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Le détestable appel «CULTURE 4 LIBERTY»

L’appel « CULTURE 4 LIBERTY » a un écho dans les milieux de la culture se voulant alternative en France, principalement ceux liés à la musiques électronique et aux grandes villes. C’est en apparence ce qui se fait de mieux contre la Droite. C’est en apparence ce qu’il y a de plus progressiste, de plus à Gauche.

En réalité, c’est là du libéralisme libertaire, produit par les milieux petits-bourgeois d’entrepreneurs de la culture et les milieux LGBT, à travers une Union des Collectifs Festifs LBGTQ+ et un Syndicat des organisateurs cultures libres et engagés (SOCLE).

Pour eux, la crise sanitaire n’existe pas, tout ce qui compte est de continuer à faire la fête comme avant, avec une attitude typique d’enfants gâtés par la société de consommation, avec l’habituel discours existentialiste :

« Devant la peur politisée de la mort qui a convaincu les citoyen.ne.s d’abandonner leurs libertés naturelles et d’accepter la construction progressive d’une « sécurocratie », nous opposons notre amour intangible à la vie et un attachement sans faille à nos libertés. »

Plus capitaliste que ça, tu meurs ! C’est une rébellion contre la collectivité et contre le moindre collectivisme. C’est on ne peut plus typique de cette attitude détestable qui pollue la Gauche et les milieux culturels se voulant alternatifs.

Voici l’appel :

CULTURE 4 LIBERTY

APPEL AU RASSEMBLEMENT POUR LA CULTURE DANS LE CADRE DE LA MANIFESTATION CONTRE LA LOI DE SÉCURITÉ GLOBALE
SAMEDI 16 JANVIER 2021

La crise sanitaire sans précédent que nous traversons a fait entrer le monde dans un point de bascule. Jamais auparavant nous n’avions traversé une période aussi propice pour établir un état des lieux de notre société et du système qui la gouverne, afin d’en améliorer ou d’en réorienter les aspects parfois néfastes et destructeurs. Malheureusement nous constatons avec une inquiétude grandissante que les gouvernements utilisent cette crise pour nous plonger dans des systèmes de plus en plus autoritaires gouvernés par la peur, pour saper nos démocraties en annihilant nos libertés, nos droits fondamentaux, Le secteur de la culture et en renforçant l’autorité de l’Etat en élargissant le champ du pouvoir exécutif tout en outrepassant le parlement et en restreignant le pouvoir judiciaire au sein d’un état d’urgence devenu permanent. Les projet de lois « Sécurité Globale » et « de gestion pérenne des urgences sanitaires » en sont les plus récentes illustrations.

Après les rassemblements contre la fermeture prolongée des lieux de culture du 15 décembre réunissant des milliers de personnes, nous appelons les acteur.trice.s du monde de la culture à organiser des assemblées citoyennes le samedi 16 janvier à 13h, sur la Place de la République à Paris et sur les places symboliques de France.
Nous vous invitons à entamer un processus de réflexion sur l’état de la culture, des libertés et à penser ensemble l’avenir de notre démocratie.

Les deux reports successifs de l’ouverture des lieux culturels malgré la reconnaissance par le Conseil d’Etat que cette décision « porte bien une atteinte grave à une série de libertés fondamentales » a été un ultime coup de grâce . Nos espoirs de lever le rideau se sont retrouvés anéantis du fait d’une décision gouvernementale prise sans concertation avec les acteur.trice.s clés de la culture. Cette annonce aggrave l’état d’un secteur déjà lourdement fragilisé par plusieurs mois d’inactivité et est tombé comme une sentence de condamnation pour celleux de ses acteurs.trices qui ne pourront compenser leurs pertes à défaut de mesures gouvernementales leur permettant de reprendre leurs activités.

La crise va s’inscrire dans le temps. Il est urgent de trouver une solution juste, pérenne et concertée pour la culture.

Nous, professionnel.le.s de la culture, demandons la réouverture immédiate des lieux culturels!

