Voici le communiqué d’AVA suite à cet énième incident concernant la chasse à courre, où un cerf traqué s’est réfugié… sur les voies de la gare de Chantilly dans l’Oise, interrompant le trafic pendant plusieurs heures. Ce genre de scène n’a rien de nouveau, mais la différence est que maintenant, grâce au travail d’AVA, la population a la parole et lors de tels événement, la juste colère populaire contre de la chasse a courre a un écho.
» CHASSE À COURRE : TRAQUÉ JUSQUE DANS LA GARE
Mardi 12 janvier. Comme chaque année, le Rallye Trois Forêts a de nouveau poussé un cerf jusqu’en centre ville. Cette fois, c’est sur les voies de la gare de Chantilly que l’animal épuisé s’est réfugié, encerclé par les chiens.
Il est 16 h quand les Cantiliens assistent à cette scène épouvantable. Par une chance incroyable, la traversée du cerf, des chiens et des valets leur courant après n’a pas causé d’accident. 20 minutes plus tôt, les premiers signalements nous arrivaient déjà car la chasse se rapprochait dangereusement de l’hippodrome, ce qui n’a pas arrêté l’équipage.
Le trafic SNCF, lui, s’est retrouvé perturbé pendant deux heures : des dizaines de trains ont été supprimés ou retardés sur les axes Paris-Creil, Paris-Amiens et Paris-Saint-Quentin, et les quais de la Gare du Nord se sont retrouvés bondés à une heure de grande affluence, en pleine crise sanitaire.
Pendant ce temps, les pompiers, les gendarmes, le poste à cheval, les policiers municipaux, l’OFB et un vétérinaire ont été mobilisés pour encadrer l’intervention. Il s’agissait d’endormir l’animal pour le déplacer en forêt. Dès la première fléchette hypodermique, le cerf s’est enfui en direction de la forêt par les voies ferrées.
La maire de Chantilly, qui s’est rendue sur place, n’a pas trouvé les mots pour qualifier les évènements, qui sont pourtant réguliers dans la région. Il y a quelques années, un cerf s’était d’ailleurs déjà retrouvé dans la gare de Chantilly, dans les mêmes conditions. Elle souligne, dans un communiqué, le danger et les perturbations générés par cet incident et annonce vouloir prendre les décisions utiles pour éviter que cela ne se reproduise. Nous restons à son entière disposition pour mettre en place un arrêté municipal strict comme celui pris à Pont-Sainte-Maxence, dans l’attente d’un moratoire sur la chasse à courre au niveau du département. Dans le même temps, il nous paraît primordial d’organiser enfin la réunion publique promise en 2019 suite à un précédent incident.
Du côté de la SNCF et du responsable des transports à la région, ces perturbations, ces traversées de voie et la mise en danger des personnes pourraient donner lieu à une plainte. Nous espérons qu’elle aboutira, car les précédents avertissements, comme dans l’Aisne où les veneurs chassent régulièrement sur les voies, n’ont rien changé.
Enfin, les chasseurs à courre, eux, retiendront de cette histoire que ce fût une belle chasse et que les chiens ont bien chassé, puisqu’ils ont réussi à forcer leur proie jusqu’à l’épuisement total. Ils se félicitent d’avoir eu la bonté de « gracier » l’animal puis minimisent la situation en s’excusant d’avoir provoqué de simples « retards de train », décidément incapables de la moindre introspection malgré l’évidence. Certains dénoncent même l’urbanisation, ce fléau qui a créé cette gare… il y a plus de 160 ans. D’autres revendiquent l’héritage du Duc d’Aumale, eux qui sont figés dans cet Ancien Monde pourtant déjà exposé dans les musées depuis bien longtemps.N’oublions pas que ce cerf aurait été abattu si cette même scène s’était déroulée en forêt, et que c’est parce-qu’il s’est réfugié là où la barbarie n’est plus tolérée qu’il a trouvé son salut.
Cette chasse dangereuse et cruelle doit cesser, et vite ! Abolissons la Vénerie Aujourd’hui !
Rejoignez-nous tous les mardis et samedis en forêt pour documenter ces scènes ! »