Paris est une ville toujours plus au service de la grande bourgeoisie et ses « élus de gauche » ne sont là que pour accompagner en douceur ce phénomène. Il suffit de regarder depuis que Bertrand Delanoë a été élu en 2001 : tout est très clair.
L’affaire Christophe Girard est exemplaire. On s’aperçoit en effet que la « Gauche » à la mairie de Paris est composée de grands bourgeois, d’affairistes, de dandys et de parasites. Ce sont des gens carriéristes, aux antipodes de la classe ouvrière.
Qui est Christophe Girard, d’ailleurs ? Il a été adjoint au maire de Paris à la Culture de 2001 à 2012. Il a été maire du très chic quatrième arrondissement parisien de 2012 à 2017. Il a été adjoint à la maire de Paris chargé des Ressources humaines en 2017-2018 et pour redevenir adjoint au maire de Paris de 2018 à , donc, juillet 2020 où il a démissionné avec perte et fracas.
Mais, en même temps, c’est un haut responsable d’Yves Saint Laurent et du groupe LVMH qu’il ne quitte qu’en 2017. Cela signifie que pendant des années, Christophe Girard avait un pied chez LVMH, un autre à la mairie de Paris à la culture.
Quelle culture pouvait-il prôner ? La culture authentique, se fondant sur le peuple, ou bien toutes les fantasmagories de l’art contemporain et de la décadence libérale-libertaire de grand bourgeois ? D’ailleurs, Christophe Girard a trois enfants. Or, il est gay et marié à un homme. D’où viennent ses enfants ? D’une opération du Saint-Esprit ?
On reconnaît ici toute de suite à quel milieu on a faire. On est dans la grande bourgeoisie « cultivée », celle des « arts », en particulier de la mode. On est dans le « raffinement », les postures décalées qui se veulent libérées. On est littéralement « au-dessus » de la société, chez ces très riches vivant avec leurs propres normes, c’est-à-dire leur absence de normes.
On ne doit donc pas être étonné de trouver dans ce milieu l’écrivain pédophile Gabriel Matzneff, car il s’agit bien d’une idéologie, celle de l’expérience transcendante et unique, de l’aventure au-delà du bien et du mal, du subjectivisme le plus complet. Les riches s’ennuient et, pour se sentir vivre, ont besoin de « chocs » réguliers, qu’ils viennent puiser dans les couches intellectuelles parasitaires ou les déclassés.
Pas étonnant que Anne Hidalgo défende bec et ongles Christophe Girard et que Ian Brossat se complaise dans un silence de bon aloi. Il est difficile de se prétendre de la Gauche lorsque le masque tombe à ce point là et qu’il révèle visage décadent et sinistre de la haute bourgeoisie.
D’autant plus que ce scandale éclabousse tout le monde : le PS et EELV, puisque Christophe Girard est passé de l’un à l’autre, mais donc aussi le PCF parisien qui n’a jamais servi que de béquille électorale et relève du même milieu corrompu.
Comme on est en effet loin de la Gauche historique et de l’esprit de bataille propre à la Gauche parisienne ! Mais cela c’était avant que l’énorme gâteau parisien n’attire les opportunistes. Gérer Paris, l’une des plus grandes villes du monde, y vivre de manière aisée, fréquenter la crème de la haute bourgeoisie… Ces gens n’ont pas résisté.
Ils ont accompagné la transformation de Paris en bastion bourgeois, en ville chère, sans âme, où tout ce qu’on y trouve de bien apparaît sous l’angle d’une certaine nostalgie. Paris a été formidable et c’est cela qu’on découvre ici ou là, en flânant. C’est désormais une machine anonyme où le capitalisme règne en maître, alors que surnagent quelques îlots de socialisation.
L’affaire Christophe Girard est une excellent exemple de la « gauche » caviar libéral-libertaire, tout comme le soutien au « Comité Justice pour Adama » est un exemple de populisme mensonger et misérabiliste. On est là dans la négation de l’ordre nouveau qu’exige le peuple. Et en l’absence de la Gauche historique, qu’il faut urgemment reconstituer, c’est l’extrême-Droite qui va arriver avec sa démagogie.