Catégories
Écologie

L’association de protection animale «Liberty» a besoin d’aide

L’association de protection animale « Liberty » appelle à être soutenue par un communiqué qui est malheureusement tout à fait typique, car presque tous les refuges et centres de soin sont dans ce genre de situation.

L’association de protection animale « Liberty » appelle à être soutenue par un communiqué qui est malheureusement tout à fait typique, car presque tous les refuges et centres de soin sont dans ce genre de situation.

C’est inacceptable, cela brise le cœur, cela casse le moral, mais ce n’est pas pour autant une raison de baisser les bras. Bien sûr, rien ne changera tant qu’il n’y aura pas un gouvernement de la vraie Gauche au pouvoir, représentant véritablement le peuple et sa considération pour les animaux. Alors, il y aura un grand service publique des animaux, avec des moyens immenses pour les associations comme « Liberty » et les gens qui les gèrent, car ces gens sont de véritables héros.

En attendant, il faut regarder les choses en face et aider, soutenir, et s’engager pour les animaux, en effaçant tout ego qui n’a pas sa place.

Voici le communiqué, issu du Facebook de l’association :

« — Liberty est menacé —

En 14 mois d’existence, Liberty a pris en charge 324 animaux :

– 256 poules dont 28 avec des pathologies à leur arrivée. 233 adoptions. 12 sont mortes au sein de l’association.

– 37 chèvres et boucs. 30 adoptions. Une chevrette est morte au sein de l’association.

– 18 chat.te.s. 15 adoptions.

– 5 brebis et béliers. 5 adoptions.

– 4 dindonneaux. Un dindonneau est mort au sein de l’association.

– 3 lapines. 1 adoption.

– 1 cochon

Nous stoppons les prises en charges et nous nous donnons jusqu’à la fin du mois pour réfléchir à l’avenir de Liberty.

En effet, Liberty est à bout de souffle. Trop de dépenses, trop de temps passé, trop peu de soutiens, trop de fatigue, trop de déceptions.

Nous avons en moyenne 900€ de dépenses mensuelles mais seulement 131€ exactement de rentrées régulières (dons mensuels, parrains et marraines, teamers – Merci à tous ces précieux soutiens !). Le reste est majoritairement constitué de dons ponctuels qui sont faits essentiellement par nous, des amis ou notre famille. Alors que le teaming est un don de seulement 1€ par mois, nous n’avons que 20 teamers.

Nous avons eu un pic de dons en juillet dernier suite à une publication où nous expliquions notre découragement. Mais on est fatigués de mendier et de se plaindre pour récolter de l’argent afin de soigner les animaux de l’association. On reçoit commentaires et des likes, des « bravos », des « merci » lorsque des animaux à la triste histoire nous rejoignent. Mais ne recevons pas ou peu d’argent. Or la réalité est triviale : prendre en charge des animaux est très couteux. La seule chose qui nous aide réellement ce sont les dons.

Nous sommes 2 à nous occuper de Liberty, Yannick et moi, Fanny. Je travaille bénévolement pour l’association plus de 60h par semaine et Yannick au moins 30h alors qu’il a son travail à côté.

Tant d’heures…. Tant d’heures perdues à préparer des textes, des visuels pour des appels aux dons qui n’auront aucun contributeur. Tant d’heures passées au téléphone avec des personnes qui n’ont que ça à faire, avec des personnes qui se disent très motivées pour adopter puis changent d’avis au dernier moment. Tant d’heures gâchées à répondre aux personnes qui demandent conseil mais qui, elles, ne prennent pas une minute pour remercier. Tant d’heures gaspillées à répondre toujours aux mêmes questions parce que les gens ne prennent pas le temps de lire. Tant d’heures perdues avec des personnes qui se plaignent de perdre de leur temps (salarié) à tenter de trouver une solution pour un animal, alors que toi, tu prends sur ton temps (bénévole) pour répondre avec diplomatie à ces personnes et à les aider alors que tu as tellement d’autres choses à faire. Tant d’heures passées à aider des personnes ou des associations plus ou moins reconnaissantes.

Toutes ces heures que nous n’avons pas accordées à nos proches et qui sont irrémédiablement perdues.

Et puis des animaux, oui, mais qui pour s’en occuper quand nous ne pouvons pas ?

En juin dernier, nous avons subi près de 40h de garde à vue dans le cadre de la cellule Demeter. Débarquant à 6h du matin, les policiers ne nous ont pas laissé le temps de nous occuper des animaux. Ma formidable Maman, malgré la distance, malgré sa maladie, malgré le risque qu’elle encourait avec le coronavirus, était venue nous aider sans hésiter. Avec l’aide d’ami.e.s tellement précieux.ses et des informations parcellaires que le policier m’a laissé lui communiquer avant de me contraindre à raccrocher, elle a géré les biberons, emmené un cabri malade chez le vétérinaire, entretenu les abris, … Il est déjà difficile de trouver quelqu’un pour s’occuper des animaux quand nous n’avons pas le choix que de nous absenter. Alors envisager prendre un jour de repos est tout simplement impossible.

Voici le détail non exhaustif de nos activités à Liberty pour celles et ceux qui ne se rendent pas compte. Être bénévole à Liberty est loin d’être un rêve comme pensent tellement de personnes qui nous demandent conseil pour leur projet de créer un refuge. Être bénévole à Liberty c’est se lever tôt tous les jours pour nettoyer, préparer et donner à manger, à boire (casser la glace plusieurs fois par jour en hiver), faire des soins, des injections, faire des check up, chercher des informations sur les animaux de ferme, leurs pathologies et leurs traitements, emmener des animaux chez le vétérinaire (parfois plusieurs fois par semaine, dans plusieurs cliniques différentes et certaines éloignées jusqu’à 120km), gérer les mails, répondre aux SMS, au téléphone, faire des photos, des publications, recevoir des adoptant.e.s, emmener des animaux chez leurs adoptant.e.s, se déplacer pour prendre des animaux en charge, faire des annonces d’adoption, déplacer des enclos, réaménager des abris, aller acheter de la nourriture ou du matériel, gérer la comptabilité, préparer des dossiers de demande de financement, … Et nous sommes 2 pour faire tout cela.

Et pourtant, malgré les sacrifices, la fatigue, les contraintes, il est difficile pour nous d’envisager cesser d’aider les animaux dans le besoin.

En photo, l’arrivée d’un sauvetage de 120 poules de 18 mois issues d’un élevage en plein air de 10 000 poules.