Nous sommes des éléments fondamentaux d’écosystèmes territoriaux qui vivent grâce à l’activité que nous créons. Notre secteur, qui représente 2,5% du PIB français et environ un millions d’emplois directs et indirects, est aujourd’hui à l’arrêt. Les travailleur.euse.s de la culture vivent dans une incertitude insoutenable, suspendu.e.s à l’annonce d’une décision de réouverture repoussée à des dates hypothétiques. Les annonces prématurées du gouvernement ont mené les théâtres et les cinémas à engager des frais de répétitions, de promotion, d’achat de films, qui sont irrécupérables. La gestion incohérente et arbitraire de cette crise est vécue comme un affront par les professionnel.le.s du secteur.

En ayant désigné de façon partiale nos œuvres et créations comme « produits non essentiels », les autorités gouvernementales ont réduit la culture avec un mépris sans pareil à un produit de consommation dont la société doit se passer en temps de « crise sanitaire ». La privation d’activité qui nous est imposée est en train de tuer la culture à petit feu, et quand les œuvres meurent, le peuple meurt avec elles. Notre sentiment d’injustice augmente quotidiennement à la vue des métros bondés, des foules poussées à s’agglutiner dans les grands magasins et nous comprenons avec amertume que ces choix sont bien politiques plutôt que scientifiques lorsque nous voyons des messes de 800 personnes autorisées à avoir lieu quand les cinémas, les musées, les théâtres restent fermés malgré leur aménagement adéquat pour accueillir des jauges restreintes et appliquer des protocoles sanitaires strictes.

La vie culturelle doit reprendre !

Au moment où la crise économique s’annonce dramatique, les décisions gouvernementales poussent, malgré nos mises en garde continues, l’ensemble des professionnel.le.s dans la précarité. Environ 700 clubs ont déjà mis la clef sous la porte et plus d’un tiers sont menacés. L’ interdiction depuis bientôt un an des concerts, des clubs, des soirées alternatives pousse tout le secteur de la musique indépendante dans une grande souffrance économique et ce sont une nouvelle fois les artistes les premiers à en pâtir. Le manque de sociabilité et la fermeture des lieux dédiés rend la jeunesse, plus encore les minorités sexuelles et de genre, d’autant plus vulnérable à l’isolement social et provoque une augmentation sans précédent des violences physiques et verbales subies par les jeunes LGBTQI+ dans le cadre familial. Les cinémas n’ont vu affluer en 2020 qu’environ 30% de la fréquentation annuelle moyenne à tel point que l’on s’interroge sur leur survie et leur capacité de concurrencer les plates-formes numériques, les exploitant.e.s de salles de théâtre et de concert étouffés par les charges fixes n’arrivent plus à assumer les loyers et ont due fermer des salles qui ne rouvriront jamais. Beaucoup d’artistes, d’auteur.trice.s et d’acteur.trice.s du secteur sans statut ne reçoivent pas d’aide et nombre d’entre eux.elles sans revenus depuis plusieurs mois se trouvent aux portes de la pauvreté ! La perte économique pour l’ensemble des festivals annulés s’estime entre 4 et 5 milliards d’euros et dans notre secteur composé à 80% d’indépendant.e.s plus de la moitié des acteur.trice.s de la culture risquent la faillite !

Le 8 septembre dernier, la Cour de Justice Européenne a acté une décision en faveur des Etats-Unis qui priverait la production indépendante française ( via les organismes de gestion des droits d’auteurs Spedida, SCPP, SPPF, FCM ou Adami) de financements indispensables à sa survie et imposerait le remboursement de 140 millions d’euros d’aides. Cet argent, qui ne sera évidemment pas redistribué aux artistes américains ira tout droit dans la poche des GAFAM et autres grands groupes de production.

Par cette décision, la cour de justice européenne a signé l’arrêt de mort des « petites productions » et labels indépendants dans l’indifférence la plus totale de nos autorités.

Cette mise en péril dramatique du secteur culturel a été entamée dès les premiers jours du confinement de mars. La musique s’est depuis soudainement éteinte et nous observons avec inquiétude que nos libertés individuelles, notre liberté d’expression, nos droits fondamentaux, notre art de vivre qui constituent le socle de notre démocratie sont sur le point de s’éteindre.

Nous, ces millions de femmes et d’hommes, artistes, actrices et acteurs de la culture sommes rongé.e.s par l’angoisse de l’incertitude. Regardant chaque jour la précarité se rapprocher du rideau de nos scènes vides, nous répondons qu’en ces temps de crise nos créations sont indispensables et sont l’essence même de notre société. Nos arts soignent, nourrissent, élèvent, enseignent et en sont le ciment.

