L’humanité est confrontée à une pandémie de grande ampleur et la vaccination apparaît comme une solution, en tous cas à court terme. La refuser serait une erreur, car ce serait accepter de ne rien faire contre une maladie très dangereuse et dévastatrice sur le plan sanitaire. Voici, de manière très synthétique, une réponse aux principales questions qui peuvent être posées à propos de la vaccination contre le Covid-19.
Qui réalise les vaccins, qui les met en place ?
Les vaccins sont réalisés par des monopoles de l’industrie pharmaceutique. On parle ici de CureVac, AstraZeneca, Moderna, Sanofi-GSK, Pfizer et Johnson&Johnson.
Il y a une mise en place au niveau européen. Les 27 pays, sous l’égide de la Commission européenne, ont passé en effet des contrats avec ces monopoles.
On ne sait pas en quoi consiste ces contrats, mais il apparaît déjà que les monopoles concernés seront à l’abri en cas d’effets secondaires des vaccins qu’ils ont réalisé.
C’est là ni démocratique, ni populaire, mais le souci est qu’on a besoin de ces vaccins…
Pourquoi et comment les vaccins ont pu arriver aussi rapidement ?
Ce qui est marquant à propos de la vaccination contre le Covid-19, c’est la rapidité avec laquelle les candidats-vaccins ont été mis au point puis testés, puis déployés.
On peut se demander pourquoi pour certaines maladies, par exemple contre le VIH responsable du SIDA, aucune vaccination n’a encore été mise au point, alors que les premiers vaccins contre le Covid-19 sont déjà déployés.
Il y a en fait une très grande différence entre ces deux maladies, et celle-ci tient en la réaction naturelle de l’organisme face au virus. Dans le cadre du VIH, il y a une grande difficulté du système immunitaire à se défendre. Dans le cas du Covid-19, le système immunitaire réagit très bien et dans la plupart des cas cela suffit à faire que la maladie soit relativement bénigne, quoique particulièrement virulente chez un certain nombre de personnes.
En tous cas, il y a donc un terrain favorable à la vaccination, puisqu’il « suffit » normalement de stimuler le système immunitaire pour que celui-ci soit préparé à se défendre. Au sens strict, cela n’a donc rien d’extraordinaire sur le plan de la recherche médicale.
Qu’en est-il des tests et des certifications ?
Très rapidement, en quelques semaines seulement, les laboratoires ont donc utilisé les techniques déjà à leur disposition et les ont adaptées pour le Covid-19, puis ont testé cela au moyen d’essais cliniques sur des personnes volontaires.
Bien entendu, il y a eu un passage par l’expérimentation animale, ce qui est une abomination et n’aurait pas dû avoir lieu.
Si tout est allé très vite, c’est pour des raisons économiques et politiques. Des moyens financiers, techniques et logistiques énormes ont été déployés pour favoriser la recherche et la mise au point des vaccins. Pour la plupart des laboratoires concernés, l’essentielle des équipes se sont concentrées à cette tâche, aux État-Unis par exemple, c’est directement l’Armée qui a été mobilisée pour assister la recherche, etc.
Ainsi, de par l’actualité de la pandémie, il a été facile de trouver des volontaires et des moyens pour faire ces essais. Comme le coronavirus responsable de la maladie circule beaucoup, il est facile d’avoir un élément de comparaison entre un groupe vacciné et un groupe qui ne l’est pas.
Il en est de même pour toutes les procédures de certification, de vérification. On ne peut pas dire que celles-ci soient passées à la trappe ; elles ont été réalisées de la même manière que pour les autres médicaments et vaccins actuellement disponibles. La seule différence, c’est que là où en temps normal un nouveau vaccin n’est qu’un dossier de plus sur la table, cette fois-ci tout a été étudié en priorité.
D’ailleurs, toutes ces procédures de vérification et les phases d’essais cliniques ne sont pas encore terminées pour la plupart des vaccins. En ce qui concerne la France, à la date du 6 janvier 2020, seul le vaccin du laboratoire Pfizer/BioNTech est autorisé et déployé. Celui du laboratoire Moderna a été autorisé par l’Agence européenne du médicament le 6 janvier 2020 et devrait être autorisé dans les jours suivant par les autorités françaises.
Proche de nous, il y a au Royaume-Uni un autre vaccin qui est autorisé, celui du laboratoire AstraZeneca avec l’université d’Oxford. L’Agence européenne du médicament n’a pas rejeté ce vaccin, elle n’a tout simplement pas encore les données suffisantes permettant son évaluation.
En quoi consiste la technologie « ARN messager » ?
Concrètement, dans le corps humain, l’ADN donne des ordres pour produire des protéines : ces ordres sont portés par l’ARN (d’où qu’il soit « messager »). L’ARN est produit à la chaîne et n’existe que temporairement.
Certains vaccins consistent à ajouter un ARN messager de plus. Au lieu d’incorporer dans l’organisme un morceau de virus, ou bien une version altérée ou inactive du virus, le principe est d’incorporer directement dans l’organisme un petit morceau de code (l’ARN) pour faire produire un morceau de la structure du virus.
Les vaccins Pfizer/BioNTech et Moderna utilisent ainsi tous deux cette technologie à ARN messager. C’est une technique nouvelle dans son utilisation pour un vaccin humain, mais elle existe en fait déjà depuis des années pour les animaux et la recherche était extrêmement avancée pour la déployer à grande échelle.
Le Covid-19 a consisté en une opportunité pour les laboratoires ayant développée cette technologie et qui étaient tout à fait prêts, profitant de l’occasion pour déployer leurs vaccins déjà au point techniquement. Au sens strict d’ailleurs, ces laboratoire « attendaient » justement qu’une telle pandémie se produise pour déployer leur technologie.
