La « convergence des luttes » a encore frappé avec une étrange alliance, celle des bobos versions associatifs et des « antiracistes » en mode ethnique. Que ne faut-il faire pour ne surtout pas parler du capitalisme !
« On veut respirer », tel a été le mot d’ordre commun d’Alternatiba et du Comité Justice pour Adama, alors que quelques milliers de personnes ont participé au rassemblement du 18 juillet 2020 à Persan dans le Val-d’Oise.
L’idée est que la police étouffe les noirs et que le réchauffement climatique étouffe les gens en général, que tout cela revient à une seule et même problématique. Laquelle, cela n’est évidemment pas dit, car personne de sérieux ne peut voir un quelconque rapport entre tout cela.
La seule rationalité est qu’on a affaire à des gens voulant faire du bruit, dont le niveau politique est proche de zéro, sans même parler d’idées ou de culture, où là on est réduit à Facebook, Twitter et Instagram comme maîtres à penser. Il est d’ailleurs parlé de « l’alliance de deux générations : la Génération Adama et la Génération Climat ».
Preuve de ce vide absolu, voici la vision du monde formulé par le communiqué commun des organisateurs :
« Ce combat doit être porté par tout le monde, car si la violence policière s’abat particulièrement sur les jeunes hommes noirs et arabes qui vivent dans les quartiers populaires, elle vise aujourd’hui l’ensemble des mouvements sociaux, les gilets jaunes, le mouvement climat, le mouvement lycéen, les soignants, etc. Elle vise tous ceux et celles qui sont considérés comme une menace pour l’ordre établi.
Ce combat doit être porté par tout le monde, car c’est un combat pour la société que nous voulons faire naître pour faire face aux crises sociales, sanitaires et climatiques qui menacent l’humanité entière et particulièrement les populations précaires et opprimées en première ligne.
Assa Traoré dit souvent que son frère Adama est mort sous le poids de trois gendarmes, et d’un système. Il s’agit d’un système raciste qui trie les êtres humains qui ont le droit de circuler librement dans la rue en fonction de leur couleur de peau. Un système qui trie les êtres humains qui ont le droit de respirer, et vivre. Un système qui détruit la nature et les humains. C’est ce système inégalitaire et injuste, basé sur des rapports de dominations et d’oppressions, que nous refusons. »
Et pourquoi tout ce bruit donc ? En fait, ces gens ont besoin de dire que la France est raciste, que le « système » est « injuste »… Car ils ne veulent pas reconnaître la lutte des classes, car ils ne veulent surtout pas remettre en cause le capitalisme, car ils ne veulent surtout pas viser la bourgeoisie.
Et plus on s’enfonce dans la crise, plus ces gens sont obligés d’en rajouter et d’en rajouter, d’en faire des tonnes. Et les médias les aident sans commune mesure : il n’est pas difficile de voir comment il y a un écho immense à ces initiatives pourtant marginales. Et cet écho est d’autant plus important que cela ne correspond à rien historiquement.
Car ces gens ne veulent surtout pas l’Histoire. Pour eux, le monde a commencé hier, ou plutôt il recommence chaque jour sur les réseaux sociaux. Il n’y a pas d’économie, pas d’État, pas de régime politique, pas d’évolution de ceux-ci, pas de contradiction, pas de changement, pas de transformation, pas de modifications, rien.
Le capitalisme adore de tels gens. Ils sont parfaits. Il ne faut surtout pas qu’ils changent. Ils seront simplement passés à la trappe lorsque la crise va être tellement violente qu’il faudra passer à un autre contre-feu.