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Affaire Michel Zecler: la France suinte les abus par tous les pores

La France s’imagine avoir affaire à des débordements, mais en réalité la violence est présente à tous les niveaux de la société. Celle-ci s’effondre sur elle-même.

« La France est un pays d’ordre et de liberté, pas de violence gratuite et d’arbitraire. » Ces propos d’Emmanuel Macron suite à l’affaire Michel Zecler en disent long sur la sale impression qu’ont les Français alors que la police a tabassé une personne sort de son interpellation mouvementée. Toute l’image d’une France apaisée s’efface devant de telles images. Toutes les prétentions du capitalisme à une société injuste, mais pas arbitraire, disparaissent.

Seulement voilà : dès que les choses sont mouvementées, en France les choses tournent mal. Insistons d’ailleurs là-dessus, car sinon on ne comprend pas le sens de la question.

Il n’y a pas de police abstraite composée de policiers pervers par nature. Il y a une police concrète avec des policiers réels façonnés par leur environnement. Quand on voit les images de l’agression de Michel Zecler, on comprend en effet tout de suite que les policiers agissant de la sorte ne le font pas par excès d’engagement, mais par un comportement habituel, en toute confiance.

Et cette confiance est le produit d’une société décadente où l’ultra-violence sort de tous les pores de la société. On n’a pas des policiers violents, pervers, tabasseurs par plaisir. On a une police violente dans le cadre d’une société violente où tout s’effondre en termes de valeurs. On n’a pas un État policier mais un État en déliquescence – et c’est là toute la différence entre la perspective de Gauche et celle des anarchistes.

On peut prendre un exemple très simple. Les gens font-ils confiance à la police ? Non ! Certainement pas ! Font-ils confiance à leurs voisins ? Non plus ! Et même encore moins ! Et c’est là qu’on a tout compris. Le capitalisme est la guerre de tout le monde contre tout le monde et dans ce cadre, l’arbitraire suinte dans les rapports de force. Cela est vrai à tous les niveaux : à l’école, dans la famille, au travail, dans les rapports avec la police.

Faire croire, comme le font les médias libéraux, les intellectuels de « gauche », les anarchistes… qu’il y a un malaise policier ou avec la police, c’est mentir. C’est toute la société qui connaît un malaise terrible. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a dit :

« Lorsqu’il y a des gens qui déconnent, ils doivent quitter l’uniforme de la République, ils doivent être sanctionnés, ils doivent quitter ce travail, ils doivent être punis par la justice. »

C’est vrai… sauf que tout le monde déconne, plus rien ne tient. Le capitalisme produit des mentalités d’escroc, de manipulateurs, de cogneurs. Si on peut cogner, on le fait, voilà la mentalité. Si je peux arnaquer, abuser, forcer… je le fais. Et comme l’État est aux abonnés absents, la France suinte des abus, par tous les pores.

On a une preuve de cela, très simple d’ailleurs, c’est la violence à l’encontre des animaux. Elle est présente dans toute la société, que ce soit au niveau industriel ou au niveau de la vie quotidienne. La société française y est toutefois largement indifférente. Si vraiment la violence était si isolée dans certains secteurs, la violence contre les animaux apparaîtrait. Ce n’est pas le cas. Les gens sont en France totalement blindés quant à la violence. Dans les grandes villes, les agressions peuvent arriver n’importe où et on le sait. Les faits divers sont innombrables dans tout le pays et les peines encourues ridicules dans bien des cas, pour des tribunaux engorgés et des policiers qui n’ont même plus le temps de faire des enquêtes tellement il y en a à faire !

Tout le monde sait qu’une gare comme celle de Montparnasse à Paris regorge de pickpockets, qu’il y a des taxis à la sauvette, très bien habillés et très polis, juste à l’entrée de l’accès aux taxis, à 10 mètres du commissariat de la gare. Tout le monde s’en moque.

La violence est là, la violence est partout, la France est malade de sa violence… et ce n’est qu’un début dans un processus d’effondrement général. Et si le peuple ne se ressaisit pas, il y aura l’extrême-Droite, un général pour se pointer et se faire élire pour rétablir « l’ordre » – c’est-à-dire la sortie de la crise par la guerre. Comme dans les années 1930.