Le projet stratégique « Global Britain in a competitive age » est clairement sur la ligne américaine la Chine d’accord, la Russie d’abord.
On le sait trop peu, mais le symbole de la paix ou du mouvement pacifiste en général, ou bien des hippies mêmes, est le logo de l’organisation britannique anti-nucléaire CND – Campaign for Nuclear Disarmament (Campagne pour le désarmement nucléaire), fondé en 1957.
Ce mouvement est historiquement très fort, dans un pays qui comme la France insiste particulièrement sur sa force de frappe. Mardi 16 mars 2021, le premier ministre Boris Johnson a annoncé des mesures très importantes et très graves à ce sujet, dans le cadre du long document stratégique « Global Britain in a competititve age ».
Ce projet de « Grande-Bretagne mondiale dans une époque de compétition » est l’officialisation du choix stratégique fait avec le BREXIT : la Grande-Bretagne se replie sur les restes de son empire en alliance directe et ouverte avec les Etats-Unis. Le premier voyage post-BREXIT du premier ministre sera ainsi en Inde en avril.
D’ailleurs, le document « Global Britain in a competititve age » fait de la zone Indo-Pacifique « le nouveau centre géopolitique du monde ». Mais il dresse les mêmes constats et priorités que le nouveau président américain Joe Biden. La Chine est présentée comme un « défi systémique » et il y a encore clairement trop de liens économiques pour une rupture.
La Russie est par contre, comme chez Joe Biden, « la menace directe la plus aiguë pour le Royaume-Uni », avec « tout un spectre de dangers », à qui il faut donc régler le compte. D’où la hausse très importante des investissements militaires pour la modernisation des troupes, et le passage des missiles ICBM lancés depuis les sous-marins, les « Trident », de missiles Trident de 180 à 260. En fait, il devait y avoir une réduction à 180 : celle-ci est interrompue et au contraire on passe à une augmentation du stock.
Histoire de forcer le trait, le document « Global Britain in a competititve age » explique également qu’il est:
« probable qu’un groupe terroriste parvienne à lancer avec succès une attaque chimique, biologique ou nucléaire d’ici à 2030. »
Dans l’introduction au document, Boris Johnson souligne également l’importance de la campagne COVAX visent à fournir en vaccin tous les pays du monde sous l’égide de l’ONU : il s’agit en fait très clairement d’une campagne anglo-américaine (avec à l’arrière-plan Pfizer et AstraZeneca).
De toutes façons Boris Johnson dit également très clairement qu’un nouveau chapitre historique s’est ouvert avec le BREXIT, pas moins. Le document explique que le Royaume-Uni doit devenir une « superpuissance scientifique et technologique » en 2030, en « attirant les meilleurs et les plus brillants du monde entier » au moyen d’une nouvelle politique de visas.
Rien que le fait d’être en mesure de réaliser 114 pages de stratégie détaillée pour les années à venir, en visant une position parmi les premiers pays capitalistes, montre l’agressivité du Royaume-Uni, qui est clairement partie prenante de manière très volontaire dans la tendance à la guerre.
La ligne conflictuelle, pour être aussi aisément assumée, montre bien ce qui nous attend. Et ce serait une formidable contribution à la paix dans le monde que de faire basculer la France, cette puissance déchue en perdition. Soit l’extrême-Droite triomphe pour relancer la France au combat pour le repartage du monde, soit on se débarrasse enfin du militarisme et des monopoles démantelant le tissu social du pays.
Reste évidemment à faire en sorte que la classe ouvrière française sorte de son indifférence…
Une réponse sur « Un pas immense vers la guerre: le Royaume-Uni augmente de 40% son stock d’armes atomiques »
[…] Il va de soi que plus la crise économique va s’amplifier, plus les tensions monteront formidablement, d’autant que la Russie n’est pas en reste sur le plan de l’agressivité. Ce sont néanmoins les États-Unis qui sont le plus pressés pour le conflit, parce que derrière ils comptent s’occuper de la Chine, et le Royaume-Uni est sur la même longueur d’onde, comme le montre le long document stratégique « Global Britain in a competitive age« . […]