Ils la considèrent comme meilleure, car plus ciblée, plus spécifique. En l’occurrence, c’est la protéine Spike qui est codée par l’ARN messager du vaccin.
Cette protéine est une sorte de spatule que le virus utilise pour pénétrer dans les cellules humaines. En la produisant artificiellement, l’organisme apprend à la reconnaître et développe immédiatement des anticorps contre elle. Une fois en présence du « vrai » virus, l’organisme est ainsi prêt à le combattre rapidement et efficacement, sans développer de maladie.
Contrairement à ce qui peut être dit de manière farfelue, il ne s’agit pas ici de manipulation génétique. On ne touche pas aux noyau des cellules humaine et l’ADN n’est aucunement altéré. La technique consiste simplement à faire la même chose que les virus eux-mêmes, qui existent massivement dans la nature, c’est-à-dire de diffuser leur ARN dans la cellule pour faire produire quelque-chose à la cellule.
Par contre, les recherches sur l’ARN n’en sont au sens strict qu’à leurs débuts, parce que le néo-darwinisme conçoit l’être humain comme « fixé » par un ADN, sans interaction avec son environnement, comme si le corps humain avait une « base » entièrement séparée du reste de la nature.
C’est là une simplification qui rend complexe cette question de l’ARN, même si de fait, l’ARN messager est détruit quasi immédiatement par l’organisme, de par un processus naturel tout à fait habituel.
Quelle preuve avons nous de l’innocuité des vaccins ?
Avant leur mise sur le marché, les vaccins sont testés sur des milliers de personnes, qui sont suivies cliniquement de manière très stricte afin de surveiller les réactions graves.
Cela ne permet pas d’écarter au maximum les risques, mais il faut bien saisir que les décisions reposent entièrement sur un principe comptable. Un vaccin est mis sur le marché à partir du moment où l’on considère que les dégâts qu’il cause sont bien moindres que ceux causés si on ne met pas en place ce vaccin.
Il n’y a donc pas de raison légitime de se méfier plus spécifiquement des vaccins contre le Covid-19 que de n’importe quel autre vaccin déjà sur le marché… ce qui ne veut pas dire qu’il n’y aura pas d’effets secondaires.
Au sens strict, si on est de Droite, ou bien si on est un anarchiste, on peut raisonner de la manière suivante : je suis jeune, je ne risque pas grand-chose avec le Covid-19, par contre le vaccin il y a une probabilité vraiment très faible mais existante qu’il y ait des effets secondaires, donc je ne me vaccine pas.
Si on est de Gauche, on sait que les intérêts de quelques uns doivent s’effacer devant les intérêts de tous et même si on est jeune, on fait le choix de se vacciner.
Quelles preuves avons nous de l’efficacité des vaccins ?
La plupart des candidats-vaccins sont au point depuis très longtemps, dès le printemps 2020. La raison qui fait qu’ils ne sont déployés que maintenant, c’est justement parce qu’il doit être vérifié leur efficacité.
Pour cela, il n’y a pas le choix, il faut vacciner des personnes volontaires, puis attendre pour observer. Concrètement, un candidat vaccin est administré chez des milliers de personnes. La moitié du groupe reçoit le vrai vaccin, l’autre moitié reçoit un vaccin « vide », afin de pouvoir comparer.
Dans le cas du vaccin Pfizer/BioNTech, ce sont 43 500 personnes qui ont été testées (dont la moitié constitue le groupe placebo). Au bout de quelques semaines, 94 personnes se sont retrouvées positives au Covid-19. La grande majorité d’entre-elles faisaient parties groupe placebo et il en est donc déterminé de manière statistique que le vaccin est efficace à hauteur de 90 %.
C’est une efficacité très importante, car un vaccin aurait très bien pu être autorisé avec un score bien plus faible, autour de 70 %, voire de 50 % seulement, car cela suffirait à aider à contrôler l’épidémie.
La protection offerte par le vaccin est-elle durable ?
C’est là une grande inconnue, en raison justement du fait que tout cela est très récent. Cette donnée sera d’ailleurs probablement différentes d’un vaccin à l’autre. Il se peut que, comme pour la grippe saisonnière, les mutations régulières du virus nécessitent chaque année un nouveau vaccin. Il se peut également que, comme pour d’autres virus, un seul vaccin (en une ou deux injections), soit suffisant pour plusieurs années, car le système immunitaire garde en mémoire ce qu’il a appris à combattre.
En attendant, il est admis que les vaccins actuels immunisent (dans l’immense majorité des cas) pour aux moins plusieurs semaines et que cela suffit déjà à être utile pour contrôler la pandémie. Seul le temps, par définition, va permettre de connaître la durée de l’immunité procurée par le vaccin ou les différents vaccins.
Faut-il rendre la vaccination contre le Covid-19 obligatoire ?
Au sens strict, la vaccination n’est pas un choix individuel, mais relève d’une stratégie collective. Il ne s’agit pas tant se protéger soit-même que de participer à ériger une barrière immunitaire collective empêchant la circulation et la mutation du virus.
Un individu n’a donc pas de raisons objective de refuser le vaccin pour lui-même, alors qu’il s’agit en fait d’un choix de société. La question ne se pose pas pour l’instant, car les doses de vaccins disponibles ne permettent pas encore une vaccination massive, mais la question se posera probablement rapidement.
La Gauche, de par sa défense de l’intérêt collectif contre l’individualisme prôné par la Droite et les libéraux, ne peut qu’être favorable à la vaccination de masse et son caractère obligatoire.
Elle doit toutefois exiger que les monopoles soient sous contrôle démocratique et populaire, que tout soit public. Cela va avec à l’exigence d’élever sans cesse le niveau général des connaissances scientifiques.
Une réponse sur « Covid-19: refuser la vaccination serait une erreur »
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