Le second confinement ne fait pas qu’ébranler les mesures sanitaires gouvernementales ; c’est tout le mode de vie de l’humanité qui est remis en cause.
Les Français savaient que le confinement serait mis en place, mais la brutalité de son caractère les a tout de même surpris. Emmanuel Macron a annoncé en effet mercredi 28 octobre que le confinement commencerait dès le 30 au matin et s’il ne va pas aussi loin que le premier confinement, cela y ressemble beaucoup dans la plupart des mesures prises. Qui plus est, il y en a jusqu’à début décembre… au minimum.
Les Parisiens suffisamment aisés ont d’ailleurs pris la fuite le jour même, avec 400 kilomètres de bouchon dans l’après-midi avant même les annonces, alors que dans la soirée le site de la SNCF a été totalement saturé, de par les nécessaires voyages en catastrophe en raison de la rapidité de la mise en place du confinement.
Tout cela, cependant, est entièrement secondaire par rapport au cadre historique. La situation est en effet peu ou prou la même dans toute l’Europe, et même si des pays s’en sortent bien mieux, comme l’Allemagne, la tendance reste la même : le virus est relancé, il faut confiner. On peut bien entendu dénoncer Emmanuel Macron, dénoncer le manque de lits dans les hôpitaux, de moyens, de préparation depuis six mois également, c’est bien entendu très vrai, mais cela n’en reste pas moins très secondaire.
Il y a un problème de fond et il est très simple. Pendant des centaines et des centaines d’années, voire des milliers d’années si on remonte à l’apparition de l’élevage et de l’agriculture, l’humanité a joué avec le feu, en désorganisant la nature, en s’appropriant la vie des animaux qui ont été réduits à de simples marchandises de consommation alimentaire, et stockés comme des matières premières.
Cela a été toute une étape historique, un développement, c’est évident. En rester là, toutefois, est une erreur grossière, une incompréhension du développement spécifique de l’humanité, spécifique, mais intégrée à un cadre : la nature.
En niant ce cadre, l’humanité a joué à l’apprentie sorcière. Cela a produit le changement climatique, cela a produit l’asservissement et la souffrance d’animaux dans une dimension industrielle, cela a produit la déforestation, cela a produit toute une série de maladies passant la barrière des espèces en raison de situations anti-naturelles, le Covid-19 se situant ici dans une longue tradition de maladies de ce type, dont la grippe espagnole a été la plus meurtrière.
Malgré un premier confinement, l’humanité ne s’est pas remise en cause. Elle a considéré qu’elle pouvait passer en force : des centaines et des centaines de milliards d’euros par ici, des mesures de confinement par là, la course au vaccin, l’espoir que le virus partirait de lui-même, etc.
L’instauration d’un second confinement en France, mais également peu ou prou dans toute l’Europe, écrase une nouvelle fois la vanité humaine. Et, d’ailleurs, cette fois la crispation est d’autant plus là, la nervosité est présente, la compréhension que l’humanité fait face à un mur s’impose. Elle est même tyrannique, au point que les petits-bourgeois nient le virus, dénoncent l’État, car ils savent que tout doit changer et comme ils ne le veulent pas, ils cherchent un « responsable ».
Ce responsable, c’est pourtant l’humanité elle-même. Son mode de développement, son mode d’existence, est dépassé. Donc il faut le dépasser. Cela implique toutefois de raisonner en termes de mode de vie. Tout doit être remis à plat. L’envergure de la question est immense.
Et malheureusement, on connaît le principe : les consciences sont en retard sur la réalité. Ce second confinement va imposer, par conséquent, les faits de manière très dure, déboussolant tout en amenant une grande exigence.
À la Gauche d’être prête pour accompagner cette nouvelle séquence et faire progresser les consciences !