Rassemblés sans masques, 6500 personnes ont témoigné de leur caractère arriéré et petit-bourgeois.
Il y avait déjà eu un carnaval du même type à Toulouse le 7 mars 2021, avec autour de 700 personnes. Mais là avec au moins 6500 personnes, les « carnavaliers » marseillais ont fait aussi fort que les « teufers » du nouvel an. C’est une gifle aux soignants, aux personnes fragiles, une gifle à l’esprit de collectivité, une gifle à leur propre dignité, aussi.
Que dire de ce carnavalier déguisé en… médecin ? Quelle punition pourrait être adéquate pour une personne aussi insultante ? Et il ne faut pas se leurrer, cela reflète une bonne partie de la France. Ces gens sont d’ailleurs à l’image des bourgeois parisiens fuyant le pseudo « confinement » de la capitale, le 19 mars 2021, engorgeant les routes et emplissant les trains, propageant inévitablement le COVID-19 ailleurs.
Les Français sont pourris par le capitalisme, ils sont individualistes et égoïstes. Ce n’est pas qu’ils soient naturellement ainsi : le 17e siècle qui a formé l’esprit français a produit une mentalité ingénieuse, pas ces traits sordides qui ressortent en raison du libéralisme économique et culturel.
Et on ne le redira jamais assez : en Europe, seule l’extrême-Droite manifeste contre les mesures de confinement. En Allemagne, en Autriche, il y a eu des rassemblements de plusieurs milliers de personnes le 20 mars 2021 : que des fachos et des cinglés ésotériques. Et à Marseille les « Patriotes » avaient d’ailleurs fait un rassemblement contre les mesures gouvernementales, peu avant le carnaval.
Mais on peut être certain que les carnavaliers marseillais ne s’imaginent pas du tout être d’extrême-Droite ; ce sont des petits-bourgeois s’imaginant des révoltés, des anarchistes, des gens tenant aux libertés, etc. Ils sont trop peu cultivés et conscients pour comprendre que leur vitalisme spontanéiste relève historiquement très précisément de ce qu’on a appelé le Fascisme. Le Fascisme c’est historiquement la « révolte contre la vie commode », le « mépris » de la mort, l’appel à se transcender au-delà de la réalité et des faits, dans une transe collective.
On est en plein dedans.
La France est vraiment en perdition. Quand des gens qui sont individuellement sympathiques, ouverts à l’esprit alternatif, dédaignent les efforts intellectuels, méprisent les travailleurs et dénoncent la collectivité, rejetant le collectivisme… cela signifie qu’une large partie de la population est déjà passé dans le camp du cynisme.
Comment veut-on après combattre un capitalisme qui va être particulièrement agressif avec la crise ? Les « carnavaliers » sont à des lieux de saisir que le monde est au bout du gouffre, que de terribles guerres se préfigurent. Pire, même, ils contribuent à faire perdre les esprits, à nier les difficultés de la réalité.
Est-ce le début de la fin ou la fin du début ? Dans tous les cas cela va mal tourner. On est coincé entre Charybde et Scylla, entre l’individualisme cynique et la tentative de sortie de la crise du capitalisme au moyen de la guerre. Toute la France se révèle être en faillite.
Il faut un sursaut de la classe ouvrière pour proposer un ordre nouveau, sans quoi…