Un article de trois pages sur les réseaux autour de la Gestation Pour Autrui (GPA) en France est paru dans le numéro du journal Marianne de la première semaine de janvier 2021. Une enquête qui met en relief les réseaux français liés au développement de la GPA dans le monde.
Ils ont bénéficié de la GPA, ils sont businessmen et ont vu dans la maternité de substitution un marché et ils tentent de faire reconnaître la pratique comme un progrès tout en étant déjà acteurs d’un réseau. Ces quelques personnalités françaises, comme Marc Olivier Fogiel, Romain Taillandier, travaillent déjà pour la GPA, en faisant sa promotion médiatique pour le premier ou carrément en travaillant pour une clinique étrangère pour le second.
Cette enquête met en exergue le fait que Romain Taillandier aide une soixantaine de riches couples par an à contourner la loi pour obtenir leur GPA avec Fertility Center. On constate d’ailleurs que ces acheteurs d’enfants sont en majorité des hommes dans un secteur dirigé majoritairement par des hommes qui exploitent des femmes pour leur utérus.
Cette activité autour de la GPA ne s’arrête pas à ces personnalités, des anciens bénéficiaires de GPA peuvent se voir proposer le rôle d’entremetteurs. Il y a de ces couples qui mettent en relation des potentiels clients avec des cliniques étrangères comme l’ukrainienne BiotexCom ou l’agence canadienne CMC, et ce, pour une modique commission de 1000 à 2000€ par contrat amené.
Une pratique qui relève du trafic d’être humain mais qui ne peut passer sous le coup de la loi puisqu’il n’existe aucune filiale implantée réellement sur le sol français.
Pourtant ce maillage montre bien qu’il y a tout un terrain prêt à être occupé et qu’il existe un très grand intérêt à pousser en faveur de la légalisation de la maternité de substitution.
Selon Marianne, ces personnes travaillant déjà pour le marché de la GPA en France sont de plus en plus nombreuses. Dans l’ombre et malgré la loi, il y a bel et bien un essor d’acteurs français portant tout ce marché de la reproduction humaine.
La crise du coronavirus aura soudé les acteurs de ces réseaux à cause de l’affaire des bébés coincés aux frontières. Il faut voir aussi la crise dans son aspect futur, c’est à dire une masse de capitaux cherchant de nouveaux débouchés, le business de la reproduction en fait partie, et on va sans doute assister à une énorme pression pour la libéralisation.
Les fruits du travail parallèle pour ce marché international permettra sans aucun doute aux ardents défenseurs de la vente de bébés de pouvoir arguer que la gestation pour autrui existe de toute manière, qu’il faut ajuster la loi à la réalité.
Et sans une grande mobilisation refusant que la loi s’accorde à des pratiques immorales, enfreignant les droits humains, on peut être certains qu’une légifération en faveur de ce marché verra le jour. Que ce soit sur un agenda national ou des prérogatives internationales comme le prévoient les actuels travaux de la Conférence de La Haye.