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Masque FFP2 : après la Bavière et l’Autriche, la France devra bien suivre

L’Etat français suivra-t-il les exemples bavarois et autrichien? Il doit bien. Mais en a-t-il seulement les moyens?

L’État français suivra-t-il les exemples bavarois et autrichien sur les masques FFP2 ? Il doit bien. Mais en a-t-il seulement les moyens ?

Emmanuel Macron et Jean Castex ont dû être horrifiés et ils se disent forcément qu’ils vivent un cauchemar. Les Français sont déjà ingérables, mais alors là…

La Bavière et l’Autriche ont décidé que dans les transports publics et dans les lieux où l’on fait les courses pendant le confinement, il faudra que les gens portent des masques de type FFP2, qui filtrent au moins 92 % des particules dans l’air. C’est un tournant intéressant, car l’Autriche sert de laboratoire aux décisions allemandes et on sait que ces pays gèrent bien mieux la pandémie que la France.

En clair, la Bavière a ouvert la voie, l’Autriche a décidé de faire de même le 17 janvier 2021 et il faut s’attendre à ce que l’Allemagne entière suive, en profitant des acquis sur le plan de l’expérience. Cela montre déjà qu’il n’y a pas une croyance absolue en les vaccins. Il a été compris que les vaccins ne permettraient pas une réussite complète avant la fin de l’année. De plus, il y a les mutations qui font qu’on va – il faut bien le dire – vers l’idée d’une sorte d’accompagnement permanent de la pandémie. Jamais un État ne déciderait un tel saut, avec les magasins devant vendre les masques FFP2 à prix coûtant, si ce n’était pour l’instaurer dans la durée.

Il faut bien cerner la dimension de la question. Le masque FFP2 est désagréable à porter. C’est grosso modo un masque chirurgical du type FFP1 mais bien plus rigide, qui tient mieux : on le reconnaît facilement à ce qu’il est plus bombé que les masques FFP1 ou ceux en tissu. Psychologiquement, sa relative rigidité interpelle, son serrage aussi. Ce n’est pas quelque chose qui est posé, mais vraiment quelque chose qui s’impose comme une sorte de prolongement de soi.

On s’y habitue évidemment et il faut ce qu’il faut. Mais pour une société qui est rétive, c’est difficile à adopter. On voit déjà que les gens en France n’achètent pas de jolis masques en tissus, car ils ne veulent pas admettre que la pandémie est installée. Il suffit de voir les Parisiens si « chics » avec des masques chirurgicaux ne ressemblant à rien pour deviner cette psychologie. Alors assumer un masque de qualité en en prenant soin, en le changeant chaque jour, etc., cela apparaît comme impossible vu comme cela.

Car il faut en prendre soin. Le masque de type FFP2 ne peut d’ailleurs être produit qu’industriellement et il n’est pas lavable ; on ne peut le remettre qu’au bout d’une semaine d’attente et encore n’est-ce pas idéal, car il est fait pour être à usage unique normalement. On peut donc faire la manœuvre cinq fois, après il faut le jeter. Au lieu d’attendre une semaine, on peut également le placer sous une chaleur entre 80 et 100°C, après une journée d’attente. On ne peut en tout cas pas le laver ni à la main ni en machine, car il se détériorerait.

Bref, cela demande une certaine intendance, ce n’est pas un bout de chiffon qu’on se place sur la bouche. Cela demande une certaine attention, des précautions pour ne pas l’abîmer. Les gens sont-ils prêts pour cela ? On imagine les sueurs froides du gouvernement français. Il soufre déjà pour chercher à faire passer le prochain confinement. Alors si en plus il doit imposer le port des masques FFP2 ! Et il faut les trouver, il faut q’ils soient distribués, il faut que les Français les achètent, chacun coûtant quelques euros…

Le gouvernement sait qu’il a déjà l’extrême-Droite contre lui. Il a vu avec les manifestations du samedi 16 janvier 2021 que la petite-bourgeoisie « branchée » est également contre des mesures anti-covid, au nom des « libertés ». Pour le reste, les Français sont des Français : prompts à relativiser et à protester pour le plaisir de le faire. Le masque FFP2 apparaissant comme une mesure utile dans un tel panorama est littéralement explosif, mettant à nue la base libérale de la société.