierre de Bousquet de Florian, c’est Jean Castex bis, c’est l’application nette, sans bavures, sans états d’âme. À sa nomination il était coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme ; il a dirigé la Direction de la surveillance du territoire, il a été préfet de la Haute-Normandie, de la Seine-Maritime, du Languedoc-Roussillon, de l’Hérault, des Hauts-de-Seine, de Mayenne…

Il a été conseiller technique au cabinet du président de la République Jacques Chirac de 1995 à 1999… Il est Officier de la Légion d’honneur, Commandeur de l’ordre national du Mérite, Officier de l’ordre des Arts et des Lettres, Officier de l’ordre du Mérite maritime… Bref c’est l’argument même de pourquoi il faut une Gauche historique, à la hauteur de l’État lui-même, pour contrer des gens de ce niveau au service du consensus, du statu quo, du calme plat, etc.

Dans une époque qui devient extrêmement tourmentée, son rôle va être donc de superviser le jeune Gérald Darmanin (37 ans). Superviser quoi ? Superviser la cogne. Le gouvernement est une savante construction de personnages médiatiques et de cadres techniques du plus haut niveau. C’est un navire prêt à la parade et au combat dans les eaux troubles de la crise. Un coup de matraque par-ci, un sourire par là.

Et tout cela ne sera pas net. On ne nomme pas une figure des services secrets comme numéro deux du ministère de l’intérieur pour aider à gérer la circulation. Les coups fourrés vont se multiplier, même si bien entendu Pierre de Bousquet de Florian ne présentera jamais les choses aussi, il se contentera, dans l’esprit machiavélique propre à la France, de dire qu’il fait la chose par la bande, comme au billard. Étrange ironie de l’histoire que son rôle au 21e siècle, à lui protestant, sera d’être un homme de main d’un régime anti-démocratique qui sera équivalent à celui de Catherine de Médicis.

Pierre de Bousquet de Florian va être l’homme de main d’une chasse aux rebelles et en acceptant sa nomination, il encourage au militarisme, il donne du courage aux forces qui disent : il va y avoir une rébellion sociale, il faudra tout reprendre en main vigoureusement !

Dire qu’il y en a qui ont parlé de violences policières ces dernières années… Quelle honte leur revient ! Car c’est maintenant que la casse va commencer. Le petit cinéma des anarchistes nantais au centre-ville ou des gilets jaunes sur les Champs-Élysées, avait simplement été laissé faire, car c’était pour laisser passer les choses, pour laisser s’épuiser une contestation vaine, stérile, velléitaire.

Désormais, avec la crise, l’État ne peut plus rien laisser passer, de peur que cela contribue à l’inéluctable dilution de la société et de l’État, étouffés par un capitalisme en perdition. Le gouvernement est un gouvernement de guerre sociale : les masses doivent marcher au pas, sinon elles seront pressées de rentrer dans le rang, à tout prix.