Dans le Figaro, le conseiller du Gouvernement pour la défense Grégoire de Saint-Quentin parle comme si de rien n’était du prochain conflit de haute intensité.
Grégoire de Saint-Quentin est conseiller du Gouvernement pour la défense depuis le 1er juillet 2020. C’est un poste d’une importance naturellement très grande et l’origine de cette nomination tient à son profil très particulier.
Il a en effet été commandant des opérations spéciales (COS) de 2013 à 2016, puis sous-chef de l’état-major des armées chargé des opérations de 2016 à 2020. C’est, pour dire les choses de manière nette, le grand spécialiste des opérations commandos de l’armée française.
Le Figaro l’a interrogé en prenant comme prétexte qu’il vient d’obtenir le titre de grand officier de la Légion d’honneur et ses propos font froid dans le dos. Il aborde en effet ouvertement la question de la guerre, tout comme le journaliste du Figaro d’ailleurs (et comme Le Monde, et comme d’ailleurs toute la presse finalement).
» Dans un futur où l’on parle de conflit de haute intensité aura-t-on toujours besoin des forces spéciales ?
On en aura autant besoin. L’habitude des forces spéciales d’être disséminées en petits groupes sur le terrain sera un atout pour le combat de demain.
Dès que vous vous concentrez, vous risquez de devenir une cible. Pour les forces spéciales, l’enjeu restera d’être le plus furtif possible mais, au moment de l’action, d’être le plus décisif possible.
Avec la diffusion exponentielle de certaines technologies, ce principe tactique fondamental n’est plus acquis d’avance.
Regardez la vulgarisation de l’emploi des drones dans tous les conflits. Il faut que cela reste un atout et non une menace pour nos forces spéciales. Nous leur devons une technologie de rupture pour qu’elles conservent l’avantage. »
Ainsi, Grégoire de Saint-Quentin assume le conflit de haute intensité. Mais ce n’est pas tout, il présente également de manière très claire le fait qu’il y aura une utilisation des drones.
On est là dans un véritable saut qualitatif dans la guerre. La guerre est présentée comme inévitable. C’est le premier point, qui reflète l’immense vague de militarisme qui monte et qui mène à la guerre.
Il y a un second point, très important. En effet, l’utilisation des plus hautes technologies est présentée comme incontournable. On est là nullement dans une posture défensive : la dimension offensive est résolument assumée, avec l’idée d’une mobilisation de toutes les ressources scientifiques du pays.
C’est d’autant plus pervers qu’il y a une sorte d’accord présenté à la population : laissez-nous faire ce que nous voulons pour maintenir la position de la France dans le monde, en échange nous ferons la guerre avec une armée professionnelle, des drones et des missiles.
Cet accord n’est pas présenté ouvertement, mais on tend de plus en plus à ce que cela soit explicite. Il va de soi qu’une société française corrompue, désireuse de vivre comme avant, est tout à fait prête à aller en ce sens. C’est là un terrible danger, montrant le travail de fond que doit réaliser la Gauche.