Le 14 novembre, la Coalition Internationale pour l’Abolition de la Maternité de Substitution (CIAMS) et une centaine d’autres organisations féministes de part le monde ont publié un manifeste contre la GPA. C’est un document important, et les organisations de la Gauche française devraient le diffuser et le signer.
En France, le sujet de la GPA est très peu soulevé par les organisations de gauche, avec au fond l’idée que ce n’est pas vraiment d’actualité. La révision de la loi bioéthique a écarté officiellement la GPA et il est considéré que ce n’est plus un problème.
Pourtant, ce n’est par parce que la loi bioéthique l’exclu que le danger d’une réglementation de la GPA est nul, ni que cela n’existe pas.
En effet, la réglementation pourrait bien être facilitée par le biais international des travaux de la conférence de la Haye, plutôt que de dépendre uniquement d’un agenda politique national.
Et surtout, malgré l’illégalité de la pratique, entre 200 et 300 nourrissons issus de GPA arrivent en France chaque année. La justice française, à de nombreuses reprise, s’est d’ailleurs pliée face à cette pratique illégale en reconnaissant de soit-disant « parents d’intention ». L’exploitation du corps de femmes et le trafic d’enfant, c’est donc une réalité concrète concernant la France, un problème dont il faut se saisir dès maintenant.
Parmi les partis politiques qui se situent dans le champs de la gauche, au sens large, Europe Écologie-Les Verts est celui qui se range le plus en faveur de la GPA. Au sein du PS ou de groupes comme Place Publique, Génération-s, cela fait débat, il est de toutes façon très difficile de trouver des positions collectives assumées chez ces partis, qui sont largement dominés par le libéralisme. C’est uniquement du côté de la Gauche « rouge » que l’on a une opposition ferme et collective inscrite dans la ligne politique : PCF, NPA, PRCF, UCL, PG, PCF(MLM) ou encore la Fédération Anarchiste. On retrouve également une opposition à la GPA du côté des populistes de la France insoumise, qui viennent de la Gauche.
La Gauche doit donc arrêter de tergiverser et se pencher sérieusement sur cette question, non pas du point de vue du désir individuel, mais de celui de la réalité de l’exploitation des femmes pour leurs utérus et leurs ovules et de la mainmise du capitalisme sur la reproduction.
Une autre raison pour laquelle il faut signer ce manifeste est que la GPA est d’ores et déjà une pratique internationale, avec les États-Uni à un pôle (GPA de luxe), les pays de l’Est et l’Asie à un autre (GPA low cost). Le manifeste a été initié par des organisations féministes d’Amérique Latine qui sont face à des tentatives de légalisation. Il ne fait aucun doute que pour les chaînes de cliniques États-Uniennes comme Ovation Fertility, les pays d’Amérique du Sud représentent une manne potentielle pour l’exploitation de femmes précaires.
Il faut non-seulement s’opposer à la GPA dans son propre pays, mais aussi soutenir l’opposition dans les pays pauvres et dépendants, par solidarité internationale. De toutes façons, les 300 bébés par an en France ne viennent pas de nulle part !