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Une semaine de questions sur le barrage à Marine Le Pen au second tour des Présidentielles

Le quotidien Libération a ouvert la boîte de Pandore en ce début de mois de mars 2021.

Le quotidien Libération a ouvert la boîte de Pandore en ce début de mois de mars 2021.

Au sens strict, la une de Libération avec « J’ai déjà fait barrage, cette fois c’est fini » date du 27 février 2021, mais les réactions ont suivi pendant toute la semaine et ont vraiment occupé les esprits. Et pour cause : Marine Le Pen est donnée perdante au second tour de la présidentielle de 2022 face à Emmanuel Macron avec 48% contre 52%. La différence est si faible qu’elle fait froid dans le dos et en plus on observe aisément que Marine Le Pen a compris qu’elle ne devait rien dire afin de ne pas se discréditer, le temps travaillant pour elle.

Son idée, c’est de paraître comme un recours qui assumerait de ne pas aller au conflit, qui ne modifierait pas les institutions, bref comme la continuité mais dans le changement. C’est un peu le programme commun de 1981 mais inversé. Elle a compris qu’elle avait perdu à la présidentielle de 2017 en raison de son refus de l’euro, voire de l’Union européenne. Les propos qui fâchent passent donc à la trappe.

Et, malheureusement, le refus catégorique de Marine Le Pen qui existait de par le passé s’effondre, surtout à Gauche. La raison est toute trouvée. Comme on le sait, la Gauche historique est d’une faiblesse complète. Les gens se définissant comme étant de gauche sont ainsi désorientés, largement poreux au libéralisme, au relativisme, etc. On trouve donc d’innombrables idiots utiles de l’extrême-Droite.

Tout est une question de mise en perspective.

Pour les gens liés à la Gauche historique, il faut faire barrage à Marine Le Pen au second tour, quitte à voter pour un libéral ou un conservateur. La question ne se pose pas ou plus exactement elle ne se pose plus. Les socialistes et les communistes ont appris de l’expérience historique si dramatique en Italie et en Allemagne. La réponse au fascisme s’appelle l’antifascisme et l’antifascisme est un front.

Il ne s’agit pas de soutenir Emmanuel Macron mais de ne pas se comporter face au fascisme comme Gribouille qui choisit de se protéger de la pluie en se jetant à l’eau.

Ce choix est celui des courants d’ultra-gauche (les anarchistes et les trotskistes), qui ont toujours par principe refusé l’antifascisme. Selon eux, l’antifascisme est une trahison. Il y a également désormais dans ce camp La France Insoumise, dont les dirigeants prennent un malin plaisir à ne surtout pas dire qu’il faut faire coûte que coûte barrage à Marine Le Pen. Enfin, il y a les courants post-modernes qui, focalisés sur l’écriture inclusive, les trans et les migrants, n’ont jamais ouvert un livre d’Histoire et ne s’intéressent de toutes façons pas au mouvement ouvrier.

Ultra-gauche, populistes et post-modernes servent dans les faits littéralement de cinquième colonne. Ils banalisent l’extrême-Droite, ils contribuent à ce que les terrains lui soient abandonnés, ils proposent ni plus ni moins que de lui laisser l’appareil d’État.

Une telle position est inacceptable et la fracture va toujours être plus claire alors qu’on va vers l’élection présidentielle. Elle va consister en un véritable affrontement de ligne. Il faut avoir conscience de cela alors que les enjeux se font toujours plus grands avec la crise.