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Cédric Villani et le «bien-être animal»: mensonge sur mensonge

En prétendant proposer une loi sur le « bien-être animal », Cédric Villani témoigne de tout un opportunisme sur cette question s’étant développé ces dernières années.

Le problème d’une société où les petits-bourgeois sont nombreux, c’est qu’ils se la ramènent particulièrement. Et plus ils ont des moyens, plus ils donnent des leçons. Ces dernières années auront mis les nerfs à rude épreuve en ce qui concerne les animaux.

On avait déjà eu Aymeric Caron comme chroniqueur parlant de manière ininterrompue de la question animale, se faisant valoir auprès des gens à ce sujet. Bon, au moins il est devenu vegan par la suite. Oui, par la suite, car on l’aura compris c’est Aymeric Caron d’abord, la réalité ensuite. La réalité lui a depuis appris que cela ne se passait pas ainsi et son egotrip l’a amené à une insignifiance complète. De figure nationale, il est passé au statut d’objet médiatique du passé. Vanitas vanitatum, omnia vanitas ! Vanité des vanités, tout est vanité !

On a aussi Aurélien Barreau, un astrophysicien prônant la décroissance et dénonçant la viande, immorale et polluante. Avec ses cheveux longs et ses bracelets indiens, cela change du style beau gosse d’Aymeric Caron. Enfin de la sincérité ! Enfin quelqu’un qui vit ses idées ! Si ce n’était qu’au milieu des bracelets, on trouve une Rolex, Aurélien Barreau les collectionnant. Il ne doit pas y voir une quelconque incohérence, car il se refuse pareillement à dénoncer l’expérimentation animale. De toutes façons maintenant ce qui compte c’est sa philosophie, sa poésie, ses discours sur des univers parallèles. La réalité ? Allons donc, elle ne vaut pas le coup !

On n’est pas gâté, tout de même. Alors, passons. Passons sur telle association de défense des animaux, millionnaire et médiatique, pour qui le véganisme n’est même pas un critère dans son organigramme de direction. Passons sur ces trois milliardaires ayant lancé le référendum sur les animaux, qui n’auront finalement amené ni argent, ni relais, ni réseaux, ni rien.

Passons tout cela, pour voir que tout cela est en définitive politique, et que la politique ne s’improvise pas. Surtout, on est dedans ou dehors, on en fait ou pas. C’est pour cela que les gens détestent la politique, ils pensent que c’est de la poudre aux yeux. Ils ont tort : une politique d’une Gauche authentique, historique, c’est une expression réelle de la base. Mais pour cela il faut se bouger, il faut prendre la parole, et la garder. Cela demande une implication, des responsabilités, sur le long terme.

Sinon, on laisse faire des gens comme Cédric Villani. Il a proposé une loi sur le bien-être animal, qui a été prétexte à deux heures de théâtre de boulevard à l’Assemblée jeudi 8 octobre 2020. Cela chahute, cela hue, cela raconte n’importe quoi, un socialiste cite la nouvelle encyclique du pape, le responsable du PCF s’agite comme un fou s’imaginant avoir un poids… C’est une caricature, c’est à la fois ridicule et sinistre, pathétique et surprenant.

Cédric Villani, bien entendu, s’en moque que sa proposition de loi n’a pas été votée. Il est là pour faire carrière. Député de l’Essonne, il a essayé de devenir maire de Paris et a totalement échoué. Alors il fait comme les actrices américaines : pour se faire bien voir, il parle des animaux.

Et il appartient au groupe Écologie, démocratie et solidarité, une fausse scission de LREM qui sert à faire passer en contre-bande les réformes tout en prétendant qu’elles ne sont pas du gouvernement. Comme cela par la suite le groupe bidon peut appeler à voter Emmanuel Macron, malgré son « opposition ». Les figures importantes de LREM ont d’ailleurs souligné qu’il serait rediscuté de la proposition de loi.

Et Cédric Villani avait prévenu déjà que sa proposition de loi était du Emmanuel Macron au carré :

« Cette proposition ne vise ni à interdire la chasse, ni à interdire l’élevage. Elle souhaite mettre fin aux pratiques les plus cruelles et conforter la France dans son statut de grande nation d’élevage et d’agriculture, mettant en valeur sa qualité, son respect de l’environnement et la compétitivité de ses éleveurs. »

Tout cela est vain, ridicule, et on se passerait même de le constater s’il n’était la réalité des animaux. La situation empire chaque jour, mais il est prétendu qu’il y a des améliorations, qu’il y en aura. C’est aussi vain que celui qui ramasse une bouteille en plastique dans un parc et s’imagine un rebelle changeant le monde. Car il ne change rien du tout et le monde garde ses fondements, entraînant inexorablement… la nécessité de tout renverser.

Pour cela il ne faut toutefois pas être un petit-bourgeois, il faut de l’envergure. C’est peut-être à cela qu’on voit qui est réellement de Gauche et qui soutient vraiment les animaux : à l’envergure des sentiments, des exigences, du sens de l’urgence.