« Sans les cultures de la nuit, les théâtres, les opéras, les bals, les boites, les clubs où l’on s’élève comme nul par ailleurs, où l’on socialise sans entrave, où l’on se libère, apprend à se connaitre, la société fait bien plus que perdre sa soupape, elle se dégrade, se détraque. » (Manifesto XXI)

Nous refusons de laisser sombrer la culture face aux inconséquences des gouvernements successifs d’Emmanuel Macron. La gestion de cette crise sanitaire s’avère toujours plus incompétente et aggrave une situation économique déjà profondément fragilisée. Ne laissons pas mourir toute la force créatrice de notre génération sans réagir. Mobilisons-nous !
Plus que jamais, le monde de la culture doit prendre ses responsabilités et mettre au service des libertés toute sa créativité.

Nous lançons un appel à tou.te.s les artistes, les producteur.trice.s et diffuseur.se.s culturels, les organisateur.trice.s de soirées, les troupes de danse et de théâtre, au monde de la culture, aux intellectuel.le.s, aux étudiant.e.s, à tou.te.s les garant.e.s des libertés pour une mobilisation massive et continue sur les places de France et sur les réseaux sociaux afin de repenser et réinventer ensemble les fondements de notre société.

Devant la peur politisée de la mort qui a convaincu les citoyen.ne.s d’abandonner leurs libertés naturelles et d’accepter la construction progressive d’une « sécurocratie », nous opposons notre amour intangible à la vie et un attachement sans faille à nos libertés.

Face au scénario dystopique que les autorités imposent comme unique récit de notre futur où des drones surveilleront les grèves et mobilisations sociales, où nos visages seront en permanence surveillés, fichés, classés par des algorithmes, où des policier.e.s en dehors de leur service pourront pénétrer armés dans nos musées, dans nos lycées, dans nos fêtes, où l’on risquera trois ans d‘emprisonnement pour avoir occupé une université, où des passeports sanitaires seront la condition de nos déplacements et voyages, où nos procès virtualisés seront déshumanisés. Un monde où l’état s’immisce étroitement dans nos quotidiens, décide de ce qui est bon que nous fassions : dormir, déposer les enfants à l’école, travailler, se nourrir, faire nos achats de noël et nous interdit de fréquenter des cafés, de manger au restaurant, d’aller au musée, au cinéma, au théatre, dans un concert, de vivre une vie étudiante, de se rassembler pour faire la fête, de fêter le nouvel an. Un monde « parfait » où le « gestionnnariat » arbitraire gouverne des humains parfaitement déshumanisés.

Face à ce scénario qui s’écrit sous nos yeux , opposons ensemble une multitude d’imaginaires optimistes émanant de la pluralité de nos pensées, de la diversité de nos corps et du champ de nos émotions libérées.

Face à ce qui s’apparente à une attaque sans précédent contre la démocratie.

A L’appel de l’union des collectifs festifs LGBTQ+ : artistes, créateur.trice.s, danseur.euse.s, musicien.ne.s, intermittent.e.s, technicien.ne.s, producteur.trice.s de soirées, de spectacles, de festivals, de Soundsystem, collectifs de soirées LGBTQI+ et tou.te.s les professionnel.le.s de la culture, faisons de l’art le vecteur de la contestation sociale et politique, par ses contenus et ses formes.
Faisons de cette journée citoyenne une libération de la créativité de tou.te.s au service d’un soulèvement des consciences. Utilisons nos savoirs, nos techniques et nos compétences fédératrices pour libérer la parole que les confinements et couvre-feux ont mis en sourdine. Libérons les débats à tous les étages de la société, et faisons de la créativité notre arme essentielle. Imaginons et esquissons les lignes du monde dans lequel nous voulons vivre et construisons les remparts contre les attaques menées contre les libertés.

Libérons la culture, Défendons nos libertés !

Liste de revendications :
https://docs.google.com/document/d/e/2PACX-1vTCT3EPdqg8wR1FbYkFzLJTSOGdcCS3QwzA9mnt5MS9dYrvc5HPaYx00G8UWfEQRgHaTRW5QCeEWqJq/pub

#Culture4Liberty

L’Union des Collectifs Festifs LBGTQ+
https://www.facebook.com/uniondescollectifsfestifslgbtq/
Le Socle
https://www.facebook.com/syndicatsocle

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