Si on regarde bien, on voit que les États commencent à agir conformément à l’idée que la crise sanitaire s’installe dans la durée.
L’Autriche, laboratoire de l’Allemagne pour la crise sanitaire, a mis en place des mesures qui sont très révélatrices. D’abord, la grande majorité de la population dispose à 5-10 minutes de chez elle du moyen de se faire tester gratuitement. Ensuite, cinq tests antigéniques par semaine vont être donnés aux gens pour se tester chez eux. Enfin, quand on va chez le coiffeur, on doit avoir fait un test auparavant, alors que dans les transports et dans les magasins, il faut un masque de type FFP2.
Cerise sur la gâteau, le chancelier Kurz a demandé que soit mis en place un passeport vaccinal. Cela signifie bien entendu qu’on est parti là pour un processus long, d’au moins six mois – un an. Et si l’Autriche le fait et que cela fonctionne, l’Allemagne suivra. La chancelière allemande Angela Merkel a de fait dans la foulée demandé un certificat de vaccination numérique à l’échelle européenne. C’est une tendance lourde. Rappelons que l’Allemagne est confinée alors que ses chiffres sont bien moins mauvais que ceux de la France.
On voit mal la France ne pas être obligée de suivre, alors que la Grèce et Chypre mettent en place un passeport vaccinal. D’ailleurs, du côté français, le secrétaire d’État aux Affaires européennes Clément Beaune a également parlé dimanche 28 février 2021 du passeport vaccinal, demandant par contre que soient listés les tests effectués, et pas seulement le vaccin. Pourtant, le gouvernement et le président avaient bien précisé qu’un tel passeport n’était pas du tout à l’ordre du jour, que c’était une idée non conforme aux principes français, etc.
Ce n’est pas du tout l’orientation que prennent les choses. En clair : les tests feront partie de la vie quotidienne et il faudra montrer patte blanche pour différentes activités. Pour aller au restaurant, il faudra un test ou une vaccination, dans certains pays même une vaccination obligatoire. On peut ne pas se faire vacciner… mais alors, pas de restaurant.
Encore faut-il mettre cela techniquement en place. Il faut trois mois pour cela grosso modo. Les vacances d’été sont pour bientôt et bien entendu la pression est grande pour aller en ce sens. Seulement voilà, la vaccination en Europe ne va pas vite, c’est le moins qu’on puise dire. Bref, tout est enlisé ! La crise sanitaire s’installe dans le paysage…
Naturellement, une telle chose est inaudible pour les Français qui s’imaginent depuis un an que les choses vont s’arranger dans les trois semaines. D’où le grand problème du gouvernement pour gérer des Français régressifs. Déjà que mettre en place le couvre-feu à 18 heures est une galère, que mettre en place un confinement relève de la gageure, alors instaurer des mesures sur le long terme de manière ouverte…
Mentionnons ici la démagogie d’Anne Hidalgo. Elle a demandé, en tant que responsable de la ville de Partis, un confinement de trois semaines pour que tout redémarre normalement ensuite. C’est de la pure démagogie : comme si la région parisienne n’existait pas, comme si un tel confinement suffirait. Non, le fond du problème, ce sont les Français, indisciplinés, individualistes, relativistes. Le Covid-19 met à nu toutes les failles d’une société française pourrie par le capitalisme.
Il va donc falloir boire le calice jusqu’à la lie. Les Français ont récusé le collectivisme : ils en paient le prix.